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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » deux coeurs se trouvent

Auteur Sujet: deux coeurs se trouvent  (Lu 917 fois)

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deux coeurs se trouvent
« le: 23 février 2020 à 14:19:19 »
HISTOIRE DEUX : DEUX CŒURS SE TROUVENT

Mathieu Z est un enfant trouvé sous le porche d’une église d’un petit village français. Son bonnet était tricoté avec son prénom : Mathieu.  Il fut élevé à l’orphelinat et ses parents ne furent jamais retrouvés.  Bébé, il fut hurlant comme pour affirmer son existence. Petit garçon, il est apprécié pour sa gentillesse, sa générosité, son intelligence vive et sa curiosité. Il sut très vite compter et lire et écrire mais il a toujours très doué en calcul. Adolescent, c’était un grand gaillard fort comme un turc et doux comme un agneau, travailleur et bon élève. Ses professeurs l’aimaient pour sa discipline, son ardeur au travail, sa disponibilité. Il aidait spontanément les plus faibles à progresser et n’a jamais utilisé sa force pour faire du mal ou se faire mousser.  Il avait beaucoup d’amis. A 6 ans, il connut une famille d’accueil, chez qui il resta jusqu’à ses 18 ans. Pauvre en argent, il était riche de cœur. Ses notes lui auraient permis de faire de grandes études. Ce qui l’intéressait, c’était la cuisine et la comptabilité mais surtout inventer de nouvelles recettes, faire de bons petits plats.  Il partit sans un sou en poche en ville pour aller travailler chez un grand restaurateur comme cuistot. C’était un petit travail, fatiguant mais qui lui permettait de louer une minuscule chambre de bonne et d’être dans la place pour plus tard. Travailleur, aimable et disponible, tout le monde l’appréciait. Il fut vite remarqué par son patron, impressionné par sa capacité de travail et son humeur toujours égale même quand il était fatigué et qu’il aurait pu sortir de ses gongs.  Un jour, le patron le convoqua dans son bureau et lui dit qu’il avait l’étoffe d’un patron. Il avait prévu de lui payer une formation pour qu’il puisse ouvrir sa propre boutique. Le riche homme d’affaire sentait qu’il allait devant lui un homme qui en voulait et qui irait loin, et, il ne s’était jamais trompé. Mathieu, tout content, accepta et partit dans une autre ville faire une formation de gestion, de cuisine et de management. Plus tard, il ouvrit son propre snack dans la ville de son premier travail, sous la protection de son patron qui lui amena beaucoup de clients, au moins au début, pour le lancer. Cela marcha de mieux en mieux, il avait bonne réputation. Ses plats étaient bons, inventifs et son snack était impeccable. Mathieu était fier de lui, de sa réussite à 22 ans. Cette rencontre qu’il avait fait lui avait beaucoup apporté, il était reconnu à sa juste valeur. Il ne se faisait pas d’illusions, cette clientèle gagnée, il fallait la garder, et, de ce point-là, son ascension sociale devenait un cadeau empoisonné. Cela augurait beaucoup de travail. Il redoubla d’efforts, ne compta pas ses heures, ne prit ni famille, ni vacances. Son snack devint gastronomique et le meilleur de la région. Il avait su entretenir sa clientèle et conquérir celle plus bohème des étrangers et des touristes qui parlaient de lui dans le monde entier. A 33 ans, il était reconnu dans son métier. Il accueillait des jeunes apprentis qui se pressaient à sa porte pour avoir des conseils de celui qui était considéré comme le chef inventif et généreux. Quand ceux-ci faisaient une connerie, ils les regardaient avec des gros yeux et un rire tonitruant éclatait dans la cuisine et dissipait tout malaise. On n’apprend qu’en se trompant.  Les autres restaurateurs qui ne digérèrent jamais le coup de pouce de son ancien patron le respectaient et reconnaissaient que cette réussite était méritée.  A la mort de celui qui l’avait lancé, il ouvrit son premier restaurant gastronomique et lui donna le prénom du disparu.  A 40 ans, il était à la tête d’un restaurant d’excellente réputation qui ne désemplissait pas.  Il avait réussi au-delà de ses espérances. Il habitait une belle demeure entourée d’un parc, dans les riches faubourgs. Il avait 2 domestiques : un jardinier (un ami qu’il avait retrouvé), une femme de chambre. Sa cuisine, il la faisait lui-même et conduisait sa voiture. Son comptable et sa secrétaire logeaient chez lui. Il possédait un voilier et une résidence en Bretagne (endroit qu’il avait visité étant petit et qu’il avait trouvé magnifique, austère et puissant).  Il commença à déléguer à son personnel et à prendre un peu plus de bon temps. Il voyagea beaucoup et connut des femmes pour une nuit ou un week-end. De l’Asie ; il avait ramené des meubles, de l’Afrique, il avait acheté des objets, des sculptures et des tapis, des USA, un bon rhume et quelques recettes de cuisine. De l’Atlantique, il avait fait l’amour pour la première fois avec une esquimaude, amour sans lendemain puisqu’elle ne voulait pas quitter son pays. Mais il préférait l’Afrique pour sa chaleur, ses fauves magnifiquement dangereux, pour ses paysages d’une beauté bestiale. Il se sentait humble devant tant de pauvreté, une vie si dure et pourtant des gens si à l’aise, si accueillants, si souriants. Au son des tam-tams, il appréciait les nuits chaudes, encore plus chaudes quand une femme noire se prélassait dans ses bras. Après les esquimaudes, les noires, il y eut les Asiatiques connues pour leur sensualité et leur massage. Le SIDA régnait dans ces pays, donc il fallait mettre un préservatif, l’amour : oui mais surtout continuer à vivre après. Il noyait sa solitude dans les voyages. A 55 ans, il ressentait le poids des années sans personne auprès de lui. Pourtant, il était pas mal de sa personne. De visage, il ressemblait à cet acteur américain qui a joué Spartacus avec ses mains fines et sa binette allongée. Des cheveux blancs lui tombaient sur les épaules et sa voix était douce, il n’a jamais fumé ou très peu.  