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Auteur Sujet: Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)  (Lu 1680 fois)

Hors ligne Camille Barthe

  • Plumelette
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Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« le: 19 janvier 2020 à 12:41:01 »
"Avertissement au lecteur : le texte qui suit porte la mention “contenu explicite” car il contient des éléments susceptibles de choquer la sensibilité des plus jeunes"



       — NOM DE DIEU ! Dit Jean-Yves, frappant du poing. C'est Décidé !
       — Non mais tu vas te calmer direct mon vieux, dit Paul, le brave barman. Il t'arrive quoi ? t'arrêtes de boire ?
       — J'vais chercher Dieu ! Répond-il.
Les habitués s'écroulent de rire, s'agrippent au comptoir pour rester debout. Moi-même votre narrateur suis surpris par la brutalité de la décision. Je pensais écrivasser sans but précis, juste pour moi, afin de parler d'un authentique pilier, mon père. Tout allait bien et puis BANG, ça lui a pris d'un coup sans finir son demi. Il faut que je ramène le récit à la normale, que je reste dans le graveleux, la vanne bas de gamme.
Paul, le brave barman, saisit un sous-bock troué aux deux extrémités qu'il plie face contre face :
          — Si tu l'trouves tu me préviens mais moi j'crois qu'il est dans la chatte à ta mère ! Dit-il en passant sa langue à travers pour la remuer.
Parfait. Comment Jean-Yves va réagir ? Il quitte le café... OK... Qu'est-ce qui lui arrive ? Je passe en revue le décor inspiré du bar situé en bas de mon ancien appartement du 20e. Il faut que j'épouse son point de vue. Je m'accoude à sa place à côté du distributeur de cacahuètes. D'ici, je vois la trogne au Gégé, gapette vissée et t-shirt orange, au Léon, bacchantes touffues et galure mou à plume d'oie, au Paulo avec ses chicots plaqués or derrière son comptoir... D'accord, j'ai compris, il fixait le crucifix suspendu au panneau de photos-souvenirs en liège accroché derrière les pompes à bière. Mon pè...euh...Jean-Yves, a toujours été influençable. Il a cherché un tas de choses dans sa vie, il a cherché un père qu'il n'a pas connu, il a cherché une femme, un boulot, il a même cherché à faire un gosse et la plupart du temps il a trouvé du rien. Chercher Dieu, c'est concret, ça a du sens, ça respire et ça l'inspire. Il se souvient d'une église située en face du Père-Lachaise. Dans sa mémoire, elle s'accole à un terrain, mais c'est vague, car quand il rejoint le PMU au matin il se remet de sa cuite de la veille, et le soir, il se la colle. J'envisageais que tout se déroule au bar. Je vais le suivre. Où est-ce qu'il m'emmène ?
     Jean-Yves pénètre dans Notre-dame du perpétuel secours. Il s'avance sous le solide crucifix cloué au-dessus de l'autel et tombe sur les genoux comme à sa première communion. La croix du bar de Paul est minuscule comparée à celle-ci, se dit-il. Ça, c'est un vrai Jésus bien maigre et souffrant, le genre de Jésus qui fait culpabiliser. Alors il s'en veut pour toutes ces bières inoubliables et ces cuites oubliées, il s'en veut pour cette baffe collée dans la tronche de la petite Chloé Moreau en primaire, il s'en veut pour le doigt dans le cul du bichon maltais de Mr Picard quand il avait six ans, il s'en veut pour les larcins de pets-de-nonne de la boulangerie de Mr et Mme Bûche qui faisait le coin des rues Servan et Chemin vert. Il s'en veut ainsi toute l'après-midi persuadé d'oublier quelque-chose qu'il a omis de faire ou de ne pas faire. Alors il attend un signe, je pourrais le laisser là sans bouger, alors je lui en donne un. Je lui colle une bigote du quartier dans un coin, elle chuinte mains jointes et yeux clos. Il la connaît de vue, il sait qu'elle, elle s'en veut d'avoir balancé une famille juive de son immeuble en 42. Comment va t'il réagir ? Il joint les mains comme elle et s'adresse à ce pauvre Jésus, comme elle :
        — M'sieur Jésus ? Excusez-moi de vous déranger, voilà...J'm'appelle Jean-Yves mais j'pense que vous le savez déjà...Je voulais savoir où qu'c'est que je pouvais trouver votre papa...J'sais que vous êtes un peu en froid depuis un bail mais vu votre nature et la sienne vous devriez faire un effort pour lui pardonner non ? Et puis vous, vous avez la chance d'en avoir un...moi je le connais pas. Si j'cherche le vôtre c'est parce que j'ai plus grand-chose à faire sur terre de différent de c'que je fais depuis 35 ans...Boire. Je bois du soir au matin ou du matin au soir, j'sais plus...Je suis bon qu'à ça...Si y avait eu des championnats du monde de descente de bière, j'aurai réussi ma vie, mais y en a pas...Le pire c'est que j'sais pas pourquoi je bois autant vu que j'ai pas soif la plupart du temps... Alors voilà, pour moi chercher vot'papa, c'est très important...Aussi important que d'vivre comprenez ? Y a pas grand monde qui m'attend nulle-part. Paul et les autres c'est pas des copains...ils me poussent à boire et puis dès que j'dis quelque chose ils se foutent de moi ! C'est quel genre de copains ça ? J'ai bien un enfant quelque-part mais j'le connais pas lui non plus...Il est né, et puis il s'est envolé...Un p'tit ange ailé...Si d'ici demain vous pouvez m'envoyer un signe... Autre chose que la vieille qui chiale dans son coin là, ça me ferait vraiment plaisir. Merci ! Le bonjour à vot'maman, elle est très belle avec son voile de musulmane...Même si j'y crois pas trop qu'elle est vierge, enfin bon...Bonne journée M'sieur Jésus !

