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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Deux femmes, deux mondes

Auteur Sujet: Deux femmes, deux mondes  (Lu 1709 fois)

Hors ligne Marie Carmelle Louis Jean

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Deux femmes, deux mondes
« le: 15 septembre 2017 à 17:28:01 »
Bonjour à tous/tes,
Je serai ravie de puiser conseils dans vos commentaires à propos de ce texte que j'ai écrit il y a quelques semaines. Peu importe que ce soit dans le fond ou dans la forme, ils me seront d'une grande utilité.

Merci


DEUX FEMMES, DEUX MONDES


Chacune vit dans un monde différent de l’autre.

L’une était une négresse maigrichonne née d’une famille très pauvre, placée avec un homme qui la frappait quand bon lui semble, utilisant n’importe quel prétexte pour lui rappeler que c’est lui le chef de la maison. Elle n’a jamais eu un métier fixe bien qu’elle a travaillé dans plusieurs domaines tantôt comme femme de ménage, lessiveuse ou tantôt comme commerçante ambulante de quelques produits de première nécessité. Elle habitait dans un quartier populaire d’une province située au sud du pays et travaillait en tant qu’assistante couturière dans une industrie où on collectionne des vêtements. Âgée de vingt-huit ans, elle a six enfants.  Elle c’est Claudette Saintcharles.


L’autre était une mulâtresse de haute taille, née d’une famille aisée. Mariée depuis une dizaine d’années avec Rodrigue Dupré, un expert-comptable fort sollicité dans le monde des affaires qui de ce fait, voyage très souvent. Âgée de trente-cinq ans, elle était stérile. Cardiologue, elle détenait sa propre clinique dans le département du nord du pays où elle résidait. Elle c’est Christelle Martin.


Malgré les centaines de kilomètres qui les séparaient, elles ont eu un enfant en commun. Cependant, cette créature ne les liait pas pour autant. À cette époque-là, Claudette ne voulait plus d’enfants. Enceinte pour la septième fois, elle s’en était rendu compte lorsqu’elle avait trois mois et quelques jours étant donné qu’elle était irrégulière dans ses règles. Cette nouvelle l’a mis dans un état de confusion considérable. Le pire, c’est que son homme l’avait déjà abandonné pour une autre négresse lui reprochant de l’avoir trompé avec son patron. Elle voulait à tout prix stopper la croissance de la progéniture grandissante, car entre chacun d’entre eux, il n’y a même pas une année de différence. De ce fait, elle s’était vainement mise à prendre des infusions de thé qu’elle avait lui-même préparé pour cette fin face auxquelles son corps résistait. Claudette était à bout de forces, car non seulement, elle n’avait pas les moyens suffisants pour recourir à un avortement, mais par-dessus tout, sa santé était bien trop fragile selon Franck, la gynéco-obstétrique qui l’a diagnostiqué. Face à ses supplications, ce dernier a fait allusion à sa collègue Christelle qui désirait adopter désespérément un enfant, mais n’y arrivait pas à cause des complexités existantes dans le processus mêlées à ses atteintes difficiles à combler pour sa part. Par conséquent, le gynéco a joué le rôle d’intermédiaire entre ces deux femmes pour que la première accepte de garder l’enfant jusqu’au jour de son accouchement pourvu que la deuxième se chargera du nouveau-né à partir du jour même de sa naissance.


Par le fait que Franck travaillait parallèlement dans sa clinique privée ainsi dans un hôpital public où Claudette a sollicité ses services, Christelle jugea mieux que son ami fasse désormais les consultations de celle-ci dans sa propre clinique où elle pouvait s’y rendre pour assister. Ainsi, en visitant Franck dans sa clinique, elle a même profité pour réviser le dossier de Claudette qu’il détenait, prenant le soin de noter les coordonnées de sa porteuse au cas où elle changerait d’avis bien que celle-là s’en foutait des siennes dans la mesure où Christelle ne trahirait pas sa promesse. Sans pour autant se familiariser entre elles, Christelle et Rodrigue ont prit la responsabilité de répondre aux besoins basiques de Claudette durant la période de sa grossesse et jusqu’à trois mois après l’accouchement.


L’enfant a été baptisé Roumer Dupré. Il a grandi avec la certitude d’être l’enfant biologique du couple jusqu’au jour où Marianne la servante lui avoua cyniquement qu’il est le fruit d’une adoption et c’est pourquoi il n’a aucun trait de ses parents. Si ce n’étaient les réactions exagérées de Christelle, Roumer ne se douterait même pas des propos de Myriamme, sa nounou de toujours qui se prend la tête pour les moindres caprices de sa mère. Étant donné que le couple n’a malheureusement pas pu dissimuler leur déception face à l’indiscrétion de leur servante, ils ont pris la décision finale de la renvoyer à la fin du mois. Roumer a même plaidé en sa faveur en leur disant que ses propos insensés n’ont aucun effet sur lui puisqu’il sait qu’elle ne disait pas la vérité. Christelle s’était contentée de calmer son fils en lui disant qu’il vaut mieux chercher une nouvelle servante au lieu d’exposer sa famille en face de tel propos.


