Le Monde de L'Écriture

Salon littéraire => Salle de débats et réflexions sur l'écriture => Discussion démarrée par: Aube le 07 janvier 2019 à 14:07:59

Titre: Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Aube le 07 janvier 2019 à 14:07:59
Bonjour tout le monde,

Intro.

J'ai posté un porno en texte court, et je pense pas qu'il soit hyper cool pour dire peu, mais son écriture aura au moins eu le mérite de soulever quelques réflexions dans ma teutê.

1. L'érotisation de la lecture


Au début du processus d'écriture érotique, je me suis dit : c'est simple, la lectrice veut de l'excitation. Il y a des mots qui sont excitants, leur puissance érotique est potentialisée par le contexte dans lequel ils sont utilisés, et par la précision avec laquelle ils viennent s'inscrire dans l'imaginaire érotique propre du lecteur. Ok.
Comme les autres textes en fait, non ? Même si on ne parle pas d'excitation érotique, dans les autres textes je cherche sans cesse à toucher la lectrice (ou ma projection en lui) via la bonne métaphore, la bonne image poétique, le bon enchaînement virtuose de syntagmes.
Mon rapport à l'écriture est-il donc purement passionnel ? Dans le sens où je cherche à déclencher les passions (au sens large) du lecteur par la transmission des miennes ? Mind blown.
Et vous ? Vous écrivez comment pour toucher ?

2. Lecteur/écrivante : une relation de séduction

Dans le texte érotique, il ne faut être ni trop quelconque, ni trop original. Si tu tapes sous ses exigences, si tu es trop vulgaire, au sens "commun" du terme, ben la lectrice ne s'y intéresse pas, à ton texte. Si tu pars dans u_n (<- haha il est marrant ce smiley) délire trop perso ou inaccessible, ça ne touchera pas l'imaginaire du lecteur... à moins d'avoir la maîtrise.virtuosité.talent nécessaire pour le faire entrer dans ton monde...

Et du coup, ça m'a beaucoup rappelé les rapports de séduction. Soit tu es séducteur, tu enclenches tous tes artifices, tu te fabriques le faux-self qui va bien, parce que tu sais ce qui va marcher en tapant dans la moyenne, ou du moins la moyenne des lecteurs et lectrices que tu vises, qui t'enferme dans ton expressivité puisque tu rends cette dernière dépendante des attentes de ce public cible...
Ou tu prends le risque de l'assomption sincère de ton individualité... en déployant ce talent nécessaire et sublime pour que cette identité corresponde à une perspective séduisante, mais aussi neuve et inédite. La résolution entre sincérité et séduction serait alors l'audace de l'inouïe ? N'y a t-il donc pas d'autres alternatives à l'inouïe que le médiocre et l'hermétisme ?

Et encore une fois, n'est-ce pas vrai pour tous les textes (et réalisations créatives), pas seulement dans le domaine érotique ?

(La tension entre sincérité et séduction, encore une fois, qui se répète dans mes derniers textes comme l'a si justement relevé Alan dans son dernier commentaire.)

Et vous ? Rapport au lecteur ? Rapport à la séduction ?

3. La finalité d'un texte

Le lecteur lit un texte érotique pour s'exciter. L'écrivante lui fournit de quoi bander. C'est la base du contrat lecteur/auteur. On a beaucoup évoqué ce contrat dans d'autres sujets... Je n'ai rien de plus à ajouter ici si ce n'est qu'à mon sens cela vient donner un coup à la vision de l'art pour l'art. Il y a toujours une visée utilitaire à un texte, donc ? Erotique, esthétique, pédagogique, ludique ?

Ou bien est-ce que la création ne se potentialise vraiment que lorsqu'elle dépasse les attentes de son destinataire ? Dans ce cadre, la réalisation créative ne saille t-elle vraiment que lorsqu'elle dupe sa cible ? Tu crois vouloir ceci, et je peux te le fournir, mais j'ai quelque chose de bien mieux, d'inouïe pour toi, que tu ignorais pouvoir désirer, même si tu es venu.e à moi pour la première raison ? Chaque texte a t-il ce pouvoir d'être un cheval de Troie dissimulant l'individualité de l'écrivante sous des formes stylistiquement agréables, accessibles, qui font passerelles entre deux intimités : lecteur et écrivante ?

Et l'individualité de la lectrice dans tout ça ? S'efface-t-elle au profit du pouvoir de persuasion de l'écrivante (une écrivante virtuose sachant alors se rendre accessible à n'importe qui qu'il veut toucher) ou au contraire mieux vaut-il soigner son individualité créative, mais seulement en vue d'un public-hypothèse avec lequel cette singularité résonnera (au risque de ne jamais trouver ce public) ?

Encore une fois, le parallèle avec la séduction amoureuse me trouble et m'enthousiasme.

