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16 avril 2024 à 19:42:58
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Poésie (Modérateur: Claudius) » Deux pour le prix d'un

Auteur Sujet: Deux pour le prix d'un  (Lu 1457 fois)

Hors ligne Lavekrep codaraque

  • Calliopéen
  • Messages: 427
Deux pour le prix d'un
« le: 06 février 2019 à 18:20:07 »


Petites explications.

j’ai posté ensemble ces deux textes parce que le deuxième est né du troisième vers de la deuxième strophe du premier qui est né pour les raisons de ses deux premier vers.
Le deuxième est une histoire vraie romancée ( toute personne….).
La placette est un quartier de Nîmes dans lequel j’ai découvert des gens qui ne méritent pas la réputation dont on les affuble. Il demande juste qu’on les traite avec respect.
Je ne suis pas un bisounours, je sais qu’ils sont comme nous (vous savez, l’histoire de la poutre ... ;)).






“DING !” NOTIFICATION.

Ça doit bien faire deux heures que le trait hypnotique,
Clignote sans arrêt en haut d’mon écran blanc.
“DING !” notification, message automatique
Un mail envoyé par: Poète à la trompette *

“ Appuie sur ton clavier, que ton vers Léonine.
Un vers sot amoureux de l’ami février
Un vers fou d’amour de l’étoile de Nîmes.
Un vers pauvre on s’en fout mais fier d’être ouvrier.

Appuie sur ton clavier et que ton vers soit riche
Aligne-moi trois pieds et s’ils vont de travers
Fais au moins qu’ils soient vrais que jamais ils ne trichent
Allez ! Fais un effort et écris-moi trois vers

Attrapes au passage un de ces vers qui volent
Un poussé par le vent plus un vers beau de l’air
Un vers venu d’ailleurs, né d’une tête folle
Un vers surréaliste, un vers de l’inventaire.

Comme il doit être doux, léger comme une caresse.
Tu le f’ras sans colère et sans la moindre haine.
Alors on le lira avec délicatesse.
Douceur de la soie, confortable vers laine
 
S’il t’arrive d’écrire avec la suffisance
Du pas laids de vers sale, une mauvaise humeur
Souffle d’inspiration brillant par son absence
Alors débranche-toi, avant que ta foi meurt 

Ta muse t'abandonne et ton vers mirlitonne !
Tu crains de te tromper et t'as peur que ça jase !
Fais en une chanson. Un truc qui déraisonne
Que soufflent les trompettes sur un air de jazz

                                            * De la part de Vian,
                                                           poète à la trompette


Préambule
                                               

                                                  Si parfois j’ai donné trop de féminité
                                                  À mes quatrains posés sur la page du cahier.
                                                  Alexandrin modèle si aujourd'hui je t’ai   
                                                  Manipulé, froissé, chiffonné, torturé.


                                                Si je t'ai sacrifié sur le chemin des dames,
                                                  Peux-tu me pardonner de ces tendres blessures
                                                  Qui te feront couler un peu de son tsigane.
                                                  La désobéissance a du bon, j’en suis sûr



LA PLACETTE


Quand je t’ai annoncé où il fallait que j'aille
Tu m’as dit : “N'y vas pas ! Ce sont tous des gitans.
Tous des voleur de poules et vendeurs de ferraille
Ils vont te dépouiller, te piquer ton argent.”

La placette somnole à l'heure de la sieste.
Aujourd'hui il fait chaud et le vent qui mistrale
Fait frémir le platane, invite à aucun geste,
Tornade la poussière au doux chant des cigales.

Je suis venu m’asseoir sur le pas de ma porte.
À l’ombre, les yeux clos, j’écoute le palabre
Du piaf qui s’agite et du vent qui m’apporte
Le parfum du jasmin qui grimpe au creux d’un arbre

Passe l'après-midi. La douce somnolence
Se réveille tranquille au son de la pétanque.
Quelques vieux ensuqués se sont fait violence
Pour venir vérifier qu’aucun ami ne manque.

