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Auteur Sujet: Ecriture inclusive en littérature  (Lu 5293 fois)

Hors ligne Erwan

  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 073
Re : Re : Re : Re : Re : Ecriture inclusive en littérature
« Réponse #15 le: 11 décembre 2019 à 11:56:27 »
Les clichés qu'on met sans le savoir dans une œuvre peuvent faire plus de dégâts qu'un accord au masculin-l'emporte.

à quel genre de dégâts penses tu Erwan ?  8)

En fait, le simple fait de reproduire un cliché sexiste dans une œuvre ne fait pas forcément de dégâts. Dans un roman historique, on raconte ce que l'on sait des événements, et certains peuvent-être violents pour les femmes. Mais à l'inverse, on peut aussi diffuser des clichés sexistes sans distanciation, si on ne fabrique par exemple que des personnages féminins qui sont caricaturalement "girly", et ça contribuera à un bain culturel sexiste. Mais là encore, rien est simple, car un auteur peut mettre un cliché volontairement dans un texte, pour le dénoncer, même s'il n'annonce pas crûment : ceci est une dénonciation. Donc c'est le contexte qui décide, et l'interprétation générale qu'on se fait du texte et des intentions de l'auteur.

Et c'est pareil pour l'écriture inclusive, c'est vraiment du cas par cas, il n'y a pas trop de règle simple à laquelle se raccrocher.

Hors ligne Poursuite

  • Scribe
  • Messages: 76
Re : Ecriture inclusive en littérature
« Réponse #16 le: 11 décembre 2019 à 16:05:48 »
Yo !

Alors j'ai lu toutes vos réponses avec attention, merci d'avoir apporté des réponses et éclaircissements, c'est vraiment intéressant.

Je suis d'accord avec ce qui a été dit, je pense que l'évolution de la langue française se fera, mais lentement, car la société doit y être attentive et prête. Notre façon d'écrire, de parler, de penser, façonnent nos actions, et donc le monde en dehors de nous. C'est une sorte de premier pas. J'aime personnellement "réinventer" la façon d'écrire, et de lire (et pas qu'avec l'écriture inclusive)

Cependant, en utilisant ce type d'écriture dans mon roman, je ne me vois pas comme un précurseur. C'est juste ce qui me paraissait le plus pertinent. Ça parle d'un groupe de femmes fortes, indépendantes, fières de leur imperfection, c'est le message (l'objectif) : on doit s'accepter comme on est. Ça n'aura pas de sens d'écrire "ILS" en désignant mes 4 héroïnes et un personnage masculin secondaire.
Après, il est vrai que j'essaye d'alléger l'écriture, de trouver au maximum des mots neutres, car je trouve ça plus lourd. Je ne me suis aussi pas penché sur tous les cas de figure pour avoir la plus "parfaite" écriture inclusive. Je ne suis jamais par exemple interrogé sur "gens.tes" ou "quelqu'un.e", j'ai toujours considéré ça comme neutre. (donc il y a toujours du travail à faire)

Merci en tout cas, vos réponses me rassurent, même si j'avais déjà l'intention de faire comme je le sentais, pour ne pas dénaturer mon écriture.
« Je pense que la vie est faite pour devenir gentil. Je vis en espérant que la moi d’aujourd’hui est un peu plus gentille que la moi d’hier. » Seishun buta yaro

Hors ligne Xavier

  • Aède
  • Messages: 165
Re : Ecriture inclusive en littérature
« Réponse #17 le: 11 décembre 2019 à 16:37:26 »
Après gens c'est probablement le mot le plus neutre qu'on a en français puisqu'il est à la fois masculin et féminin et que l'accord des adjectifs avec gens est uniquement conditionné par leurs places.
On dit de bonnes gens mais des gens bons.

Gentes n'est en rien le féminin de gens, du coup pas besoin d'écrire "gen·te·s" même en inclusif...
- Xavier

Hors ligne Merylys

  • Tabellion
  • Messages: 31
Re : Ecriture inclusive en littérature
« Réponse #18 le: 11 décembre 2019 à 16:56:14 »
On dit de bonnes gens mais des gens bons.
Je croyais qu'on disait des jambons  :D voire même de bonnes gens mangeant des gens bons… hum non c'est pas ça.

Plus sérieusement, le débat sur l'écriture inclusive est toujours très intéressant, il y a beaucoup de nuances et des avis partagés et souvent passionnés et c'est marrant de voir la langue évoluer dans certains secteurs et d'autres non ! (et je suis particulièrement contente d'avoir soulevé la question de "gens" vu la diversité de réponses que j'ai eues !)
Poursuite j'espère qu'on aura l'occasion d'avoir un aperçu de ton texte, au vu de ce que tu expliques ta démarche paraît tout à fait logique et intéressante (et je pense que n'importe quel éditeur pourra le comprendre) !
Soit dit en passant, les formulations à l'oral pour prendre en compte une majorité de fille sont plutôt fréquentes : pour prendre l'exemple de mon Master où nous sommes 11 filles/1 mec, les professeurs nous parlent toujours au féminin (les étudiantes, mesdames, etc.) mais certains ont jugé utile de préciser leur démarche en début d'année pour que l'unique étudiant ne se sente pas trop exclu ! Comme quoi, tout est affaire de contexte !

Hors ligne Poursuite

  • Scribe
  • Messages: 76
Re : Ecriture inclusive en littérature
« Réponse #19 le: 11 décembre 2019 à 18:09:46 »

Plus sérieusement, le débat sur l'écriture inclusive est toujours très intéressant, il y a beaucoup de nuances et des avis partagés et souvent passionnés et c'est marrant de voir la langue évoluer dans certains secteurs et d'autres non !
Tout à fait d'accord !

Poursuite j'espère qu'on aura l'occasion d'avoir un aperçu de ton texte, au vu de ce que tu expliques ta démarche paraît tout à fait logique et intéressante (et je pense que n'importe quel éditeur pourra le comprendre) !
J'avais déjà posté le premier chapitre ici (Wabi-sabi (la beauté de l'imperfection)), et j'en mettrais plus si ça intéresse des gent.e.s  :P


Soit dit en passant, les formulations à l'oral pour prendre en compte une majorité de fille sont plutôt fréquentes : pour prendre l'exemple de mon Master où nous sommes 11 filles/1 mec, les professeurs nous parlent toujours au féminin (les étudiantes, mesdames, etc.) mais certains ont jugé utile de préciser leur démarche en début d'année pour que l'unique étudiant ne se sente pas trop exclu ! Comme quoi, tout est affaire de contexte !
Oui, l'oral est plus spontané que l'écrit, donc ça ne me choque pas plus que ça que la majorité l'emporte. Surtout que comme tu as dis, ça dépend du contexte et cette formulation n'est en rien réductrice pour l'homme.
« Je pense que la vie est faite pour devenir gentil. Je vis en espérant que la moi d’aujourd’hui est un peu plus gentille que la moi d’hier. » Seishun buta yaro

 


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