Conclusion. La littérature érotique, what the fuck ?
Eh bien, moi qui croyais écrire un simple porno...
J'ai eu l'impression que ce genre d'écriture exacerbait les rapports sous-jacents écrivant/lecteur décrits au-dessus, en les faisant apparaître dans leur niveau le plus... organique, (au sens mécanique, tu vois ce que je veux dire ou pas ? La machine corps, qui normalement est plutôt en retrait lors de l'acte de lecture). Il a mis en relief une conception très amoureuse de la réalisation littéraire qui m'a un peu retourné... Je vous livre donc ces réflexions parce que je suis très très avide de savoir ce que ça vous évoque à vous...

et quelque chose me dit que ce sera une bonne mise en bouche pour le prochain projet du forum, qu'on est en train de préparer dans notre coin avec quelques autres.

Des bisous, avec ou sans la langue, comme tu préfères,

Ouverture. Pour aller plus loin.
J'ouvre bientôt un sujet sur le dépassement de soi en tant que sujet créatif lors du processus poïétique.
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Alan Tréard le 07 janvier 2019 à 14:26:21
Re-bonjour Aube,

Alors, je n'ai pas encore lu ton texte érotique/pornographique (les termes vont et viennent au gré des ans), en ce qui me concerne je n'ai pas tout à fait le même rapport que toi à ce terme.

En ce qui me concerne, je perçois plutôt l'érotisation explicite ou implicite comme un facteur d'actualité, de temporalité. J'ai pour expérience d'avoir trouvé dans l'érotisation du passé (livres d'une autre époque) des mœurs fondamentalement différentes de celles que je trouve au sein de la littérature actuelle.

Je trouve avant tout en l'érotisation le reflet d'une époque, des fantasmes ou des réalités sociales, des expériences concrètes ou des rêveries exacerbées, qui donnent le ton de la sexualité d'aujourd'hui, de celle de nos générations et nos habitudes. Pour moi, l'érotisme d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier.

C'est le cas par exemple dans la poésie d'Eveil (ses passages érotiques) dans laquelle j'ai beaucoup trouvé de mes propres préoccupations, avec une large part donnée à l'interprétation subjective ou à l'expression de soi. Je m'identifie à l'homme comme à la femme sans toujours faire une bonne distinction, non pas pour évoquer une bisexualité ou je ne sais quel hermaphrodisme, mais plutôt pour comprendre la relation dans son tout, dans un équilibre ou un déséquilibre présent.

Je me demande alors s'il n'y a pas quelque chose d'autre derrière cette volonté de séduire que tu nous présentes, comme un quelque chose qui appartiendrait à notre quotidien, c'est comme cela que je conçois ma lecture de l'érotisme.
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Ambriel le 07 janvier 2019 à 14:50:48
Moi, j'aime pas la séduction. Pour moi le fait même de vouloir "séduire" quelqu'un est malhonnête.

Pour le reste je ne sais pas. :mrgreen: A vrai dire, tes questions ne me parlent pas des masses.
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Gros Lo le 07 janvier 2019 à 14:57:59
Ce fil me trouble un peu et je ne crois pas pouvoir apporter grand-chose à cette discussion en fait, dans la mesure où je ne me reconnais pas du tout dans cette démarche : réfléchir avant d'agir, réfléchir à la manière dont je vais aborder un sujet, etc.
Pour l'écriture je suis quelqu'un de vraiment intuitif : j'écris spontanément (il arrive régulièrement qu'un début de texte soit de l'écriture semi-automatique, histoire de "me lancer") et je vois ce qui en sort. J'ai souvent une envie stylistique ou scénaristique, et je regarde où ce style/scénario me mène, mais sans que j'y réfléchisse à deux fois : plutôt comme si j'étais un lecteur à qui on avait raconté les premières pages d'un livre qui n'existe pas, et qui, intrigué, finit par écrire lui-même la suite. J'écris avec confiance, je me dis que quoi qu'un individu écrive, ça témoignera du palimpseste bizarre et unique qui lui tient lieu de cerveau.
Je rêve de décors, de l'envie d'un personnage, d'une scène marquante. Je ne réfléchis jamais à "comment les aborder". Du coup je ne me reconnais pas du tout dans ton cheminement intellectuel, qui m'apparait comme une jungle d'abstraction.
Mais je pense que si je voulais écrire un épisode porno, ça ne serait pas l'incipit du texte, du coup le narrateur impliqué là-dedans aurait eu le temps de se construire une identité narrative (un ton, une ou plusieurs métaphores récurrentes...). L'épisode proprement porno serait mâtiné de tout ça, et se déroulerait d'une manière qui devrait être à peu près crédible avec les obsessions de mon narrateur.
En fait, je crois que je ne pense pas au lecteur quand j'écris :-[ enfin je me dis "est-ce que j'aimerais lire ça ?" mais je n'imagine pas un lectorat distinct qu'il faudrait satisfaire. Je crois que dans ma tête, le lecteur c'est moi (cherchant à optimiser ses lectures, à écrire le texte qu'il rêverait de lire), du coup je crois que ça fausse la dynamique de séduction dont tu parles.
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Aléa le 07 janvier 2019 à 16:18:21
Je lis ton premier paragraphe, et je crois que mon avis va être assez similaire à celui de Lo  :mrgreen:



1. j'écris pas pour viser qui que ce soit, ca me parait assez lointain pour moi. Je cherche pas les métaphores ou quoi, je les laisse venir, je cherche ce qui ferait le plus mouche déjà pour moi, à mes oreilles et mes sens à moi.

