Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

20 avril 2024 à 12:15:15
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Auteur Sujet: Citations  (Lu 88511 fois)

Hors ligne Gros Lo

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Re : Citations
« Réponse #165 le: 24 janvier 2019 à 18:42:42 »
Je me fends de cette sentence formidable, entendue dans un (mauvais) docu sur Churchill :

"L'alcool et l'écriture l'empêchent de sombrer."

 :\?
dont be fooled by the gros that I got ~ Im still Im still lolo from the block (j Lo)

Eveil

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Re : Citations
« Réponse #166 le: 25 janvier 2019 à 06:55:20 »
« J'ai appris de mes erreurs
à faire des erreurs avec plus de style. »

Canio Mancuso

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Re : Citations
« Réponse #167 le: 26 janvier 2019 à 10:20:12 »
"ne faites point de moi cet homme de haine pour qui je n'ai que haine"


Aimé Césaire
Toute ma peau est maladésir.

Hors ligne Gros Lo

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Re : Citations
« Réponse #168 le: 27 janvier 2019 à 15:40:58 »
« Notre vie en tiers est une ydée quon a pas pensé on sait pas nonplus ce que c’est. Tu parles d’une vie. C’est pour ça que final ment j’en suis venu à écrire tout ça. Pour penser à ce que l’ydée de nous purait être. Pour penser à cette chose qu’est en nous ban donnée et seulitaire et ivrée à elle-même. »

(Russell Hoban, Enig Marcheur)
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Eveil

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Re : Citations
« Réponse #169 le: 29 janvier 2019 à 09:20:56 »
"Jusqu'à ce que Dieu ait brûlé le temps"

Yeats

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Citations
« Réponse #170 le: 28 février 2019 à 18:03:19 »
Il y a bien des choses que l'on peut mettre dans une morale, pourtant il est bien difficile de faire un choix qui puisse correspondre à la nature du conte. Je me référais aujourd'hui au conte de Cendrillon ou La Petite Pantoufle de verre pour bien orienter mes inspirations sur ce qui s'est fait par le passé ; vous savez, c'est le conte dans lequel la Marraine de Cendrillon, une fée, lui donne un coup de baguette magique pour l'aider à aller au Bal.

Et voici ce qu'en dit la morale :
« C'est sans doute un grand avantage,
 D'avoir de l'esprit, du courage,
De la naissance, du bon sens,
Et d'autres semblables talents,
Qu'on reçoit du Ciel en partage ;
Mais vous aurez beau les avoir,
Pour votre avancement ce seront choses vaines,
Si vous n'avez pas, pour les faire valoir,
Ou des parrains ou des marraines. »

Je trouve cela très vrai, rien ne vient sans la bienveillance d'un entourage impliqué. Il y a des soutiens de poids qu'il faut savoir prendre à leur juste valeur.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Amor Fati

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Re : Citations
« Réponse #171 le: 10 mars 2019 à 16:20:14 »
[...]J'ai toujours été en route
Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues
"Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ?"
 Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t'a nourrie, du Sacré Cœur contre lequel tu t'es blottie
Paris a disparu et son énorme flambée
Il n'y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
Les lourdes nappes de neige qui remontent
Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l'air bleui
Le train palpite au cœur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane... "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?" Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardées obliques sur la route
Les files télégraphiques auxquelles elles pendent
Les poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent
Le monde s'étire s'allonge et se retire comme un accordéon qu'une main sadique tourmente
Dans les déchirures du ciel les locomotives en folie s'enfuient
Et dans les trous
Les roues vertigineuses les bouches les voies
Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord
Le broun-roun-roun des roues
Chocs
Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd..." La Prose du Transsibérien, Blaise Cendrars
« Écrire, ce n'est pas vivre. C'est peut-être survivre. » Blaise Cendrars

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Re : Citations
« Réponse #172 le: 13 mars 2019 à 16:06:29 »
"Il est extrêmement rare que la montagne soit abrupte de tous côtés." gide

Hors ligne Loup-Taciturne

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Re : Citations
« Réponse #173 le: 21 mars 2019 à 01:01:28 »
Comme un air de printemps...