          Dehors, à 17 h 00, il fait déjà nuit, les enseignes lumineuses font du vert puis du rouge sur les trottoirs. Causer à Jésus l'a allégé d'une paire de kilos. Jésus c'est un type qui écoute sans juger contrairement à Paul et les autres poivrasses. On écoute rien quand on passe son temps à rigoler se dit-il. Attendre un signe de Jésus ou de Dieu peut prendre des siècles. Pas le temps d'attendre, car quand il attend, il s'ennuie et quand il s'ennuie, il boit. Il y a une autre église vers Ménilmontant, mais rentrer dans une église, c'est comme rentrer dans une femme pense t'il, rentrer dans une c'est rentrer dans toutes. Alors il décide de se donner la nuit pour trouver. Si ces années d'inaction lui ont appris un truc important c'est que pour vider un verre il faut le finir.  Si je le laisse attendre toute la nuit il ne se passera rien. Un sac-poubelle l'interpelle :
          — Eh toi !
Et pourquoi pas ? J'écris ce que je veux, c'est mon histoire. Jean-Yves en a vu des conneries à la télé, des animaux qui jactent, des objets qui bougent mais un sac-poubelle. Les ordures n'ont pas d'avis sur Dieu ou quoi que ce soit d'autre se dit-il. Le tas se lève et s'approche de lui :
          — Excuse-moi j't'avais pris pour une poubelle et j'ai cru qu'j'avais des hallucinations !
          — Alors quoi ? Parce que je vis dans la rue je suis qu'un tas d'merde ? Je suis même plus humain ? T'es qui pour mépriser les gens ? Tu t'es vu ? On dirait qu'un tonneau de whisky t'as roulé sur la gueule ! Tu crois que t'es mieux que moi ? Dis le tas, en réalité un être-humain poisseux.
          — Je cherche Dieu !
          — Tu crois que tu vas le chercher combien de temps ? Tu crois que j'ai demandé à être abandonné à la naissance moi ? T'y crois si je te dis que ma mère elle m'a sorti toute seule dans une boucherie au milieu des carcasses ? On m'appelle le jarret t'y crois ça ?
Jean-Yves se dit que le jarret n'est pas taillé pour la foi vu ses débuts dans la vie.
          — Il faut que j'continue mon chemin, salut !
Le jarret l'observe, réintroduit ses mains dans ses poches pour contrer le froid.
          — Bonne soirée c'est ça...Arrête de chercher Dieu, il se fout d'toi, t'es qu'un ver qui rampe pour lui !
Jean-Yves continue,  les mots du jarret résonnent dans sa tête :" T'es qu'un ver qui rampe pour lui ". Il se sent déjà en pénurie d'ambition. Qu'est-ce que j'espérais ? Il n'a jamais persévéré. Je le laisse digérer sa déception avant de faire intervenir un nouveau personnage qui pourrait lui apporter une réponse. Une femme. Ouais...Ça fait plus de dix ans qu’il a pas tiré un coup.
Boulevard de Belleville, une maigre prostituée adossée fait tenir debout un hôtel pourri. Il se dit qu'elle pourrait être proche de Dieu alors il l'aborde :
         — Bonsoir Madame! Voilà...je cherche Dieu.
         — Moi j'fais pas dans ces trucs là vieux machin, je pratique les tarifs du quartier, 25 la pipe 50 l'amour !
        — Oui voilà ! C'est l'amour de Dieu que j'cherche !
        — Je t'ai dit que je faisais pas dans les trips cheulous mystiques, je donne dans le classique moi, si tu veux m’appeler maman tu peux, moi je donne dans la levrette, le missionnaire. Ah merde j'aurais pas dû dire ça...Je donne dans le stable quoi.
          — Comment vous vous appelez ?
          — Marie-Madeleine !
          — Je savais que vous pourriez m'aider !
          — Bon écoute, là j'attends du client, moi c'est Zora et j'ai pas de temps à perdre avec les cassos défroqués !
          — J'ai de l'argent !
          — Ah ouais ? Je t'emmènerai pas au 7e ciel si ton vieux machin est dans le même état que toi.
Alors il la suit dans le couloir au papier peint pisseux, ils grimpent et s'enferment dans une chambre de la taille d'un cagibi. Il y a la place d'y coller un lavabo, une fenêtre, un matelas et une prostituée, ni plus ni moins. Jean-Yves cherche un crucifix du regard puis se retourne et découvre Zora déculottée sur le matelas moite, croupion dressé. Cette exhibition, déchirante de maigreur maladive le terrasse. Effrayé par la probabilité d'une odeur, il recule d'un pas. Il voit en ces tristes crêtes de coq bordant un trou noir le signe qu'il attendait. Il reconnaît un martyr dans leur pendaison, un sens dans lequel se répète en écho le fondement de tout. Touché par la miséricorde du prophète face au lépreux, il se dit qu'il doit aider. C'est ce que jésus voudrait, c'était sa vision du monde, sa manière de tisser le lien d'amour entre les peuples et les individus.
          — Je dois t'aider Zora la pute !
          — Comme Julia Roberts dans Pretty woman ? Je suis une fille de viol vieux machin ! Le mec de ma mère me violait, ado je traînais là où il fallait pour être violée. Ça me débecte même plus d'être violée... Si tu veux m'aider viole-moi ! Y a que ça qui me tient vivante  !
Il lui donne 20 euros et sort. Il pense qu'elle fut bien trop violée pour être sauvée.
Personne n'aime Dieu dans ce quartier, se dit-il, alors il décide d'en changer. Les marches du métro dégringolent trop profond, trop proches des enfers. Ça suffit les sous-sols, il en a assez des caves où s’entassent les inutiles, les invendus, les inrangés. Moi, je ne crois pas en Dieu, alors je refuse de lui écrire une rencontre avec le barbu blanc. Je vais le faire se pencher sur son passé. Il passe à côté du taxi sans le voir, il s'agit pourtant d'une Vauxhall kaki de 1967, une pièce de collection. Il en a vu une boulevard Voltaire quand il était gamin. J'en allume la radio. Une musique chaude aux rythmes syncopés l'attire soudain. Les voix coincées entre les percussions et les cuivres brûlants hurlent  " Es-el-hi-jo-de-su pa-dre, Es-el-pa-dre-de-su-hi-jo". Il se souvient de Moniquette qui le fit danser pour la première fois sur ce genre de musique.