2. du coup forcément, je peux pas adhérer à ca vu que je cherche pas à séduire le lecteur d'aucune façon  :mrgreen:
En plus je déteste, vraiment, la séduction, parce que je la comprends pas, parce que je sais pas la faire, parce qu'elle est fausse, et même si elle est sincère tout le jeu d'attente j'aime pas ça (et même en écriture en fait, j'ai parfois eu tendance à vouloir frustrer les attentes.)

3. je comprends mieux là, suis plus d'accord



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J'ai eu l'impression que ce genre d'écriture exacerbait les rapports sous-jacents écrivant/lecteur décrits au-dessus, en les faisant apparaître dans leur niveau le plus... organique, (au sens mécanique, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

On voit bien, ouaip ouaip  :mrgreen:

Mais là je suis 100% d'accord




En fait je crois que le truc qui m'a le plus frustré, au début où j'ai commencé à écrire, c'était de pas pouvoir basiquement retranscrire les positions des gens quand ils parlent, genre l'endroit précis où les gens se trouvent, quelle main ils lèvent en parlant etc etc. Parce que pour moi ca a un sens primordial. Bref ce qui m'a frustré c'est l'impossibilité de la précision du réel.
Du coup, quand on écrit on se concentre beaucoup sur ce qu'on voit, sur ce qu'on pense...

Et puis un jour je me suis retrouvé à écrire une scène de cul, j'étais dans un bar, et c'était tellement excitant comme sensation. Parce que ouaip, comme tu dis en fait c'est un des seuls vrais moyens direct de connecter les mots directement au corps, et je trouve ca dingue.

En fait quand je disais que je me préoccupes pas du lecteur, c'est que je vois le truc comme un acte, une scène réelle, devoir en faire un horcrux, contenir le réel dans une fiole de quelques pages, et du coup bah je me préoccupe pas de celui qui va lire, je suis tout entier à trouver la bonne façon de pouvoir retrouver les sensation physiques dans des mots. Et là dessus je suis le premier à ressentir, et je fais totalement confiance en mon écriture, en me disant que si ca peut marcher sur moi ca pourrait sur quelqu'un quelque part (nonobstant les améliorations d'écriture of course.)

Mais du coup ouaip, je trouve ca à la fois super facile et super difficile d'en écrire. Difficile parce que c'est CHAUD de trouver les bons mots pour garder le truc et pas tout couper, facile parce qu'on parle au corps, on écrit avec les pulsion du corps, enfin c'était vraiment un super exercice que d'en écrire parce que c'est une autre dimension de l'écriture et du rapport au réel ORGANIQUE

Après tu parles de délires trop perchés, j'crois que même un truc perché pourrait intéresser quelqu'un qui pense pas l'être à la base, mais c'est pas la première idée qui m'est venue en pensant à tout ça, ptet que je suis trop Vanille, mébon (j'ai plus rien à dire)
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Ari le 07 janvier 2019 à 21:08:41
Coucou.

Trop d'idées dans tous les sens  :aah: ... !

Je commence par la fin : ça m'a beaucoup intéressée de lire les commentaires de Lo et de Ben.G, surtout avec cette petite métaphore de Ben.G :
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"En fait quand je disais que je me préoccupes pas du lecteur, c'est que je vois le truc comme un acte, une scène réelle, devoir en faire un horcrux, contenir le réel dans une fiole de quelques pages, et du coup bah je me préoccupe pas de celui qui va lire, je suis tout entier à trouver la bonne façon de pouvoir retrouver les sensation physiques dans des mots"
J'ai été sensible à l'aspect : "on essaye déjà de créer notre horcruxe".