    « Mais regardez donc ce qui se passe en Russie ; regardez le grand parti nihiliste, voyez ses membres qui savent si hardiment et si glorieusement mourir ! Que ne faites-vous comme eux ? Manque-t-il donc de pioches pour creuser des souterrains, de dynamite pour faire sauter Paris, de pétrole pour tout incendier ?
      Imitez les nihilistes, et je serai à votre tête ; alors seulement nous serons dignes de la liberté, nous pourrons la conquérir ; sur les débris d'une société pourrie qui craque de toutes parts et dont tout bon citoyen doit se débarrasser par le fer et le feu, nous établirons le nouveau monde social. »  Louise Michel
« Suis-je moi ?
Suis-je là-bas, suis-je là ?
Dans tout "toi", il y a moi
Je suis toi. Point d'exil
Si je suis toi. Point d'exil
Si tu es mon moi. Et point
Si la mer et le désert sont
La chanson du voyageur au voyageur
Je ne reviendrai pas comme je suis parti
Ne reviendrai pas, même furtivement »

Hors ligne Amor Fati

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Re : Citations
« Réponse #174 le: 21 mars 2019 à 19:55:00 »
« La vie des gens sans moyens n'est qu'un long refus dans un long délire et on ne connaît vraiment bien, on se délivre aussi que de ce qu'on possède. J'en avais pour mon compte, à force d'en prendre et d'en laisser des rêves, la conscience en courants d'air, toute fissurée de mille lézardes et détraquée de façon répugnante. » Voyage au bout de la nuit, Céline
« Écrire, ce n'est pas vivre. C'est peut-être survivre. » Blaise Cendrars

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Re : Citations
« Réponse #175 le: 22 mars 2019 à 14:51:06 »
Ah ! Cette citation de Céline me rappelle aussi un passage des Essais qui est très à propos ; aussi faut-il se donner le temps de prendre en compte certaines nuances que Montaigne laisse transparaître, je serais bien en mal de savoir les expliquer moi-même...

 :bouquine:

Chap. 40 : Le Bien et le Mal dépendent surtout de l’idée que nous nous en faisons

« 45.          Que notre opinion donne leur prix aux choses, on le voit par le grand nombre de celles que nous ne regardons pas seulement pour leur valeur, mais en pensant à nous. Nous ne nous occupons ni de leurs qualités ni de leur utilité, mais seulement du prix qu’il nous en coûtera pour les posséder, comme si cela constituait une partie de leur substance. Et ce que nous appelons leur valeur, ce n’est pas ce qu’elles nous apportent, mais ce que nous y apportons. Et sur ce je m’avise que nous sommes très regardants à nos dépenses. Leur utilité est fonction de leur importance, et nous ne les laissons jamais enfler inutilement. C’est l’achat qui donne sa valeur au diamant, la difficulté à la vertu, la douleur à la dévotion, l’amertume au médicament.

46.          Il en est un qui, pour parvenir à la pauvreté, jeta ses écus dans la mer que tant d’autres fouillent en tous sens pour y pêcher des richesses. Épicure a dit que le fait d’être riche n’apporte pas un soulagement, mais un changement de soucis. Et c’est vrai que ce n’est pas la disette, mais plutôt l’abondance qui génère l’avarice. Je vais raconter l’expérience que j’ai sur ce sujet.

47.          J’ai connu trois situations différentes depuis que je suis sorti de l’enfance. La première période, qui a duré près de vingt ans, je l’ai passée sans autres moyens que fortuits, dépendant des dispositions prises par d’autres pour me secourir, sans revenu assuré et sans tenir de comptes. Je dépensais d’autant plus allègrement et avec d’autant moins de souci que ma fortune dépendait entièrement du hasard. Je ne fus jamais plus heureux. Je n’ai jamais trouvé close la bourse de mes amis : m’étant donné pour règle absolue de ne jamais faillir à rembourser au terme que j’avais fixé, ils l’ont maintes fois repoussé quand ils voyaient l’effort que je faisais pour satisfaire à mes engagements. De sorte que j’affichais, en retour, une loyauté économe et quelque peu tricheuse. Je ressens naturellement quelque plaisir à payer : c’est comme si je déchargeais mes épaules d’un fardeau ennuyeux, et de l’image de la servitude que constitue la dette. De même qu’il y a quelque contentement qui me chatouille quand je fais quelque chose de juste et qui fait le bonheur d’autrui.

48.         Je mets à part les paiements pour lesquels il faut venir marchander et compter ; car si je ne trouve quelqu’un pour s’en charger, je les fuis de façon honteuse et injurieuse tant que je peux, craignant cette discussion, avec laquelle mon humeur et ma façon de parler sont tout à fait incompatibles. Il n’est rien que je haïsse autant que de marchander : c’est là une relation de pure tricherie et d’impudence. Après avoir débattu et barguigné une heure durant, l’un ou l’autre abandonne sa parole et ses serments pour cinq sous obtenus. C’est pourquoi j’empruntais à mon désavantage, car n’ayant pas le courage de réclamer en présence de l’autre, je reportais cela à plus tard au hasard d’une lettre, ce qui n’a pas grande efficacité et qui facilite plutôt le refus. Je m’en remettais donc plutôt, pour la conduite de mes affaires, aux astres, et plus librement que je ne l’ai jamais fait depuis, à la providence et à mon flair.

