— Le truc habituel. Il a commandé à boire et on est restés assis, l’un à côté de l’autre, sans se parler, à se jeter des regards en coin. Et à un moment il a payé et il est parti. Moi j’suis allée voir le lever de soleil depuis le clocher de l’église. »
Quand ils eurent disparu dans un repli du coteau, je donnai un coup rageur au poteau. Le soir, je bus plus que de raison. Le matin, je me réveillai dans un lit inconnu.
Nue, j’ouvris la fenêtre. Velue, je sortais dans la nuit.
Les sens décuplés, j’essayai de démêler les odeurs de la ville, de retrouver les sensations d’une bête à quatre pattes. La ville dormait et seul le bruit de la circulation sur une route lointaine venait troubler le silence. Je restai sur le trottoir, cependant : humaine ou lynx, je ne voulais pas finir ma vie sous les roues d’un chauffard. Une fois à la sortie de la ville, je laissai le félin prendre toute la place qui lui revenait en moi, et galopai vers le bois.
Le lendemain matin fut comme une gueule de bois. J’étais rentrée tard de mon escapade nocturne, et mon corps me le faisait sentir. J’esquivai autant que je le pus le contact avec le reste de l’humanité, sachant par avance que je ne saurais être agréable avec quiconque. Je m’occupais des bêtes et du foin, me plongeant une fois encore dans le travail manuel. Je m’arrêtais régulièrement, fixant les Régnantes et le vide, comme si la montagne pouvait me donner la voie à suivre pour reprendre une vie normale. Une vie normale, toi ? me soufflait une petite voix, et je devais reconnaitre que la petite voix avait raison. L’appel de la nature, de la bête en moi, était trop fort pour que je me fonde vraiment dans la masse humaine autour de moi, même si eux n’y voyaient que du feu.
« Qu’est-ce que ça change ? »
Je le regardai, surprise. Je ne m’étais pas posé la question. Est-ce que cette confirmation changerait quelque chose à notre relation, à la façon dont nous pouvions parler, à l’extérieur ou dans notre intimité en construction ? Je choisis de répondre par une autre question.
« Nayah sait ? »
Il hocha la tête et je soupirai de soulagement. Alors ça changeait quelque chose, oui ; de ne pas avoir à se surveiller sans cesse, de pouvoir se comprendre.
« Et pour moi ?
– Elle s’en doute.
– Tu ne lui as pas dit ?
– Ce n’est pas un secret qui m’appartient.
– Hum.
– Oui ?
– Non, rien. »
Nous finîmes nos cigarettes en silence et rentrâmes dans le bar.
sauf que ce mec, il était pas humain. »Je trouve la façon dont tu as amené l'élément perturbateur et la révélation de la nature des personnages bien vue, comme un délai du choc, ou du moins une forme de pudeur en termes d'effet. De la même manière, j'aime bien ton usage des ellipses, toujours légères.
Je laissai le temps à Paul de digérer ce que signifiait cette phrase. Ce qu’elle signifiait pour moi, surtout.
à l’entrée de la chambre. Je l’embrassai du regardLe terme "embrasser" paraît mal choisi : pour la narratrice, l'heure ne semble pas être à la sensualité, et le terme me semble trop chargé en termes de connotations. Je pense qu'il appartient plutôt à la scène ellipsée.
Pourrais-tu être plus précis sur cette dualité ? Tu parles d'humain/animal ? D'autre chose ?
Merci pour ta lecture (jusqu'au bout !) et tes compliments !
Je traversai l’appartement à pas de louve, les chaussures à la main, essayai malgré tout d’attraper des morceaux de la vie à travers laquelle je passais.:coeur:
CiterSur ce passage, j'ai trouvé qu'il manquait un quelque chose de surnaturel qui dépasse la simple transformation individuelle. C'est comme si je cherchais entre les feuilles, les branchages et les mousses une forme d'appel de la nature qui rende la nature plus qu'humaine (comme s'il fallait que les bois eux-mêmes aient une âme et prennent le contrôle de pauvres mortels...).
Un passage à retravailler, à mon avis, ça manque de piquant !
Je veux bien croire qu'il y ait à retravailler, mais il n'y a guère à y trouver plus de surnaturel '-' L'élément surnaturel est léger, mais c'est, je crois, tout ce qu'il y a dans ma tête pour cette histoire.
