Le Monde de L'Écriture

Coin écriture => Poésie => Discussion démarrée par: Guy Lafosse le 24 janvier 2020 à 11:04:04

Titre: Rendez-vous d'amour
Posté par: Guy Lafosse le 24 janvier 2020 à 11:04:04
Rendez-vous d'amour




Arpentant les berges de ce  beau canal du Midi,
Tête remplie de songeries en ce coin de paradis,

Me promenant sur les berges du canal du Midi,
Imprégné de mes rêveries en ce coin de paradis.
                         
Quand soudain arriva ce que je n’attendais plus,
Puisque, parue, une belle aux cheveux-de-Vénus.

Promptement salué par une reine sans arroi,
Qui se dit appelée Kia et, étudiante en droit.

Sachant qu’accort est qui n’est pas opéré du bonjour,
Saluant l’aubaine, je ne pouvais que louer sa bravoure.

Aussi, si les miens étaient venus à mon secours,
De nos jours, je ne serais plus en quête d’amour.

Aujourd’hui, j’ai enfin compris, qu’en étant asservi,
Nos organes peuvent enforcir ou affaiblir notre vie.

À quoi bon cacher, qu’entre eux, la jalousie existe,
Et que laisser faire est toujours affaire de laxisme.

Mon cœur aurait-il débité tant de mots qui blessent,
Si la fraîche venue nombrait pas mon inerte jeunesse.

Affirmant à Kia mon désir de lui faire tout voir,
J’ajoutais que, profitable, serait de nous vite revoir.

Rendez-vous convenu, j’espérais que miracle venant,
Je pourrais torturer mon funeste passé au présent.           

Puisque, désespérant était mon persistant célibat*
J’invitais ma smala à soutenir mon ultime combat.

Reste, qu’entre ce que l’on souhaite et ce qui arrive,
Pour un apathique, il convient de parler de dérive.

Le résultat est-là, sans le soutien de ma propre tribu,
Avec Kia, notre propension ne connut aucun début.

Car, le baiser espéré, entre elle et moi n’étant pas donné
On comprend que Kia et moi ayons tout abandonné.
                             
Car, l’espéré entre nos deux âmes, n’ayant point eu lieu,
Un haineux alla même jusqu’à me priver de son adieu.

J’aurais aimé lui dire qu’elle n’aurait pas fait le poireau,
Si l’on ne me traitait pas comme le dernier des blaireaux.

Tout cela faute d’un bras qui prétend manquer d’heur,
Et, m’invite à regarder vers qui n’arrive pas à l’heure.
 
Aussi, bien est de reconnaître que mes deux poignets,
N’ont jamais reçu ordre de porter une montre bracelet.

Quand on est ridicule et que dans l’absurde on se noie,
Je sais bien que de Kia, je ne verrais plus le joli minois.

Sachant que guérir de pareil revers est affaire de Drômois,
Je suis sûr que, sauvé, l’on continuera à se moquer de moi.

Vu que cuisses et genoux, sous mes pieds, s’étaient dérobés,
Mes jambes auraient du m’amener à grandes enjambées.

Puisque, cuisses et genoux s’étaient dérobés sous mes pieds,
Mes jambes auraient du les remplacer au lieu de les copier.

Ce qui fait de moi, un sigisbée ahuri honteux et effronté,
Alors que je suis celui sur lequel une belle peut compter.

Accepter semblable échec, n’en étant point capable,
Il ne me restait qu’à trouver et à punir le coupable.

Observant que mon cœur versait dans le détachement,
Je décidais de le sortir de son indigne retranchement.

Après avoir averti cet agitateur qu’il risquait une sanction.
Je rappelais à ce vecteur d’émotions l’intérêt de sa fonction.

Questionnant celui-ci sur la vraie raison de son inaction,
Il m’osa dire qu’actif il serait si ardente était mon action.

Puis, s’énervant, attribuant à Kia le rang de drôlesse,
Blessé, je le priais prestement de s’occuper de ses fesses.

