[Manu68]

Miroir de l’âme



Taffetas magenta sur hauts talons aiguilles,
Robes bleues échancrées, décolleté moulant,
Armurés de tissu, d'un poitrail de battant
Nuancent le drapé de mes tristes guenilles.
Seul, regard appuyé, secrètement ravi,
Parfois pince-sans-rire et parfois dédaigneuse,
Amazone écuyer, monte-en-l’air à l’envi,
Repoussée rarement, je suis souvent heureuse.
Emma, Léa, Marie, Lyliane, Kristel.
Notre plus vieux prénom se meurt sous l’arc-en-ciel,
Couchant le sexe fort dans l'ombre d'un soupçon.
En femmes dérobées, nous réapparaissons.

Tunique d’apparât, lavallière ou cravate
Rangent mes oripeaux, ma vie inadéquate.
Avec bonheur, marchons dans la foule confuse !
Nos regards cachottiers appellent une ruse.
Sans transition, faisons la « trans-scission ».
Pourfendons l’œillade, agrandissons l’ouverture !
Avant le crépuscule ma caricature
Révélait la psyché de ma progression :
Emma, Léo, Nino, Lilian ou Axel.
Notre plus vieux prénom se meurt sous l’arc-en-ciel,
Couchant le sexe faible que j'ajusterais.
En lumineux garçon, le jour je transparais.

Tellement transparents, ô combien ambigus,
Réunir les genres autrefois contigus ;
A jamais mélangés dans une symphonie,
Nous sommes accordées avec homophonie.
Sous nos airs féminins, nous jouons masculin.
Poèmes à croches, notes noires ou blanches,
Au gré de mélodies qui balancent les hanches,
Revêtent la belle Eon d'un ego assassin.
Estelle, était-ce lui ? Raphaël, Gabriel ?
Notre plus vieux prénom se meurt sous l’arc-en-ciel,
Couchant notre sexe en un genre officiel.
Eden, Sacha, Morgan, Claude, Yannick, Ange, Adel.

[Rémi]

Salut Mout

Triple acrostiche, tu n'as pas choisi le plus simple.
J'aime bien la manière avec laquelle tu joues avec les genres, avec la structure qui se répète et le dixième vers également.

Armuré de tissu, carrure de battant
Nuancent le drapé de mes tristes guenilles.

j'ai un faible pour les alexandrins... j'aurais bien aimé que tu les utilises un peu plus.

Quelques détails :

Sous regards appuyés, derrière l’œil ravi,

pas fan de cet absence d'article

Tunique grisâtre, gilet et cravate
Rangent mes oripeaux, ma vie inadéquate.

le deuxième hiatus ne me gène pas trop, le premier est un peu plus raide, je trouve

Partition à croches, notes noires, blanches,

pour le rythme, j'aurais mis "partition" au pluriel et glissé un "ou" après "noires"
(bon, ça fait de zzzz ^^mais j'aime bien les zzzz)

Merci pour la lecture,

A+
Rémi

[Baptiste]

Salut Mout

Je suis hachement impréssioné, le triple acrostiche, le thème, j'ai beaucoup aimé
Comme rémi le "notre vieux prénom meurt" me plait beaucoup"

Seul bémol si le choix était de faire de l'alexandrin de bout en bout, il y a des bugs

Parfois pince-sans rire, parfois dédaigneuse,

Rarement repoussée, et bien souvent heureuse

Tunique grisâtre, gilet et cravate

Je suis pas très très fort en comptage de syllabes, mais ce sont des exemples.

Bref sinon à part cette histoire de nombres de syllabes, j'ai beaucoup aimé

Merci pour ce texte

[Manu68]

Bonjour Rémi et Baptiste,

Merci pour vos commentaires constructifs et encourageants.
Diérèse et synérèse ne sont pas mes meilleures amies.

Prenant en compte vos suggestions et remarques, je pense avoir harmonisé les alexandrins de bout en bout.

Aussi beau soit-il le vers 10 méritait un ajustement.

Quelques modifications sur le texte initial, mise en lumière de la triple acrostiche, et je vous propose une première modification.

Cordialement

[Rémi]

Salut Mout,

Prenant en compte vos suggestions et remarques, je pense avoir harmonisé les alexandrins de bout en bout.