Faudrait ptet que je me pose la question plus profondément, cela dit.
Citer:D C'est hyper, hyper glauque !! Mais cette avalanche de mystères et de malaises alimentent l'effet angoissant du récit, c'est réussi.Glauque ? O_o Que trouves-tu glauque ?
La routine reprit son cours : la ferme, le bar, une sortie dans les bois de temps à l’autre et des rencontres brèves et frustrantes avec Laurent, les soirs où Nayah était absente, ou entre midi. Toujours chez moi, ce qui m’allait aussi bien : je n’avais pas envie de m’introduire plus avant dans la vie de mes amis et tromper Nayah sous son toit m’aurait paru plus horrible encore. Peu à peu, je sentis une peur s’installer en moi. Le village était petit, et malgré le tourisme florissant, tout le monde s’y connaissait, voire s’y surveillait. J’angoissais à l’idée que mes voisins repèrent ce visiteur trop insistant, se doutent de quelque chose, parlent. J’imaginais déjà Nayah tapie au coin de la rue qui nous observait et se préparait à nous confronter. J’imaginais ma honte, les qu’en dira-t-on, les regards noirs des petites vieilles dans la rue ; je me voyais contrainte de quitter le village pour reprendre une vie normale. Dans ces moments, ma situation me semblait tout à coup bien moins enviable et, seule dans mon lit, devant l’ordinateur ou un verre de bière, je me demandais si cette relation valait vraiment le coup ; si je pouvais m’imaginer continuer longtemps comme ça malgré l’amour que je ressentais pour Laurent, la joie que j’avais à le revoir et la félicité à la fin de nos sessions amoureuses, toujours brimée par son départ rapide, ses excuses et son dernier baiser. Je n’étais pas assez naïve pour croire aux promesses qu’il ne me faisait d’ailleurs pas et j’avais bien du mal à m’imaginer un avenir dans ces conditions.
CiterUne femme sauvage qui se transforme en animal dans le plus grand secret, j'appelle effectivement cela du surnaturel, du fantastique, de l'étrange... Si tu veux donner une autre image de ton récit, cela demanderait effectivement de mettre de côté tout un tas d'éléments de l'histoire, donc je te conseille de t'habituer à ce genre de vocabulaire si jamais tu avais envie de prolonger cette mystérieuse expérience.
Oui oui, ce n'est pas le qualificatif de surnaturel qui me questionne, mais le fait de chercher dans le texte plus de surnaturel que des humains pouvant se transformer en animaux (grossièrement), parce qu'à ce stade de ma construction de l'univers, il n'y a que ça !
CiterAu final, tu donnes l'image de ton personnage principal d'une force artificielle qui ne serait qu'une apparence derrière sa si grande fragilité. Une femme seule, isolée, fragile, timide, réservée, impuissante, pauvre bête au milieu d'une jungle dangereuse...
Hum. Si je reconnais certains des adjectifs, tous ne me smblent pas mérités. Je veux bien croire que c'est ce qui transparait, par contre.
CiterCe basculement entre des premiers chapitres très secrets et un chapitre où tombent soudainement toutes les révélations m'a semblé très risqué en matière de narration.
Tu laisses penser que ton personnage principal dit toute la vérité la plus innocente dans un univers hostile et austère, et ça ne laisse plus aucun mystère ni sur le contexte ni sur l'issue du récit.
Après attention, ce ne sont que des coupures artificielles que j'ai faites pour poster le texte, mais il n'a pas été construit en chapitres. J'ai découpé approximativement en morceaux de 2000/2500 mots en postant et en essayant de ne pas couper de scènes, mais c'est tout.
CiterAprès tout, peut-être ne voulais-tu pas donner à cette nouvelle un air réaliste ?
Eh bien, c'est de la fantasy.
La cafetière sifflait dans la cuisine, nous apportant une douce odeur qui me mettait l’eau à la bouche. Humains et Faés étaient égaux, quand il s’agissait d’addictions. Nous bûmes presque en silence.
« Euh. Oui, à peu près. SAUF QUE – je baissaisbaissai ?
Ça m’allait bien : je passais une bonne partie de mes journées à l’extérieur et esquivai mes problèmes, à défaut de les régler.esquivais ?
