[Kerena]

Annah était concentrée. Doucement... Doucement. Elle ne devait pas manquer son coup.
Lizou était en sommeil paradoxal depuis bien trop longtemps. Il fallait faire quelque chose, sinon elle allait y passer. Annah sortit une aiguille de son kit, ainsi que la lotion analeptique. Elle dosa précautionneusement. La dose était fondamentale : trop peu, et Lizou ne se réveillerait pas ; trop, et Lizou ne se réveillerait plus. Elle vérifia plusieurs fois le dosage, et chercha l'endroit approprié pour injecter. Elle pressa doucement la seringue. Normalement, elle avait bien tout vérifié.
Maintenant, il n'y avait plus qu'à attendre et prier. Il fallait que Lizou se réveille. Il le fallait. Sans Lizou, Annah n'était plus rien.
Un frémissement. Lizou cligna des paupières.
Annah poussa un hurlement de joie. Elle avait réussi !
- Lizou, je t'aime ! Et moi aussi, je m'aime ! Hahaha, je suis géniale ! J'ai trouvé ! Eurêka !

Annah sauta partout autour du labo, tandis que dans sa cage, la petite souris se réveillait.

[Loïc]

Qu'ai-je écrit ?


Derrière la vitre sans tain, je regarde l’homme qui dort, plongé dans un profond sommeil artificiel. Sur ma droite, des appareils électroniques complexes tentent de mesurer ce qui est propre à chacun : les rêves. Vu ce qui apparait sur les graphes, le patient volontaire va avoir besoin d’une bonne dose d’analeptique quand il se réveillera. Si jamais il se réveille : c’est le problème avec les rêves, trop prenant, ils enferment et on n’en ressort jamais, bloqué dans cette autre réalité.
C’est bien pour ça que j’ai entrepris cette recherche : trouver un moyen de secourir celles et ceux qui, prisonniers dans leur sommeil depuis trop longtemps, ne peuvent ou ne veulent plus en sortir. De la recherche pas si fondamentale puisque je compte bien l’appliquer et le plus tôt possible.
Tout le monde me croit fou. Même ma copine. Je l’entends encore me dire, avec son air très sérieux des grands soirs : « tu peux pas passer toutes tes nuits aux labos, j’ai besoin de toi, moi, je veux pouvoir dormir tout contre toi, te voir le matin au réveil. »
Je ne peux pas lui en vouloir, elle ne sait pas. Comment pourrait-elle savoir que j’ai peur de m’endormir, de ce que je verrai si je ferme les yeux ? Alors je lui mens et je me lance dans la plus grande recherche de ma vie. Si je ne me sauve pas moi, au moins je pourrai sauver les autres.
Un « bip » sonore retentit sur la plus grosse machine, derrière moi. Tout est prêt. J’enfile une combinaison, m’équipe d’un revolver, vérifie que le mot est bien en place sur l’écran de contrôle. Un zap et je suis parti.

« Adeline.
Moi aussi, je voudrais passer mes nuits avec toi. T’aimer nuit et jour, retrouver ton sourire au petit matin.
T’apporter les croissants et le café, parfois.
Mais je ne peux pas. Si je m’endors, je ne me réveillerai pas et te perdrais à tout jamais.
Alors je pars ; quitte à te perdre, autant que ce soit sans te faire souffrir et en sauvant les autres.
Adieu, je t’aime. »

[Rémi]

J'ai bien dormi, et rien ne vaut une bonne nuit de sommeil. Si je le vois, je le lècherai, c'est sûr. Dès qu'il va rentrer à la maison, je me jette sur lui et il va voir ce qu'il va voir. Je vais me frotter contre ses cuisses, me glisser contre son cou. Bien penser à son menton. Quand je le caresse là, ça marche à tous les coups. S'il essaye de me caresser, rien qu'avec ses mains, je ne vais pas le laisser me satisfaire avec si peu. J'aime ses doigts, mais là il m'en faut plus. Sa main sur mon ventre, sa chaleur, sa dextérité... il ne faut pas que j'y cède. Là est le point fondamental, ne pas craquer, ne pas le laisser me prendre sans me satisfaire. Je veux plus que ça, plus que sa peau contre moi, plus que vibrer sous ses doigts.
J'entends la clé dans la porte, une chaleur monte en moi, je frissonne et me lève. Un courant d'air, ça y est, il est là. Il pose son manteau et sa sacoche, il s'approche de moi et... Et quoi ? Pas un regard, pas un mot ? Je le suis dans la cuisine. Il sort une bière du frigo, s'installe dans le canapé.
Et là, je lui fait mon numéro de chatte toute chaude.
Il va craquer, dans deux minutes j'aurai mes croquettes enrichies aux analeptiques.

