Le Monde de L'Écriture

Salon littéraire => Salle de lecture => Romans, nouvelles => Discussion démarrée par: Kasprzak le 07 mars 2012 à 15:02:45

Titre: [Auteur] John Fante
Posté par: Kasprzak le 07 mars 2012 à 15:02:45
John Fante est né en 1909 aux USA. Il est d'origine italienne et le fait savoir à de nombreuses reprises dans ces romans.

Ses oeuvres les plus célèbres sont : Mon chien stupide, Pleins de vie, Les vins de la jeunesse, et la géniale trilogie Bandini, à savoir : Sur la route de Los Angeles, Bandini, Demande à la poussière



J'ai personnellement lu uniquement les trois derniers qui raconte la vie de Arturo Bandini (alter ego de John Fante comme Hank Chinaski l'est pour Charles Bukowski).

Dans "Sur la route de Los Angeles", qui est le premier roman de Fante, on découvre un Bandini tout jeune adulte qui se lance dans le monde ouvrier du travail, découvre les galères, son attirance pour les femmes, les emmerdes et l'écriture. C'est vraiment très riche, frais et vivant (rien qu'à en parler j'ai envie de le relire), ça oscille entre l'humour, le sérieux et un gout fou pour la vie.

Bandini, raconte l'histoire de Bandini un peu plus jeune, au collège et narre les relations avec ses frères, son père, sa mère et la manière de Bandini d'être toujours à part, différent des autres dans sa manière de se conduire et de penser.


Demande à la poussière
raconte la vie de Bandini, quand il commence à écrire. Au début du roman, il a déjà publié une nouvelle, vit dans la misère de Los Angeles et croit pleinement en son talent. C'est aussi le début de la sexualité, des nuits alcoolisés et toujours cette boulimie de la vie, de tout ce qui concerne la vie.
C'est pour moi, le meilleur roman que j'ai eu à lire.


La version française est préfacée par Charles Bukowski :


"Un jour, j'ai attrapé un livre, je l'ai ouvert et c'était ça.. Je restai planté un moment en le lisant, comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique... Les phrases coulaient si facilement à travers la page, c'était comme un flux. Chaque ligne avait son énergie. La vraie substance des phrases donnait une forme à la page comme si elle était sculptée. Enfin je découvris un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. Le début de ce livre me fit l'effet d'un miracle énorme et violent. Le livre était "Demande à la poussière" et l'auteur John Fante. Toute ma vie son influence a illuminé mon travail...  Oui, Fante a eu un énorme effet sur moi. Peu de temps aprés avoir lu ses livres, j'ai commencé à vivre avec une femme qui était une plus grande ivrogne que moi, nous avions de grandes bagarres, souvent je lui criais : "Je ne m'appelle pas fils de pute , je m'appelle Bandini, Arturo Bandini !" Fante était mon dieu."



Un extrait de Demande à la poussière :


« La sensation s'évapore aussi vite qu'elle est venue, et quand je me relève je suis bien dégoutée de moi-même, l'horrible teigne, ce sale chien noir d'Arturo Bandini.
Alors je me mets à mon bureau et je m'attelle à ma lettre de critique pour Sammy.