          Début des années 80, boite cubaine du cœur de paris, 22 h 30. L'alcool était une fête à cette époque. Jean-Yves, assuré par la bière, souleva à peine les épaules en rythme pour éviter de se ridiculiser. Moniquette tourna au milieu de la piste, vêtue d'une robe rouge à fleurs. Les mecs la désiraient, les nanas la détaillaient, jalouses de ses formes maternisantes qu'elle balançait dans l'espace de droite à gauche et de haut en bas. Paul, le brave barman, compagnon de boisson, était encore apprenti serveur. Un type formidable, à l'aise en public, sans boire. Ce soir-là, il répéta sans cesse qu'il se la cognerait avant minuit, dans les chiottes, dans le cul, sans vaseline et sans permission. Un mec à l'ancienne le Paul, sa place idéale, c'était les années 50. Sensible, Jean-Yves l'avertit qu'il s'agirait d'un viol dans ce cas précis et que...
Un coup de klaxon le réintègre dans la réalité. Il se tient au milieu de la route. Il s'approche de la voiture de collection et aperçoit un chapelet se balancer au rétroviseur. Un nouveau signe rien que pour moi, se dit-il. Tanné dans le même cuir noir que ses sièges craquelés, carcasse secouée d'un mouvement perpétuel, le chauffeur a du mal à ouvrir sa fenêtre et ses paupières. L'habitacle enfumé, il se consume derrière son volant.
J'ai décidé que le chauffeur de taxi serait noir, car la majorité des chauffeurs de taxis sont noirs ou arabes.
          — Je t'emmène ?
Jean-Yves regarde le quartier une dernière fois. A peine monté à l'arrière le chauffeur embraye, le démarrage fait claquer la porte qu'il n'a pas le temps de refermer et le scotche à la banquette. Vitesse lumière. Les lueurs filent autour de l'habitacle comme dans ce vieux film de Stanley Machin-chose , "2001 l'odyssée de l'espace" qu'il a vu au cinoche avec la Moniquette quand ça filait bien entre eux. S'habituant à cet état de parfaite inertie, il prend ses marques. Place de la Bastille.
        — Moi c'est Newtown, dit le chauffeur par-dessus la syncope latine. Je t'emmène où vieux ? Dit-il en allumant un pétard de la taille d'un nouveau-né. Jean-Yves lui tend son billet de 20 euros :
         — Emmenez-moi au bout d'ce billet...Où vous voulez mais en haut...Près de Dieu s'il vous plaît.
         — Tu m'as l'air nerveux... Dit-il en soulevant le pétard entre les deux sièges pour lui montrer...Fume vieux !
          — Non, j'bois plus...C'est pas pour fumer...Je veux rester net.
          — Pourquoi faire ?
          — Parce que faut que j'me souvienne.
          — Pourquoi faire ?
          — Je veux me souvenir de ma vie. Dit-il sur le point de pleurer. Sa tête tourne à cause de la fumée.
          — Mais pourquoi faire ? Dit Newtown pris d'un fou rire dément. Jean-Yves se dit qu'il est difficile de trouver des gens qui ont envie de s'en sortir.
          — Ne réfléchis pas trop, tu vas te faire un trou dans la tête !
Faute de l'aider, il arrête de réfléchir. Rue de Rivoli. Le compteur compte dix euros. Alors il pose sa tête contre la vitre et regarde son reflet de poivrot se mêler aux  arcades du Louvre. La suite du Flash-back lui parvient grâce à la vitesse de la Vauxhall, véritable machine à remonter le temps :