49.          La plupart de ceux qui savent gérer leurs affaires estiment horrible de vivre ainsi dans l’incertitude. Mais ils ne se rendent pas compte, d’abord, que la plupart des gens vivent ainsi. Combien d’honnêtes gens n’ont-ils pas abandonné toutes leurs certitudes, combien le font chaque jour, pour rechercher la faveur des rois et courir la chance ? César s’endetta d’un million en or au-delà de ce qu’il possédait pour devenir César. Et combien de marchand commencent leurs affaires par la vente de leur métairie, qu’ils envoient aux Indes

à travers tant de mers déchaînées. [Catulle, IV, 18]

Et par un temps si peu fertile en dévotions que le nôtre, nous voyons mille et mille congrégations qui coulent une vie paisible, attendant chaque jour de la libéralité du Ciel ce dont ils ont besoin pour dîner.

Et deuxièmement, ils ne se rendent pas compte que cette certitude sur laquelle ils se fondent n’est guère moins incertaine et hasardeuse que le hasard lui-même. Je vois d’aussi près la misère au-delà de deux mille écus de rente que si elle était toute proche de moi. Car le hasard est capable d’ouvrir cent brèches à la pauvreté à travers nos richesses, et il n’y a souvent qu’un pas de la fortune la plus extrême au quasi dénuement.

La fortune est de verre, et quand brille, elle se brise.[Publius Syrus, in Juste Lipse, Politiques]

Et elle peut envoyer cul par dessus tête toutes nos précautions et nos défenses.

50.          Je trouve que pour diverses raisons, on voit plus souvent l’indigence chez ceux qui ont du bien que chez ceux qui n’en ont pas ; et qu’elle est peut-être moins pénible quand elle vient seule que quand elle apparaît au milieu des richesses, qui proviennent plutôt d’une bonne gestion que de recettes véritables : « Chacun est l’artisan de sa propre fortune » [Salluste, de rep. ordin. I, 1]. Et un riche qui n’est plus à son aise, mais pressé par la nécessité et les ennuis d’argent me semble plus misérable que celui qui est simplement pauvre. « L’indigence au sein de la richesse est la pire des pauvretés. » [Sénèque, Épîtres, LXXIV] Les plus grands princes et les plus riches, sont généralement amenés, par la pauvreté et le besoin, à l’extrême nécessité. Car en est-il de plus extrême que celle qui conduit à devenir les tyrans et injustes usurpateurs des biens de leurs sujets ?

51.            Ma deuxième situation fut d’avoir de l’argent. M’y étant attaché, j’en fis bien vite des réserves non négligeables en fonction de ma condition sociale. J’estimais que l’on ne dispose vraiment que de ce qui excède les dépenses ordinaires, et qu’on ne peut être sûr d’un bien qui ne représente qu’une espérance de recette, si évidente qu’elle paraisse. Car je me disais : et s’il m’arrivait tel ou tel fâcheux événement ? Et à cause de ces vaines et pernicieuses pensées, je m’ingéniais à parer à tous les inconvénients possibles grâce à cette réserve superflue. Et à celui qui m’alléguait que le nombre des événements possibles était infini je trouvais encore le moyen de répondre que cette réserve, si elle ne pouvait être prévue pour tous les cas, l’était tout de même au moins pour bon nombre d’entre eux. Mais cela n’allait pas sans douloureuse inquiétude. J’en faisais un secret. Et moi qui ose tant parler de moi, je ne parlais de mon argent que par des mensonges, comme font ceux qui, riches, se font passer pour pauvres, et pauvres jouent les riches, sans que jamais leur conscience ne témoigne sincèrement de ce qu’ils ont vraiment. Ridicule et honteuse prudence !

