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Le Monde de L'Écriture » Sous le soleil des topics » Discussions » Simple question?

Auteur Sujet: Simple question?  (Lu 4760 fois)

Hors ligne Feather

  • Prophète
  • Messages: 925
Simple question?
« le: 18 janvier 2020 à 00:47:32 »
"Il n'y a pas d'opportunité sans la volonté de gravir les marches de son destin."partir sans réclamer, partir sans aimer: tant de façons de se dire je t'aime. Pourtant seul compte le désir, après une rupture les actes peuvent dénombrer des circonstances atténuantes pour les deux amants. Car nul n'est soumis à la loi du destin puisque tout est poussière alors tout se consume. Mais hormis la foi, il n'y a pas de peur ni de tragédie puisque l'amour dépasse la norme du plus faible, cependant l'effet ingrat, si je peux dire, c'est d'utiliser cet amour sans préhension des enjeux que cela implique. Par exemple, condamner l'ogre est certes normal, mais le répudier, non, puisque son désir ne répond plus à la demande suggérée dans la relation aimant-aimé. C'est donc lui attribuer une part de culpabilité que de le soumettre à une réponse.
Il n'y a de fautif sans un coupable et une victime, donc le pardon n'est pas souhaitable dans une situation réciproque, car le constat s'étend sur une trajectoire identitaire et juste. Puisque l'ogre, sans son attachement à une quelconque relation, ne peut s'avouer perdant ou gagnant puisque seul et sans frontière définie, sa monstruosité est illimitée. D'où l'enjeu d'une équité dans les rapports. L'interjection est donc impossible pour la victime puisque sous l'emprise  du bourreau, ici illustré par l'ogre, l'amour n'existe pas. L'illusion comporte une fascination et un attachement, croire que l'amour est une affaire de coeur et de relation prédispose cependant à considérer l'autre comme mon semblable. Mais cela ne comporte que un reliquat de l'amour. Je dirai que l'aimant se croit une identité identifiable par le lien entretenu. La victime exulte son pouvoir égoïste sans oublier que celui-ci n'est qu'une chimère. L'aimé est celui qui incarne la ressemblance, et il interfère avec l'image fantasmée. Donc pas de bourreau dans la relation, exceptée une controverse de l'Amour et une perdition de l'être dans un imaginaire pas encore construit et identifié. Donc, reste à savoir à quel âge notre représentation imaginaire prend sens.
Est-ce vraiment une question d'âge ou de maturité affective? Il convient donc de conclure sur des présuppositions constitutives et non sur une norme. D'où la question que je me pose, l'âge est-il déterminant ou à l'inverse n'est-il qu'un prédicat allégorique qui destitue la part de responsabilité dans les enjeux amoureux, ou sommes nous contraints de considérer cet élément comme prépondérant d'une atteinte à la légitimité et donc de croire que dans une relation seul le responsable est un bourreau en puissance sans considérations amoureuses?
« Modifié: 18 janvier 2020 à 19:12:13 par Feather »
Les larmes sans pleur sont une lanterne.

Hors ligne Marcel Dorcel

  • Calliopéen
  • Messages: 410
Re : Simple question?
« Réponse #1 le: 20 janvier 2020 à 09:28:41 »
Je pense que l'âge entre dans une norme constitutive d'une supposition de masse. De la même manière le handicap est une pré-supposition d'un ordre établi qu'il faut vaincre sans réticence aucune.
L'amour est un jeu de rôles dans lequel deux puissances s'opposent, se contraignent, le bourreau devient parfois la victime à son tour, d'où l'intérêt de ce jeu amoureux qui indispose et cependant, conduisant le désir jusqu'à la souffrance, il dénoue les liens de la loi universelle. Hors cet amour, la dérision sous ses formes nous guette. L'ultime, qu'il soit hors de portée, ce n'est jamais une raison de ne pas vouloir s'en approcher quitte à se brûler.
Seules deux choses nous guident, l'amour et la mort. 
L'union des deux nous sauve du futile espoir de rejoindre l'immortalité.
L'amour, s'il est rampant, prend le risque de ne jamais se concrétiser vraiment. Les affres, les tourments dévoilent nos faiblesses en même temps qu'ils révèlent notre toute-puissance.
Il n'existe aucun amour véritable qui ne soit un combat de chaque instant, l'autre me regarde, m'inspecte, m'épie, il faut que je me cache alors il m'invente, m'imagine. Je le fais souffrir par ma souffrance, il m'aime jusqu'à désirer cette propre souffrance.
L'amour est une maladie dont seules certaines personnes parviennent à supporter la marque indélébile. Ils savent qu'il les emportera très loin, très loin même, un lieu, le lieu du révélateur, là où te se confond entre la vérité et le mensonge, un rapport si exigu s'établit, la complicité devient un cauchemar  doux, précieux.
C'est l'endroit sans limites, sans lois. Chacun est libre de tout penser, de tout dire, de tout faire . On désapprivoise le bien et le mal, l'amour, le vrai est amoral. Le rêve accessible à nos petits corps d'humains.
Une joie supérieure. Nulle esthétique. Nulle vérité.   
Un imbécile ne s'ennuie jamais il se contemple
De Gourmont

Tout dire ou se taire
J Green

 Croyez-vous que je me sois donné la peine de me lever tous les jours de ma vie à quatre heures du matin pour penser comme tout le monde 
J Hardouin

Tout ce qui est atteint est détruit
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