Leur mélange d’odeur de sueur et de sandwich emballéje mettrais une virgule après odeur
La pleine lune s’installa:D cette image me donne l'impression qu'il y a plusieurs lunes, des pleines et de pas pleines, et que là c'est la pleine lune qui vient d'arriver
Ils étaient peu nombreux dans la région,ici j'ai eu l'impression que le pronom reprenait "loup-garou" et que donc, les loup-garous étaient peu nombreux.
Le félin en moi grattait à la porte de mon corps, me demandait de le laisser prendre le contrôle, ne serait-ce qu’une nuit.j'aime bien
Nue, j’ouvris la fenêtre. Velue, je sortais dans la nuit.
La ville dormaittu pourrais te passer de cette répétition de "ville" je pense, qui revient encore un peu plus bas (pis aussi je me questionne. N'habite-elle pas dans un village?)
Je la lui indiquai d’un signe de la têteelle indique l'odeur d'un signe de la tête ? J'ai de la peine à comprendre comment c'est possible.
Le lendemain, je recevais une invitation à diner pour le samedi suivant.J'imagine qu'il s'agit d'une invitation de Laurent ? Mais ne faudrait-il pas le spécifier ?
Voici Falkor, notre chien
Je passais de Nayahpeut-être qu'on pourrait apprendre son prénom plus tôt, peut-être quand elles se rencontrent ?
Quand nous partîmes, en nous promettant de nous revoir bientôt après cette belle soirée, je me sentais idéevidée ?
Mal, suggérait une petite voix dans ma tête que j’imaginais être celle d’un d’un diablotinmot en trop
à ma faiblesse d’humainepourquoi faiblesse d'humaine, si elle est pas humaine ?
Il vit que j’avais compris, et le renard sourit avant de détaler.et il sourit avant de détaler ? Plutôt que de reprendre "renard" ?
Je le regardai, tentant de l’encourager et de ne pas fixer son entrejambe.:D
de te regarder rire, pleurer…ça me surprend qu'il l'ait vue pleurer
Je l’interrompis en l’embrassant.je trouve que ça va trop vite ici. Après toute cette attente, tous ses tourments, je trouve qu'elle l'embrasse trop vite, qu'elle devrait chercher à en savoir plus.
j’avais le cœur un peu plus légerje trouve qu'ici, ça manque de détail. Le coeur plus léger ? Ne devrait-il être en train d'exploser ? Et peut-être en même temps, tourmenté parce qu'elle sait que son action engendrera de la douleur ?
Je chassai l’image de Nayah de mes pensées et embrassai Laurentet l'embrassai ? Pas besoin de préciser que c'est Laurent je trouve
La bouteille descendit rapidement. Nous étions dans le canapé, l’un à côté de l’autre – nos jambes se touchaient, nos mains se frôlaient parfois en allant chercher le verre, et nous nous souriions alors comme deux adolescents – si proches… Nous restions prudents, cependant, comme s’il y avait encore un doute à avoir après l’autre soir, comme si notre présence, rien que tous les deux, ne disait pas tout. Nous discutions, en attendant, comme si de rien était, nous riions à mesure que le vin coulait, puis je lui pris la main et il se tut. Je chassai l’image de Nayah de mes pensées et embrassai Laurent ; un baiser chaud, teinté de l’acidité du vin blanc. Il se prolongea un moment, puis Laurent m’attira à lui.dans toute cette scène, j'ai l'impression que l'accent est beaucoup placé sur leur désir charnel (ce que je comprends) mais du coup je me demande s'ils ont aussi un autre désir, celui de se connaître, de découvrir une autre personne similaire, non-humaine ? (moi en tout cas j'aimerais découvrir le Faés, je ne sais toujours pas vraiment qui ils sont, sauf qu'ils peuvent changer de forme et qu'ils ont des sens exacerbés)
« Attends. »
Je me dégageai sous son regard un peu perdu, lui souris pour le rassurer, repoussai la table et revins au canapé.
« Reprenons », je dis dans un souffle.
Cette fois-ci, nous ne nous arrêtâmes pas au baiser ; mais quand Laurent dut partir, un peu avant minuit, je me retrouvai avec les mêmes questions pour me torturer. Je me frottai les yeux et vidai la bouteille de vin. Seule dans mon lit, je ne parvins pas à dormir.
et des rencontres brèves et frustrantes avec Laurentfrustrantes parce qu'elles sont brèves, ou y a-t-il autre chose ?
comme ça malgré l’amour que je ressentais pour Laurentpour le coup on en sait très peu sur cet amour, à part qu'il existe
et qui m’inquiéta un peuici aussi je suis surprise, vu tout ce qu'elle ressent, la présence inattendue de Nayah devrait la faire paniquer, non ?