Je me lève épuisé par tant de ne rien faire.
Il est tant de fermer, insister, Pas la peine,         
Ce n’est pas aujourd’hui que je f’rais des affaires.
Il faut me préparer, ce soir c'est jour de veine.

Belle et élégante, comme dans un murmure
La nuit vient se poser quand l’ombre s'évapore.
Comme on fait par ici, avec grande mesure.
Surtout sans se presser, avec le moindre effort.
.
C’est entre chien et loup que naissent les beaux rêves.
Deux enfants dans un coin jouent au bel art du mime
Je m’assoie sur un banc, de là les observe
Il devient son héros des arènes de Nîmes.

Elle danse autour de lui la Carmen de Séville.
Ses yeux sont de la braise échappée d’un brûlot
Sur la pointe des pieds il plante une band’rille
Matador pantomime, Il est Escamillo 

La fête se prolonge aux “clacs !” des castagnettes
Et personne ne voit que la nuit se fait tard
Le temps a disparu. Au milieu d’la placette
des hommes font voler des accords de guitare
 
                                     On passe la nuit claire à boire,
                                     On danse en frappant dans ses mains
                                     On a pas le temps de le croire
                                     Il fait grand jour et c’est demain

                                        version Montand
                                         version Ferré

Au bord de la place; J’ai passé trois semaines;
Vu des cons comme nous, beaucoup d’autres admirables;
Vu des gens comme nous, qui s’engueulent, qui s’aiment;
Des parents comme nous, des enfants adorables. 

Tels les chiens tu aboies quand passent leurs roulottes.
Imagines un instant, ton pays qui vacille
Sous le flot déchaîné ou le bruit sourd des bottes
Et la foule qui hurle et te refuse asile.

tu m as dit : “ N'y vas pas, tu verras les gitanes,
La main elles te prennent et quatre sous te quêtent
Pour dire un avenir fait de châteaux d’espagnes.
Incrédule ignorant, tu gob’ras leurs sornettes.”


Mon ami, j’ai bien fait
                        de ne pas t’écouter.

 


.





 












 




















                                                                                                                           
« Modifié: 07 février 2019 à 15:14:44 par Lavekrep codaraque »
Mourir est un manque de savoir vivre (Dac)
Si quelqu'un vous dit : " Je me tue à te le dire. "...Laissez le mourir

Hors ligne Severime

  • Tabellion
  • Messages: 26
Re : Deux pour le prix d'un
« Réponse #1 le: 06 février 2019 à 20:07:11 »
Bonjour Lavekrep

Beaucoup aimé les jeux de mots et le ton léger de "Ding ! Notification" ainsi que les références
du "poète à la trompette" à " un vers beau de l’air", et un vers de l'inventaire en allusion à Prévert je suppose
quelques fautes détectées (on a beau se relire, on en oublie souvent)
Appuis sur ton clavier, que ton vers Léonine. appuie sauf si jeu de mots qui m'aurait échappé avec les appuis
Aller ! Fais un effort et écris-moi trois vers Allez
Comme il doit être doux, légers comme une caresse.léger
S’il t’arrives d’écrire avec la suffisanceS'il t'arrive
ça me fait étrange dans une poésie amusante et agréable à lire de trouver une contraction   : "Tu le f’ras sans colère et sans la moindre haine." Du mal à le lire mais c'est très personnel et ce n'est peut être que moi qui le ressens ainsi.
Sinon de l'humour, des belles trouvailles
Un vers venu d’ailleurs, né d’une tête folle
Un vers surréaliste, un vers de l’inventaire.
Fais au moins qu’ils soient vrais que jamais ils ne trichentet j'adore la chute !

Placette
Pour l'atmosphère j'y retrouve la Provence avec "ensuqué"
Aujourd'hui il fait chaud et le vent qui mistrale
Fait frémir le platane, invite à aucun geste,
Tornade la poussière au doux chant des cigales.
je plonge aussi avec
Belle et élégante, comme dans un murmure
La nuit vient se poser quand l’ombre s'évapore.
Comme on fait par ici, avec grande mesure.
Surtout sans se presser, avec le moindre effort.
et
C’est entre chien et loup que naissent les beaux rêves.
Deux enfant dans un coin jouent au bel art du mime
Je m’assoie sur un banc, de là les observe
Il devient son héros des arène de Nîmes.