Par conséquent, cette réaction éveilla sa curiosité. Ajouté à ses rêves de folie d’adolescent, à partir de ce jour-là, Roumer commence à nourrir au fond de lui un nouvel objectif qui est celui de vérifier la véracité des aveux de Myriamme. En ce sens, il assemble son argent de poche projetant faire un test ADN en catimini entre lui et ses parents. Il  faisait ses propres investigations.
 

À 18 ans accomplis, un monde de doutes était bel et bien construit au fond de Roumer quant à son origine. Il était allé s’informer auprès d’un réceptionniste d’un laboratoire qui lui a confié que c’était bel et possible de faire ce test avec du sang, des cheveux des personnes qu’il comptait se comparer.


À son arrivée à l’hôpital, il espérait au fond de lui que les résultats lui convaincront qu’il a commis une folie en prêtant foi une seconde aux derniers propos de son ex-nounou. Avec les résultats en main, son cœur battait la chamade. Il hésita, mais il ouvrit comme on donne un dernier coup à une plaie. En remarquant à l’intérieur de la page que le test de paternité se révéla quatre-vingt-dix-neuf pour cent positif, Roumer respira mieux. Il s’était senti soulagé. Mais en jetant un coup d’œil dans la partie du test qui a trait avec sa mère, il a la sensation que la terre était en train d’anéantir sous son poids. Il alla même insister auprès du laborantin pour que celui-ci lui explique dans son langage ce que signifie ce pourcentage si élevé d’incompatibilité. Celui-ci lui a juste affirmé que le test a été vérifié à plusieurs reprises avant de le soumettre à la portée des clients.


Hors de lui, retourna chez lui et trouva ses parents à table en train de dîner. À leurs préoccupations face à la tête qu’il faisait, il leur tendit le résultat du test en leur exigeant une explication : « Pourquoi vous ne m’avez rien dit concernant mes origines?» Pendant que Rodrigue ouvre l’enveloppe, Christelle ouvrit sa bouche pour essayer de calmer son fils, mais aucun son n’a pu sortir. Puis, Roumer continua en fixant du regard à son père : « Pourquoi suis-je ton fils biologique et non pas le sien ? Qui est ma mère papa ? » Ces questions traversèrent Christelle comme une épée au fond de son cœur qui l’a fait gémir amèrement : « Comment ca qu’il est ton père biologique ? » Elle arracha les résultats des mains de son mari qui les lisait avec stupéfaction. Roumer ne voulait pas croire que sa mère ignorait qu’il soit le fils biologique de Rodrigue. Au milieu de son désarroi, il s’écria : » Mais arrête avec ton numéro maman, tu veux dire que tu ne savais pas que je suis sa progéniture ? »

Après avoir révisé le test, elle tourna furieusement son regard vers son mari en lui disant : « Tu nous dois des explications à tous les deux. » Celui-ci à son tour baisse la tête en fermant ses yeux comme pour échapper à leur sort. Puis avoua : « C’est moi qui implicitement, ai conseillé à Franck de te proposer cet accord. Franck n’a rien su de ma liaison avec elle, il n’y est pour rien, il comptait seulement nous aider.» En lisant la haine et l’envie de se venger dans le visage de sa femme, il continua : « Elle ne voulait plus d’enfants et moi, je doutais fort que l’enfant qu’elle portait fût de moi. Nous avions eu une aventure. Cela s’était produit seulement une fois. C’était juste un accident.» D’une voix remplie de désolation il ajouta : « Ne pensez pas l’affronter, vous ne la trouverez pas, elle n’est plus de ce monde. Je le regrette. »

Marie Carmelle
« Modifié: 15 septembre 2017 à 18:36:45 par Marie Carmelle Louis Jean »

Hors ligne celineb

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #1 le: 15 septembre 2017 à 17:44:31 »
Un écrit tout à fait d'actualité quant au thème traité. Les personnages ont une réelle épaisseur et le drame de l'enfant est touchant.

Trois observations : je trouve le début un peu trop impersonnel et froid. Ce sont deux fiches d'identité qui n'émeuvent guère le lecteur.

Autre chose : les termes de "négresse" et "mulâtresse" ne sont plus guère utilisés aujourd'hui. On parle plutôt de "personne de couleur" et de "métisse".

Enfin, le lecteur aurait tendance à attendre une suite, une réponse apportée à la question posée. Le récit est terminé ?

Bonne soirée !



Hors ligne Marie Carmelle Louis Jean

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #2 le: 15 septembre 2017 à 18:46:01 »
 CELINEB,
 ton avis m’est très précieux, je t’en remercie.
Concernant ces termes  (négresse/ mulâtresse), j’éviterai de les utiliser durant la correction du texte.

Je n’ai pas encore de suite pour cette histoire,  cependant je dois avouer que j’avais omis par erreur de copier le dernier paragraphe. Je viens de l’ajouter dans le texte. Merci d’y jeter un coup d’œil.

Cordialement

Marie Carmelle

Hors ligne Pyjsa

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #3 le: 15 septembre 2017 à 20:24:14 »
Un texte en effet actuel sur les hasards donnés par la vie. Le fond est sérieux.