Cher Sammy,
Cette petite trainée est venue chez moi ce soir ; tu sais bien qui je veux dire, Sammy. Cette petite pute mexicaine aussi bien roulée qu'elle est gourde. Elle a porté à ma connaissance certains scribouillages dont tu serais soi-disant l'auteur. Qui plus est, elle m'a appris que tu étais bientôt mûr pour le Grand Faucheur. Ordinairement je trouverais ça tragique comme situation. Mais ayant eu le loisir de lire ta bouse de manuscrit je crois pouvoir me faire l'interprète du monde entier en te disant tout de suite que ton trépas arrange tout le monde. Sammy, tu ne vaux et ne vaudra jamais rien comme écrivain. Je suggère en conséquence que tu devrais t'en tenir à faire le ménage dans ton âme, imbécile, avant de quitter un monde qui soupire déjà de soulagement à l'idée de te voir partir. Je voudrais pouvoir dire honnêtement que ta disparition me fera une peine énorme. Je voudrais aussi que tu aies pu, comme moi, laisser quelque chose à la postérité pour marquer ton passage sur terre. Mais tout ceci n'étant que trop clairement impossible, je te conjure de ne pas gâcher dans l'amertume les derniers jours qui te restent. Il est vrai que le destin ne t'a pas précisément gâté. Comme tout le monde ici-bas je suppose que toi aussi tu es content que cela se termine, et que tu te réjouis de savoir que les infâmes pâtés que tu as commis sur la page ne seront jamais examinés par la multitude. Je parle au nom de tout homme raisonnable et normalement constitué lorsque je t'adjure de brûler ce tas de fumier littéraire et de ne plus toucher désormais ni à l'encre ni à une plume. Même chose si tu as une machine à écrire, parce que même la frappe de ce manuscrit est une véritable disgrâce. Au cas où tu persisterais cependant dans ta pitoyable envie d'écrire, ne te gêne surtout pas pour m'envoyer tes âneries. Je te trouve quand même amusant. Même si bien sûr tu ne le fais pas exprès.

Là, ca y était, terminé. Il ne s'en remettrait pas. J'ai replié les manuscrits et j'ai mis la lettre avec dans une grande enveloppe. Je l'ai scellée, timbrée, adressée à Samuel Wiggins, Poste Restante, San Juan, California, et j'ai mis le tout dans ma poche-revolver. Ensuite j'ai remonté l'escalier pour sortir de l'hôtel et poster ça dans la boîte au coin de la rue. Il était trois heures du matin à peu près. Un matin incomparable : le bleu et le blanc des étoiles et du ciel étaient comme des couleurs du désert et je me suis arrêté pour les regarder tellement elles étaient douces et émouvantes ; à se demander comment c'était possible, pareille beauté. Pas une seule fronde ne bougeait dans les palmiers sales. On n'entendait pas un bruit.

Tout ce qui en moi était bon s'est mis à vibrer dans mon coeur à ce moment précis, tout ce que j'avais jamais espéré de l'existence et de bon sens profond, obscur. C'était ça, le mutisme absolu, la placidité opaque de la nature complétement indifférente à la grande ville, le désert sous les rues et la chaussée ; et, encerclant ces rues, le désert qui n'attendant qui n'attendait que la mort de la ville pour la recouvrir de ses sables éternels. J'étais soudain investi d'une terrible compréhension, celle du pourquoi des hommes et de leur destin pathétique. Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations, s'éteignent et retournent à l'obscurité. Les hommes étaient bien braves, si c'était ça, et j'étais fier d'en faire partie. Tout le mal de par le monde n'était donc pas mauvais en soi, mais inévitable et bénéfique ; il faisait partie de cette lutte éternelle pour contenir le désert.

En regardant au sud en direction des grosses étoiles je savais que là-bas s'étendait le Santa Ana Desert, que là-bas sous les étoiles un homme pareil à moi gisait dans une cabane ; un homme que le désert avalerait plus tôt que moi, et ce que je tenais à la main c'était son dernier effort, l'expression de sa lutte contre le silence implacable vers lequel il se sentait précipité. Assassin ou barman, barman ou écrivain, qu'importe : son sort était le sort de tous, sa fin ma fin ; et ce soir dans cette cité de fenêtres éteintes il s'en trouvait des millions comme lui et comme moi, aussi impossibles à différencier que des brin d'herbe mourante. C'était déjà assez dur comme ça de vivre, mais mourir c'était la tâche suprême. Et Sammy allait bientôt mourir.
Debout sur le trottoir, la tête appuyée contre la boîte à lettres, je me morfondais pour Sammy, pour moi, pour tous les vivants et les morts. Pardonne-moi, Sammy ! Pardonne à l'idiot ! Là-dessus je suis retourné chez moi et j'ai passé trois heures à lui écrire du mieux que j'ai pu critique et conseils. Pas du genre, ça c'est mauvais, ça ne colle pas. Je disais plutôt, à mon avis, je verrais plutôt, etc., etc. Quand je me suis couché, il était six heures du matin, mais j'ai dormi du sommeil du juste. J'étais vraiment formidable ! Un grand homme, décidément, doux et plein de tact, aimant homme et bêtes d'un amour égal. »




