Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

18 avril 2024 à 21:32:06
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes mi-longs » Ouroboros v2

Auteur Sujet: Ouroboros v2  (Lu 3647 fois)

Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 9 208
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Ouroboros v2
« le: 23 janvier 2013 à 23:50:47 »
Récente réecriture de l'histoire, j'aimerai bien en avoir des avis !






De l'air passait. Tout près de ses fibres, des microgouttes de sève perlaient au bord de sa plaie. Elle en avait d'autres, plus petites. Les contours s'étaient cautérisés, solidifiés, laissant des marques brunes sur sa surface jadis si verte et pure. Elle sentait toute cette énergie abandonnant ces coins de son corps, le liquide vital se traînant plus difficilement partout ailleurs, repartant dans la branche qui l'alimentait de moins en moins, la délaissant. Le soleil avait séché ses veines alors qu'elle, elle bringuebalait moins que les autres, elle le voyait – sous les coups du vent – elle le sentait ce souffle passer au sein de son corps, dedans, à vif.
Elle avait longtemps espéré qu'une de ces secousses soit plus forte que les autres, qu'elle fasse tomber son si encombrant hôte, son lent meurtrier. Celui-ci, énorme parasite blanchâtre, lourd, vorace, s'était acharné sur elle des jours durant, lui arrachant en silence petits morceaux de chair après petits morceaux de chair, allant d'un endroit à un autre sur la surface de son corps.
Et puis un jour il s'était arrêté. Il était toujours là mais immobile, pendu à la base même de ce qui la rattachait au lien nourricier de l'arbre. Lentement elle avait entendu sa chair crier, craquer, elle savait qu'elle finirait à l'usure par céder.
En attendant, le vent traversait son corps déjà trop vieux avec délice.



Un papillon sortait des bois. Nuit noire. L’éphémère nocturne s’aventurait pour la première fois de toute sa vie – quarante-huit minutes – en dehors de l'obscurité des denses branchages. Qu’est-ce que ça paraissait grand ! La forêt se coupait ici en deux, séparée par une immense rivière inerte à l’odeur âcre qui passait là. Le bois reprenait ses droits en face et l'on pouvait y apercevoir de petites taches blanches qui voletaient… D’autres étaient là-bas !! Il fallait y aller ! L'insecte saturnien s'élança, sans penser d'avantage à la rivière qui ne lui inspirait pas confiance, battant des ailes aussi vite que possible, de toutes ses forces. Presque la moitié, encore un effort, il fallait y arriver !
Il déployait et repliait ses ailes de toute son envergure, frénétiquement, faisant vibrer l'air qu'il brassait dans des claquements vivaces, lancé à pleine puissance, sentiment de pleine jouissance.
Blanc.
Noir.



***



Nicolas regardait les petites formes blafardes apparaître au-dessus la scène de bitume, puis disparaître sous les phares d’un parechoc vorace.
« Papa, pourquoi il faut les tuer ?
– Comment ? Ah, ce ne sont que des papillon de nuit Nicolas, dors un peu on n’est pas encore arrivé. »
Il enfonça sa tête dans le siège en écoutant un peu la musique de son père, qui criait en sourdine « Où aaaaïe ââââââme ! ». Sa sœur, elle dormait fermement agrippée à son doudou ; sa mère aussi, à l’avant.
Tous les adultes de la famille s’étaient beaucoup amusés ce soir-là, mais lui n’aimait pas ces soirées : aucun enfant de son âge ; des cousins plus vieux jouant à des jeux « pas pour lui », des parents qui font n’importe quoi – ils crient, ils chantent, ils fument et dansent : tout en même temps ! – et ne se préoccupent même pas de leurs enfants. D'un ennui total. En plus on rentrait toujours super tard de ces fêtes idiotes. La seule chose qui était bien, c'était les petits fours, ça oui.
Les petits papillons n’attiraient plus que négligemment son attention. Ceux qui avaient réussi à traverser la route filaient maintenant vers la forêt. Il somnolait, bercé par les vibrations de la voiture, par l'image de son père dans le rétroviseur. Le visage tendu, concentré sur la route, tout blanc à cause de la nuit noire, les lèvres pincées, strictes, à son image.
Il se demandait pourquoi il était toujours comme ça : pourquoi on ne le voyait jamais rire, pleurer, être content, pourquoi ses bras étaient si raides lorsqu'il s'asseyait sur ses genoux, pourquoi il n'y avait jamais de preuve d'affection avec lui, pourquoi il n'était pas comme maman ; à cet instant il aurait bien aimé, qu'il le soit. Son père lui jetta un regard dans le rétro. Oui, il s'endort son fils.