52.          Allais-je en voyage ? Il me semblait toujours que je n’avais pas emporté assez d’argent. Et plus je m’étais chargé de monnaie plus je m’étais aussi chargé de craintes : à propos de l’insécurité des chemins, ou de la fidélité de ceux qui transportaient mes bagages, dont je ne parvenais à m’assurer vraiment – comme bien des gens que je connais – que si je les avais devant les yeux. Laissais-je ma cassette chez moi ? Ce n’étaient que soupçons et pensées lancinantes, et qui pis est, incommunicables ! Mon esprit en était obsédé. Tout bien pesé, il est encore plus difficile de garder de l’argent que d’en gagner. Si je n’en faisais pas tout à fait autant que je le dis, du moins me coûtait-il de m’empêcher de le faire. Quant à la commodité, j’en profitais peu ou pas du tout : si j’avais plus de facilité à faire des dépenses, celles-ci ne m’ennuyaient pas moins ; car comme disait Bion, le chevelu se fâche autant que le chauve si on lui arrache les cheveux. Et dès que vous vous êtes habitué, que vous vous êtes représenté en esprit un certain tas d’or, vous n’en disposez déjà plus, car vous n’oseriez même plus l’écorner… C’est un édifice qui, vous semble-t-il, s’écroulera tout entier si vous y touchez : il faut vraiment que la nécessité vous prenne à la gorge pour vous résoudre à l’entamer. Et avant d’en arriver là, j’engageais mes hardes, je vendais un cheval, avec bien moins de contrainte et moins de regret que lorsque je devais faire une brèche dans cette bourse privilégiée et tenue à part. Mais le danger est alors celui-ci : il est malaisé d’établir des bornes à ce désir d’accumulation (il est toujours difficile d’en trouver parmi les choses que l’on croit bonnes), et donc de fixer une limite à son épargne : on va toujours grossissant cet amas, l’augmentant d’un chiffre à un autre, jusqu’à se priver bêtement de la jouissance de ses propres biens, pour jouir simplement de leur conservation, et ne point en user.

53.          Et c’est pourquoi, selon cette façon de voir les choses, ce sont les gens les plus fortunés qui ont en charge la garde des portes et des murs d’une ville. À mon avis, tout homme riche est avare. Platon classe ainsi les biens corporels et humains : la santé, la beauté, la force, la richesse ; et la richesse n’est pas aveugle, dit-il, mais très clairvoyante au contraire quand elle est illuminée par la sagesse. Denys le Jeune fit preuve à ce propos d’un beau geste. Ayant été averti qu’un Syracusain avait caché en terre un trésor, il lui fit dire de le lui apporter. L’autre s’exécuta, mais s’en réserva toutefois en secret une partie, avec laquelle il s’en alla dans une autre ville où, ayant perdu son habitude de thésauriser, il se mit à vivre à son aise. Apprenant cela, Denys lui fit rendre le reste de son trésor, disant que puisqu’il avait appris à s’en servir il le lui rendait volontiers.

54.          Je vécus quelques années obsédé par l’argent, jusqu’à ce qu’un démon favorable me fasse sortir de cet état, comme le Syracusain, et dépenser ce que j’avais amassé : le plaisir d’un voyage très coûteux fut l’occasion de jeter à bas cette stupide conception. Je suis donc de ce fait tombé dans une troisième sorte de vie, qui (je le dis comme je le sens), est certes plus plaisante et plus réglée, car maintenant je règle ma dépense sur ma recette. Tantôt l’une est en avance, tantôt c’est l’autre, mais elles sont toujours proches sur les talons l’une de l’autre. Je vis au jour le jour, et me contente de pouvoir subvenir à mes besoins présents et ordinaires : toutes les économies du monde ne sauraient suffire aux besoins extraordinaires ! Et c’est folie d’attendre du hasard qu’il nous prémunisse contre lui-même. C’est avec nos propres armes qu’il faut le combattre, car celles que fournit le hasard peuvent toujours nous trahir au moment crucial. Si je mets de l’argent de côté, ce n’est que dans l’idée de l’employer bientôt. Non pour acheter des terres – dont je n’ai que faire – mais pour acheter des plaisirs. « Ne pas être cupide est une richesse, et c’est un revenu que ne pas avoir la manie d’acheter. » [Cicéron, Paradoxes, VI, 3]. Je n’ai pas peur de manquer ni le désir d’augmenter mon bien. « C’est dans l’abondance qu’on trouve le fruit des richesses, et c’est la satisfaction qui est le critère de l’abondance. » [Cicéron, Paradoxes, IV, 2] Et combien je me félicite de ce que cette disposition d’esprit me soit venue à un âge naturellement enclin à l’avarice ! Ainsi je suis épargné par cette folie si courante chez les vieux, et la plus ridicule de toutes les folies humaines.