Voilà, hésitez pas à apporter votre expérience Fante !
Titre: Re : John Fante
Posté par: Néon le 07 mars 2012 à 17:19:00
Ah ah, je vois que tu t'en es chargé Kasprzak ! et en plus tu as recopié une partie de la fameuse préface !
Quand Buk dit, vers la fin de cette préface (je cite de mémoire) " Demande à la poussière  est ma première découverte de la magie ", je le comprends parfaitement. Il se trouve que l'année dernière j'en ai fait la lecture intégrale à voix haute dans la rue au festival d'Avignon, et oui, il se passe bien quelque chose de l'ordre du magique !

Je mets un bémol pour " Mon chien stupide ", je l'ai commencé et interrompu, il ne me semble pas du même calibre que tout le reste, bien moins original et surtout bien moins touchant.

Je suis heureux de lire, Kasprzak, que " Demande à la poussière " est le plus beau roman que tu n'aies jamais lu, je suis assez près de penser la même chose (même si en général je me défie de ce genre d'affirmations) : il n'y a pas une page à jeter. As-tu remarqué combien ce livre est une sorte de poème ? durant les cent-cinquante premières pages il arrive à nous caser le mot poussière chaque fois à une sauce différente ? On retrouve une construction semblable à celle d'un poème dans Bandini, vers le début, quand il présente sa mère : " Elle s'appelait Maria [...] ", répété comme anaphore à chaque paragraphe.
Titre: Re : John Fante
Posté par: Gros Lo le 07 mars 2012 à 17:26:44

Beh contrairement à ce que tu disais dans le fil d'à côté, Néon, moi ça m'a pas gêné le "racisme puéril" de Fante ; enfin ça fait longtemps que je lu Demande à la poussière (Ask the Dust ça sonne mieeeux, c'est sec, ça claque. Même si ça rend bien aussi en traduction. En fait en anglais ça me fait penser à Queen je crois hahaha) donc tu parles peut-être d'autre chose que moi, moi j'ai en tête les passages où il charge la serveuse dont il est amoureux et dont il parle parfois avec une haine marquée, en parlant de ses origines latinos. Ca m'a pas gêné parce qu'on peut le prendre au second degré : pas mal des passages dans lesquels il l'insulte sont autant de démonstrations de mauvaise foi, du coup son racisme, si c'en est vraiment, passe assez bien, comme une rage à la Lautréamont. Moi ça me faisait plutôt rire et la décharge de haine en elle-même était assez intéressante.
Et puis c'est contrebalancé, de façon tout aussi exagéré, par les moments où il l'appelle "ma princesse maya" ou je sais plus ; bref, peut-être que tu parles d'autres trucs plus flagrants et premier degré.
Titre: Re : John Fante
Posté par: Néon le 07 mars 2012 à 17:33:28
Loredan, je n'ai jamais dit que j'avais été choqué par ça. Je suis un admirateur de Céline, alors si je ne savais pas aller au-delà, ça serait étrange, non j'adressais ce commentaire à Ernya. Bien entendu que son racisme est dérisoire, et en plus à remettre dans le contexte de l'époque, je ne juge pas un écrivain là-dessus. De plus il est lui-même fils d'immigré, alors... non j'essayais seulement d'imaginer ce qui pourrait déplaire à certains. Moi, au contraire, j'aime l'humain dans toute sa bêtise, dans toute sa stupide horreur ; je ne crois pas aux anges, encore moins en littérature. Pour ma sensibilité, Fante fait partie des plus grands.
Titre: Re : John Fante
Posté par: Gros Lo le 07 mars 2012 à 17:43:47

Ok j'avais mal compris !