« Attention aux meubles ! » « Ne rentre pas avec tes chaussures ! »
Voilà, c'est tout ce qu'il sait dire ! Voilà donc les seules choses auxquelles il fait attention. Ses enfants, sa famille ? Pourquoi faire ? Il a sa jolie maison. Des fois – tout le temps – c'est comme si son petit monde de propreté était plus important que tout le reste : il en est tellement fier... C'est sûr, ça au moins c'est lui qui l'a bâtti tout seul et puis, ça reste là où on l'a placé, c'est sûr ça reste bien sous son contrôle omnipotent ça, pas besoin d'élever la voix dessus.
S'il n'y avait que cela... Toujours à remettre au lendemain les choses que l'on aurait voulu faire avec lui, même jouer au foot : tous les pères jouent au foot avec leur fils ! Lui non. Sous prétexte qu’il s'est froissé le dos une fois – il y a plus de dix ans, au moins.
Toujours la même rengaine « Demain ! Demain ! » et au final, il ne se passe jamais rien. À part devoir faire gaffe à ne pas mettre de traces de doigts sur les meubles, bien sûr. Les grands jours tout de même on sort, on a droit à une incroyable sortie centre commercial rayon bibelots inutiles, joie.
Et puis ses musiques de vieux qu'il écoute dans la voiture, les mêmes en boucles... il serait temps qu'il s'actualise un peu.



« Tu sais ton père il était exactement comme toi à ton âge. Il ne parlait pas beaucoup : il ne nous disait même rien du tout de ses journées, une vraie tombe haha ! »
A partir de cet instant Nicolas resta absent du reste du repas, de peu sa fourchette failli manquer plusieurs fois sa bouche. Il n’avait jamais perçu son père de la sorte, jamais ô grand jamais il n'aurait pu l'imaginer comme cela. Comme lui, vraiment ? (Il reconsidérait également sa vielle hantise des repas de famille ; en profitant de l'alcoolémie des adultes on pouvait finalement apprendre beaucoup de choses intéressantes.)
Quelques jours avant ce repas, il avait appris que son père avait commencé ses études en entrant dans une des plus grandes écoles d'art de la région. Comment avait-il pu finir dans une telle situation ? Cadre bien placé coincé dans un open space, submergé par la paperasse et les rendez-vous, se contentant de petites possessions matérielles, un vase, un nouveau canapé lui procurant une jubilation interne invisible proche d'épisodes maniaco-compulsifs. Qu'avait-il bien pu se passer ?
Lui à quinze ans venait tout juste de découvrir la littérature, les grands livres d'anticipations avaient eu l’effet d’un bombe dans son cerveau. Comment s’asservir à une société qui ne vous considère que comme un chiffre parmi tant d’autres ? Alors qu'il y a sûrement plus grand ailleurs, plus beau, que l'on peut penser et construire ensemble ! Son père, pareil au même âge ? S'il avait été aussi silencieux à l'époque, si l'art l'avait animé à ce moment, alors quelque chose avait dû lui arriver, c'est certain, mais quoi ?



Il était temps. Temps de partir et de faire sa vie, sa propre vie. Ironiquement enfant il n’avait jamais réellement eu l'envie de devenir adulte, rêvé d’être grand ; ces derniers mois il en brûlait tout entier.
Il allait enfin être maître de son destin et il fallait qu'il le soit, peu importe les problèmes rencontrés en chemin, peu importe s'il fallait travailler durement – au contraire ça lui forgerait les mains et le caractère.
Il avait fini les études – bon de sûreté de ce monde – sésame pour lequel ses parents avaient travaillés dur pour pouvoir lui offrir. Ça les rassuraient sans doute plus eux que lui.
Bon sang ce il fallait qu’il parte ! Qu’il voit d’autres horizons, d’autres cultures, qu’il apprenne, qu’il voit, qu’il s’émerveille de ses propres yeux et non plus à travers tous ces livres qu'il avait trop lus.
Mais par-dessus tout il ne voulait pas ressembler à son père. Oh ce n'était simplement pour contredire l’image du paternel qu'il souhaitait partir à l'aventure, une vie de vagabond lui plairait réellement, vivotant de petits boulots, vendant pourquoi pas quelques articles de presse à l’occasion. Mais ressembler à son père, ça non. S’enfermer soi-même avec ses vieilles idées et ses envies dans une prison de luxe et de confort, avec une femme vieillissante et des enfants ingrats, là où les mêmes scènes figées se répètent jours après jours, où les seuls changements consistent aux saisons et à la dose d’alcool ingurgitée avant d’aller se coucher… Tout ça il ne pouvait s'y résigner. Il fallait voyager, être libre ; vivre, en fin de compte.
Malgré son jeune âge il avait déjà été trop blessé par l’amour pour croire encore à l’âme sœur salvatrice, impensable pour lui de s'imaginer ayant une vie stable et ordonnée.
Sans savoir vraiment où aller, il tourna machinalement la clé de contact de sa voiture
Le moteur vrombit, il était tard. Oui il ne savait pas où il allait, mais il irait là où le hasard le mène, il ferait sa vie comme ça et compterait les points plus tard. Il lança un cd compil’ de Supertramp – piqué au paternel – et les premières notes de Logical song envahirent l’espace.
« Ce qui est sûr, c’est que je ne finirai pas comme mon père. » L’idée le fit sourire.