Il menait une vie saine et rangée. Il donna très vite les pouvoir s à son comptable, un homme de confiance. C’était lui le chef mais il n’était aussi présent qu’autrefois. Chaque matin, il faisait sa marche dans le bois puis son marché car il aimait acheter du frais mais surtout discuter avec les commerçants qui le connaissaient et l’appréciaient tous. Il s’arrêtait souvent pour regarder le soleil, le ciel bleu, aussi bleu que ses yeux, les nuages blancs, aussi blancs que ses cheveux… Ses habitudes ponctuaient sa vie de célibataire : sa marche tous les matins dans le parc, sa voiture qu’il garait toujours au même endroit, à la même heure. Sa vie bien ouatée allait de nouveau être bouleversée par une rencontre, un matin d’automne, pendant sa promenade matinale.
Lucie avait un beau regard vert, de ces deux grands puits d’eau, se reflétait une âme pure et bonne. Elle eut une enfance heureuse dans une famille aimante et pieuse. Sa mère était couturière et son père, ouvrier dans le bâtiment. Elle était la 3e de 4 enfants. Autant vous dire, qu’elle ne connut pas la richesse et le luxe mais des joyaux bien plus précieux : l’amour, la tendresse, le partage et l’écoute. Ses anniversaires, des moments de paix, de joie, elle ne les a jamais oubliés et s’est servi de ce manteau quand elle eut froid dans son cœur. Les ainés s’occupaient des cadets qui finissaient leurs vêtements. Ils mangeaient dans les cantines de leurs écoles ou au restaurant du cœur. Ils n’étaient pas malheureux car ils étaient ensembles. Son frère ainé partit travailler, loin du domicile et elle aussi, à 16 ans, elle dût quitter le foyer pour travailler. Elle s’en allait de ce bonheur pour un inconnu inquiétant. Elle se retrouva toute seule. Très vite, elle trouva un métier de femme de ménage dans une collectivité où elle pouvait se restaurer et coucher.
On la retrouva 15 ans plus tard dans le même métier, au même endroit. A 31 ans, elle était aussi responsable et mature que n’importe qui. Sous ses airs romantiques de petite fille, elle avait exercé le dur métier de la vie, seule. Elle avait apprivoisé la solitude et sa vie spartiate comme un dompteur avec ses lions, avec patience, pragmatisme et intelligence. Elle savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle était et où elle allait autant que c’est possible de le savoir.  Elle habitait un studio meublé de manière spartiate mais avec goût. De l’eau avait passé sous le pont et c’était devenu une très belle jeune femme qui prenait soin d’elle. Elle connut l’indicible douleur de perdre son père dans un accident de chantier et sa mère, 15 jours plus tard, consumée par le chagrin.  Orpheline, son cœur saigna longtemps puis fut apaisé par la pratique de la prière : un autre père veillait et prenait soin d’elle. On n’oublie pas, on accumule mais la vie continue. Ses frères, elles les avaient perdus de vue. Ils ne vinrent ni à l’enterrement de leur père, n i à celui de leur mère. Elle ne revit jamais. De son passé, il ne restait que des photos, taches de bonheur sur le vêtement sombre du souvenir, de la mémoire qu’elle devait à sa famille.  Elle ne s’intéressait pas aux autres hommes. L’image de son père s’imposait à elle et elle ne donnait pas suite, déçue du garçon qui la regardait.  Lui seul pouvait faire son bonheur.
Ce matin d’automne, Mathieu faisait sa promenade quotidienne et elle allait à son travail. Ils se croisèrent dans une allée du parc. Ils se regardèrent 1 seconde et ce fut le coup de foudre. Il sut que c’était elle qu’il cherchait et, elle sut que c’était lui, lui seul qui pouvait et qui remplacerait son père. L’oiseau de l’amour vint se poser dans le cœur à l’unisson et tissa son nid avec les fils indestructibles de personnes qui vont s’unirent. Lucie avait accepté la force et la bonté qui émanait de Mathieu. Celui-ci remarqua la douceur, la tendresse, la sensibilité et aussi la force de cette belle femme.  Ils s’étaient enfin trouvés et jurèrent de ne plus se quitter.
Elle emménagea chez lui le lendemain, une petite camionnette prêtée par un ami de Mathieu suffit à tout emporter. Elle se plut tout de suite dans cette grande maison. Elle était impressionnée par de si grandes pièces, par tant d’objets merveilleux provenant de tant de pays. Sa chambre était toute peinte en bleu, son plafond était orné de frises et un lustre en fonte éclairait doucement. Elle donnait sur le jardin, magnifique en cette saison. Elle était meublée avec goût et tact. Les meubles étaient anciens sans style. A droite de l’entrée, se trouvait la commode, puis le bureau à l’angle en face de la fenêtre. Puis, le lit, sa table de chevet. En face de la fenêtre, se trouvait un miroir pivotant et une coiffeuse. A gauche de la porte, une armoire et un poste de télévision occupaient l’emplacement. La pièce étant très grande, cela lui faisait un endroit très agréable pour elle, un havre de paix comme les filles aiment à en avoir un. Derrière la coiffeuse, une porte donnait au dressing (vêtements et chaussures) et à la salle de bain tout en marbre vert, magnifique. Tout y était installé pour son plus grand confort, jacuzzi, lavabo sur pied, meuble, bidet, tout était fait pour qu’elle se sente bien là où elle était. Et il avait réussi, tout lui plaisait. D’ailleurs, le reste de la maison aussi lui plaisait.
La chambre de Mathieu était meublée presque pareille sauf que les meubles étaient africains. Dans la salle de bain, il y avait de la moquette et une baignoire. Sa chambre donnait aussi sur le jardin. Elle avait accès à tout même au bureau privé de Mathieu.

