[SoDeb]

« Je vais l’écharper ce gosse ! »
Le jeune garçon venait de passer à toute allure à côté du bureau de son père, faisant voler un paquet de feuilles. L’homme devint rouge, il se leva, fulminant. Sans un mot, il ramassa les feuilles étalées par terre, et se rasseyant sur son fauteuil de cuir vieilli, il entreprit de les remettre en ordre.
Dans la pièce voisine, Rayan, cinq ans, courait après son grand frère en poussant des cris stridents.
Sans bouger de sa place, Claude prit une grande respiration, comme pour se calmer, mais sa voix se fit tonitruante lorsqu’il s’adressa à son épouse :
« Dis-leur d’arrêter de courir, et d’arrêter de gueuler, on va encore avoir des ennuis avec les voisins. »
Le volume sonore baissa un petit peu, mais cinq minute plus tard le camion de Sam le pompier filait, sirène hurlante, sur le sol stratifié du petit appartement.
Rayan cria : « Attention, accident !!! » et le jouet lancé à fond traversa l’entrée, passa la porte du bureau et finit sa course folle dans le verre de bière que Claude avait posé par terre.
Le père mit sa tête dans les mains, et Rayan l’entendit seulement murmurer : « Faites des enfants… »

[Rémi]

@ Loïc
Bien écrit encore, sans ajouter de superflu on est bien dans un futur cohérent.
@ Barnacle
J'aime beaucoup, ce jeu avec le lecteur, ce jeu avec le perso. Drôle et original
@ Ben
Il se passe vraiment des trucs chelou dans ta tête !!! D'où tu sors un délire pareil ? J'adore.
@ Sodeb
Marrant ! Faisez-en des enfants, faisez-en !

[Loïc]

Hommage sympa Rémi
Barnacle : j'ai pas compris la fin mais il y a de belles trouvailles.
Ben G j'ai rien compris xD
Sympa aussi SoDeb.

Et là je me rends compte que j'ai mis strate et pas statifié xD

[SoDeb]

Loïc : mis à part ton "écharper" qui me chatouille l'oreille par manque de naturel (avis perso, hein  ) je m'y suis bien cru.
Rémi et Ben, j'accroche pas trop la poésie, mais encore une fois c'est personnel.
Mais quand même, Ben, les jeux de sonorités m'ont bien amusé.
Barnacle, c'est original, et drôle, du coup. Mais pour le coup les mots semblent un peu posés là...

[barnacle]

Loïc : dynamique, avec un final... chaleureux, d'une façon appropriée.
Rémi : joli petit hommage.
Ben.G : j'aime le point de départ ; j'aurais voulu plus de trois degrés un peu sérieux je crois, mais partir dans l'absurde plus est sympa quand même.
SoDeb : scène de ménage sympa. La faute est sur Claude pour avoir posé son verre de bière par terre, quand même.

[Aléa]

Loic j'ai eu un peu de mal à saisir, y'a un passage un peu flou dans ce qu'il se passe, mais finalement j'ai bien aimé ca rends l'univers intriguant (102ans et il court, les vaisseaux pompiers alors que y'a jamais de feu..)
Vive Gérard Rémi, c'était cool !
Barnacle superbe description, très bon exercice bien réussi !!
Et chouette scène de vie Sodeb !! (y'a juste le "devint rouge, il se leva, fulminant." qui m'a fait bizarre, ptet parce que ca donne un rythment lent sur un moment 'd'action' chepa)



Euh je sais pas Rémi... Aucune inspi j'ai sorti un peu de la bouillie Merci quand même...

[Rémi]

Ma bière est sur la table (pils à 4,5°, je suis raisonnable ce soir) !
45 donc !

Edit : Oui Ben, ça sent l'écriture automatique, mais on y retrouve plein de pistes délirantes, j'aime bien.

[SoDeb]

Je vous laisse continuer sans moi. Merci pour la partie !

[barnacle]

Bye SoDeb.

86, pour suivre Rémi dans la bière.