55.           Phéraulas, dans la Cyropédie de Xénophon, était passé par les deux premières situations que j’ai évoquées, et avait trouvé que l’accroissement des biens n’augmentait pas son appétit pour boire, manger, dormir et embrasser sa femme. D’autre part il sentait comme moi peser sur ses épaules l’inconvénient d’avoir à s’occuper de ses biens. Alors il décida de faire le bonheur d’un jeune homme pauvre qui était son ami fidèle et qui courait après la fortune, et lui fit présent de la sienne qui était grande, et même de celle qu’il était encore en train d’accumuler jour après jour grâce à la libéralité de son bon maître Cyrus, et grâce à la guerre. La seule condition était que le bénéficiaire s’engage à le nourrir et à subvenir honnêtement à ses besoins, comme étant son hôte et son ami. À partir de ce moment, ils vécurent ainsi très heureusement, et satisfaits l’un et l’autre du changement de leur condition. Voilà quelque chose que j’aimerais beaucoup imiter.

56.          J’admire grandement aussi le sort d’un vieux prélat, dont j’ai pu constater qu’il s’était tout bonnement démis de sa bourse, de ses revenus, et de sa garde-robe, tantôt au profit d’un serviteur qu’il avait choisi, tantôt d’un autre, et qui a coulé ainsi de longues années, ignorant de ses affaires, comme s’il y était étranger. Faire confiance à la bonté d’autrui n’est pas un faible témoignage de sa propre bonté, et par conséquent, Dieu favorise volontiers cette attitude. Et quant au prélat dont j’ai parlé, je ne vois nulle part de maison plus dignement ni plus régulièrement gérée que la sienne. Heureux celui qui a ainsi réglé à leur juste mesure ses besoins, de façon à ce que sa fortune puisse y suffire sans qu’il s’en préoccupe et sans être dans la gêne, et sans que leur répartition ou acquisition vienne à troubler ses autres occupations, plus convenables, plus tranquilles, et selon son cœur.

57.           L’aisance ou l’indigence dépendent donc de l’opinion de chacun, et ni la richesse, ni la gloire, ni la santé, n’apportent autant de beauté et de plaisir que ce que leur prête celui qui les possède. Chacun de nous est bien ou mal selon qu’il se trouve ainsi. Est content non celui qu’on croit, mais celui qui en est lui-même persuadé. En cela seulement, la croyance devient vérité et réalité. »
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Loup-Taciturne

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Re : Citations
« Réponse #176 le: 23 mars 2019 à 01:12:00 »
"L’aisance ou l’indigence dépendent donc de l’opinion de chacun"

Je trouve que c'est parler beaucoup pour ne pas dire grand chose...

Suivant la raison stoïcienne, en effet la richesse ou l'indigence (entre autres choses) n'affectent finalement ego qu'en fonction de la perception qu'ego s'en fait.

Mais la perception qu'ego s'en fait est à mettre en relation avec son environnement social et matériel. Avec ses conditions objectives d'existence en rapport à ses semblables. Quel être humain pour faire fi de ses semblables ?

Il faut vraiment admettre que « Chacun est l’artisan de sa propre fortune » pour se satisfaire d’inéquités renflouées par une autodiscipline de la perception. Ou alors sombrer dans un renoncement mystique à la lutte contre Tout.

Tout cela est plutôt très contestable, non ? Voire immédiatement réfutable tenant compte de toutes les formes de déterminisme et d'exploitation. La "fortune" d'un homme est toujours le produit du travail des Hommes. Non seulement de son artisanat, soit-il réel ou spirituel.

Alors la question qui doit se poser selon moi devant la richesse et l'indigence, devant tant d'inéquités et devant les sentiments qu'elles provoquent est, plutôt que celle de la perception, de la résignation et de la croyance ; celle de la justice. Le collectif, la société ne doivent pas abandonner la justice au cœur des individus. 

Ainsi, "Chacun de nous est bien ou mal selon qu’il se trouve ainsi" est plus facile à croire et accepter pour certains que pour d'autres, en certains contextes qu'en d'autres contextes, en des temps et des lieux plutôt qu'en d'autres.

Est juste non ce qu’on se persuade, mais celui qui offre droit à l'équité. En cela seulement, la justice devient vérité et réalité.

Après, quand on a les moyens, on est pas tenu de chercher la justice...

ps :  merci pour le lien vers la source
« Modifié: 23 mars 2019 à 01:13:43 par Loup-Taciturne »
« Suis-je moi ?
Suis-je là-bas, suis-je là ?
Dans tout "toi", il y a moi
Je suis toi. Point d'exil
Si je suis toi. Point d'exil
Si tu es mon moi. Et point
Si la mer et le désert sont
La chanson du voyageur au voyageur
Je ne reviendrai pas comme je suis parti
Ne reviendrai pas, même furtivement »

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Re : Citations
« Réponse #177 le: 23 mars 2019 à 01:29:27 »
ps :  merci pour le lien vers la source

Yep, c'est une traduction en français moderne, j'ai eu le sentiment qu'elle retranscrivait bien la pensée de Montaigne.