Personnellement j'ai l'impression que je suis plutôt comme toi Aube (ou en tout cas ce qui semble se dégager de ce que tu exprimes là) : je réfléchis +++++ à ce que va penser le lecteur. Et j'entends par là n'importe quel lecteur, donc je passe mon temps lors de mes relectures à switcher mes points de vue imaginaires entre un lecteur qui aurait telle culture ou telle préférence, un autre qui aurait vécu tel truc et aurait telle réticence, etc etc. Je sais que j'écrirai jamais un truc universel qui plaira à tout le monde mais c'est important pour moi d'imaginer toute cette pluralité des vécus. C'est pas tant les attentes que chacun peut avoir sur le plan littéraire, ça je m'en distancie beaucoup en fait ; c'est surtout dans la perception du fond du sujet (surtout pour certains sujets tendus +++). Du coup je passe mon temps (lors des relectures surtout) à sauter dans les pensées imaginaires de mes lecteurs et à me poser beaucoup de questions un peu comme les tiennes... mais beaucoup moins théorisées.  :-[

NB :
Il y a un truc qui m'a perturbée dans ton message ce sont tes choix de masculin ou de féminin, souvent l'auteur au masculin et la lectrice au féminin, parfois brusquement l'inverse... Du coup je me suis demandé pour qui j'écrivais les fois où j'avais écrit des textes érotiques (cela dit j'ai jamais été très très loin  :-[ pas de pornographique je pense)... Et j'essaye toujours d'imaginer à la fois un lecteur et une lectrice, je n'ai pas de "cible" précise.


1. L'érotisation de la lecture

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Comme les autres textes en fait, non ? Même si on ne parle pas d'excitation érotique, dans les autres textes je cherche sans cesse à toucher la lectrice (ou ma projection en lui) via la bonne métaphore, la bonne image poétique, le bon enchaînement virtuose de syntagmes.
Oui totalement (de mon point de vue of course).

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Mon rapport à l'écriture est-il donc purement passionnel ? Dans le sens où je cherche à déclencher les passions (au sens large) du lecteur par la transmission des miennes ?
Je ne saurais pas trop comment déclencher des passions sans passer par la transmission des siennes... ou alors ta question portait sur le fait que tu ne chercherais à déclencher que des passions ? Jamais d'autre message ?
Perso je pense que je peux m'intéresser aux deux, il y a toujours au moins une part d'émotionnel/sensoriel mais aussi des messages intellectualisés.

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Et vous ? Vous écrivez comment pour toucher ?

Cette question est vraiment vaste, j'ai peur d'être un peu hors sujet mais je vais essayer d'y répondre au mieux en ce qui me concerne, si tu veux différents témoignages...

Tu m'as dit il y a pas très longtemps que mon écriture était très "intérieure"... et je pense que c'est vrai... et ça m'embête parce que je pense que je m'engage de plus en plus dans cette direction au point que c'est sûrement exagéré  :-[ . C'est une grosse déformation professionnelle que j'ai inconsciemment intégrée puis accentuée depuis que j'ai reçu mes cours d'hypnose. Pour être très immersif on nous propose d'utiliser beaucoup les différents sens. Les émotions me semblent très intriquées avec le sensoriel du coup ça s'emboîte naturellement. Je crois que c'est le moyen que j'utilise le + actuellement pour permettre au lecteur de se plonger dans mon "horcruxe de scène" comme dirait Ben.G. (Je dis pas du tout que c'est un bon moyen, au contraire ces temps-ci il m'embête, je voudrais changer). Je traduis la scène en un maximum de sensations physiques imbriquées d'émotions verbalisées ou en filigranes, je reste sur un point de vue intérieur et subjectif... Sûrement parce que moi c'est ce qui m'immerge le plus, qui me touche le plus, d'être au coeur du vécu du personnage. C'est mon petit noyau de "horcruxe" même si j'aimerais bien apprendre d'autres façons de le fabriquer.

Et du coup, ça vaut autant pour l'érotique (l'aspect sensoriel est encore plus facile) que pour le non-érotique.


2. Lecteur/écrivante : une relation de séduction

Il faudrait définir le terme "séduire" ^^ .
Pour moi oui il y a un but de séduction dans le sens où on veut plaire.
Par contre en ce qui me concerne il n'y a pas de souhait de façade / maquillage / faux-self ni d'adhésion à des conventions de séduction comme unique moyen de plaire.

S'il fallait envisager une dichotomie entre séduction et sincérité (mais c'est pas comme ça que je le vois), je serais pro-sincérité : je pense pas qu'une façade puisse séduire. Pour moi c'est le côté unique de la personne qui séduit, pas forcément un côté unique spectaculaire, au-dessus des autres ;  plutôt un côté unique authentique, qui peut troubler (et donc toucher) par ce qu'on en perçoit de vraiment intime. Je pense pas que je puisse être pleinement séduite sans percevoir le côté extrêmement humain de la personne ou du texte ou du je ne sais quoi. Et je pense pas que ce côté humain (ou authentique ou intime) puisse être falsifié en suivant les modes et les attentes du grand public (ou les plus rigoureuses conventions de séduction), il doit venir d'ailleurs - sûrement de soi.