L’amour doit être basé sur la confiance qu’un être donne à son aimé comme à lui-même. Il alternait son temps entre le jardinage (il était très fier de ses roses et de ses lys) et la cuisine et maintenant : Lucie. Il la bichonnait, la chouchoutait. Il passait de long moment avec elle, un verre de vin à la main ou tranquillement allongé sur leur transat en regardant le jardin. Ils se regardaient les yeux dans les yeux de longues heures et ils étaient bien si bien. Quelquefois, il l’accompagnait faire des courses ou acheter des affaires de décoration ou des affaires pour s’habiller. Ils allaient au cinéma. Ils avaient réuni leurs goûts cinématographiques et musicaux et ils possédaient une superbe collection de CD, de DVD, de vidéos : des vieux films côtoyaient sans honte avec une certaine curiosité des nouveaux films de tout pays. Côté bibliothèque, littérature étrangère et romans pour lui, livre d’art, biographie pour elle, c’était impressionnant, une pièce était réservée aux livres et une autre pièce à la télévision. Ils avaient les mêmes goûts artistiques même si Lucie était plus meuble européen. Il remarqua très vite que Lucie n’aimait pas les bijoux, ni les fourrures, ni les voitures (tout ce qui fait la vitrine pour le quand dira-t-on). Elle prit un intérêt grandissant pour la manucure et la coiffure et les vêtements de marque. Elle aimait être bien dans ce qu’elle portait et elle en avait maintenant les moyens. Ceci dit, elle ne devint jamais snob, ni distante envers les domestiques ou les employés du restaurant, elle n’oublia jamais qui elle était avant. Elle était restée généreuse, aimable et serviable pour le bonheur de tous ceux qui la côtoyaient.
Il la connaissait bien comme quand on connaît bien quand on aime bien.