En fait, le passage que je cite est relatif au rapport individuel à l'argent, il parle de cupidité, d'obsession et de manque ; il invite à la modération et à la mesure (donc à l'équilibre...). On est effectivement proche d'un questionnement spirituel ou psychologique avec la question de l'ego, du « moi », même si cela reste une position sceptique de l'ordre de l'opinion et du doute plutôt que de l'ordre de la connaissance réelle. Il n'y a aucune dimension politique dans ce chapitre en particulier si ce n'est celle du mécénat : tu l'auras compris, le mécénat est le fruit d'une générosité réelle (elle s'adresse aux possesseurs de richesses). L'invitation au mécénat est indéniablement une invitation au partage des richesses (ce n'est pas un regard guerrier, mais une pensée philosophique).

Ce n'est pas non plus une façon de dire que tu serais hors-sujet, je le précise, mais c'est effectivement une façon d'opposer à la médiocrité supposée de la misère une médiocrité de l'avarice et de l'endettement.

Tu peux éventuellement faire l'analogie avec l'écologie si tu cherches des pistes de compréhension : ne pas dépenser plus que ce que notre planète peut nous offrir est bien plus vertueux que de délaisser les générations futures.
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Hors ligne Loup-Taciturne

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Re : Citations
« Réponse #178 le: 23 mars 2019 à 13:43:24 »
Bon je pense qu'on ne s'entendra pas sur la présence de la dimension politique, comme tu dis. Dès lors que tu parles de richesse et d'indigence, pour moi tu es dans le politique. Et si ton discours se prétend apolitique,"gentil", "tuto bien-être" ou que sais-je, c'est encore un parti pris politique conscient ou inconscient, machiavélique ou naïf.

Citer
"le mécénat est le fruit d'une générosité réelle (elle s'adresse aux possesseurs de richesses)"

Déjà croire à la générosité réelle, c'est audacieux. Ça peut se défendre mais c'est audacieux. Mais croire à la générosité des riches..!? Ha ha ha. S'il étaient réellement généreux (et donc humbles), ils ne seraient pas riches.

Quant au mécénat, il n'est pas du tout le fruit d'une générosité. C'est un jeu social entre la bourgeoisie qui ne sait plus quoi faire de ses richesses, toujours soucieuse de se démarquer et d'étendre son prestige social, et les artistes qui se complaisent dans un jeu de cour, de mendicité/séduction/dépendance/soumission à cette bourgeoisie.

Citer
"Tu peux éventuellement faire l'analogie avec l'écologie si tu cherches des pistes de compréhension : ne pas dépenser plus que ce que notre planète peut nous offrir est bien plus vertueux que de délaisser les générations futures."

Là encore, s'il fallait tout ça pour dire ça ...

Évacuer le politique conduit à ce niveau d'inconsistance. Réintroduire du politique permet de penser les contradictions et les paradoxes. Tout discours recèle une dimension politique avouée ou inavouée, consciente ou inconsciente.  Pourquoi (presque) tout le monde est d'accord avec l'idée qu'on ne peut pas exploiter à ce rythme indéfiniment la planète, et pourtant la situation ne cesse d'empirer ?
On trouve dans l'analyse des rapports de pouvoir, des intérêts, des dominations et des exploitations des clefs bien plus nombreuses et pertinentes pour penser le réel, le changement social, la conflictualité, le paradoxal et faire le lien entre le sujet (non réduit à l'état d'individu) et la société.

Savoir pourquoi/comment ne pas être trop dépensier ou apprendre à paraître généreux en se délestant d'un peu de son terrible trésors quand on est un petit bourgeois... :-¬?
« Modifié: 23 mars 2019 à 13:45:10 par Loup-Taciturne »
« Suis-je moi ?
Suis-je là-bas, suis-je là ?
Dans tout "toi", il y a moi
Je suis toi. Point d'exil
Si je suis toi. Point d'exil
Si tu es mon moi. Et point
Si la mer et le désert sont
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Je ne reviendrai pas comme je suis parti
Ne reviendrai pas, même furtivement »

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Citations
« Réponse #179 le: 23 mars 2019 à 15:08:51 »
Alors, je dois admettre que je t'ai connu beaucoup plus rigoureux dans tes références, Loup-Taciturne, ici j'ai l'impression que tu établis des principes juste parce que tu y crois sans référence ni base idéologique ou intellectuelle.

 :moderation:

J'admets que je respecte tout à fait ton opinion sur la chose, mais je me demande si tu ne proposes pas une vision absolutiste qui établirait un « pour ou contre » sans discernement (aussi possible que cela puisse être).