Oui l’idée le faisait sourire. Lui qui pendant des années avait voyagé à droite à gauche, le voilà les clés d’un appart’ dans les mains : et il en était heureux. Si ironique.
Pour la première fois de sa vie, tous les chemins qu'il avait pu emprunter lui semblaient se rejoindre ; comme un nouvel équilibre se profilant à l'horizon les choses rentraient dans un ordre où, s'il n'en était pas totalement maître, il y était acteur et non plus un simple contemplatif. On ne pouvait vivre que d’éternels voyages après tout… Pour la première fois depuis longtemps il n'avait aucune urgence vitale à régler au plus vite ; son travail dans le petit journal local lui était assuré – et bien payé – dans sa vie de tous les jours, rien ni personne ne contraignait sa liberté de parler et de penser, mais mieux que tout, il emménageait avec une femme extraordinaire. L'idylle dont il n'aurait jamais imaginé faire partie... Tout semblait aller de soi avec elle. Il voyait du charme dans ses petits défauts et ses qualités semblaient compléter ses propres lacunes ; quelques phrases échangées leur suffisaient à se faire comprendre et savoir que l'autre pensait à la même chose.
Elle adorait les chats. Il irait à la SPA en prendre un pour son anniversaire dans deux mois – et puis lui s'était toujours senti bien avec les animaux. Quoiqu'en appartement la bête serait sans doute malheureuse... Une maison, en campagne, une petite maison avec un joli jardin – et un champ derrière pour que le chat puisse chasser – ils y seraient bien.
Enfin, l'appartement c'est déjà bien. Il ne faut jamais aller trop vite ; les désillusions sont bien trop brutalement réelles quand elles adviennent (et pourtant la vision d'une chambre bleu roi et d'un lit à baldaquin, bercée par la photosynthèse des arbres fruitiers en été stagna dans ses yeux l'instant où il arriva sur le pallier).
« Tiens et si on allait au ciné ce soir ? » Il répétait sa petite phrase, son intonation, face la porte tout en cherchant la bonne clé.



La porte claqua. Il tenta bien de rester digne, le temps de se dire qu'il fallait l'être mais, seul au monde dans l’obscurité d’une rue vide il ne put que se laisser glisser contre un lampadaire et pleurer. Il pleurait sa vie volant en éclat – avec pertes et fracas. Il pleurait sa femme, dont les bras lui semblaient être devenus siens tant il les avait enlacés, tant ses gestes allaient dans le sens des siens, de ses yeux devenus miroirs internes de ses propres doutes, meurtrières salvatrices sur le dehors qui transporte sa voix, réconfort d'entendre les échos de vie là où l'on se serait cru seul ; il pleurait cette femme qui ne voulait plus de lui.
Le divorce. Plus rien ne restait, tout partait, là-bas loin au bout d'un rue dont il ne pouvait plus jamais imaginer qu'elle puisse aller au-delà du lampadaire où il se trouvait accroché – entre deux vagues destructrices faisant trembler tout son corps – adieu leur maison au 28, un raz de marée de chagrin l'emporta un jour où le calendrier cessa d'être journalier ; le divorce où tout s'en va et le peu qui reste n'est que ruine souillée par l'absence.
Tous ces biens, ces souvenirs, ces objets, cet argent, cette maison vide, tout cela était fait pour vivre grâce à deux êtres, en famille même. Elle ne voulait plus de lui ; et toutes ces années s’envolaient dans un néant de la mémoire, un vide de l’humanité, virgule dans le méandre des chiffres du divorce de notre société, feu atome dans l’infiniment grand d’un espace hautain, d’un cosmos indifférent.
Rien ne voulait plus de lui, ni lieux ni même parmi les Hommes où il pensait pourtant avoir trouvé l'alternative vitale face à la nature hostile, une nature qui ne peut compatir aux turpitudes des complexes cognitifs. Ils n'avaient jamais pu avoir d’enfant malgré le désir ardent qui unissait son couple – sa faute à lui. Unissait… Il pensait au passé, déjà. Mais quelle importance maintenant ?
Qu’est-ce qui pouvait bien conserver de l’importance maintenant ? Même son maudit boulot : il commençait à s’y faire vieux et des jeunes aux dents longues rodaient dans l'office. On jugeait sa ligne éditoriale trop vieillotte, dépassée.
Demain il irait au bureau, enverrait littéralement tout par la fenêtre et claquerait la porte comme celle du n°28 – dont l'écho sonnait encore. On ne voulait plus de lui ? Très bien, il n’avait plus besoin de vous, des Hommes, de tout.