Cela dit, s'il faut englober le message authentique d'une certaine forme de pudeur, d'un style littéraire qui puisse plaire, ou autre (ça ne me parait pas indispensable, mais ça peut être un choix de l'auteur), je n'aurai pas envie de me le représenter comme un artifice qui vise un but (la séduction) opposé à celui de l'authenticité, mais plutôt comme une passerelle vers cette authenticité, un moyen plus doux de la communiquer. (Quand je dis "doux" ça ne veut pas dire que ça passe uniquement par la douceur, ça veut juste dire que ça rend l'abord du message plus doux pour le lecteur, si ta crainte était qu'à l'état brut il soit d'emblée rejeté).

En fait du coup la réponse que j'avais écrite pour cette partie de tes questionnements, je l'ai retrouvée dans tes propres mots dans le paragraphe suivant ^^ :
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des formes stylistiquement agréables, accessibles, qui font passerelles entre deux intimités : lecteur et écrivante ?
Tu l'écris pour le message de fond (les attentes du lecteur qu'il faut transcender) mais pour moi c'est totalement l'image que j'avais déjà pour la séduction : les formes stylistiques (que ce soit un choix de super travaillé ou un choix de naturel ou de simplicité) font passerelle pour permettre au lecteur de rejoindre l'écrivain là où il est, et c'est seulement là-bas que le lecteur pourra être séduit, par cette intimité dévoilée.

Finalement cette vision en passerelle n'est pas radicalement différente de ce que tu évoquais sur artifices versus sincérité, mais je vois plutôt l'un comme un moyen potentiel (non obligatoire) pour arriver finalement à l'autre, et c'est plus simple pour moi à appréhender plutôt qu'une totale dichotomie dont l'alliance impossible demanderait tant d'inouïe ou de virtuosité. Et l'objectif final de tout ça, ce serait la séduction (une séduction profonde et sincère, et pas superficielle).

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Et encore une fois, n'est-ce pas vrai pour tous les textes (et réalisations créatives), pas seulement dans le domaine érotique ?
Pour moi oui encore une fois.


3. La finalité d'un texte

Je trouve ça cool la finalité qui dépasse les attentes de base du lecteur.
Cela dit pour le coup je ne réfléchis pas aussi loin. Autant je me mets beaucoup dans les pensées du lecteur pour imaginer comment il peut recevoir mon texte, comment ses attentes ont pu falsifier ou préparer d'une certaine manière son regard... Autant je me demande pas (ou pas en ces termes) quels sont ses objectifs et comment les remplir... En tout cas pas pour tous les textes.

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Et l'individualité de la lectrice dans tout ça ? S'efface-t-elle au profit du pouvoir de persuasion de l'écrivante (une écrivante virtuose sachant alors se rendre accessible à n'importe qui qu'il veut toucher) ou au contraire mieux vaut-il soigner son individualité créative, mais seulement en vue d'un public-hypothèse avec lequel cette singularité résonnera (au risque de ne jamais trouver ce public) ?

Encore une fois c'est trop extrême pour moi comme vision des choses : soit l'écrivain qui arrive à imposer une vision écrasant l'individualité de l'auteur ; soit l'écrivain ne pouvant cibler qu'une personne qui d'avance aurait déjà tout ce qu'il faut pour résonner avec lui... Et si on pouvait toucher de multiples personnes, mais d'une façon qui chaque fois serait colorée par leur identité propre ? Il faut accepter de laisser l'autre faire l'autre moitié du chemin. Ton horcruxe d'expérience imaginaire sera redéveloppé par ton lecteur avec des détails qui lui seront propres.

Tu fais le parallèle avec la séduction, ici ça me semble peut-être moins fiable mais c'est quand même un peu comme ça que je vois les choses... En séduction aussi, ta personnalité / tout ce que tu es va résonner pour quelqu'un, et cette résonance sera liée certes à qui tu es mais aussi à des facteurs indépendants de toi, dépendant plutôt de son histoire à lui/elle et de ce qui est important à ses yeux (pas forcément à un niveau réfléchi et conscient). Je ne crois pas à une façon standardisée de plaire (cf. ce que je disais plus haut), je pense qu'il faut bien sûr croire en ton individualité ; mais elle peut résonner pour de multiples personnes et ce de multiples façons, sans que toutes ces personnes soient nécessairement semblables les unes aux autres comme un "public-type".

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J'ai eu l'impression que ce genre d'écriture exacerbait les rapports sous-jacents écrivant/lecteur décrits au-dessus
J'ai cette impression aussi...
D'ailleurs j'ai répondu beaucoup en pensant à l'écriture en général, j'ai un peu oublié le côté érotique  :-[ .
 

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et quelque chose me dit que ce sera une bonne mise en bouche pour le prochain projet du forum, qu'on est en train de préparer dans notre coin avec quelques autres.
C'est quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?  :bonpublic:
(Un blindtext érotique ? :mrgreen: ).