          Donc je disais années 80, une boite cubaine, 22H30, une robe rouge à fleurs et un brave Paul qui veut pénétrer dans une Moniquette... Mais c'était Jean-Yves qu'elle voulait en elle. Elle l'invita à danser. Il accepta grâce à la bière. C'est elle qui conduisait. Elle tirait sur son bras droit, il virait à droite, elle tirait sur son bras gauche, devinez, il virait à gauche. Dix minutes plus tard, ils défièrent les lois de la gravité en baisant au-dessus du trou béant des toilettes turc.
Il s'installa chez la Moniquette, ça ressemblait à l'amour. Le big-bang se produisit. Jean-Yves fut impressionné par l'ambition de son sperme. Ils créèrent un monde rien qu'en elle dont il fut jaloux. Il pleurait un peu tous les jours en la voyant s'arrondir car dans son ventre à lui, ça gargouillait aussi. Il buvait beaucoup et trouva une manière d'expulser le mâle-être, la faire danser. C'est lui qui conduisait. Il giflait à droite, elle virait à droite, il giflait à gauche, devinez, elle virait à gauche.
Elle passa par les urgences de l'hôtel-dieu soigner ses ecchymoses avant d'accéder à la maternité. Un ixième soir de beuverie, il dégueula dans le landau vide qu'elle avait placé à la tête du lit conjugal. Comme toutes les grossesses celle-ci toucha à sa fin. Au pied de l’hôtel-dieu il dégota un bon bar pour prendre LA cuite. Toute la nuit, il saoula les habitués de ses plaintes :
          — Je ne suis pas prêt à être père, chialait-il. J'ai eu aucun père à décevoir moi, j'aurai aimé être un fils indigne moi ! Continuait-il. Il fut balancé à l’extérieur et percuta le caniveau  avec son crâne. Le lendemain, le vrai trou noir, il avait roupillé par terre, s'était effondré de toute sa masse sur lui-même. Le soleil et la douleur étaient similaires, mais autour, les nuages dans le ciel étaient plus rapides et les voitures sur terre, plus lentes. Alors il sut que l'enfant était né, il grimpa dans la chambre, mais la Moniquette avait disparue avec le bébé. Envolés.
          — 20 EUROS VIEUX ! Hurle Newtown suivit de Jean-Yves hurlant exponentiellement.
          — Mais pourquoi vous gueulez comme ça ?
Il comprend en voyant le compteur compter vingt euros.
        — Parce qu'on est arrêtés depuis cinq minutes, s'adoucit Newtown. Au début, je voulais pas te déranger et puis à un moment je me suis dit que si je voulais faire des bénéfices, il fallait que je continue à transporter des corps d'un point A à un point B vieux.
Jean-Yves acquiesce, le remercie et sans jacter ouvre la porte pour descendre. Constatant que l'architecture a changée, il se demande où il a bien pu atterrir. La Vauxhall de 1967 repart et dévoile l'arc de triomphe qui impose sa masse et bouche l'horizon de quiconque resterait à ses pieds. Un quartier chicos comme ça, c'est pas du quotidien pour lui. On l'aurait pris pour un touriste la tête en l'air comme il le fait là. Il pense que c'est parfait, car les riches sont sans doute plus proche du ciel. Il se fait la réflexion que quand on peut se payer tout ce qu'on veut, pourquoi pas Dieu. Il traverse un passage clouté en haut de ce qui semble être les Champs-Élysées. Le shopping c'est pas son truc. Les gens l'appelle la plus belle avenue du monde mais l'avenue Philippe Auguste vers la place de la Nation est plus pratique et bien plus jolie, elle possède au moins dix kebabs pense t-il.
Il s'engage avenue Kléber et s'arrête devant un hôtel. Ça, c'est moi qui l'aie décidé, pourquoi j'en sais rien, comme ça. Ça se voit que c'est un hôtel de luxe, car à la place d'une pute maigre dans l'entrée, il y a deux statues de dragons chinois. Le tout est recouvert d'une espèce de verrière biscornue qui fait une drôle d'illusion d'optique, impossible de repérer lesquels pointent vers le haut ou vers le bas. La bâtisse se prénomme "Peninsula". Péninsule, je suis arrivé au bout en déduit-il. Il grimpe les quelques marches. Un petit bonhomme très poli vêtu de blanc lui ouvre, il suffit de voir la porte dorée pour savoir qu'ici, on peut lécher le sol des toilettes sans tomber malade. Il couvre ses yeux, aveuglé par les murs chiadés qui reflètent. Il doute de son existence face aux deux croque- morts derrière leur comptoir qui ne le voient même pas. Il y a tout un tas de petits trucs blancs, en papier peut-être, suspendus au-dessus de trois grosses pierres plates qui font dégueulasses posées comme ça au milieu du hall. Le petit bonhomme blanc le dévore du regard.