Bon, je te donne mon comptage et mes remarques sur la première strophe si tu veux que tout soit en alexandrin :

Taffetas magenta et hauts talons aiguilles,        6+6 ok
Robes échancrées au décolleté moulant,            5+7 (ça fait 12 mais l'hémistiche est mal placée)
Armuré de tissu, carrure de battant                     6+6 (le e de carrure est pas top)
Nuancent le drapé de mes tristes guenilles.       6+6
Seuls regards appuyés, derrière l’œil ravi,          6+6 (e de derrière pas top)
Parfois pince-sans-rire et parfois dédaigneuse,.  6+6 ok
Amazone écuyer, monte-en-l’air à l’envi,            6+6 ok
Rarement repoussé, et bien souvent heureuse   6+6 (hiatus é/é)
Emmanuelle, Léa, Claudia, Michèle !                   6 (synérèse sur uel ?) + 5 (malgré la diérèse sur dia ; si pas de synérèse sur uel, l'hémistiche est au milieu de Léa - la pauvre !)
Notre plus vieux prénom se meurt sous l’arc-en-ciel,  6+6 ok
Couchant le sexe fort, en boule d’hérissons                   6+6 ok
Et, femmes de l’ombre, nous réapparaissons.               6+6 mais le e à l'hémistiche, ça le fait pas

Bon, je suis loin de maîtriser, possible que je me plante quelque part. On a bien 12 syllabes à chaque fois sur cette strophe, mais des petits problèmes à l'hémistiche.

Après, tu fais comme tu le sens, avec ou sans alexandrins

A+
Rémi

[Aléa]

bonsoir,


Je vois que d'autres ont compté, tant mieux, je ne le ferai pas haha

Taffetas magenta et hauts talons aiguilles,

déjà cette première phrase envoi, j'adore

Avec bonheur marchons dans la foule confuse !

pas convaincu par cette phrase exclamative, avec une virgule après bonheur peut être que j'aurais plus l'élan de la lecture

Sans transition, faisons la « trans-scission ».

ah bah voilà un jeu de mot qui a du sens ! j'aimeuh

Emmanuel ou Léo et Claude, Michel !
Notre plus vieux prénom se meurt sous l’arc-en-ciel,
Couchant le sexe faible que je réparais,
Et lumineux garçon, le jour je transparais.

Je suis peut être pas convaincu de la dernière répétition des prénoms, peut-être que juste en mêlant dans le même vers des prenoms féminins et masculins ca ferait moins répétitif ?


C'est marrant sur les 40 poèmes reçu, je crois qu'il y a eu en tout trois ou quatre acrostiches haha
Mais ce que j'aime vraiment c'est que tu ne t'es pas arrêté à faire cet exercice et que la contrainte passe totu à fait comme un plus (limite je sais pas si garder les premières lettres en gras est vraiment nécessaire en fait)

Bref j'ai beaucoup aimé ce texte, une très bonne lecture pour ma part parce que y'a tout (et moi qui aime pas les rimes de manière générale, tu me conforte dans l'idée qu'il faut simplement savoir bien le faire.)



Merci pour ce texte et au plaisir !

[Manu68]

Bonsoir,
Merci Rémi de ton commentaire additionnel
En effet, je n'exclue pas des bugs d'hemistiches.
Je vais peut-être trouver une astuce. Travail difficile car le texte est bien avancé et je ne déSire pas trop le modifier pour y perdre son essence.

Je rebondis sur le commentaire de Ben.G qui me touche encore plus particulièrement. L'écriture est une passion nouvelle pour moi et je me sens encouragé à continuer.

Merci à tous de nouveau
Je vais travailler, il reste de la marge pour proposer quelques améliorations.

Bonne soirée
Mout

[Ashka]

Hello 

Bon, je ne vais pas être très productive sur ce poème, la façon dont il est traité (par rapport au sujet) ne m'accroche pas trop, mais c'est très personnel alors cela ne doit pas te décourager.
Pour développer, cela m’apparaît comme un jeu de changement de nature, pourquoi pas, mais j'aime davantage les traitements moins "joueurs, en surface" dans l'esprit, d'une manière générale, même si le parti-pris de la légèreté se défend très bien ici.
Pour le reste, je m'incline devant les avis pertinents des copains.

Bonne continuation !

               

[Gros Lo]

Salut !

tu as de la technique, les alexandrins sont rythmés, je n'ai pas vérifié systématiquement le nombre de pieds, j'ai noté quelques erreurs mais ce n'est pas très important ; bravo pour ça, c'est agréable à réciter et à lire aussi.
Comme souvent (longs poèmes en alexandrins) je reste un peu froid, ou figé dans l'ambre. Les prénoms en exclamations me semblent à des années-lumière de ma sensibilité.
Je trouve le propos intéressant, et techniquement tu as je trouve du savoir-faire, mais pour moi ça manque d'images originales et la rigidité des strophes en alexandrins t'impose un packaging qui étouffe le potentiel du texte.