[Marygold]

Ils sont au taquets ce soir les gens du dico
Boissons énergisantes, cocaïne ou héro
Ils y vont à fond avec les analeptiques
Pour trouver la rime qui claque ou celle qui pique
D’autres reviennent au sain et au fondamental
Mais ils galèrent pour pas faire figure pâle
Du coup les tisanes verveines et nuits calmes –
C’est malheureux – s’en vont à grands coups de facepalm.
J’ai pris ni l’un ni l’autre et faut que j’me réveille
Mais c’est boulot demain… Oh grands dieux ! Quel dilemme
Boire un p’tit coup ou m’abandonner à la flemme ?
Allez, c’est décidé, me voici, ô Sommeil !

[neimheadh]

C'était le chaos dans la rue. Les corps décharnés gisaient sur toute la rue... Enfin, certain gisaient, d'autre mangeaient ceux qui gisaient...

Pendant ce temps, Bertrand et Paul étaient dans leur cuisine, leur mère attaché sur l'ilot centrale en bois massif, acheté il y a à peine 2 mois chez Mobalpa et déjà recouvert de sang et de coups de couteaux... Quel gâchis...

- Bon, on fait quoi maintenant! Lança Paul, qui était l'ainé car il était né avant son frère.
- Bah... On lui plante un couteau dans le crâne, c'est comme ça qu'on tue les zom...
- CHUT! Ne dis pas ce mot!
- Pourquoi je peux pas dire Zom...
- CHUUUUUUT! C'est interdit de dire ce mot! Appelons les les... Insomniaques! T'as vu comme ils ont l'air d'avoir sommeil?
- Nan mais t'es pas sérieux... Tu comptes les soigner à coup d'Analeptique?
- Hey! Pas con! Je sais que maman en avais dans sa table de nuit!
- Tu te fiche de moi? C'est un zom... Un insomniaque! Un coup dans la tête et c'est réglé!
- Tu n'as donc pas de coeur?! C'est notre mère! Notre famille! C'est fondamental la famille! Va chercher ces foutus médocs que je lui carre dans le gosier!

C'est ainsi que deux enfants, agés de 8 et 10 ans mais qui parlent super bien pour leur age car on est dans une fiction et que je fais ce que je veux, trouvère le remède à l'invasion zom... Insomniaque et sauvèrent l'humanité grâce à un médicament générique, parce que oui, c'est tout aussi efficace que votre marque habituelle.

[Moyen Moyen]

Rien à faire je suis lent ce soir :

La recherche fondamentale c'est mauvais pour la santé
On s'en rend compte au labo on est pas gâté.
T'as qu'à voir comment les chercheurs vivent, c'est pas sain
Ils n'ont pas d'horaire, des rythmes assassins..
toute la journée à bidouiller des bidules
Trifouiller la matière, les atomes, les molécules
Les types n'ont plus de force dans les guibolles
A force de pas s'en servir ils les ont toutes molles
Les gars sont malades, tout le temps sous antibiotiques
Ils en sont rendu a prendre des analeptiques
pour trouver la force quitter leur tabouret
Alors qu'ils ne sont même pas un peu bourrés!
Et puis il y aussi les trouble du sommeil
Qui viennent très vite quand comme eux on veille
Toujours a ruminer sur le même sujet d'étude
Ces gens sont plein de mauvaises habitudes
Non c'est vraiment pas un travail pour toi je te dis,
J'insiste, fais comme tout le monde, bosse sur un ordi.

[Olaf]