Face à cette impression, j'aimerais réfléchir à la distinction entre un comportement individuel et un comportement politique (qui a trait à la société).

En parlant de rigueur dans les mots employés, tu sembles démontrer ton attachement à la justice et à l'égalité, ce qui sont des valeurs fortes et parlantes dans les thématiques politiques, j'en conviens. Pour faire le pont entre une certaine idée du mécénat (effectivement tournée vers l'individu) et la philosophie de la justice, je suis allé te chercher une citation qui peut-être corresponde mieux à tes attentes (relatives à la politique).

Je dois dire que c'est une forme d'ouverture qui s'oriente plus volontairement vers le thème que tu abordes, cela amène donc le sujet sur ton terrain à toi, celui que tu as introduit toi-même (c'est un geste vers tes centres de préoccupation).

J'aurais pu revenir vers Montaigne, qui aborde ces thématiques également, mais j'ai préféré aller chercher un philosophe qui se rapproche de tes préoccupations avec un facteur majeur en plus : la rigueur.

Aristote reste indéniablement le philosophe de l'exactitude, il donne à voir ce que l'on a pu retenir de son époque en aspirant le plus possible à la relation entre les choses et les distinction entre des valeurs logiques et propres à la raison.

Vois ce chapitre sur la justice dans l'Éthique de Nicomaque (traduction Pascale-Dominique Nau) d'Aristote :

« [1129a] Au sujet de la justice et de l’injustice, nous devons examiner sur quelles sortes d’actions elles portent en fait, quelle sorte de juste milieu est la justice, et de quels extrêmes le juste est un moyen. Notre examen suivra la même marche que nos précédentes recherches.

Nous observons que tout le monde entend signifier par justice cette sorte de disposition qui rend les hommes aptes à accomplir les actions justes, et qui les fait agir justement et vouloir les choses justes de la même manière, l’injustice est cette disposition qui fait les hommes agir injustement et vouloir les choses injustes. Posons donc, nous aussi, cette définition comme point de départ, à titre de simple esquisse. Il n’en est pas, en effet, pour les dispositions du caractère comme il en est pour les sciences et les potentialités : car il n’y a, semble-t-il, qu’une seule et même puissance, une seule et même science, pour les contraires, tandis qu’une disposition qui produit un certain effet ne peut pas produire aussi les effets contraires : par exemple, en partant de la santé on ne produit pas les choses contraires à la santé, mais seulement les choses saines, car nous disons qu’un homme marche sainement quand il marche comme le ferait l’homme en bonne santé.

Souvent la disposition contraire est connue par son contraire et souvent les dispositions sont connues au moyen des sujets qui les possèdent : si, en effet, le bon état du corps nous apparaît clairement, le mauvais état nous devient également clair ; et nous connaissons le bon état aussi, au moyen des choses qui sont en bon état et les choses qui sont en bon état, par le bon état. Supposons par exemple que le bon état en question soit une fermeté de chair : il faut nécessairement, d’une part, que le mauvais état soit une flaccidité de chair, et, d’autre part, que le facteur productif du bon état soit ce qui produit la fermeté dans la chair. Et il s’ensuit la plupart du temps que si une paire de termes est prise en plusieurs sens, l’autre paire aussi sera prise en plusieurs sens : par exemple, si le terme juste est pris en plusieurs sens, injuste et injustice le seront aussi.

Or, semble-t-il bien, la justice est prise en plusieurs sens, et l’injustice aussi, mais du fait que ces différentes significations sont voisines, leur homonymie échappe, et il n’en est pas comme pour les notions éloignées l’une de l’autre où l’homonymie est plus visible par exemple (car la différence est considérable quand elle porte sur la forme extérieure), on appelle (χλεϊς) en un sens homonyme, à la fois la clavicule des animaux et l’instrument qui sert à fermer les portes. − Comprenons donc en combien de sens se dit l’homme injuste. On considère généralement comme étant injuste à la fois celui qui viole la loi, celui qui prend plus que son dû, et enfin celui qui manque à l’égalité de sorte que de toute évidence l’homme juste sera à la fois celui qui observe la loi et celui qui respecte l’égalité. Le juste donc, est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l’égalité, et l’injuste [1129b] ce qui est contraire à la loi et ce qui manque à l’égalité.