du coup je te rejoins.
(Et pour répondre par fil croisé : si tu veux recommencer avec Faulkner, autant que tu ailles vers Le bruit et la fureur je pense)
Titre: Re : John Fante
Posté par: nasnas29 le 09 mars 2012 à 13:58:22
Personnellement et avec le recul, "demande à la poussière "ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. De très loin, j'ai préféré " Bandini " ou "les compagnons de la grappe " qui relatent les complicités de l'auteur avec la Mama italienne pour le premier et la vie de rital du père vigneron expatrié que l'auteur redécouvre en partageant ses derniers instants avec lui. Superbe!...
Enfin avec " mon chien stupide " j'ai souvenir d'une lecture pleine de tendresse et drôle.
Titre: Re : John Fante
Posté par: ernya le 11 avril 2012 à 01:05:03
Je viens de finir Grosse faim, un recueil de nouvelles. J'ai pas mal aimé les premières nouvelles, celles qui vont jusqu'au prologue de Demande à la poussière. Les dernières, je les ai trouvées longues, peu intéressantes sur le plan narratif. Si j'en crois les notes de l'éditeur, que j'ai parcourues rapidement, ces nouvelles sont des sortes d'amorces/ premiers jets de ses autres romans, elles me donnent carrément envie de voir ce qu'il en fait dans un texte plus long. Les mamas italiennes, les raviolis, le poids de la famille et des qu'en dira-t-on, le rapport aux femmes, tout ça, j'ai beaucoup aimé.

J'ai Demande à la poussière sur mon lit, je reviendrai dire ce que j'en pense.

En tout cas, pour le moment, je vois absolument pas le rapport qu'il y a entre Buk et Fante. Ni dans les thèmes, ni dans l'écriture.  Mais ça me gêne pas plus que ça, je préfère de très très loin lire du Fante. :mrgreen:
Titre: Re : John Fante
Posté par: Kasprzak le 11 avril 2012 à 18:52:24
ce qui confirme que t'as surement pas compris Buk !
Titre: Re : Re : John Fante
Posté par: Néon le 12 avril 2012 à 15:58:12
Je viens de finir Grosse faim, un recueil de nouvelles. J'ai pas mal aimé les premières nouvelles, celles qui vont jusqu'au prologue de Demande à la poussière. Les dernières, je les ai trouvées longues, peu intéressantes sur le plan narratif. Si j'en crois les notes de l'éditeur, que j'ai parcourues rapidement, ces nouvelles sont des sortes d'amorces/ premiers jets de ses autres romans, elles me donnent carrément envie de voir ce qu'il en fait dans un texte plus long. Les mamas italiennes, les raviolis, le poids de la famille et des qu'en dira-t-on, le rapport aux femmes, tout ça, j'ai beaucoup aimé.

J'ai Demande à la poussière sur mon lit, je reviendrai dire ce que j'en pense.

En tout cas, pour le moment, je vois absolument pas le rapport qu'il y a entre Buk et Fante. Ni dans les thèmes, ni dans l'écriture.  Mais ça me gêne pas plus que ça, je préfère de très très loin lire du Fante. :mrgreen:

Bon, tu vois que je suis pas tant à la ramasse que ça !!! hin hin hin, pardon, j'avais dit que j'arrêtais avec ça (et là, si je me laissais aller à coller des smileys, je collerai celui qui est gris -ou bleu- avec un sourire plein de dents !!!!)