Un caisson isobare à demi rempli de solution saline et chauffé à trente degrés. Une trentaine d'aiguilles plantées dans le corps, des électrodes un peu partout sur la tête. Une expérience ou plutôt un loisir vantait la façade du centre à l'extérieur.
Scénario de guerre, scénario sportif, scénario érotique, ils se vantent de pouvoir vous offrir un voyage dans le monde de votre choix, avec les personnes que vous voulez, et d'en garder les souvenirs.
La durée du voyage n'est pas précisée, du sérum physiologique et toute sorte de nutriments et substances analeptiques garantissent que vous n'y restiez pas. Garder le client en vie dans ce genre de milieu c'est fondamental. J'ai choisi de faire la guerre, frustré que le monde soit en paix depuis des dizaines d'années, j'ai choisi la peur et les cris, parce que tant de repos m'asphyxie.
Je ne me sens pas à ma place, l'expérience a déjà commencé. Une arme de poing, un casque, une radio, je cours entre les bâtiments en ruine … on m'appelle — en tout cas on appelle à l'aide — mais je ne m'arrête pas, j'ai mission à remplir.
Je passe de couvert en couvert, avec probablement les yeux d'un lapin pris dans les phares d'une voiture, je sais que dix minutes avant j'étais confortablement installé dans une salle de simulation, mais là j'ai sommeil, je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas dormi. Combien de temps je n'ai pas mangé.
Les balles sifflent à mon oreille, quelqu'un m'a repéré. Je ne sais pas encore où est celui qui va désormais me chasser, mais en faisant assez vite, je devais pouvoir lui échapper … je bondis par dessus le muret qui me protège et je cours comme jamais je n'ai couru, avec ce corps qui n'est pas le miens. Une rafale me frôle le pied droit, je ressens tout le poids des munitions gaspillées à essayer de m'arrêter.
Un peu plus loin, je distingue le canon à ions que je suis censé réactiver. Je tente de passer par un entrepôt voisin aux murs effondrés, profitant du couvert. Je cours à nouveau, cette sensation irréelle de voler au dessus du sol toujours présente… peut être le jeu autorise-t-il ce genre de transgression ?

Une balle de Steyr Aug vient me faucher en plein dans la poitrine. Son pouvoir d'arrêt démoniaque interrompt tous mes espoirs de poursuivre ce que je suis venu faire ici. Le souffle coupé, les yeux vissés au toit de l'entrepôt, l'odeur de vieux ciment dans les narines … je sens le froid m'envahir.

«Game Over» …

Retour dans le caisson isobare, j'ai mal à la poitrine, et je ne met pas longtemps à m'apercevoir qu'un énorme bleu s'est dessiné le long de mes côtes. La respiration difficile, j'attends qu'on me libère, mais j'ai toujours l'impression de ne pas avoir dormi depuis des jours, que le ciment est là, le tireur pas loin.
Je n'oserai plus jamais traverser un entrepôt sans me retourner, la peur au ventre …

[Kerena]

Les gens, c'était une soirée bien cool ! Vous avez sorti des textes bien sympatoches, bien allumés aussi ! J'ai eu pas mal de coups de cœur mais je peux pas tous les citer !

Bravo à tous pour votre imagination, votre humour et votre dextérité !

A la semaine prochaine =)

[Marygold]

Ah ah, Neim, comme d'habitude, c'est barré XD
Kere et Loïc, décidément le côté labo sera bien ressorti ce soir !
RdL, j'ai bugué au "je le lècherai" et j'ai compris 
Cyamme, j'aime bien la chute
Moy Moy, je sais pas comment t'arrives à faire autant de vers, c'est génial !
Olaf, c'est une autre ambiance ! Bien joué

[Bricoman]

Wha, je passais par là, coucou tout le monde 

Génial ce jeu, j'avais jamais vu Moyen faire des vers, trop fort la poudreuse !

J'ai pas lu tous les textes, mais j'ai été très impressionné par ceux d'Olaf : son laveur de vitre, son Evelyne et son trip façon Total Recal. Une vraie découverte.

Bonne nuit, j'espère que j'aurai bientôt le temps de participer le WE au forum.  Bye. 

[Moyen Moyen]

Brico de retour! Voilà une excellente nouvelle! C'est toujours un plaisir de te savoir sur le forum, c'est quand tu veux 

[Kerena]

Les mots de dimanche soir, pour ceux qui voudraient rattraper !

acquis
embrocation (application d'un soin sur un membre malade)
obéissance

Corrégidor (1er officier de justice d'une ville espagnole  )
Répercussion
Voltigeur

Colis
Comique
Échantillonnage

Analeptique (se dit d'un aliment/médicament qui redonne des forces)
Fondamental
Sommeil

[Olaf]

Bonsoir,

Déjà, Bricoman, merci pour ta sollicitude !

Je suis en connexion internet par périodes courtes mais régulières, pas l'idéal, mais peut être que je peux avoir un peu de WiFi dimanche soir si la capitainerie de Redon reste ouverte assez tard 22h30) ou si on n'a pas cramé notre micro forfait de vacances. 

Qui participera dimanche ?
Manifestez-vous, et si vous voulez, faites un coucou sur Skype en même temps !

[Kerena]

Ouaaaiiis moi je serai là, la soirée dico, quand on y a goûté, on peut plus s'en passer !

[Moyen Moyen]

De même je pense être là, oui c'est excessivement concevable voir même fortement probable.