Et puisque l’homme injuste est celui qui prend au-delà de son dû, il sera injuste en ce qui a rapport aux biens, non pas tous les biens mais seulement ceux qui intéressent prospérité ou adversité et qui, tout en étant toujours des biens au sens absolu, ne le sont pas toujours pour une personne déterminée. Ce sont cependant ces biens-là que les hommes demandent dans leurs prières et poursuivent, quoi qu’ils ne dussent pas le faire, mais au contraire prier que les biens au sens absolu soient aussi des biens pour eux, et choisir les biens qui sont des biens pour eux. Mais l’homme injuste ne choisit pas toujours plus, il choisit aussi moins dans le cas des choses qui sont mauvaises au sens absolu ; néanmoins, du fait que le mal moins mauvais semble être en un certain sens un bien, et que l’avidité a le bien pour objet, pour cette raison l’homme injuste semble être un homme qui prend plus que son dû. Il manque aussi à l’égalité, car l’inégalité est une notion qui enveloppe les deux choses à la fois et leur est commune.

Puisque, disions-nous celui qui viole la loi est un homme injuste, et celui qui l’observe un homme juste, il est évident que toutes les actions prescrites par la loi sont, en un sens justes : en effet, les actions définies par la loi positive sont légales, et chacune d’elles est juste disons-nous. Or, les lois prononcent sur toutes sortes de choses, et elles ont en vue l’utilité commune, soit de tous les citoyens, [soit des meilleurs], soit seulement des chefs désignés en raison de leur valeur ou de quelque autre critère analogue ; par conséquent, d’une certaine manière nous appelons actions justes toutes celles qui tendent à produire ou à conserver le bonheur avec les éléments qui le composent, pour la communauté politique. − Mais la loi nous commande aussi d’accomplir les actes de l’homme courageux (par exemple, ne pas abandonner son poste, ne pas prendre la fuite, ne pas jeter ses armes), ceux de l’homme tempérant (par exemple, ne pas commettre d’adultère, ne pas être insolent), et ceux de l’homme de caractère agréable (comme de ne pas porter des coups et de ne pas médire des autres), et ainsi de suite pour les autres formes de vertus ou de vices, prescrivant les unes et interdisant les autres, tout cela correctement si la loi a été elle-même correctement établie, ou d’une façon critiquable, si elle a été faite à la hâte.

Cette forme de justice, alors, est une vertu complète, non pas cependant au sens absolu, mais dans nos rapports avec autrui. Voilà pourquoi souvent on considère la justice comme la plus parfaite des vertus, et ni l’étoile du soir, ni l’étoile du matin ne sont ainsi admirables. Nous avons encore l’expression proverbiale :

Dans la justice est en somme toute vertu

Et elle est une vertu complète au plus haut point, parce qu’elle est usage de la vertu complète, et elle est complète parce que l’homme en possession de cette vertu est capable d’en user aussi à l’égard des autres et non seulement pour lui-même : si, en effet, beaucoup de gens sont capables de pratiquer la vertu dans leurs affaires personnelles, dans celles qui, au contraire, intéressent les autres ils en demeurent incapables. [1130a] Aussi doit-on approuver la parole de BIAS que le commandement révélera l’homme, car celui qui commande est en rapport avec d’autres hommes, et dès lors est membre d’une communauté. C’est encore pour cette même raison que la justice, seule de toutes les vertus, est considérée comme étant un bien étranger parce qu’elle a rapport à autrui : elle accomplit ce qui est avantageux à un autre, soit à un chef, soit à un membre de la communauté. Et ainsi l’homme le pire de tous est l’homme qui fait usage de sa méchanceté à la fois envers lui-même et envers ses amis ; et l’homme le plus parfait n’est pas l’homme qui exerce sa vertu seulement envers lui-même, mais celui qui la pratique aussi à l’égard d’autrui, car c’est là une œuvre difficile.

Cette forme de justice, alors, n’est pas une partie de la vertu, mais la vertu tout entière, et son contraire, l’injustice, n’est pas non plus une partie du vice, mais le vice tout entier. (Quant à la différence existant entre la vertu et la justice ainsi comprise, elle résulte clairement de ce que nous avons dit : la justice est identique à la vertu, mais sa quiddité n’est pas la même : en tant que concernant nos rapports avec autrui, elle est justice, et en tant que telle sorte de disposition pure et simple, elle est vertu). »

À partir de la base de réflexion ci-dessus, j'estime que la justice est politique en cela quelle se régule en fonction d'autrui. Cependant, pour que cette justice puisse être appliquée, elle repose nécessairement sur des comportements individuels : il faut bien être juste pour appliquer la justice.

Raison pour laquelle je n'entends pas exclure la question de l'individualité y compris dans un sujet relatif à la justice (que j'admets bien évidemment politique).

Le mécénat étant relatif à un comportement individuel.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

 


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