En vrai j'ai essayé de simplifier dans mes réponses mais je pensais beaucoup à l'écriture en général... Pour écrire un texte érotique je me retrouve aussi très très déboussolée  :aah: peut-être parce que je n'y connais rien  :mrgreen: en terme de standards (tu sembles te référer à ce qui existe de "commun", moi je n'en sais rien) ; peut-être aussi à cause de la multiplicité de tous ces regards possibles de la part du lecteur, et cette crainte que le moindre aspect puisse être interprété d'une mauvaise manière.
 :-[
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Verasoie le 07 janvier 2019 à 21:41:52
Je choisis de lire ce fil avant de lire la nouvelle porno hihi.

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Et vous ? Vous écrivez comment pour toucher ?

Franchement je pense que j'écris à 90% pour moi, et 10% pour un lectorat. D'ailleurs ces 10% consistent surtout à rendre la lecture agréable via le style, mais je "réfléchis" ni "travaille" pas beaucoup "mon style" (tous ces guillemets montrent mon étrangeté à cette question hihi). Y'a aussi le fait (mais ça c'est + récent et c'est depuis la publication) de réfléchir à "quel public je vise" histoire qu'un texte donné soit cohérent en termes de destinataire. Mais je pense que j'ai toujours ressenti le fait d'être lue / que quelqu'un apprécie la lecture comme "wow, c'est vraiment cool que tu aies envie de m'écouter et qu'on puisse partager ça". Du coup la question de donner un but à ce que j'écris, aux mots, etc, ce que tu décris en tout début de ce post, je me la suis jamais beaucoup posée.
(Après lecture du message de Lo : oui voilà c'est tout à fait ça haha)

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Et du coup, ça m'a beaucoup rappelé les rapports de séduction. Soit tu es séducteur, tu enclenches tous tes artifices, tu te fabriques le faux-self qui va bien, parce que tu sais ce qui va marcher en tapant dans la moyenne, ou du moins la moyenne des lecteurs et lectrices que tu vises, qui t'enferme dans ton expressivité puisque tu rends cette dernière dépendante des attentes de ce public cible...
Ou tu prends le risque de l'assomption sincère de ton individualité... en déployant ce talent nécessaire et sublime pour que cette identité corresponde à une perspective séduisante, mais aussi neuve et inédite. La résolution entre sincérité et séduction serait alors l'audace de l'inouïe ? N'y a t-il donc pas d'autres alternatives à l'inouïe que le médiocre et l'hermétisme ?

Du coup pour en revenir à la littérature érotique, je dirais : la deuxième proposition. À fond. Les lectures de litté érotique qui m'ont marquée étaient pas vanille. Et je pense pas que ce soit vraiment parce que moi-même j'aime pas la vanille, parce que j'ai des souvenirs de trucs qui m'ont vraiment pas donné envie aussi, lol, mais qui ont eu le mérite d'être marquantes et de susciter, si ce n'est l'excitation, au moins la réflexion, la curiosité. Alors que si on tape dans la moyenne, bah... perso je me fais chier. Cf les trouzaines de "scènes érotiques" qu'on peut lire dans les Musso, les Marc Lévy et autres. Aucune critique contre ces auteurs, juste j'ai le vague souvenir que leurs persos couchent et que ptêtre qu'on était censé être émoustillé.e à la lecture mais c'est tout ce dont je me rappelle. Alors que rien qu'une mini-nouvelle de Gaiman sur un type qui avait le don de lire dans les pensées des autres, et se prostituait et s'en servait pour assouvir leurs fantasmes secrets, je m'en souviens bien mieux !

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Eh bien, moi qui croyais écrire un simple porno...

Justement, c'est là que je trouve ça intéressant.
Le porno (film) y'en a à la pelle, c'est facile à trouver. Les gens en regardent plutôt régulièrement. L'image porno, c'est aussi très accessible. Mais la littérature ? Moi quand on me dit "littérature pornographique" je pense aux poèmes d'Apollinaire qui m'ont apporté une gênance ultime HAHA. Au livre porno que Rachel cache sous son oreiller dans Friends, que Joey trouve et cet épisode est tordant (parce que Rachel assume pas du tout). Aux scènes très malvenues de "La Dague d'argent" où je m'attendais pas à trouver du porno (eh oui, c'était fantasy mais c'était un Harlequin). En fait j'ai très peu de bons souvenirs de lectures porno O_O. Mon meilleur souvenir c'est "Alice au pays des femelles" (oui, vous avez bien lu). Et encore, ça finissait très étrangement et la fin était pas cool. Mais les deux premiers tiers, quelle émoustillance ! Haha.

Le problème des films pornos c'est le scénario.
Et le problème des films pornos avec scénario, c'est que celui-ci est tellement ridicule qu'en fait on passe directement aux scènes qui nous intéressent.
Du coup le plus gros souci, pour moi, c'est vraiment de garder la tension entre l'intrigue et la scène en soi. Une scène seule m'apportera, perso, moins de passion (qu'on parle d'une scène érotique ou d'une scène de bataille) que si je la mets dans un contexte, si je suis attachée aux personnages, s'ils sont déjà tangibles pour moi etc etc.