« La même chose Gégé.
– On va fermer, il est tard. Rentre plutôt chez toi Nico. »
En titubant un peu, il sorti. La scène se répétait tous les soirs. Il faisait chaud il faisait bon, dans ce bar – comme l’alcool qu’on y boit.
« Un pilier de bar rentre chez soi ! » L’idée le fit exploser de rire, tout seul. Il n'avait plus de chez soi et le comptoir se soutiendrait bien sans lui. Boire au compte-gouttes la somme qui lui restait sur son compte : curieux phénomène que l’érosion.
 Il squattait un immeuble abandonné, à deux rues du troquet, le bar était sa vraie maison. Ça ne lui avait jamais posé de problème de dormir n’importe comment n’importe où, ça lui rappelait sa jeunesse et ses road trips d’aventurier ; le hasard est souvent joueur. À ce même comptoir, il y avait retrouvé un vieil ami d'enfance, perdu de vue et de mémoire, de vieilles habitudes de compagnonnage s’imposaient d'elles-mêmes.
Certains soirs il se contentait de boire, sans parler, sans même lever les yeux sur le brouhaha sans surprises, noyant ce qu'il lui restait de conscience du monde au fond de son verre de Skye, bien au fond, tout au fond, jusqu'à ce que ce monde réapparaisse, encore, vide. D’autres soirs il se contentait de vivre la vie de bar, balançant blagues grivoises et anecdotes pas toujours très vraies à ses camarades de soirées, bon public rompu à ces coutumes.
Deux lumières jaunes dansaient en face de lui. Ses pensées un fleuve trouble à l'eau brune, coulant sans entrave, agité des seuls remous artificiels de l'alcool. Elles se rapprochaient. Vite. Quand elles ne furent plus qu'éclat éblouissant, il ferma les yeux. Il sentit, comme revenue, sa respiration. Il ne les rouvrit qu'aux bruits de klaxons rageurs. Encore plus proche cette fois-ci, encore plus proche.
Depuis quelques mois il « jouait » à ce petit jeu, il restait là à marcher – à tanguer – en bord de route à un pas chassé du caniveau, juste pour voir, voir ces lumières danser, gronder, fondre sur lui et lui se sentir animal de proie. Au début il ralentissait comme figé à l'approche des feux menaçants, au début il s'accrochait presque au trottoir en y restant à deux pas, au début il y sautait très rapidement et puis, combien de temps pouvait-il continuer, oser affronter – ses peurs, l'obscurité, la vitesse, ses réflexes, soi-même, les personnes qui conduisent innocentes et coupables de ne pas savoir pourquoi tout ça – les lumières, combien de pas, combien de mètres ? A chaque fois, le souffle au cœur, la respiration vraie, le temps faussement figé – un sommet de montagne et la descente, ensuite – jusqu'à l'embardée du conducteur étonné, son visage, parfois visible blafard dans la nuit, choqué, apeuré, énervé et lui, béat, vivant.
À une époque il avait essayé d’écrire un livre – cette simple formulation lorsqu'il y repensait, montrait à quel point il en était incapable – une seule phrase, une conclusion lui était restée de cette expérience amère : « Dans la plupart des histoires, on fait mourir le personnage car on ne sait plus quoi en faire. »
 Il avait sûrement trop bu ce soir encore ; des réponses sans question animaient son regard à nouveau placide.
Calme. Une couverture miteuse, bloc de béton gris partout, son chez lui de nuit. Demain il irait retrouver ses amis au bar, et ça serait bien.
Il agirait demain peut-être  – il tenait au peut-être, il n'avait plus la force de se faire des illusions – pourquoi faire exactement, il ne savait plus, sur le bord de route sans doute là la seule action se passe, et puis quand on s'endort on se dit qu'il faut agir, c'est comme ça, vieux mantra, souvenir d'une vie que l'on s’apprête à laisser. L’ironie d’une vie de rien, car il n’était rien et lui seul savait que personne n'était plus que lui. Tout ça, cette confusion, le poussait à sourire en s’endormant.