Il prit le large en ce qui concerne le restaurant. Il avait un nouveau but dans sa vie : Lucie et le temps (à plus de 70 ans) lui était compté. Il le donna à son associé et se réserva en permanence une table et le droit de regard sur les menus.

Ils riaient souvent ensemble. Le rire détend et c’est un rempart naturel et humain contre les miasmes de la vie et le regard pas toujours adorable des autres. Longtemps, les gens pensèrent que Lucie avait intrigué et ne s’était mise avec ce vieillard que pour l’argent. Pour ce qui était de Mathieu, ce n’était pas possible d’être si con à son âge, elle va lui bouffer son argent avant qu’il ne s’en aperçoive. Mais tous ces gens avaient vite déchanté car tout cela était faux comme la plupart des racontars et des jugements hâtifs.
Ils vécurent deux ans dans cette situation de couple mais chambre à part, le temps nécessaire pour s’apprivoiser, pour mieux se connaître. Une nuit, il lui demanda de coucher avec lui, ce qui ferait d’elle sa femme légitime. Elle accepta. Pour elle, ce n’était pas l’amour avec quelqu’un de beaucoup plus vieux qu’elle mais avec son aimé ; elle allait enfin s’unir à l’homme qu’elle admirait, qu’elle adorait et qu’elle désirait. La première nuit d’amour fut douloureusement sublime. Son corps était en feu. Quand les deux langues se rejoignirent, quand les deux sexes se rencontrèrent, ce fut l’extase, l’orgasme intégral. Ce fut une nuit si chaude, si chaude qu’elle ne l’oublia jamais. Quant à lui, qui en avait connu beaucoup d’autres, ce fut la première fois qu’il aimait de tout son corps, de tout son sexe, de tout son esprit, de tout ce qui faisait de lui un être humain. Après les nuits furent plus douces, il y eut plus de caresses, des baisers plus longs, plus langoureux, des matinées ou ils restaient l’un contre l’autre, fatigués mais ravis, ou ils se faisaient des fellations et des cunnilingus sans honte, tranquillement. Ils jouissaient comme deux gamins et les cheveux blancs et les cheveux blonds se mêlaient. Si l’amour n’a pas d’âge, le plaisir sexuel non plus. Ils étaient à l’écoute de leur corps et de leur plaisir et ils étaient bien, tellement bien. Il sut qu’il était stérile, qu’il ne pourrait jamais faire d’enfants mais peu leur importait. Pour remplacer ce vide, ils créèrent une fondation pour les enfants orphelins du monde entier. Ces enfants-là, c’était un peu les leurs, des enfants en souffrance, en mal d’affection ; sans famille, qui ne savaient pas où aller.

