Merci de vos suggestions d'améliorations ! Merci spécialement à Pehache.
La nuit est si belle que le matin ne se lève pas, ne se lève plus. Combien de temps cela va-t-il durer ?
Cela fait cent sept heures maintenant. Cent sept heures, huit minutes et vingt trois secondes. Vingt quatre secondes. J'allume ma lampe, plusieurs fois, mais elle ne veut pas, elle non plus, ne veut pas donner un peu de lumière.
Elle profite, elle aussi, de la nuit, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui se passe, cela n'arrivera qu'une fois dans ma vie, une nuit comme celle-ci.
Cent sept heures et neuf minutes, ma vie se suspend au cadran. Des moutons se promènent dans des champs, des champs, j'appuie ma tête contre l'herbe et j'écoute le bruit du vent.
Le vent se lève, le vent se lève, il se lève, la nuit s'étend et je commence à m'habituer un peu à la lumière que l'on fait tous les deux. La lumière qui brille dans nos yeux. Le vent s'étend et ta main pend sur mon menton.
Nous sommes deux lampes, deux phares dans la nuit noire et je ne sais même pas ton nom. Tu es un feu et je me tais. Le silence nous est donné.
Je ne sais pas, moi, quel nom donner au silence, ce silence qui réunit les gens. C'est un mot qui n'existe pas, pas encore, un mot que nous inventerons demain si le jour vient.
La nuit est si belle que le matin ne se lève pas, ne se lève plus.