Je lui jetais un regard rapide.jetai
– J’ai plaqué Laurent. »l'expression "plaqué" m'a surprise. J'ai l'impression que c'est un mot qu'on utilise pour des relations courtes, ou alors, que les adolescents utilisent, non ? Mais là, j'ai l'impression qu'ils étaient ensemble depuis un moment, Nayah et Laurent. Du coup j'aurais plutôt utilisé "quitter"
J’arrive, je lui écris rapidement, sèchement.écrivis
Je me retrouvais dans le couloir que je connaissais si bien.retrouvai ?
Je le trouvais affalé sur le canapétrouvai
Je m’arrêtais au milieu de la piècem'arrêtai
Je me réceptionnai légèrement sur les pavés du parvisJe serais passée à côté si Xera ne l'avait pas relevé. En fait, j'imaginais que ton personnage était sur une corniche à l'intérieur du clocher (parce que tu écris « dans le cocher ». Donc j'ai pensé que par parvis, tu voulais dire « le sol » (du clocher) et pas la place devant l'église. Pour moi, si Louise (que j'appelle la narratrice partout dans le reste du commentaire, parce que j'ai tout écris au fur et à mesure de ma lecture xD) saute, elle ne traverse pas les murs. A moins que ? xD
mon oreiller qui essayait de me retenir.Oh joli !
à l’écart des rues principales du village, et donc prisé des locaux. La rue principaleUne répétition O.O Noooon
à l’écart des rues principales du village, et donc prisé des locaux. La rue principale bruissait. Les terrasses étaient sorties, et on s’activait pour apporter plats et boissons traditionnels aux tables pleines. Je ne m’y arrêtai pas et continuai ma route.Je trouve ça un peu bizarre comme organisation, car je ne sais pas quel effet tu veux créer chez le lecteur. En effet : tu annonces à ton public que le personnage doit se rendre dans un endroit reculé. Tu décris les terrasses, mais on sait qu'elle trace sa route. Or, la narratrice précise qu'elle ne s'arrête pas. Du coup, je ne comprends pas quelle tension dramatique tu veux créer avec ces tables pleines de touristes. Est-ce que tu ne devrais pas supprimer ou rendre plus subtile cette première indication pour rendre le trajet de ton personnage un peu plus inattendu et fluide ?
y jouait à la beloteMeilleur jeu de cartes du monde.
La cour fraiche et ombragée du Hopfezopfer m’attendait.Tiens, tu recommences. Pourquoi donc ?
[...] Le patron, en me voyant, me salua de la tête et m’indiqua l’arrière,
; je préférais me concentrer sur la douce chaleur du soleil sur mon épaule, la brise légère et le ronronnement indistinct des conversations autour de nous.Cette description est toute légère mais elle fonctionne parfaitement bien. Un peu comme celle des terrasses dans la rue principale. A cela prêt qu'elle n'est pas visuelle, toute en sensations. Le personne pourrait avoir les yeux fermés ou ne pas regarder le paysage. J'adore.Tu as beaucoup de talent pour véhiculer une telle ambiance.
Le patron vint m’apporter ma pinte, nous trinquâmes et burent en silence. […] Il avait toujours été celui de nous deux qui supportait le moins le silence.Une répétition que j'aime bien :mrgreen:. C'est rare. Ca vient peut-être du rejet de mot « silence » en dernière partie de phrase, ou le fait que le passage commence avec le silence et se finit avec lui. Brefle, tout ça pour dire que j'aime beaucoup.
il était pas humainOMG, mes attentes de lectrices crèvent le plafond.
nous n’étions que quelques FaésOMG
Leur mélange d’odeur de sueur et de sandwich emballé, et leurs discussions toujours trop fortes étaient reconnaissables entre toutes et surnageaient au milieu des animaux qui m’entouraient et de la quiétude habituelle des prés.Je suis vraiment pas fan de cette succession de « et ». Je ne sais pas si c'est intentionnel, mais je trouve ça un peu difficile à lire.
tous mes sens me prévinrent de l’approche de randonneursJ'aurais dit que la narratrice se désintéresse des touristes. Parce que, comme tu insistes sur le fait que tous ses sens sont en éveil, et que tu décris pourquoi elle lui entend et renifle, finalement... le lecteur a été forcé de s'y intéressé. Et donc la narratrice aussi puisque c'est son point de vue qui décrit la scène au lecteur.