Et pour la finalité du texte... J'pense pas qu'un texte porno ait des finalités forcément différentes d'un texte lambda. En plus du souhait d'exciter (comme un texte lambda a le souhait de susciter les passions, comme tu dis, j'aime bien cette utilisation du terme), il peut éduquer, il peut choquer, dégoûter, faire pleurer, faire rire...

On a tous des rapports différents au sexe et on pourra jamais plaire à tous les lecteurs en termes d'excitation, clairement. Là où un porno visuel a beaucoup plus de chances de faire mouche parce que les stimuli sont "faciles d'accès" (hello neurones miroirs :mrgreen:), pour un écrit le biais d'excitation va être différent. Mettons que je sois toute émoustillée quand je vois de jolis seins, bah le terme "seins" mis comme ça suffit pas à m'exciter. Parce que finalement, sur une photo érotique, c'est pas l'objet-nénés qui est stimulant, mais ça peut être une forme, une teinte, une position, un décor (visage, lingerie etc)... Mais dans le texte on a juste ce mot, boobs, et faut trouver le bon levier qui va fonctionner. Perso, l'attachement aux personnages, un fétiche, ... peuvent être de bons leviers, tandis que les termes anatomiques, pas vraiment. Peut-être que pour d'autres ce sera l'intervention d'un romantisme tout mignon, ou de termes "sales" ou d'insultes... Mais y'a vraiment aucun moyen de prévoir ce qui va marcher ou non (d'autant que même de nos proches on connaît pas les fantasmes haha, alors qu'on sait plus ou moins qui va kiffer une histoire de dragons ou un récit de voyage ! xD) donc autant prendre le pari de pas écrire pour un lecteur, rester fidèle à ses personnages et à leur personnalité et leurs kinks à eux. Selon moi. : )

Et je trouve fort cool qu'on aborde le sujet parce que c'est un de mes projets actuels (niark niark) et j'espère ne pas m'être trop perdue dans ce long message, lol.


Ah et dernière chose :

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Pour écrire un texte érotique je me retrouve aussi très très déboussolée  :aah: peut-être parce que je n'y connais rien  :mrgreen: en terme de standards (tu sembles te référer à ce qui existe de "commun", moi je n'en sais rien) ; peut-être aussi à cause de la multiplicité de tous ces regards possibles de la part du lecteur, et cette crainte que le moindre aspect puisse être interprété d'une mauvaise manière.
 :-[

Alors oui pareil. Je trouve ça SUPER DIFFICILE. J'pense que ça a rien à voir avec le fait d'y "connaître" quelque chose ou pas en ce qui me concerne, mais vraiment plutôt le côté "corde sensible". C'est intime, merde. :mrgreen: (et en même temps, le deuil, l'automutilation tout ça c'est aussi des choses très intimes sur lesquelles je kiffe écrire, et au début j'avais énormément de mal et cette gêne est passée, donc j'ai bon espoir pour le porno, c'est en forgeant qu'on devient forgeron)
(Et le forgeron de ses mains fortes et calleuses et qui sentait bon la sueur d'une journée de travail de... oui ok tg vera)
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Ashka le 07 janvier 2019 à 22:19:12
Hello Aube   :)

J'ai lu ton texte.

Alors en ce qui me concerne, il ne m'a pas fait d'effet. J'en suis restée extérieure.

J'ai besoin pour m’enflammer d'une histoire vraiment sentimentale, sinon ça me laisse froide.

 :\? Je pense même que j'accorde vraiment plus de valeur à un lien spirituel qui peut me faire décoller bien davantage que les choses de la chair.

Mais c'est ainsi que je suis faite. J'ai le cœur qui prend beaucoup trop de place  ;)

Du coup pour moi tout se joue dans les ambiances, cet impalpable des sentiments très forts, des liens authentiques, je suis une romantique et c'est l'approche que je garde si je dois écrire là-dessus.

Pas grand-chose à dire d'autre, mais je lis vos commentaires avec curiosité et intérêt :)
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Loïc le 08 janvier 2019 à 00:07:42
Pas encore lu le texte en question non plus, mais c'est prévu :mrgreen:

Sur la démarche d'écriture en général, je me rapproche aussi de ce qu'expriment Lo et Ben G (et Vera un peu). À la limite si je me pose la question des lecteurs, ça va être des hards commentateurs du MdE mais ça c'est un peu calmé depuis que j'en suis un :P

Faut que je relise et tout pour pouvoir répondre à des points précis. Et que je trouve un extrait de bouquin à mettre qui convienne, peut-être.
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Ari le 08 janvier 2019 à 04:30:19
Verasoie :