J'aime aussi la chute et le message.

Sinon mon impression serait que tu pourrais gagner encore plus en force en condensant ces vers.

Je suis venu m’asseoir sur le pas de ma porte.
À l’ombre, les yeux clos, j’écoute le palabre
Du piaf qui s’agite et du vent qui m’apporte
Le parfum du jasmin qui grimpe au creux d’un arbre

Passe l'après-midi. La douce somnolence
Se réveille tranquille au son de la pétanque.
Quelques vieux ensuqués se sont fait violence
Pour venir vérifier qu’aucun ami ne manque.

C'est surement propre qu'à moi, mais ça me change ma perception visuelle de la scène le passage sur les piafs et le jasmin. J'imaginais l'été et ça évoque douceur et parfum, printemps.
Je n'associe pas non plus la Camargue et le jasmin.
surement parce que ça diffère de ce que ça peut m'évoquer comme souvenirs de senteurs
Tu laisses s'installer l'atmosphère, certains de tes vers sont très forts et évocateurs, puis tu contrastes, et tu m'embarques

quelques corrections sur
"Deux enfant dans un coin jouent au bel art du mime" : enfants
"Il devient son héros des arène de Nîmes. " : arènes
Séville : majuscule

Hors ligne elisabeth beaudoin homps

  • Troubadour
  • Messages: 352
Re : Deux pour le prix d'un
« Réponse #2 le: 06 février 2019 à 20:43:56 »
Salut Krep
Je ne vais pas renouveler mes compliments quant à ta fulgurante progression en poésie,  ni corriger les fautes puisque Séverime l'a fait .
Je suis d'ailleurs d'accord avec son commentaire et j'aime beaucoup tes nombreux jeux de mots pėtris d'allusions à  d'autres poètes . J'aime bien aussi le rythme que tu donnes à ton texte.
Pour la Placette, c'est assez réussi aussi, tu parviens à suggérer de jolies images et à diffuser certaines odeurs. La chute est pas mal vue, oui, il ne faut pas écouter Pierre, Paul ou Jacques , les revoilà ces trois là  ;), car on risque toujours de rater quelque chose en ne suivant pas son désir .
Tu parles de deux en un,  du coup je me demande où est le lien qui permet de fusionner les deux. Je dois être Beth mais là un fil m'échappe...


Hors ligne Lavekrep codaraque

  • Calliopéen
  • Messages: 427
Re : Deux pour le prix d'un
« Réponse #3 le: 07 février 2019 à 14:51:43 »
Salut Séverime, et salut  Beth,
comme vos commentaires se rejoignent un  peu, je vais essayer d'être clair :/ dans les  réponses que vous vous posez. ( je crois d'ailleurs que je vais ajouté une introduction d'explications).
D'abord, pourquoi les deux textes en même temps ? Le premier est né pour les raisons de ses deux premiers vers, le deuxième pour cause de troisième vers de la deuxième strophe ( vous suivez ?).
 du coup je les ai écrits en parallélépipéde  :o. Il m'a donc paru inhumain de séparer des jumeaux. :'(
Ensuite, le jasmin. La placette est un vrai quartier de Nîmes dans lequel se sont installés des familles de gitans qui ont choisi la vie sédentaire. Nîmes n'étant que le faubourg de la Camargue, le jasmin peut donc y pousser et diffuser son parfum tout au long de l'été sans être pollué par l'odeur des étangs qui, il est vrai, peuvent parfois, en été, se laisser un peu aller.
Je vous remercie toutes ( ?) les deux pour vos commentaires et pour les corrections.
Juste une question pour Séverime. Qu'entends-tu par condenser ?
A+
 
Mourir est un manque de savoir vivre (Dac)
Si quelqu'un vous dit : " Je me tue à te le dire. "...Laissez le mourir