Je ne fis pas attention au groupe en approche
derrière moi […] rappelaient bien vite à moi, et une fois que le couple fut passé derrière moi, [...]Je me demandais ce qu’il avait ressenti de moi,Répétition de « moi », pas très agréable.
Quand ils eurent disparu dans un repli du coteau, je donnai un coup rageur au poteau.Jolie rime !
Luttant contre les coups de marteauUn clin d'oeil volontaire au marteau qu'elle tenait dans sa main ? Je suis perplexe !
Je traversai l’appartement à pas de louveJolie. Je me demande si cela à un rapport avec les Faes ou si c'est une intention féministe ?:D
essayai malgré tout d’attraper des morceaux de la vie à travers laquelle je passais.Roooh, joli <3
sans même essayer de savoir avec qui j’avais passé la nuit.Un petit peu quand même.
Nue, j’ouvris la fenêtre. Velue, je sortais dans la nuit.Déjà relevé mais j'aime beaucoup.
Louise et le LynxOooow ! On rentre dans le vif du sujet avec cette scène et les explications. J'admire beaucoup la manière dont tu renseignes le lecteur sur ton univers. J'ai toujours beaucoup de mal à mettre les pieds dans le plat, pourtant toi tu y arrives sans être lourd. C'est carrément coule:D
’essayai de démêler les odeurs de la ville, de retrouver les sensations d’une bête à quatre pattesJ'aime bien l'ambivalence que tu installes entre les deux mondes dans lequel vit Louise. Je ne sais pas si c'est intentionnel mais ça semble confus, dans le bon sens.
essayai de démêler les odeurs de la ville, de retrouver les sensations d’une bête à quatre pattes. La ville dormaitRépétition sur la ville.
Le lendemain matin fut comme une gueule de boisJuste un petit point redondance : j'ai l'impression que c'est un motif qui revient un poil souvent et que je ménagerais pour que le joueur ne voit pas trop les ficelles : on a l'impression que tous les matins, ton personnage se réveille avec la gueule le bois. Je trouve cela plutôt drôle comme comparaison (alcool/pouvoirs magiques) mais c'est un peu trop évident pour que je n'ai pas l'impression d'une maladresse.
J’étais rentrée tard de mon escapade nocturne, et mon corps me le faisait sentirHahaha l'image m'a fait rire. Les lynx ont des courbatures ?
une vie normale. Une vie normale, toi ? me soufflait une petite voix, et je devais reconnaitre que la petite voix avait raison.Autant, la première répétition ne me dérange pas, autant je trouve la seconde, de la « petite voix » un peu lourde. Est-ce que tu ne pourrais pas dire « cette » petite voix, histoire de l'assumer un peu plus ?
Arrivée là, je déglutis, le laissai payer sa commandeJ'aurais plutôt dit « le laissais commander». L'inconnu vient de rentrer dans le bar, et n'a donc pas encore commandé. Ca me semble bizarre de le regarder payer et non commander d'abord. On dirait que tu insères une ellipse et que Louise a mis 10 plombes à atteindre le bar.
Le blanc ne dura qu’un court instant : j’avais peur de le laisser s’installer, de le voir grandir, ce qui mettrait irrémédiablement fin au moment.Autant j'adore la quasi-intégralité de la phrase qui transcrit à merveille la peur du « blanc » dans une conversation, autant le « au moment »... il me semble un peu isolé. Comme si on ne savait pas vraiment de quel moment tu parlais.
Il leva son verre ; nous murmurâmes la formule rituelle,Un banal « à la vôtre » ou quelque chose de plus magique ?:D
je fis comme s’il n’avait pas parlé d’une compagne. Je l’avais vue avec lui, je l’avais sentie sur lui, mais c’est par ces quelques mots qu’elle avait vraiment pris réalité, qu’elle était passée du peut-être à notre monde.Je ne comprends pas le sens de ces deux phrases. D'une part, Louise veut ignorer le fait que Laurent ait une compagne. Et de l'autre, elle devient tangible. Mais elle commence par repousser l'existence de Louise avant, d'ensuite, de reconnaitre son existence. Bizarre non? Du coup, ton propos me semble plus incohérent que paradoxal ou témoin du déni de Louise.