          — Monsieur Bonsoir...vous êtes au bon endroit qui que vous soyez !
Il est PD celui-là, pense Jean-Yves.
          — Vous m'avez bien r'gardé ? Y a pas de gars de la sécu ici ?
          — Vous semblez représenter tout sauf une menace cher monsieur !
Il continue à se dire qu'il parait si précieux qu'il ne doit jamais péter, pas besoin.
          — Comment puis-je vous aider ?
Cette simple phrase est une nouvelle révélation pour Jean-Yves. Peut-être est-ce moi qui ait besoin d'aide pense t'il. Il se dit qu'il est bien tombé. Il est évident que tout ce lustre a un vrai goût de Paradis. Il comprend alors que le groom est un chérubin, voir un petit page, pourtant, il se sent bien vivant. Comment a t-il pu changer de dimension en prenant un taxi ? Soudain, il a une envie aussi pressante qu'une envie de pisser après deux  pintes.
          — Est-ce que je peux vous pincer la joue gentiment ? Demande t'il en regardant ses pieds.
          — Je suis à votre service, déclame le page blanc en tendant la joue droite.
Ému, Jean-Yves fait enfin ce geste qu'il aurait voulu effectuer sur son propre enfant. Il attrape cette chair rose et rebondie entre le pouce et l'index et la remue avec tendresse.
          — Merci ! Dit il en essuyant une larme brillante roulant sur sa joue. Est-ce que je suis au paradis ?
          — Si vous le souhaitez.
          — Où qu'il est ? Dit-il en chuchotant. Dieu, le créateur, où qu'il est ? Je le cherche. Le page blanc pose son doigt sur son menton et fronce les sourcils avant de rouvrir son regard.
          — Dans la suite grand premier en ce moment même.
          — Au dernier étage j'suis sûr.
Évidemment, c'est la plus belle suite. Il le considère, malicieux, puis se dirige vers les ascenseurs.
Le page blanc appuie sur le 5ème.
          — Vous avez toujours fait c'métier ?
          — Oui, j'aime servir les gens.
          — J'vous avoue qu'ça m'tasse quand même le cigare que vous m'laissiez rentrer comme ça là.
          — Aucune différence entre les êtres humains, c'est ce que je pense et c'est la vérité.
          — Z'allez pas vous faire virer à cause de moi ?
          — Je fais partie des murs de cet hôtel, je suis né ici de parents aimants et serviables...ou bien est-ce de parents aimables et servants ? Se chuchote-t'il pour lui-même. Sans doute les deux ! C'est beau l'amour...Hein !
          — Ouais...pour ceux qu'aiment ça !
          — J'ai toujours été chanceux alors je donne toujours sa chance à l'autre !
          — Les autres c'est des bêtes qui rigolent et qui boivent, ils font qu'ça !
          — Juger c'est mal, tout est bien.
Jean-Yves exécute un pas sur le côté. Qu'il soit homosexuel ne le dérange pas, mais cette espèce de neutralité l'angoisse. Sa parole lui évoque les bruits blancs, monotones et entêtants, inutiles. Il pense aux bonshommes de la pub Océdar, cirés, propres, sans visage, une surface sans aspérités.
Il le suit jusqu'à la porte de la suite où il s’arrête. Jean-Yves scrute le bois sombre. Il s'imaginait une porte blanche, voir transparente. Il inspire un grand coup. Les autres se foutraient de sa gueule s'ils le voyaient inspirer sa vie de la sorte. Il va rencontrer Dieu le Jean-Yves, c'est quand même pas de la merde. Le page blanc a disparu, alors il frappe trois faibles coups contre la porte.
...J'entends frapper à la mienne, je lâche mon traitement de texte, me retourne et attends quelques secondes...Rien...C'est l'alcool, sans doute les mignonnettes du bar de l'hôtel que je viens de m'enquiller. Bon...Continuons...Où en étais-je ?
Alors il frappe trois faibles coups contre la porte.
