Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

28 mars 2024 à 09:17:40
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » La Lutte

Auteur Sujet: La Lutte  (Lu 513 fois)

Hors ligne Guaeris

  • Aède
  • Messages: 216
La Lutte
« le: 24 janvier 2020 à 11:23:05 »
La Lutte.

C’était un long couloir. Chaque porte de part et d’autre étaient entrouverte, donnant sur un noir profond. Le froid s’était emparé du lieu, courant en un souffle discret, rasant les murs pour y déposer du gel, et le sol poussiéreux et vulgaire, laissait sur mes pieds nu une sensation de vide. Faisant un premier pas dans ce chaos sublime, mes mains glacées se figèrent l’une contre l’autre comme si elle-même étaient traversées par ce sentiment de profonde solitude qui m’emparaient.  Un bruit incessant de goutte d’eau habillait ce couloir, résonnant depuis l’ombre lointaine, régulier comme un métronome, à croire que la meme goutte d’eau tombait encore et encore. Plus je me rapprochais, plus elle résonnait, et je ne sais pas si c’était le froid ou la fatigue mais je me souviens avoir eu peur, de plus en plus. Bientôt il n’y avait plus que cette goutte d’eau dans mon esprit, à tel point que mon regard semblait agrippé par le fond du couloir, et que mes pas hasardeux s’enchainaient avec détermination. Les murs blancs et le sol blanc reflétaient la lumière émise par le trou béant qui avait remplacé le plafond et ce n’est qu’après avoir entièrement laisser mon corps pénétrer dans les ténèbres, que mes yeux habitués à l’obscurité virent la source de mon tourment. Un robinet mal fermé au fond de la pièce laissait échapper le précieux liquide. Déséquilibré, mains se posa brutalement sur le métal froid pour fermer le robinet. Au contact de ce dernier, une douleur atroce transperça ma paume, comme un coup de couteau, une déchirure. Ma main gauche saisis mon poignet droit pour tourner la douleur vers mes yeux et je découvris alors en sortant à pas lourds de la pièce qu’une large entaille y avait pris place. J’étais réveillé, au bout de ce couloir, avec mes jambes frêles et mes stigmates, à me demander par quel coup du sort j’en était arrivé là.

Alors je me suis assis, sur le sol poussiéreux, gisant dans une fumée éphémère, plaqué, immobilisé par un profond désespoir

D’épaisses rivières de sang parcouraient mon bras, coulaient jusqu’à mon coude et goutaient sur le sol, lentement. J’avais déployé une énergie féroce pour fermer ce maudit robinet et voilà que mon sang reproduisait le meme battement insupportable. Je ne sais combien de temps je suis resté là figé, suffisamment en tout cas pour que ces goutes frénétiques ait résonnées dans mon crane comme des coups de marteaux. Mes yeux se sont plissés maintes fois et peut-être ai-je dormis, je ne sais pas.

Un rayon de soleil chaud et réconfortant se fraya un chemin jusqu’à moi a travers le trou béant du plafond. Comme sortant de derrière un nuage il me caressa le visage, il embrassa mon cou d’une flamme légère et sensuelle. C’était chaud, agréable, mais suffisamment fort pour séparer mes paupières. Reprenant alors un peu mes esprits, je vis sur le sol qu’un petit lac rougeâtre avait pris place sous mon bras. Cette douce chaleur, cette lumière, comme le coup de fouet sur le dos d’un cheval me donna un peu de force, mon corps se leva péniblement et mon regard se mit à courir le long des murs fissurés. Ici, une porte, là-bas, un tiroir, par terre, des lunettes, à droite… un rideau c’était ça qu’il me fallait. Déchirant le tissu fragile, tirant de toute mes forces, je parvins à en décrocher un morceau long et froid, que je m’empressai d’enrouler autour de ma main pour stopper le ruissellement. J’étais à bout de souffle, adossé contre ce béton immuable, et à nouveau dans l’obscurité. La lumière salvatrice du couloir que je chérissais tant me semblait alors si lointaine, quelques pas pourtant, mais qui étaient pour moi le plus long des périples. Il fallait que je marche.


PS : Vous fatiguez pas pour l'orthographe, je corrigerais plus tard.
« L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance » Platon

Hors ligne Colin

  • Scribe
  • Messages: 88
Re : La Lutte
« Réponse #1 le: 24 janvier 2020 à 11:46:54 »
Salut,

En mettant les péripéties sur un pied d'égalité, tu donnes une juste pertinence à ton titre. Indubitablement, le lecteur songe à ces cauchemars auxquels il ne trouve pas de sortie tant la conscience ne s'attarde pas sur son état, celui de bulle qu'on éclate rien qu'en y pensant.

Hors ligne marrailla

  • Tabellion
  • Messages: 44
Re : La Lutte
« Réponse #2 le: 26 janvier 2020 à 11:06:15 »
Bonjour Guaeris,

J'ai bien aimé ce que tu as écrit et j'ai pris un réel plaisir à te lire.
Merci pour ce partage.

A bientôt
«Il n’y a pas de réussite facile ni d’échec définitif.» Marcel Proust

Hors ligne Guaeris

  • Aède
  • Messages: 216
Re : La Lutte
« Réponse #3 le: 27 janvier 2020 à 10:02:55 »
Merci à vous.
Il s'agit là d'un début de nouvelle, mais vus la vitesse à laquelle j'avance, autant avoir des retours tout de suite sinon ce serait un chapitre a durer jusqu'au soir comme dirait Sganarelle.
« L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance » Platon

 


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