Nous sonnâmes, lui ou moi, tous les deux.<3
Peut-être le tablier passé au-dessus de sa chemise en était-il une raisonJe trouve que ce déterminant « une » rend ta phrase moins efficace qu'un déterminant défini ou une autre formulation. Dans tout les cas, je te suggère d'être plus assertif pour gagner en puissance. D'autant que tu ne développes pas les descriptions plus que ça.
Voici FalkorFalkooooor <3
je me sentais idée.Hum, je n'ai pas compris.
« Qu’est-ce que tu veux faire ? » il demanda enfin.demanda-t-il
Murphy, cependant, ne me laissa pas m’en tirer si facilement.Je n'ai compris qu'à la fin du § que tu faisais allusion à la loi de Murphy (j'ai d'baord cru que Laurent s'appelait Murphy). Selon moi ce n'est pas très approprié et ça prête plus à confusion qu'autre chose
Arrivée au comptoir, je déglutis, le laissai commander, curieuse de son choix, et prix la parole sans vraiment le regarder.
« Reprenons », je dis dans un souffle.dis-je
« Je ne sais pas », je répondisrépondis-je
Il y avait les bottes de foin dans la plaine, toutes jaunes ; juste au-dessus, le vignoble, encore vert des grappes de raisin blanc et, tout en haut, la ligne bleue de la montagne. J’étais bien installée dans le clocher de l’église, assise sur une corniche. Non loin, une famille de cigognes m’observait avec vigilance depuis le nid ; moi je regardais encore et encore ce paysage que, pourtant, je connaissais par cœur à force de l’observer chaque jour. La musique qui criait dans mes oreilles ne le rendait pas plus épique, loin de là, et je pouvais déjà en voir les évolutions se succéder au rythme des saisons et des années.très bonne entrée en matière, très colorée haha je sais plus si j'ai lu bcp de textes de toi, mais j'en ai 2 en tête et tu donnes de bons repères visuels, tu aimes bien poser un décor et les descriptions de paysages/villes sont réalistes, je pense c'est un de tes points forts
Une petite lumière brillait sur mon téléphone que j’attrapai sans même me lever.hmm je sais pas, une lumière brillait ça fait un peu lourd, une notification ? enfin disons, il faut se lever et voir son tel pour voir une lumière sur son écran, ou alors tu vois ton écran s'allumer dans le noir de la chambre (quoi je chipote ? ^^)
La chaleur et la lumière m’écrasèrent quand je sortis de mon appartement plongé dans le noir, et je dus prendre quelques secondes pour m’habituer à l’extérieur. Je clignai des yeux stupidement devant la porte de l’immeuble, alors que les hordes de touristes, égarés ou à la recherche de leur bus, me contournaient. Je repartis finalement vers le café-restaurant que nous fréquentions habituellement, à l’écart des rues principales du village, et donc prisé des locaux. Ça bruissait. Les terrasses étaient sorties, et on s’activait pour apporter plats et boissons traditionnels aux tables pleines. Je ne m’y arrêtai pas et continuai ma route. La cour fraiche et ombragée du Hopfezopfer m’attendait.le décor, le détail, l'ambiance chargée de l'été qui contraste avec la fraîcheur que peut offrir le café 8)
Paul m’attendait sous un parasol d’un autre siècle, faisant tourner une pinte d’amer déjà à moitié vide entre ses mains, histoire d’en accélérer le réchauffement. Je me laissai tomber sur la chaise en face de lui, sans un regard pour les autres clients attablés là. Nous nous connaissions tous, de près ou de loin, et se saluer était dépassé depuis longtemps.donc on a affaire à Paul, un nouveau perso, et qui est assez important, et tu commences à nous le présenter sous une action (j'ai remarqué que l'on pouvait présenter les persos à travers des descriptions ou des actions), et bizarrement le "grosse soirée ?" sans préambule ne sonne pas naturellement à mes oreilles, j'imagine plutôt la narratrice qui tombe sur son siège, et Paul qui la fixe et il y a un blanc puis un "alors ?" implicite ou un "tu t'es bien amusée hier soir ?"
« Grosse soirée ? » me demanda Paul.