Ils continuèrent leur vie de mari et femme ; ils étaient heureux, ils n’avaient jamais cru ce bonheur possible. Mais la différence d’âge était présente et bien présente. Il fallait que Lucie partage son aimé avec la dame en noir, celle qui prend sans redonner, celle qui détruit sans reconstruire, celle qui sépare sans état d’âme. Mathieu s’avançait vers les 95 ans, elle, vers les 54 ans et la perspective de fêter les 100 ans de Mathieu devenait un défi au temps et à cette dame. En effet, sa santé se détériorait de plus en plus, il avait toujours beaucoup d’amour et de courage dans les yeux et son âme était encore celle d’un homme qui prend la vie pour ce qu’elle lui donne. Mais le reste de son corps ne suivait plus, il mangeait de moins bon appétit, il respirait mal. Il marchait sans canne tout doucement, ne mettait des lunettes que pour lire et continuait à se tenir droit et digne.
Un jour qu’il sentit cette dame plus près que d’habitude, il dit à son aimée : "Lucie, tu sais que je t’aime et que tu hériteras de moi et de toute ma fortune. Je vais sans doute mourir bientôt. Quand la faux passera, je ne veux pas que tu pleures. La faux passe, l’aimé trépasse mais les souvenirs restent et sont une couverture au chagrin. Je sais, c’est une bien maigre pitance car tu ne me verras plus, ne sentiras plus mes caresses. Mais je resterais à tes côtés jusqu’à la fin des temps, la fin de ton temps, je suis en toi pour toujours. La mort comme le temps, ce n’est qu’une illusion ! C’est l’oubli qui tue. Tu me parleras sur ma tombe, tu me raconteras qu’elle est ta vie, si tu t’es remariée, comment tu te sens et je serais là qui t’écoutera. Maintenant, si tu veux bien, j’aimerais faire l’amour avec toi une fois encore.". Et ils firent l’amour comme deux amants qui avaient faim l’un de l’autre. La vieillesse ne lui avait pas enlevé sa voracité sexuelle.
Chaque jour était intense, chaque minute comptait. Ils s’étaient tout donnés en 20 ans de mariage comme tendresse, comme sentiments, comme tout ce qu’un être peut donner à un autre être.

Mathieu mourut dans son sommeil tout tranquillement, Lucie ne pleura pas. Elle regarda ce corps tant aimé, elle le toucha, le baisa mais ne pleura pas. A quoi cela aurait servi ?
Sa rivale éternelle l’avait emporté et c’était juste car il avait fait son temps. Elle l’aimait plus que tout, elle le désirait intensément.
Il lui avait pris sa virginité et lui avait rendu tellement de bonheur !
Lors d’un enterrement, les masques tombent, nous voyons les personnes qui aimaient vraiment, qui haïssent vraiment.
A part quelque uns qui se prétendaient ses amis pour avoir une adresse ou de l’argent, tout le monde le pleurait et le regrettait sincèrement.
Lucie, jeune veuve, était courtisée mais resta digne.
Elle ne se remaria par fidélité et respect pour l’homme qui l’avait choisie et emmenée au Nirvana.
Elle s’occupa de la fondation plus activement et a vécu une vieillesse dorée au milieu de ses enfants, de ses roses ; de ses souvenirs.
Longtemps après sa disparition ; elle sentait encore son parfum, elle entendait encore son rire, elle sentait encore et toujours sa présence dans le jardin, dans le lit, dans son jacuzzi où ils firent souvent l’amour. Les maisons qui ont abrité un grand amour parlent à la moitié restante. Les sons ne se perdent pas, ils restent enfouis sous un oreiller, au détour d’un escalier, dans la cuisine, dans la chambre, le sol résonne des pas du mort. Il faut écouter non pas de toutes nos oreilles mais de tout notre cœur. Lucie était stoïque devant cette dame en noir car elle savait que, si puissante qu’elle était, elle ne pouvait rien contre le passé amoureux, à l’empreinte de l’aimé, aux photos, en un mot aux souvenirs. Sa fondation fut, pour elle, un but et une joie. Voir ses petits orphelins qui retrouvaient une famille et donc le bonheur, voir ses malades qui étaient sauvés ; c’était une joie sans pareille, une expérience fabuleuse qui aménageait agréablement sa vie de célibataire, de veuve.
Elle-même mourut d’une rupture d’anévrisme et donna toute sa fortune à la fondation ainsi que son prénom ainsi elle continua à vivre…
La mort est passée mais n’a pas emporté l’essentiel…

Hors ligne jonathan

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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #1 le: 24 février 2020 à 12:44:30 »
Bonjour. Jolie tranche de vie ou de part d'existence. En tout cas, c'est bien écrit et j'ai beaucoup aimé le lyrisme qui se dégage du texte.
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur... [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais]
Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris... [G.B. Shaw]
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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #2 le: 24 février 2020 à 13:48:25 »
Merci de ton commentaire ! tu n'as pas vu de fautes d'orthographe ?  :)