...C'est un cauchemar ça recommence. Je me lève et m'approche de la porte...j'y colle mon oreille et entends un souffle rauque, juste derrière...je deviens dingue, je rigole mais demande quand même s'il y a quelqu'un...et là Jean-Yves me répond. J'imaginais sa voix plus grasse, avec plus de basses, sans doute le cliché de l'alcoolique aux cordes vocales huilées par la tise. Pourtant, mon père à moi était alcoolique et il ne possédait pas une voix aussi grave, c'est vrai. Est-ce que j'ouvre ? Pourquoi je demande ? Est-ce que quelqu'un me lit en ce moment même ?  Si quelqu'un lit, je suppose qu'il veut que j'ouvre...Et Jean-Yves aussi...Et moi aussi...J'ouvre...Oui, c'est exactement comme ça que je l'imaginais, il se tient là-devant moi, un léger sourire aux coin des lèvres. En le voyant, je réalise que je n'ai même pas penser à le décrire...Il est petit, peut être 1 mètre 69. Je l'imaginais rougeaud, (encore un cliché) en fait sa peau est grise, sa couperose aussi, c'est étonnant, il porte un manteau en cuir marron d'aviateur, une écharpe verte kaki et en dessous, un pull tricoté en...Il me demande si je suis Dieu. Ah...Merde...Bah oui évidemment, c'est bien fait pour moi tiens...Je lui réponds que je suis "Le créateur" et tout d'un coup il tombe à genoux devant moi...Ça la fout mal. Il a pas été bien compliqué à convaincre le pauvre. Alors je lui ordonne de se relever, ce qu'il fait. Il s'assoit sur la chaise face à mon ordinateur portable, il ne faut pas qu'il voie ce que je suis en train d'écrire, j'accours et referme le laptop. J'espère que j'ai sauvegardé, normalement oui, je sauvegarde chaque fois que je finis une phrase. Il me dit qu'il m'a cherché toute sa vie sans trop savoir pourquoi, et qu’aujourd'hui, il sait. Alors il me demande pourquoi il est sur terre, pourquoi Moniquette a disparue avec son gosse et pourquoi il n'a jamais connu son père. S'il savait ce que j'ai prévu pour lui le pauvre, de quoi lui retourner le cerveau. Il faut que je lui fasse comprendre le but de sa quête sans tout lui livrer sur un plateau, il faut qu'il devine par lui-même. Je commence par lui dire que sa quête est noble et que je ne suis pas sûr que rencontrer Dieu soit une fin en soi, mais il en démord pas, il me hurle que si je ne lui donne pas de réponse, il ira voir ailleurs, qu'il se convertira à une autre religion, etc...Je lui dis que c'est inutile, que le créateur est le même partout, que se convertir c'est comme changer de quartier. L'architecture change, la population change et par voie de conséquence l'ambiance change...Mais sinon c'est pareil. Ça a l'air de lui convenir. Il s'écroule, je le console, lui dit qu'il faut voir au-delà de la simple idole, au-delà de la croix, que ce qu'on cherche est toujours à portée de main, qu'il est bien joli de passer sa vie à chercher mais que pour trouver il suffit de s'écouter un peu, de suivre son instinct, de se connaître de l'intérieur et patati et patata... Il me demande pourquoi je laisse faire les mauvaises choses, pourquoi le jarret est né dans une boucherie au milieu des carcasses, pourquoi Zora la prostituée a tant été violée, pourquoi Newtown fume de la beuh à en crever. Il me demande pourquoi tous les hommes sont des lâches et pourquoi toutes les femmes sont des putes. Je pourrais lui dire pourquoi, je pourrais lui dire que j'ai vécu à la rue avant d'être un auteur reconnu, car j'étais un lâche qui préférait se camer plutôt que de travailler, je pourrais lui dire qu'enfant, j'ai été abusé par le curé du village, que ma mère se prostituait pour me nourrir. Mais je lui dis la vérité, je lui dis juste...C'est comme ça, je n'y peux rien, quand les bonnes choses arrivent elles sont souvent enrobées de merde...Tout le temps. Je lui dis que j'ai créé l'homme à l'image de Jésus, mon fils, que tout le monde souffre comme lui. Il me dit qu'il comprend enfin pourquoi Moniquette est partie, que c'est parce qu'il la cognait. J'ai envie de lui hurler : "Bien joué mon brave Milou !!!" Mais je ne le fais pas. J'ai envie de lui dire que je suis heureux qu'il ait compris et que...J'ai soudain envie de pleurer moi aussi... Mon père, dont je me suis inspiré pour créer Jean-Yves, a enfin compris le pourquoi, j'ai enfin pu lui transmettre le message à ce gros con. Au lieu de me venger bassement, je lui dis que ce qu'il a fait de mal était parfaitement naturel de par sa perception, sa constitution, son vécu et qu'il doit arrêter de s'en vouloir. Je chiale. Jean-Yves me remercie et se dirige vers la sortie. Je referme derrière lui...Il faut que je termine, sans ça, il va rester derrière la porte comme un con. J'ouvre à nouveau, mais il n'est plus là. Il a pris son indépendance et va terminer son histoire tout seul comme un grand...Ça passe si vite...P'tit bonhomme va..