« Tu sais bien que non, t’y étais. Je me suis juste couchée tard. »
Le patron vint m’apporter ma pinte, nous trinquâmes et burent en silence. Paul ne me quittait pas des yeux et je feignais de l’ignorer ; je préférais me concentrer sur la douce chaleur du soleil sur mon épaule, la brise légère et le ronronnement indistinct des conversations autour de nous. Finalement, Paul finit par parler. Il avait toujours été celui de nous deux qui supportait le moins le silence.tu vois je sens bien ce moment de flottement, cette nonchalance des 2 persos sirotant tranquillement cette bière, ça fait vraiment tranche de vie
« C’était à la soirée d’hier, je lui dis en maugréant, après que t’es parti.je sais pas si y a besoin de re-préciser soirée d'hier..
Et il était, je sais pas, minuit et demi, quand ce mec débarque dans le bar, l’air pas bourré du tout ni rien, il s’assoit à côté de moi et…j'aime bien la façon dont elle s'exprime, ça colle bien au personnage, et le teasing qu'elle met involtairement au mec hahaha
— Et ?
— Et rien. »
« Euh. Oui, à peu près. SAUF QUE – je baissai la voix, j’avais parlé plus fort avec l’excitation et ce que j’avais à dire n’était que pour Paul – sauf que ce mec, il était pas humain. »si vague et pourtant si approprié, on se dit pas "mais du coup il est quoi s'il est pas humain ? " ni "elle est quoi, elle ? "
« D’accord. Je comprends mieux. Mais, du coup, il aurait été de bon ton de lui adresser la parole, non ? »excellent ce Paul :D
Je haussai les épaules pour toute réponse et Paul se laissa emmener sur d’autres sujets : les vaches, la santé de ses parents, la météo ;la mention des vaches et de la santé me laisse perplexe, voire même enlève un peu la magie de ces instants, peut-être juste arrêter après d'autres sujets ?
Murphy, cependant, ne me laissa pas m’en tirer si facilement.qui est-ce ?
Il était là. Il était là, et elle aussi : la jeune femme qui l’accompagnait, qui marchait trop près de lui, n’était ni sa sœur, ni une amie. Pas juste une amie en tout cas. Ça puait de partout ; le désir de l’humaine irradiait dans toutes les directions.c'est cool parce que même sans description physique du mec, on a sa présence qui transparaît au travers du texte, qui s'impose dans cette histoire et dans la tête de ta narratrice, et peut-être que c'est suffisant, à l'image du fantasme que Louise se fait de lui, un crush c'est surtout bcp d'illusions et de rêves qu'on projette sur l'autre
Je me demandais ce qu’il avait ressenti de moi, en passant, et à quoi il avait joué, l’autre soir.carrément il a joué avec elle :D je crois que j'ai pas ressenti assez fortement ce flirt entre eux au bar, elle aurait pu juste mal interpréter ses regards, je m'étonne que ce soit pas elle qui se remette en question
Le matin, je me réveillai dans un lit inconnu.:D
Luttant contre les coups de marteau que l’alcool m’assénait à la tête, je parvins à me lever et à récupérer mes affaires – vêtements, téléphone, clés, et m’arrêtai, à demi-courbée, à l’entrée de la chambre. Je l’embrassai du regard, fixai un moment la forme qui remuait doucement dans le lit, puis fermai la porte le plus silencieusement possible. Je traversai l’appartement à pas de louve, les chaussures à la main, essayai malgré tout d’attraper des morceaux de la vie à travers laquelle je passais. Cinq minutes plus tard, je sortis dans la rue, inspirai un grand bol d’air et m’assis, dos à la porte de l’immeuble. Le mal de tête ne refluait pas, et avec lui le sentiment d’avoir fait une connerie. Je me relevai difficilement, jetai un regard aux noms sur l’interphone, haussai les épaules et m’en allai en titubant un peu.j'ai l'impression ce passage là a été traité un peu vite, notamment sur ce que ressent la narratrice , quel vide essaie-t-elle de combler ? j'avais l'impression tu t'attardais sur la description de la chambre, sur le mal de crâne, mais pas trop sur ce que ressentait Louise, parce que je pense c'est vraiment un passage phare de l'histoire, entre le vide qu'elle ressent et cet inconnu qui, elle espère, pourrait le combler
Je passai à travers la journée sans vraiment la vivre, tel un fantôme, navigant entre le travail que j’essayais d’accomplir malgré tout et mes remords. J’étais partie comme une voleuse, sans dire au revoir, sans même essayer de savoir avec qui j’avais passé la nuit. J’avais beau ne pas vouloir y attacher d’importance, ça en prenait tout de même, et le sentiment d’avoir fait ça pour compenser se faisait de plus en plus pressant. Le soir, j’allais me coucher tôt, avec un peu de haine envers moi-même.