Hors ligne jonathan

  • Calame Supersonique
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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #3 le: 24 février 2020 à 18:13:59 »
Bof, il y en a sans doute. Mais je laisse cela aux puristes et au correcteur de Word. La base, c'est le fond ensuite vient la forme, c'est à dire orthographe et vocabulaire. Et je regarde toujours le fond et le style que j'ai bien aimé (bis repetita)
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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #4 le: 24 février 2020 à 20:00:50 »
wow, je passe pour la critique utile, si tu veux un avis non méprisant qui pourtant ne peut se targuer de boire à ta source

pas du tout mon truc
la lettre comme patronyme d'un protagoniste, j'ai l'impression ça s'amène pas comme ça
je n'aime pas trop les scènes de cosette
c'est pas justifié et les paragraphes monolithiques sont extrêmement fastidieux
c'est trop long pour moi

bon après je survole, histoire d'amour, heu... dzeubeuhbeuh je me perds en balbutiements

y'a un sentiment que tu t'agrippes à une force intérieure pour écrire, j'imagine tu en feras quelque chose

sinon du coup, pas grand chose de constructif, mis à part peut-être le témoignage d'un sentiment étrange à la rencontre de cette eau dont je suis frileux

bien à toi malgré tout,
et merci pour ce partage
bonne route !
"i don't care if your world is ending today
because i wasn't invited to it anyway
you said i tasted famous, so i drew you a heart
but now i'm not an artist i'm a fucking work of art"

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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #5 le: 26 février 2020 à 21:26:10 »
Une jolie scène de vie qu'on se plaît à suivre, mais qui est malheureusement marquée par une étouffante densité . Cette compacité empêche les protagonistes de s'envoler , dommage.

Cependant, on devine derrière ce monolithisme un vrai phrasé et une certaine qualité de description malgré certaines maladresses. 
 

Merci pour le partage.
"Commence par finir ce que tu commences" - Kamaji

Hors ligne Cyr

  • Prophète
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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #6 le: 27 février 2020 à 19:46:18 »
C'est intéressant de lire cela pour moi, après le dernier texte de kokox. Car je trouve un style commun à vos deux textes auxquels je ne suis pas du tout habituée. Je ne saurais pas bien comment l'expliquer, il y a un côté script, factuel, un peu distant. Cela apporte une certaine fraîcheur parce que c'est très inhabituel mais c'est plus difficile d'adhérer au sentiment.
J'espère revenir sur ton texte. Au plaisir,
"Il y a deux sortes de poètes : les bons, qui brûlent leurs poèmes à l'âge de dix-huit ans, et les mauvais, qui continuent à écrire de la poésie jusqu'à la fin de leurs jours." Umberto Eco

cat38

  • Invité
Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #7 le: 01 mars 2020 à 09:25:47 »
Bonjour, Il faut lire ce texte comme une nouvelle. Les personnages ne sont pas plus étoffés à dessein. Cette nouvelle se trouve dans un recueil dont le thème est la rencontre. Merci de tous vos commentaires.

Hors ligne Ellemme

  • Plumelette
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Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #8 le: 01 mars 2020 à 10:01:01 »
Bonjour,

 J'ai une petite remarque à faire concernant l'expression : au début du texte, il faudrait concorder les temps. Il y a des temps du présent et du passé mêlés, cela gêne - il me semble, l'entrée dans ce court récit. Enfin, peut-être qu'il faudrait aérer les séquences narratives et proposer des scènes pour couper le récit sommaire.

cat38

  • Invité
Re : deux coeurs se trouvent
« Réponse #9 le: 02 mars 2020 à 13:42:40 »
au niveau des temps je vois ce que tu veux dire. Pour le reste, je ne cherche pas à ce que mon texte soit une histoire mais une courte nouvelle, donc il n'y aura pas  de changements type plus de dialogues.

J'aimerai  bien des personnes qui corrigent aussi l'orthographe, le style, la grammaire.
Certains commentateurs me parlent de maladresses : où sont-elles dans le texte ?  C'est surtout cela que j'attends de vous : une relecture mais surtout une correction.

 


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