Citer
Là où un porno visuel a beaucoup plus de chances de faire mouche parce que les stimuli sont "faciles d'accès" (hello neurones miroirs :mrgreen:)
Haha ^^ j'ai lu la phrase en me disant "euh... ben pas pour moi !" puis j'ai lu le truc entre parenthèses sur les neurones miroirs (et il paraît que j'ai pas les neurones miroirs les plus efficaces de la terre  :mrgreen: ).
Donc juste pour dire que personnellement (mais c'est peut-être une minorité) je fonctionne beaucoup mieux à l'imagination qu'au visuel. Même si faut pas déconner un mot ne suffit pas. ::)

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mais vraiment plutôt le côté "corde sensible". C'est intime, merde. :mrgreen: (et en même temps, le deuil, l'automutilation tout ça c'est aussi des choses très intimes sur lesquelles je kiffe écrire, et au début j'avais énormément de mal et cette gêne est passée, donc j'ai bon espoir pour le porno, c'est en forgeant qu'on devient forgeron)
Oui je suis d'accord avec toi on écrit sur des trucs tout aussi intimes...
Pourtant le sexe me paraît un sujet plus sensible.
Quand j'écris sur le deuil ou la violence (ou la "folie") j'ai une assez bonne idée de ce que je peux en dire, ce que je peux en illustrer, et que ce ne soit pas pris pour plus que ce que c'est.
Le sexe m'inquiète plus.
D'un point de vue intellectuel cognitif intellectuel (p*tain j'arrive plus à écrire ce mot tellement la conversation sur les surdoués me reste dans la tête  >< ), je me retrouve beaucoup dans les craintes de Aube type "c'est donc hétéro-péno-centré et un peu borderline sur le sexisme à mon goût" et du coup le souhait de faire un truc en plusieurs tableaux pour illustrer surtout une ouverture d'esprit et plein de facettes différentes... Ca m'empêche d'écrire vraiment librement dans une unique direction qui me ferait fantasmer. Peur des clichés etc, "oui mais le sexe c'est pas que ça", comme si un seul texte se devait de représenter plein de trucs en un seul, comme si, parce que c'est un sujet plus rare, il fallait forcément l'appréhender en entier.
D'un point de vue émotionnel, je pense que c'est tout simplement une gêne bien plus intense, à la fois l'envie de transgresser un peu la pudeur et en même temps de gros réflexes de défense.  :-[
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: Alan Tréard le 08 janvier 2019 à 11:49:44
En ce qui me concerne, je suis mal à l'aise avec cette vision uniquement fantasmée de la sexualité.

Je suis d'accord pour dire qu'il y a de la séduction dans l'évocation d'un fantasme (proche du sortilège amoureux) mais je ne trouve absolument pas que tout le contexte de la sexualité soit basé uniquement sur le fantasme.

Ce que je cherche à travers l'érotisme ou la pornographie, ce seront les choix des personnages, leurs façons de s'exprimer, leurs motivations respectives.

On peut céder à la sexualité pour l'argent, pour l'amour, pour l'honneur, pour la passion, pour l'ambition ; je ne vois pas du tout la sexualité comme un simple « jouet » qui tomberait entre les mains de n'importe qui. Donc s'il devait y avoir une forte part donnée au fantasme, je considérerais que ce fantasme correspond à un rêve ou à un idéal, mais pas qu'il ne serait qu'un hasard de rencontre.

Donc je cherche dans cette littérature le reflet de la vie des personnages féminins ou masculins, c'est ce qui stimule ma curiosité, je veux connaître les secrets derrière le masque, j'y trouve alors un intérêt à prolonger ma lecture.
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: sergent le 21 janvier 2019 à 02:47:27
J'ai lu tout ce que vous avez écrit, c'est très intelligent, trop pour moi.
Ma seule finalité étant de me faire plaisir, je sais c'est purement égotiste, mais j'assume.
L'érotisme je ne connais pas... ou alors cela me donne un sentiment d'inachevé.
Pour moi c'est couper les cheveux en quatre. Ou disserter sur le sexe des anges.
je pense que l'érotisme est une sorte d'autocensure et  que c'est d'une certaine façon de la littérature datée et bourgeoise. 
Mais je comprends la démarche, et j'admire.
J'admire aussi le fait de vouloir faire plaisir aux lectrices, ou aux lecteurs, ce qui je l'avoue est le cadet de mes soucis, sinon je n'écrirais pas ce que j'écris.
   
Titre: Re : Littérature érotique, séduction du lecteur
Posté par: erine le 10 mars 2019 à 19:46:41
Oulala! je me suis posée des questions dans mon écriture érotique mais pas autant. Je dirai cependant attention :il y a une différence entre du porno et de l'érotique.
Pour ma part, j'écris comme je le ressens sans trop me préoccuper de ce que le lecteur va penser parce qu'on ne peut pas plaire à tout le monde et chaque auteur a son lectorat.
Ecrire de l'érotique est au départ difficile car il faut je pense ne pas tomber dans le vulgaire...