Le voisin d'en-haut
Calme
Redescends de ton piédestal.
Ton rationnel réaliste m’agace.
Arrête de jouer les blasés cyniques.
Vis un peu.
Parfois, je me dis que je serais mieux sans toi.
Puis je me ravise et je me rappelle que tu es ce fil solide qui me tient encore un peu attachée au sol.
Tu me tiens en laisse pendant les discussions animées, tu redresses mes mots.
Tu me tues un peu plus chaque jour de ta parole intransigeante.
Mais je ne saurais me passer de ta sagesse.
Sache simplement que si je te mets sous silence, c'est juste pour écouter un peu ton coloc d’en-dessous.
Celui qui tire sur ton fil.
Mais, ne crains rien, je ne le laisserai jamais le casser.
Je ne veux pas te faire taire, je t'aime et j'ai besoin de toi, j’ai besoin que tu me rappelles que le monde ne s'effondre pas sous mes pieds au moindre reproche et qu’un tendre compliment n’est pas synonyme de fiançailles.
Mais, Je dois admettre que tu tombes quelques fois plutôt mal, alors je m'excuse de ne pas toujours t'écouter ; c'est dur de faire face aux réalités.
J’espère que tu me pardonneras, mes moments de fatigue, de rêveries stupides, de soirées à te noyer dans un peu trop d’alcool.
Tous ces moments où j'ai préféré mettre tes idées sous clé, les brûler pour en récupérer amèrement les cendres le lendemain.
Malgré tout, ces instants détachés de toi m'ont forgé, ils ont créé des miettes de moi que je ne regretterai jamais.
J'aimerais que tu le comprennes, que tu vois le bonheur de se sentir devenir véritablement moi, un être total et complexe, qui bouge, pense, tombe, rit et pleure.
Tu en fais et en feras toujours partie, avec l’aide d’un voisin un peu trop émotif, quelques fois.