          Il était plutôt cool Dieu, j'suis pas mécontent de l'avoir enfin trouvé. J'reprends le métro. Rien à fout' que ça aille sous terre, j'suis plus fort que l'diable. Retour au quartier. J'm'en vais rentrer dans le bar de Paul pour leur dire c'que j'pense à tous. Il est 07 h 30 du mat', ils sont tous là. J'vais la jouer façon Western. J'pousse les portes mais il y en a une qui est bloquée et ma main droite traverse le verre. J'suis même pas blessé. À croire que j'suis protégé.
          — Eh bande de nazes ! J'vous avais dit que je cherchais Dieu et bah j'l'ai trouvé et vous savez quoi ? Je suis plus courageux qu'vous tous réunis. J'ai arrêté d'boire et j'compte bien continuer. Vous, vous crèverez ici en buvant et en rigolant parce que c'est tout c'que vous savez faire, boire et rigoler !
J'supporte plus de voir cette pauvre croix, elle a rien à foutre ici. J'passe de l'autre côté du bar.  Paul il est soufflé, personne a le droit d'passer de l'autre côté du bar. J'm'approche du panneau de liège et chope la croix. La photo qu'est épinglée derrière tombe à mes pieds.
          — Toi Paul, tu mérit'pas d'avoir cette croix qui pend ici. T'es qu'un macho qui respecte pas du tout les femmes, ni les êtres-humains en fait ! En fait tu sais quoi ? Tu ferais mieux d'apprendre à t'connaître de l'intérieur si tu veux être heureux espèce de gros con. J'sais bien qu'j'ai la mâchoire qui tremble à cause du fait que j'suis nerveux. J'baisse les yeux et j'ramasse la photo et là c'est plus la mâchoire qui tremble, c'est toute la charpente. Comment est-ce que j'ai pu oublier le visage de maman pendant toutes ces années ? C'est une photo d'elle, toute jeune, toute pimpante dans sa robe à fleurs rouges. Les autres me regardent sans rien dire.
          — Qu'est-ce que tu fous avec une photo d'ma mère ? Que j'dis en relevant ma trogne dégoulinante vers Paulo.
          — Qu'est ce qui t'arrive mon vieux ? C'est Moniquette...T'étais tellement désespéré après qu'elle se soit tirée avec votre bébé que tu voulais garder un souvenir...On l'a même épinglée ensemble cette foutue photo...Faut que tu te reposes mon Jean-Yves t'es à bout en ce moment hein !
Ça y est j'ai compris. J'ai enfin compris pourquoi j'étais sur terre...
Me r'voilà dans l'église du père Lachaise. Jésus c'est un bon pote, j'peux lui causer, d'égal à égal. Y en a pas un d'nous deux qu'essaie d'tirer la couverture à l'autre ou quoi qu'ce soit dans l'genre. Il m'écoute. C'est tout ce dont j'ai b'soin :
          — Salut Jésus...C'est ton pote Jean-Yves...J'ai rencontré ton papa y a pas plus tard qu'il y a une heure...Si tu l'cherches il est pépère au 5ème étage dans la suite grand premier du Peninsula avenue Kléber dans l'16ème...Il est cool, il sait des trucs on peut pas lui enlever ça...Toi aussi t'en as bavé hein ? J'reviens t'voir juste pour t'dire qu'tu ferais mieux d'aller lui parler. Moi ça y est...J'ai rencontré mon père et puis mon fils...Tout ça dans la même nuit. J'ai suivi ses conseils et j'ai regardé en moi c'que j'avais toujours cherché et puis bah...J'ai vu un grand vide, un putain d'trou noir dans lequel j'suis tombé la nuit où Moniquette a accouchée...J'pensais qu'j'avais rien fait d'ma vie mais en fait j'suis un des premiers hommes à avoir voyagé à travers l'espace et le temps... Ma mère me disait tout le temps qu'elle était vierge, que j'avais pas de père...J'ai jamais connu mon père parce que je suis mon père...Et mon fils s'est volatilisé parce que je suis mon fils...C'est tout con en fait ! J'crois bien que le tien s'est emmêlé les crayons dans cette histoire. Tu vois hier soir j'ai décidé d'arrêter d'boire et bah aujourd'hui j'décide d'arrêter de m'agenouiller devant des idoles qu'appartiennent à personne...et surtout pas aux bigotes, ces vieilles balances qui viennent se doucher tous les dimanches. Ces connes elles croient que la lumière qui passe à travers les vitraux c'est de la flotte bénie et les psaumes du curé, du savon ! Ça a peut-être l'air inutile que j'arrête de boire parce que j'vais certainement en crever. J'me souviens encore un peu du début d'ma vie quand j'étais gamin et j'veux bien me souvenir de la fin quand j'serais mort...C'est les deux seuls moments importants après tout ? Le chemin on s'en fout non ? C'est le départ et l'arrivée qui comptent...Non ? Merci...Et l'bonjour à ta maman si tu la retrouves...Même si j'y crois pas trop qu'elle est vierge enfin bon...Bonne journée mon pote !


