C'est un livre que j'ai lu il y a longtemps donc cela paraît un peu difficile de le présenter mais je vais m'y essayer car c'est pour moi le roman le plus proche de mon enfance bien que la quatrième de couverture ne m'en donnait pas du tout l'impression.
Jean-Paul Sartre découvrait le monde à travers les livres tandis que je préférerais courir dans l'herbe des collines, m'aggriper aux arbres, m'inventer des cabanes à ciel ouvert, dessiner... Mon enfance me paraît avoir été très sensible en comparaison de l'enfance très intellectuelle de l'auteur. Et pourtant, j'ai reçu ce livre comme une introduction à l'existencialisme et un retour quelque peu sur ma solitude, le sacré que j'ai connu et l'enfant sage que j'étais. Je suis allée d'analogie en analogie et ce livre en est gorgées, j'ai oscillé entre la tendresse de l'enfant et la dure lucidité de l'adulte, j'ai aimé ce que j'ai ressenti comme la complexité des intentions, des sentiments de l'auteur et le mélange des quêtes.
"J'avais trouvé ma religion : rien ne me parut plus important qu'un livre. La bibliothèque, j'y voyais un temple. Petit-fils de prêtre, je vivais sur le toit du monde, au sixième étage, perché sur la plus haute branche de l'Arbre Central : le tronc, c'était la cage de l'ascenseur. J'allais, je venais sur le balcon, je jetais sur les passants un regard de surplomb, je saluais à travers la grille, Lucette Moreau, ma voisine, qui avait mon âge..."