Petites choses çà et là :

Couchant le sexe fort, en boule d’hérissons
Et, femmes de l’ombre, nous réapparaissons.

je trouve la formulation du 2ème vers assez maladroite, ça pète un peu la mécanique de l'ensemble je trouve. D'ailleurs c'est aussi valable pour celui de la 2ème strophe. Et "hérisson" commence par un "h" aspiré (>"boule de hérissons". Oui je sais ça ne fait plus 12...)

merci pour ce texte o/

[Eveil]

tu aurais pu faire un double acrostiche uniquement, avec le second à l'envers (ECNE etc), car le "miroir de l'âme" aurait été entre les deux, ça aurait fait une forme sens avec ton titre. Là on se demande pourquoi trois.

[Vivi]

Coucou le mout' (^.^)/

Premier Acrostische :

Taffetas magenta et hauts talons aiguilles,
Robes échancrées au décolleté moulant,
Armuré de tissu, carrure de battant
Nuancent le drapé de mes tristes guenilles.

J'aime beaucoup, surtout le dernier. Mais...
- magenta et hauts : argh mon souffle, un double hiatus !!

Seuls regards appuyés, derrière l’œil ravi,
Parfois pince-sans-rire et parfois dédaigneuse,
Amazone écuyer, monte-en-l’air à l’envi,
Rarement repoussé, et bien souvent heureuse
Emmanuelle, Léa, Claudia, Michèle !

pas certain du sens. 
- "Amazone écuyer" est bizarre (si 2 substantifs, une virgule s'impose, non ?)
- les adjectifs dédaigneuse et heureuse qualifient quoi exactement (j'ai pas trouvé un substantif féminin singulier dans cette phrase chelou)
- le sujet de la phrase, c'est quoi ?

Couchant le sexe fort, en boule d’hérissons
Et, femmes de l’ombre, nous réapparaissons.

un peu trop de "e" muets, ça casse le rythme (surtout celui à l'hémistische, argh). Y'en a d'autres plus haut, mais à la rigueur, ils peuvent passer car ils se trouvent en vis à vis (quoique "derrière" reste encore difficile pour moi)

il y a aussi 4 "et" qui s'ils aident bien la métrique, mais ne sont pas toujours heureux, donnent un léger goût de remplissage



Deuxième Acrostische :

Tunique grisâtre avec gilet ou cravate
Range mes oripeaux, ma vie inadéquate.
Avec bonheur marchons dans la foule confuse !

heuh, le sujet, c'est... "tunique..." ou "ma vie..." ? J'ai du mal avec celle-là aussi
"vie inadéquate" super hi-iatus

Sans transition, faisons la « trans-scission ».

j'aime bien, ça mais ça fait 10 chez moi (à moins de se farcir 2 diérèses inconvenantes...)

Pourfendons l’œillade, agrandissons l’ouverture !

comprends pas. "ouverture" me semble moche, je dirais.

Emmanuel ou Léo et Claude, Michel !

le "ou" + "et", pas super non plus. Ce doit être vraiment ces prénoms ou y'a moyen d'en claquer des plus long pour rester dans la liste sans insérer des conjonctions de coordination à tout va ? En plus "Léo et" est encore un hiatus en 3 épisodes.

Couchant le sexe faible que je réparais,

 
Tu répares un sexe faible ? WTF ? (en plus, y'a rien de cassé ni défectueux décrit avant)

Et lumineux garçon, le jour je transparais.

ça oui, c'est sympa


Encore une fois, même en posant mon cerveau à côté, j'ai vraiment du mal à trouver une histoire, un message ou un sens (même bien caché).



Troisième Acrostische :

Tellement diaphanes, et tant ambigus,

(11 sauf si diérèses)
Mais di-a-pha-ne-zé-tan-tan, ça reste pas super-super.
Pareil, la combo Tellement/tant est répétitive, dilue le contenu. Les adverbes, c'est déjà assez difficile, mais d'en servir pour colmater la métrique, c'est assez maladroit.

A jamais mélangés dans une symphonie,
Nous sommes accordées avec homophonie.
Sous nos airs féminins, nous jouons masculin

wiiii joli mais...