« Modifié: 19 janvier 2020 à 13:40:55 par Camille Barthe »

Hors ligne david_hum

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #1 le: 20 janvier 2020 à 14:33:56 »
J'adore. L'histoire, le style... merci pour le partage, je me suis régalé!
"Là où nous tenons, en cet instant précis, dans les ruines dans le noir, ce que nous bâtissons pourrait être n'importe quoi." Chuck Palahnuik - Choke

Hors ligne Camille Barthe

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #2 le: 20 janvier 2020 à 16:04:44 »
Bonjour,

Merci pour votre intérêt et votre retour!

N'y a t-il pas une manière de l'améliorer encore a votre avis ?

Hors ligne Colin

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #3 le: 20 janvier 2020 à 16:14:58 »
Salut,

C'est une franche réussite qui me semble ne mériter qu'un polissage s'il fallait être pointilleux.
Le rythme est tenu, les idées disséminées et diverses, littéraires, pertinentes ou réflexives, le texte sait montrer de la profondeur sans tomber dans l'opacité superflue, le subterfuge méta-narratif fonctionne également, le paradoxe est contextuel et ne souffre d'aucune autre prétention...

Je crois bien qu'il n'y a pas grand-chose à améliorer, c'est un texte tout à fait réussi dont tu peux être résolument fier.

Hors ligne david_hum

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #4 le: 20 janvier 2020 à 16:19:51 »
Pas mieux, c'est très fluide, il n'y a rien qui me gène dans le texte. Une réussite, j'attend le prochain avec impatience. Juste un truc, faut me tutoyer :)
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Hors ligne Camille Barthe

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #5 le: 20 janvier 2020 à 16:22:19 »
Je prends!

Hors ligne david_hum

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #6 le: 20 janvier 2020 à 16:32:28 »
Dans un genre différent cela m'a rappelé Deus Irae de Zelazny/k Dick. Un truc post-apocalyptique, ou un peintre est envoyé par l'église pour trouver dieu et peindre son visage.
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Hors ligne Camille Barthe

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #7 le: 20 janvier 2020 à 18:24:15 »
Je ne connaissais pas, merci pour la proposition de lecture!

Hors ligne Nacas

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Re : Cuite quantique (CONTENU EXPLICITE)
« Réponse #8 le: 10 mars 2020 à 11:29:09 »
Salut. J'trouve la fin très peu importante, avec la révélation du
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
, pourtant, j'suis saisi de sa gueule goulinante et de la charpente qui craque. Bien joué mon brave Milou !!! C'était bien. Tu peux marcher la tête haute. Tu as de quoi être très fière, très, très pieuse. Enfin, pas une faute quoi. Ah si un "appelle" qu'était accordé à la mauvaise personne je crois mais pas une faute comme ça ; j'parlais pas de ça...
J'veux pas te faire un compliment pour comparer, un commentaire pourri dont l'évocation même me débecte : dire que t'écris mieux que... bah !
J'avais besoin de lire la suite de Dungeon Quest, mais elle sortira jamais. Merci de m'avoir donné à manger. Je te récompenserai en temps voulu, de la manière que tu vois, ou enfin comme tu veux.

Faudra qu'on se revoie, ptet' un jour. Merci.



Destireusant,
Nacas.
Les restaurants sont à tous les étages au sommet de la pyramide sociale.

 


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