Hors ligne Severime

  • Tabellion
  • Messages: 26
Re : Deux pour le prix d'un
« Réponse #4 le: 07 février 2019 à 20:17:31 »
Bonjour Lavekrep
Je comprends mieux !!!
A la lecture, je me suis embarquée dans l'atmosphère.
J'étais contente de me retrouver baignée dans cette Provence que tu décris très bien car c'est le  berceau de mon enfance. plutôt Aix mais la Camargue étant voisine, je m'y suis souvent baladé.
J'ai décroché au passage du piaf et du jasmin, mais je comprend pourquoi : c'est comme de lire un roman et d'être perturbé par un détail qui sonne comme une incohérence. ça me semblait donc faire perdre en force le récit car j'avais l'impression d'être transportée sur la côte plutôt qu'en Camargue. Ma remarque n'est donc pas fondée car elle est liée à cette impression, désolée !
Je ne connais pas assez Nîmes mais une chose est sure, j'ai envie d'aller traîner du côté de cette placette.

Hors ligne extasy

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 134
Re : Deux pour le prix d'un
« Réponse #5 le: 11 février 2019 à 13:56:04 »
Hello ami (amie ?) au pseudo imprononçable '-'

Citer
Ça doit bien faire deux heures que le trait hypnotique,
Wouah, comment c'est cool ce début. J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait pas mal finir un vers avec hypnotique, mais là je trouve que c'est vraiment bien vu le trait hypnotique.

Citer
Un vers pauvre on s’en fout mais fier d’être ouvrier.
Oooh <333

Citer
Fais au moins qu’ils soient vrais que jamais ils ne trichent
Oooooh <333

Citer
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Du pas laids de vers sale, une mauvaise humeur
Souffle d’inspiration brillant par son absence
Alors débranche-toi, avant que ta foi meurt 

C'est personnel mais je trouve ça cool que tu aies parlé de foi

laids ou laid ?

Citer
La désobéissance a du bon, j’en suis sûr
Comment je trouve ça classe de finir avec ce simple j'en suis sûr  :D (simple mais tellement bien à sa place. Et cette remarque pourrait être une constante appliquée à tout le texte en fait)

Citer
Je me lève épuisé par tant de ne rien faire.
Pareil, je trouve ça classe tant de simplicité bien à sa place

Citer
Ses yeux sont de la braise échappée d’un brûlot
Quel punch ici !

Citer
des hommes font voler des accords de guitare
 
Pfiou. Pfiou alors que ce vers tout seul ne m'aurait pas paru impressionnant, mais en fait l'écriture en général dans le poème est si chouette qu'elle rend tout chouette ^^

Citer
Comme on fait par ici, avec grande mesure.
Surtout sans se presser, avec le moindre effort.
Mon rêve.

Je trouve qu'il y a dans ton écriture quelque chose de très simple, très clair, très fort. Parfois je tombe sur un mot et je ressens un plaisir délicat en voyant le soin avec lequel il est là. Si je ne l'avais pas lu je n'y aurais pas cru. En fait j'étais déjà venu lire et j'avais halluciné à quel point c'était bien, si je t'avais commenté sur le champ je t'aurais noyé de louanges, et je m'étais dit que c'était pas dans l'esprit de ton style :D
Là ça va mieux, la phase euphorique de découverte est passée, maintenant c'est la lecture attentive.

C'était un très gros plaisir de te découvrir, Lavekrep ? ça veut dire quoi ?
« Modifié: 11 février 2019 à 14:00:13 par extasy »

Hors ligne Lavekrep codaraque

  • Calliopéen
  • Messages: 427
Re : Deux pour le prix d'un
« Réponse #6 le: 11 février 2019 à 15:22:11 »
Salut Extasy,
comment te dire...je suis vraiment heureux de t'avoir fait passer un bon moment en lisant mes textes et je te remercies pour tes compliments. J'espère ne pas te décevoir si tu en lis d'autres mais surtout n'hésite pas à me le dire.
Pour l'origine de mon nom :ned: :viviane: :facepalm:
Je m'étonne encore de ne pas m'être fait grillé.
Tu possède un miroir ?
Encore merci.
A+
Mourir est un manque de savoir vivre (Dac)
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