M’accablant, il m’avertit qu’isoler et battu comme plâtre,
Un cœur bafoué, à tout moment, peut s’arrêter de battre.

Après m’avoir dit que, de tous, j’étais le plus bidon,
Il affirma que né pigeon je serais toujours le dindon.

Reste que, n’étant pas disposé à jouer à cligne-musette,
Avec celui-ci, je n’avais plus envie de faire la causette.

Ayant assimilé l’humiliante raison de mon infortune,
Je sais que ma chance d’aimer est de l’ordre d’aucune.

Heureux est celui qui naît avec deux mains gauches,
Puisqu’ils n’ont pas place dans les lieux de débauches.

Seulement, si celles-ci étaient vraiment désintéressées
Pourquoi m’ont-elles appris l’art du savoir caresser ?

S’estimant accusée sans raison et honteusement épiée,
Ma menotte me pria d’aller voir du côté de mes pieds.

Outrés, les dénigrés dont la réputation est de transpirer,
Me dirent qu’un pied fier d’être pied n’est pas à respirer.

Pour ce qui est du mieux dormir sur ses deux oreilles,
Si vrai était, Van Goth aurait-il coupé l’une des siennes ?

Ce n’est pas tout, lorsque j’exhorte mes lèvres à sourire,
Jalouses, elles dénient à ma bouche le droit de s’offrir. 

Fichtre ! Ces indociles ne sont-ils pas-là pour faire en sorte,
De veiller pour qu’au mieux de notre forme on se porte ?

À Kia, sans bisous, sans même pouvoir lui faire la cour,
Dois-je penser que c’était à moi de lui dire mon amour ?

Cela étant dit, pourquoi devrais-je éteindre ma flamme,
Puisqu’un étant minot, seul un peu l’amour je réclame.

J’ajoute qu’oublier que j’écris pour le Monde de l’Écriture,
Serait un crime, de lèse-vérité, au temple de la littérature.

Espérant n’avoir pas indignés les gardiens des amusoires,
Je prie les courageux qui m’ont lu d’accepter mon bonsoir.

* Lire : « Bon vent à mon amour perdu »
Bonne année à toi. Bon vent à tous.
Titre: Re : Arriver à l’heure n’est pas affaire d’heur
Posté par: Colin le 24 janvier 2020 à 11:54:30
Salut,

Entre fable et chanson, tes distiques rythment très bien les épisodes de ton personnage, avec une justesse linguistique moderne et comique.
Titre: Re : Arriver à l’heure n’est pas affaire d’heur
Posté par: Fried le 24 janvier 2020 à 13:19:15
Ce rendez-vous manqué pourrait être l'occasion de revenir avec un bouquet de fleurs même si c'est à pas d'heure.
La petite histoire ce lit bien.
"Heureux est celui qui naît avec deux mains gauches,
Puisqu’ils n’ont pas place dans les lieux de débauches" puisqu'elles
Et
"Seulement, si celles-ci étaient vraiment désintéresser," désintéressées
J'ai aimé cet humour léger.
Titre: Re : Re : Arriver à l’heure n’est pas affaire d’heur
Posté par: Guy Lafosse le 25 janvier 2020 à 20:39:43

Salut,

Entre fable et chanson, tes distiques rythment très bien les épisodes de ton personnage, avec une justesse linguistique moderne et comique.

Bonsoir Colin,

Brillant et inattendu tel est ton avisé commentaire.
Mon délire romanesque est une fâcheuse façon d’exprimer les échecs du perdant que je suis.
Je pense que, facile est de faire porter aux autres le poids de ses propres lacunes.

Bonne soirée à toi.
Titre: Re : Arriver à l’heure n’est pas affaire d’heur
Posté par: Guy Lafosse le 25 janvier 2020 à 20:54:52
Bonsoir Fried,

Merci de ton commentaire. Sur le plan humour, je pense avoir beaucoup à apprendre, d'autant que ne suis qu’un jeunot frais moulu.

Bonne soirée.