Sur la forme, c'est propre et lisible.

Hors ligne Marie Carmelle Louis Jean

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #4 le: 19 septembre 2017 à 22:51:55 »
Oui , en effet. Merci pour ta remarque Pyjsa.

Marie Carmelle

Hors ligne Claudius

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #5 le: 26 octobre 2018 à 19:16:16 »
Bonsoir Marie Carmelle

Ce texte est touchant et l'histoire se tient. On ne s'attend pas à la chute qui est amenée adroitement.

Pour ce qui est de la forme, de la syntaxe il y a pas mal d'erreurs de vocabulaire et des maladresses. Je n'ai pas trop le temps de m'y pencher à cette heure, mais je reviendrai plus en détail.

Ceci-dit, je trouve aussi que la présentation des deux femmes au départ n'est pas du même ordre que le reste du texte.

A plus tard donc, ce soir si je peux.

Edit : je viens de me rendre compte que ce texte est ancien. Je me demande pourquoi je l'ai retrouvé en première page. Mais si son auteur ne se manifeste plus, est-ce nécessaire de prendre le temps de commenter en détail ?



 ;) ;)
« Modifié: 28 octobre 2018 à 20:32:03 par Claudius »
Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l'inspiration sortir. Sylvain Tesson

Ma page perso si vous êtes curieux

Hors ligne Goémine

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #6 le: 31 octobre 2018 à 13:16:13 »

Bonjour à tous et en particulier à Marie Carmelle.

Au delà du texte de Marie Carmelle, je souhaite revenir sur un commentaire, et cela sans aucune acrimonie personnelle bien entendu.

les termes de "négresse" et "mulâtresse" ne sont plus guère utilisés aujourd'hui. On parle plutôt de "personne de couleur" et de "métisse".


Je ne suis absolument pas d'accord avec cette idée. Qui est " ON"  (parle plutôt de personne de couleur) ?

Pour commencer, et Marie Carmelle, auteur du texte, doit le savoir, chaque terme qu'elle a choisi a sa raison d'être. Quand elle décide "mulâtresse", cela n'a pas du tout le même sens que "métisse". De même que  " personne de couleur" n'est pas " négresse".

Je suis farouchement opposée aux gommages des individualités à travers la mode du langage politiquement correct ( soit disant !) qui amène la plupart des gens à arrondir, polir, poncer, les aspérités de notre langue et de l'histoire.

Alors oui, Marie Carmelle, tu as raison, c'est l'histoire d'une négresse et d'une mulâtresse...

Cela me hérisse quand j'entends les hommes politiques et les journalistes dirent :

" les jeunes issus de la diversité" !! Bon sang ! Quelle connerie ! On est tous issus de la diversité ! C'est un joli mouchoir plein de morve qu'on pose sur l'humain.

à force de raboter notre langue on va finir pour n'avoir plus aucun mot pour dire la réalité sociale et historique ! un mulâtre est un mulâtre, un créole est un créole, un chabin est un chabin  aux yeux  de  l'histoire que les hommes ont fabriquée !

Nous qui avons choisi d'écrire, soyons prudents et tout à la fois impertinents ! Ne tombons pas dans le piège de l’affadissement, comme si rien n'avait existé avant nous, nous ne devons pas être des gommeurs de singularité.

La littérature conserve le droit de puiser dans la langue française les mots qui crient, ceux qui puent, ceux qui dérangent, ceux qui révulsent, ceux qui font monter le rouge aux joues ! sinon à quoi servirait d'écrire ?


« Modifié: 31 octobre 2018 à 13:19:12 par Goémine »
comme on dit par chez moi : Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confit... soyez prudents...

Hors ligne Marie Carmelle Louis Jean

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #7 le: 14 mars 2019 à 16:05:24 »
Bonjour,

Au plaisir de vous lire mes amis/es!

Je suis désolée d'avoir mis si longtemps avant de réagir suite à vos précieux commentaires.
Merci Goémine pour ton avis sincère et direct.

Merci à toi aussi Claudius. Saches que je voudrais bien avoir ton point de vue détaillé stp même si ça fait longtemps que tu en as parlé. Voudrais-tu en revenir?


(Je ne sais pas pourquoi tu l'avais trouvé en première page. En tout cas, j'en suis ravie  ;D )


A très bientôt j'espère!




Marie Carmelle
« Modifié: 14 mars 2019 à 16:08:12 par Marie Carmelle Louis Jean »

Hors ligne Max74

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #8 le: 14 mars 2019 à 22:13:12 »
Je trouve l'idée bonne du texte.

Mais la rédaction est brouillonne, très froide. L'univers développé n'est pas cohérent (réaction des personnage, description des personnage (gentil vs méchant (les méchants sont méchants parce que se sont des méchants)…).

Désolé, j'écris ça un peu brut...

Hors ligne Marie Carmelle Louis Jean

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Re : Deux femmes, deux mondes
« Réponse #9 le: 18 mars 2019 à 13:55:10 »
Bonjour,


Merci Max74,  j'en tiendrai compte pour faire les remaniements nécessaires .


Marie Carmelle

 


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