Non, sérieux, content que Fante t'ait plu.
Titre: Re : John Fante
Posté par: ernya le 19 avril 2012 à 01:30:10
J'ai fini Demande à la poussière. C'était sympa, j'aime bien leur rapport à tous les deux, entre attraction et répulsion, les décharges de haine (la lettre à Sammy est en effet vraiment pas mal comme passage mais faut avoir le contexte pour qu'elle prenne vraiment du sens, la première fois que je l'avais lue, elle m'avait fait ni chaud ni froid), ce côté "boulimie de la vie" comme tu dis, Kas. Bon, j'ai quand même trouvé qu'à des moments, ça tirait un peu en longueur (le côté "je t'aime moi non plus", j'en suis pas fan sur 200 pages :P), mais une bonne lecture en somme, merci de m'avoir fait découvrir.
J'en lirai d'autres à l'occasion o/
Titre: Re : John Fante
Posté par: Marygold le 07 juin 2012 à 13:28:30
Bon, du coup, je suis assez embêtée en lisant vos messages…  :-[
Je suis tombée sur Fante à la bibliothèque, mais comme il n’y avait pas de John, j’ai pris du Dan (En crachant du haut des buildings parce qu’il y avait un côté Boris Vian qui m’a plu). Sur la quatrième de couv, on faisait clairement le lien entre le fils et le père, et avec Bukowski. Mais franchement, je n’ai pas compris l’intérêt du bouquin.
Le narrateur raconte ses problèmes de petits boulots à New-York, d’une boîte d’intérim à l’autre ; d’accord, ça a un côté « jeunesse en galère » et j’ai assez aimé ses petites histoires, la manière dont il embrouille tout le monde, les galeries de personnages assez cinglés… Mais la personnalité du narrateur lui-même me sortait par les yeux, l’ivrogne mal embouché qui boit pour ne pas sortir de ses gonds, mais qui se met aussi à insulter tout ce qui bouge dès qu’il est ivre, qui fait pas son boulot et qui déprime ensuite parce qu’il est licencié… A la limite, ça m’a intéressée au moment où il se rend compte qu’il fait des trucs assez cinglés, et que c’est sûrement à cause de l’alcool. Et puis, pendant sa thérapie aussi, les réflexions qu’il se fait sur son alcoolisme, sans pour autant lâcher sa bouteille. Mais ensuite, le bouquin se termine en queue de poisson, et finalement, je suis restée sur ma faim...

Y’avait des choses bien, et Dan Fante n’écrit pas trop mal, mais je n’ai pas vraiment apprécié le côté « je m’arrête d’écrire quand j’en ai envie parce que ce bouquin n’a pas d’autre but que de vous raconter mes galères, mon alcoolisme et comment je me fous de la société dans son ensemble. » Je sais bien qu’un livre n’a pas à avoir de « but », mais celui-ci paraît tellement inachevé qu’à la fin, il n’y a que le « pourquoi ? » qui reste. Or, il me semble, en lisant vos posts, que les romans de John Fante ont une autre profondeur.

Bref, du coup, comme l’éditeur le rattachait vraiment à John Fante et à Bukoswki, je voulais vous demander si vous aviez lu Dan Fante, et ce que vous en pensiez, en comparaison des deux autres ?
Est-ce que ça vaut la peine que je me mettre en quête de Demande à la poussière ou je suis irrécupérable et de toute façon je n’aimerai pas ?  ::)
Titre: Re : John Fante
Posté par: Néon le 07 juin 2012 à 23:08:12
Citer
Est-ce que ça vaut la peine que je me mettre en quête de Demande à la poussière ou je suis irrécupérable et de toute façon je n’aimerai pas ?

M'est avis que si quelqu'un te répond par oui ou par non à cette question, c'est un fieffé crétin. Lis-le, et tu verras bien.

En ce qui concerne Dan Fante (au passage, es-tu assez naïve pour croire ce qu'un éditeur écrit sur le quatrième de couv d'un bouquin dans le seul but de le vendre ? je ne pense pas...), je ne l'ai jamais lu, je n'ai que survolé celui dont tu parles. Je n'ai retenu que le passage dans la préface où il raconte qu'en écrivant ce livre, il lui semblait avoir dans une main son stylo et dans l'autre, un flingue.

Il est tellement rare qu'un peu de talent transite par les gènes; que lorsque cela se produit, le monde s'en émeut. Ceci dit sans porter de jugement sur un auteur que je n'ai pas lu.

Titre: Re : John Fante
Posté par: Faina Louve le 30 août 2012 à 06:46:53
John Fante, ahhhhhhhh John Fante !  :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur:


Un des mes absolus préférés. L'un des seuls capables de m'émouvoir jusqu'à me vriller l'estomac, le retourner dans tous les sens. Oui, je l'accorde, c'est grandiloquent, mais il me fait tellement d'effet.

