Bonjour,
ce que je trouve étrange c'est la place prise par "l'idée", le "concept" auteur, par rapport à l'objet principal : le texte.
Avec blogs, réseaux sociaux, salons, cite... j'ai l'impression qu'il y a propulsion en avant scène d'une image, d'une force de persuasion qui passe avant l'œuvre. Ainsi, si je suis actif ( et c'est en gros ce que j'ai pu comprendre de certains éditeurs qui mettaient en avant les blogs d'auteurs par exemple), le livre se vendra mieux, il sera mieux diffusé, il fera mieux le buzz ( d'ailleurs les pages critiques de babelio par exem, sont elles vraiment des pages critiques ou le résultat d'une campagne de persuasion - de proximité- pour poster des commentaires... comme les like). Il s'agit alors d'être dans la bonne formule, de donner la bonne image, de maitriser les outils, d'être bankable voire sexy pourquoi pas ( on peut lire alors les pubs pour les bouquins dans telérama. On y voit souvent l'auteur mis en avant, le plus photogénisé possible... il est assez rare de voir un vieillard cacochyme en photo sauf si justement, sa cacochymie est un argument. D'ailleurs n'est ce pas un peu bizarre que pour vendre un livre on mette un bonhomme ou une bonne-femme en photo? ).
Je ne vois pas du tout le rapport avec ce qui est ci-dessus ; est-ce que tu ne t'es pas trompé de sujet ? (j'avais vu qu'à un autre endroit tu avais ouvert un sujet sur les blogs...).
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Moins fortement mais quand même un peu, ça me désole un chouia qu'un éditeur promette la lecture d'un manuscrit parce qu'il y a eu rencontre ( bien évidemment c'est humain).
Ici, j'imagine que tu réponds à Alan et à moi-même. Je ne peux pas parler pour Alan, mais je peux expliquer un peu mieux ce que moi-même j'entends par "rencontre". Pour moi, il ne s'agit pas de "on s'est croisés au brunch chez tonton Jacques" mais de rencontres axées sur le littéraire. Si tu te rends dans des salons ou événements organisés par la ME, cela permet :
- Pour la ME, de savoir que tu les connais réellement, que tu suis leur travail, leur ligne éditoriale, et qu'ils représentent davantage pour toi que la 54ème case de ta "liste d'envoi" sur ton fichier Excel. Ils ont l'occasion de te parler de ce qu'ils recherchent, ils savent quels livres de chez eux (ou d'ailleurs) tu as lus... a priori, il y a beaucoup moins de risques que ton manuscrit soit hors sujet, beaucoup plus de chances que vous ayez en tête les mêmes objectifs d'écriture. Par ailleurs je trouve cela bien plus respectueux de t'adresser à des personnes dont tu as suivi le travail.
- Les conversations que vous avez, a priori, vont davantage concerner la littérature que la choucroute du midi. Si un éditeur te propose de lire ton manuscrit, tu peux te dire qu'il est intéressé par ta vision des choses / tes idées / tes goûts littéraires... plutôt que penser qu'il a trouvé ton profil "photogénique".
- C'est un peu hors sujet, mais je le précise quand même car j'ai l'impression que tu es très amer par rapport à l'expérience que je partageais l'autre jour : dans mon cas, les échanges avec l'éditeur ont eu lieu après un appel à textes, donc il connaissait déjà mon style d'écriture (sur une nouvelle travaillée +++, pas sur du premier jet comme ce que tu as pu lire sur le forum).
et qu'il n'assume pas la lecture de ses appels à soumission même si il laisse sa boite ouverte... on est alors presque dans la même idée, ce n'est pas l'œuvre qui convainc d'abord mais autre chose, une force de persuasion extérieure au texte.
A ce propos, il passe une émission sur france culture qui traite de ce sujet aujourd'hui: en gros le monde de l'édition est il en train de changer au profit des blogs, cites et compagnie ( ce n'est pas le titre, j'essaie de la podcaster et je vous en parle plus précisément).
Bref, je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Il y a des choses qui me paraissent bizarres ou que je ne comprends pas.
B
PS : pour préciser il n'y a pas que la volte qui ne répond pas, le belial, critic, atalante, actu sf, mnemos pour les plus importants chez les moyens ou petits... sur un manuscrit envoyé dans une période ouverte, correspondant à la ligne éditoriale et pas injurieux au niveau de l'orthographe et du propos. Dans les années 2000, certaines de ces maisons répondaient ( des lettres types n'exagérons rien) mais maintenant plus; Du moins, à moi, auteur lambda moins.
C'est un cercle vicieux... Les auteurs ont peur de ne pas être lus / de ne pas avoir de réponse, du coup ils envoient à tour de bras à tout le monde. Mais j'ai l'impression que les éditeurs auraient + de temps à consacrer aux manuscrits si les envois étaient mieux ciblés aussi. Si chacun envoi à 60 maisons d'éditions, ça ne me surprend pas que les services ferment ou que les éditeurs ne puissent pas envoyer de réponse personnalisée. Pour ce qui est de laisser la boîte de réception ouverte malgré tout, je peux comprendre que la recherche de bons romans continue même si on accélère la cadence. En tant qu'autrice, je préfère largement qu'on me laisse une chance d'envoyer et d'être lue, quitte à ne pas avoir de réponse si je ne suis pas prise, plutôt que voir tous les services de réception de manuscrits fermés et ne jamais pouvoir ne serait-ce que tenter ma chance. Ca semble vraiment coûteux de prendre le temps de faire une réponse personnalisée, c'est presque une analyse de manuscrit à chaque fois, bénévolement, et je ne suis pas certaine que ce soit un "dû" de la part des ME, même si quand un manuscrit leur a plu / se rapproche de leur ligne, ils peuvent prendre ce temps-là pour aider l'auteur à s'améliorer.