Cette fois, oublier ne fut pas aussi facile. Recroiser mon inconnu n’avait fait que réveiller ma faim, largement inassouvie par mon aventure de l’autre soir ; et plus je tentais de me convaincre qu’il était ridicule de se passionner pour un homme dont je ne connaissais pas le nom, avec qui je n’avais même pas échangé un mot, plus je pensais à lui ; à eux.ça transparaît bien aussi, ce désir charnel de ta narratrice sans tomber dans l'excès
« Non, mais déjà pour le rencontrer, ça serait pas mal, non ? Savoir s’il te plait vraiment, avant de te morfondre. Ce serait pas la première fois que tu flasherais sur un crétin pour te rendre compte trop tard que c’est un crétin. »
Nue, j’ouvris la fenêtre. Velue, je sortais dans la nuit.:coeur:
Je m’arrêtais régulièrement, fixant les Régnantes et le vide, comme si la montagne pouvait me donner la voie à suivre pour reprendre une vie normale. Une vie normale, toi ? me soufflait une petite voix, et je devais reconnaitre qu’elle avait raison. L’appel de la nature, de la bête en moi, était trop fort pour que je me fonde vraiment dans la masse humaine autour de moi, même si eux n’y voyaient que du feu.j'aime bien ce décalage entre la narratrice et les autres, les humains
Cela me ramenait à mon inconnu, le premier de mes semblables que je croisais dans les environs, lui qui faisait naitre en moi un fol espoiret là je suis un peu perdue, semblable dans le sens créature pas humaine ? ou dans le sens même espèce que la narratrice ?
Le blanc ne dura qu’un court instant : j’avais peur de le laisser s’installer, de le voir grandir, ce qui mettrait irrémédiablement fin au moment. Je n’en avais pas envie, même s’il trimbalait ce parfum de fille avec lui, même si j’allais au-devant du désastre.hahaha tellement ça !
On nous réserva une nouvelle table au Hopfezopfer et, incapable de me satisfaire de cette nouvelle situation, je rentrais chez moi plus triste que jamais.ouais elle s'est mise dans de beaux draps, et en plus elle se lie d'amitié avec l'autre, ça sent pas bon cette histoire
Pour ne plus penser à la faiblesse de ma part humaine, je passais mes nuits dans la montagne sous forme de lynx. À l’abri des chasseurs, j’y grondais ma tristesse et mon amour, défiant les quelques mâles locaux de m’approcher ; et, de fait, la faune m’évitait.ouiii c'est un lynx :coeur:
Je l’interrompis en l’embrassant.mais du coup elle était assise à côté de lui aussi ?
si je pouvais m’imaginer continuer longtemps comme ça malgré l’amour que je ressentais pour Laurentl'amour ? ou juste des sentiments naissants ?
Nue devant mon miroir, je me demandai une nouvelle fois ce que l’on pouvait bien me trouver et si je ne ferais pas mieux de disparaitre pour vivre une vie de lynx au milieu des bois. Sous cette forme, je me posais moins de questionstu vois ici je me dis tu pourrais développer, dire quand est-ce qu'elle s'est déjà posée cette question, qu'est-ce qui s'était passé, on dirait que Louise trimballe des casseroles derrière elle et on aimerait savoir d'où ça vient ^^
Il restait le même, mon bel inconnu, toujours aussi affectueux, amoureux, et fuyant au moment de rentrer chez lui et de me laisser seule.je trouve ça un peu redondant
Ça ne dut pas perturber Laurent, qui ne me dit rien à ce sujet, mais moi, taraudée par mes angoisses, j’avais bien du mal à me concentrer sur mes tâches pendant la journée, ou sur quoi que ce soit d’autre.et là tu parles d'une part de l'impact sur sa relation physique avec Laurent puis si elle arrive ou pas à se concentrer sur son taff, enfin c'est juste que ça se mélange un peu