Fante me donne l'impression de puiser son encre dans les paradoxes les plus douloureux de son existence.  Le premier que j'aie lu est Demande à la poussière, et je dois dire qu'un mois plus tard, j'avais lu toute l'oeuvre tant je suis tombée amoureuse de cette plume cruelle, critique, tendre et triste à la fois.


Par contre, jamais essayé Dan Fante (d'ailleurs, ceux qui ont lu Mon Chien Stupide  ont un aperçu assez... coloré de qui peut être cet homme, bien que les récits de J. Fante ne soient pas complètement autobiographiques). Je crois que j'ai trop peur de voir de la pâle copie du père, même s'il serait possible à l'inverse que ce soit très bon.


Bref, racontage de vie off.
Titre: Re : John Fante
Posté par: marie le 08 décembre 2012 à 22:35:09
Moi j'ai lu Mon chien stupide et j'ai bien aimé le coté décalé de l'histoire et l’intérêt qui est porté au chien? Cependant je me suis vite essoufflée... Dommage. Dans tout les cas le style est intéressant.
Titre: Re : John Fante
Posté par: Zacharielle le 24 février 2013 à 09:05:54
Si quelqu'un a Ask the dust j'le veux bien...
Parce que je viens de finir Bandini et j'ai plutôt comme qui dirait bien accroché.
Oui parce que c'est un roman simple, direct et en même temps c'est très fin dans l'analyse (enfin y'a pas d'analyse à proprement parler, c'est le lecteur qui la fait) des rapports que les uns ont avec les autres, le père avec la mère (et inversement), Arturo avec Rosa, la veuve et le père... Tout ça dans un contexte très particulier - climatique, économique, géographique. De tout façon, ce genre de sujets (incompréhensions mutuelles, galères, la dureté de la vie à la campagne de l'Amérique du début du siècle...) ça m'intéresse beaucoup. Donc comme c'est bien traité, avec rythme et justesse, c'est juste nickel... Il y a des passages très beaux, je pense surtout au dernier chapitre.
Donc oui, j'ai envie de lire d'autres John Fante !
Titre: Re : John Fante
Posté par: TiL le 24 février 2013 à 10:19:17
De John Fante je n'ai lu que "La Route De Los Angeles".

Au début je trouvais le récit plutôt drôle, d'autant que pendant la même période (cet été) je travaillais dans une usine de produits de la mer (c'était immonde...) comme le personnage, avec tout de même de meilleurs conditions d'hygiènes que dans le livre...

Au début j'ai trouvé le récit assez drôle avec le personnage complètement psychotique, mais en avançant j'ai réalisé sa dimension tragique.

J'espère avoir l'occasion de lire d'autres ouvrages du même auteur.
Titre: Re : John Fante
Posté par: Julien D. le 12 août 2015 à 14:37:00
Personnellement, je n'ai lu que Mon chien stupide et j'ai vraiment adoré :). C'est à la fois drôle et touchant. Il faudrait vraiment que je lise d'autres de ses livres.
Titre: Re : John Fante
Posté par: algache le 29 août 2015 à 21:10:25
Chic, un vieux fil qui remonte à la surface! :)

J'ai lu Demande à la poussière il y a environ 15 ans... Le monde et ma petite personne ont bien changé depuis, pourtant les sentiments que m'avait fait ressentir la lecture de Fante sont demeurés vifs. Mieux, j'ai l'impression d'avoir ensuite vécu "en vrai" certaines impressions découvertes de manière abstraite dans Demande à la poussière.

Maintenant que j'y pense, il y a peu de livres qui m'ont fait cet effet... Faut que je creuse cette idée... :\?
Titre: Re : [Auteur] John Fante
Posté par: Alela le 18 mai 2018 à 20:22:33
Bon , j'exhume un vieux topic de 2015... mais bon tanpis j'assume.   :P

Je viens de finir "mon chien stupide" que j'ai vraiment apprécié ...
Et, (cela vous le fait peut être aussi ?) souvent j'ai une musique dans la tête à la fin de mes lectures et là le premier truc qui s'impose à moi c'est Johnny cash, hurt notamment...  :-¬?

C'était juste pour dire ça... rien de plus. L'association des deux ça vous parle ?