[Loïc]

Affubler
architecture
jugeotte (p. 563)

[barnacle]

(si on avait affublé l'architecte d'un peu de jugeotte, peut-être que l'architecture n'aurait pas eu la tremblotte affable)

Je suis un poisson rouge. Qui suis-je ?
Je suis un poisson rouge. Je n'ai pas besoin de le répéter pour le savoir. On assume toujours que les miens ont peu de mémoire, alors on en déduit qu'ils ont peu de jugeotte. Mais c'est faux. On est presque aussi malin que des dauphins, vous savez. C'est juste que personne n'a pris la peine de nous demander, c'est tout. Et on l'oublie tous les trente secondes, et il faut le réapprendre.
Je suis un poisson rouge. Qui suis-je ?
Je suis un poisson rouge. Pas la peine de répéter, je sais lire. Vous croyez vraiment que ce sont des bocaux qu'on vous vend ? Ce sont des recueils. Dans le verre est délicatement crypté, par ceux qui y pensent, pendant qu'ils y pensent, toute l'histoire de notre espèce. Et si vous croisez un poisson rouge dans un aquarium, méfiez-vous. C'est probablement un général. Un aquarium, ça n'est pas un recueil, c'est une bibliothèque. Vous n'y vous voyez qu'une pièce de mobilier parce que vous en ignorez l'architecture, apprenez à le lire le verre, humain, et alors, alors...
Je suis un poisson rouge. Qui suis-je ?
Je suis un poisson rouge. L'art de faire les tours à la bonne hauteur, toujours suffisamment lentement, dans mon bocal me permet de lire les mots à mon rythme. Bien sûr, j'ai la mémoire courte, et alors vous nous affublez de ridicule par vos oh si grands cerveaux et vos monstrueuses mains. Mais nous savons que vous noyez certains d'entre nous dans les toilettes, oh nous le savons, et un jour...
Je suis un poisson rouge. Qui suis-je ?
Je suis un poisson rouge. Je n'ai pas besoin de le répéter pour le savoir. On assume toujours que les miens...

[Rémi]

Si les lettres s'affublent de couleurs chatoyantes, la main ne sait plus les tracer ; lorsque vient le moment d'éloquence, le poignet ne peut se dérouiller et la plume, telle une sculpture de glace, ne peut gratter le papier au sortir de cette réflexion où se moire l'inconsistance dans les reflets d'argent d'anciennes commodes chinées dans les palais d'été d'antiquaires sans goût ni jugeotte, pas même celle de comprendre l'architecture de cette phrase sans queue ni tête qui les cloue sur place, sur leurs portes de chêne décorées de moulures et de fresques racontant l'histoire inouïe de l'homme qui cherchait en vain la souplesse des mots colorés, piliers de chapitres enfin clos et reliés entre eux par de courtes sentences si simples que leurs mots rayonnent et réchauffent le lecteur fatigué pensant à l'auteur pesant.

[Loïc]

J'ai pas réussi à finir correctement


Marie regardait son frère, un peu goguenarde. C’est que lui ne pouvait pas la voir, cachée qu’elle était derrière la porte de la chambre, accroupie, discrète. Elle s’échinait à voir ce que faisait le jeune homme devant son miroir, affublé d’une jolie robe qu’elle n’aurait pas dédaignée. À vrai dire, elle se demandait où il avait bien pu la dénicher mais sentait qu’il serait du plus mauvais effet d’aller le lui demander : elle n’était pas censée savoir et n’était pas sûre de savoir garder son sérieux devant son grand-frère en robe. Malheureusement pour elle, quand il se retourna, elle fut trop abasourdie par son maquillage pour reculer à temps et c’est les fesses au sol qu’elle fut découverte.
« Qu’est-ce que tu fous là ? » demanda le garçon.
« Je… euh… » répondit la fille, incapable de sortir à temps une réponse pleine de jugeote.
Il hausa les épaules.
« Je sors. »
« Euh, ok, » dit Marie, toujours assise par terre, en regardant son frère se diriger l’air de rien vers la porte. « Avec qui ? » elle parvint quand même à dire.
« Élodie. Tu sais, celle du cours d’architecture. »
Et il sortit. Marie savait très bien : cette fille, elle était venue plusieurs fois à la maison. Elle n’aurait pas imaginé qu’elle transformerait ainsi son frère.

[Rémi]

@ Barnacle
J'aime bien parce que... J'aime bien, c'est sûr... J'ai aimé ton texte car... Ce que j'ai aimé, c'est...
@ Loïc
Je sais pas comment tu voulais finir autrement, mais là, ça le fait bien, on se demande bien ce qu'est l'histoire entre les deux amoureux.

Bref, vous avez plein d'idées, j'ai tenté un truc bizarre pour une fois.

[barnacle]

Rémi : l'exécution est à la hauteur de l'idée, et donc du coup alambiquée. C'est rare de pouvoir en faire un compliment.
Loïc : je suis d'accord, pas fan de la fin. Un mec n'a pas besoin d'une fille pour mettre une robe, oh.