Partitions à croches, notes noir’ ou blanches,

...est horrible :sick:
Déjà grosse arnaque (excuse-moi, mais là c'est flagrant) avec le noir’ pour noires. "Partitions à" aussi est difficile à la diction, et pour finir le tableau, un "e" muet à l'hémistiche ! (le vers suivant aussi avec "musiques")

Revêtent galant Eon en femme au clavecin

(13) "Eon en" hiatus

Couchant notre sexe en un genre officiel

  (11)
"genre officiel", je vois pas ; 'pas très romantique ; plutôt administratif comme langage, non  ?




Au final, même si tu as l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur, soyons honnête :
1) je salue la tentative d'acrostiche avec un mot pas vraiment sympa ; le triplé relève de la gageure.
2) il y a quand même 2-3 passages sympa qui m'ont plu

Mais...
3) j'ai pas trouvé de sens global satisfaisant, j'ai même l'impression que certains passages me sont totalement incompréhensibles (surtout au niveau grammatical)
4) si tu veux faire de l'alexandrin, évite les "e" muet à l'hémistiche
5) la métrique, ce n'est pas le rythme. Avoir le nombre idoine de syllabe ne garantit le rythme. Par exemple, une recrudescence de mots se finissant avec des e muet hache la lecture, et force à appuyer et dire "heuh" plutôt que "e"
6) lire à haute voix ton travail peut t'aider à affiner
6) évite aussi de "faire du remplissage" pour la métrique, les conjonctions de coordination et les adverbes font plus de mal que de bien. Je ne dis pas qu'il n'en faut pas, je dis que si tu utilises ces mots, ils doivent être nécessaires au sens (mais on peut truander une fois ou deux de temps en temps, hein. Mais s'il y en a trop comme dans le tiens, ça ne marche plus)


Tu n'es pas obligé de tout relever, mais tu dois encore travailler pour parfaire ta technique. T'as du potentiel, faut juste travailler !

[Manu68]

Bonjour à tous
Comme une redite, je vous remercie de ces commentaires enrichissants et valorisants.
Pendant ces quelques jours d’absence Net, j’ai retravaillé le texte que j’ai posté à l’instant.

@Ashka, merci pour ton commentaire. Il est vrai que l’approche du sujet est tendancieux et je ne voulais en aucun cas tomber dans une caricature déplacée.
@Lo, merci pour l’observation du h aspiré… de surcroît, je n’étais pas vraiment satisfait de l’image… que j’ai réécrite totalement. Et dont je préfère le jeu de mot… Cela reste personnel.
@Eveil, en effet, je n’avais pas pensé dans cette approche au miroir de l’ame. Dans mon approche il s’agit de mettre en valeur au mieux le « Transgenre » qui pourrait être considéré comme une troisième identité (petit aparté pour Merl1, concernant le Genre officiel…  d’où l’aspect administratif)…
Enfin, @MERL1 dont la lecture m’a un peu compressé au départ puis ragaillardi… :-) J’ai pris compte de nombreux commentaires aidants à réviser le texte. Dans certains cas, j’ai gardé pour des effets de style les hiatus ou super-hiatus… Quelques points d’éclaircissement de mon coté :
1.   « Amazone » ici est à comprendre au sens adjectif (définition : multicolore pour les perroquets), je reconnais que la précession de l’adjectif prête à confusion.
2.   La réparation du sexe faible a un nom en chirurgie plastique… je n’en dirais pas plus. Toutefois, j’ai décidé d’être plus poétique… avec un verbe plus… technique ? :-)

J’espère que la réécriture rend plus compréhensible le texte, en particulier en ayant investi plus de temps sur les prénoms dits mixtes et donc porteurs de l’ambiguité.
Merci encore pour vos commentaires déjà formulés et à venir.
Mout

[Eveil]

le « Transgenre » qui pourrait être considéré comme une troisième identité

ok donc c'est justifié

[Fried]

Bonjour,
J'ai lu et apprécié ce triple acrostiche sur l'ambiguïté des genres.
J'aime beaucoup le premier "Taffetas magenta sur hauts talons aiguilles,"
Très visuel et ce passage "Sous nos airs féminins, nous jouons masculin.
Poèmes à croches, notes noires ou blanches,
Au gré de mélodies qui balancent les hanches." C'est sympa à lire bravo pour ces acrostiches réussis à mes yeux.

[Manu68]

Merci beaucoup Fried pour ce commentaire valorisant.

Cordialement
Mout