***



Un pauvre type. Un pochtron foutu à peine plus vieux que lui. Il l'avait tué. Ce qui le frappait le plus, c'est la simplicité, la limpidité avec laquelle il arrivait à se formuler cette idée, à se dire cette phrase, lentement. Si contradictoire. Comment une phrase au sens si lourd, si grave, emplit de tout le poids de l'histoire sociale, de la morale, comment peut-elle se laisser dire aussi facilement, comment peut-elle en réalité cacher un acte, un constat aussi simple. Ce qui lui faisait le plus peur au final, c'était de pouvoir disserter l'esprit libre sur cette phrase, loin de la préoccupation réelle qu'elle représente.
C'était il y a quelques jours, trois peut-être – il avait perdu le compte des jours depuis quelques mois, peu importe. Il roulait, un soir. Il ne roulait même pas trop vite, la musique elle, forte, très forte, il mangeait les lignes blanches de démarcation, vite elles disparaissaient sous la voiture, des immeubles, des magasins bêtement laissés allumés de nuit et puis une silhouette et un choc – ou plutôt un choc, avant de se souvenir de la silhouette entraperçue, presque subliminale. La voiture qui se soulève un peu comme passant sur un dos d'âne, il avait ralenti  – il avait ralenti ? – il ne s'était pas arrêté.
Les faits ne témoignent de rien : ce récit, ce moment, il l'avait déjà entendu, tel quel, dans les livres et à la télévision. Ce qu'on ne dit pas, c'est l'étonnante lucidité qui arrive alors : la première, la toute première pensée, d'instinct, était la bonne. Oui il venait de rouler sur une personne. Le reste n'est que réaction et non-agissement, révélation de notre caractère profond, expression de toute l'habitude de notre façon de penser.
Les conséquences ? Oui sans doute, non peut-être ; peu importe au final, peu importe. Cet homme, il souriait. Les yeux fermés il avait le sourire de l'homme saoul – sans doute.



Comme un meurtrier de roman, il était retourné dans la rue du crime, trouvant un petit troquet faisant l'angle – il le quittait à l'instant, consistant en sa première sortie depuis des jours. C'est vrai, comment se faisait-il que rien ne s'était passé ? Voilà ce qui l'interloquait. Certain qu'au bar du coin il finirait par en savoir plus, il s'y était rendu – plus par désœuvrement et curiosité que par véritable inquiétude. Il a su. L'homme qu'il avait tué était un SDF, un habitué du comptoir – expliquant ainsi qu'il n'y ait pas eu de conséquences, vaste monde – quelques verres lui ont été dédié cette matinée-là, on sentait pourtant que l'émotion de l'annonce passait dans l'assemblée, que déjà leur compagnon rejoignait lentement l'ombre des souvenirs flous, à demi-réalisés.
L'homme avait eu un boulot où il était reconnu – comme lui – et il en avait démissionné, – comme lui – sa femme l'avait plaqué pour des raisons qui changent selon la personne qui raconte, pour toutes ces raisons qui poussent au divorce en somme – comme lui – et puis il avait dédié le reste de sa vie brisée à l'alcool, à l'attente de la fin – comme lui. Ce type c'était lui. Lui dans une autre réalité. Il s'était tué lui-même ; il était déjà mort-vivant depuis des mois.
Il courait presque pour rentrer chez lui, oubliant sa voiture dont il n'aurait de toute façon plus besoin ; il en avait trop vu du dehors et de ses élans grotesques. Il fallait qu'il rentre chez lui, dans son cocon, à l'abri de toute cette absurdité. Des mois qu'il se cloîtrait chez lui, que le soleil ne se montrait à lui plus qu'aléatoirement, lorsqu'il sortait acheter de l'alcool – comme ce fameux soir-là.
Parfois il restait pendant des heures à observer le soleil traverser les fenêtres fumées de son appartement, perdu au cœur de sa retraite aux confins de la raison, au creux de sa cathédrale de solitude et de décrépitude.
Son ex-femme l'avait appelé, une fois. Elle s'était inquiétée pour lui. Personne ne l'avait vu nulle part depuis un mois, ni ses amis, ni ses collègues. Ses inquiétudes avaient vu juste : oui il avait démissionné, oui il continuait à boire (Ca il n'avait pas eu besoin de le dire, elle l'entendait. C'est pour ça qu'elle était partie) non, décidément non il ne savait toujours pas pourquoi tout ça, il ne pouvait rien lui dire – oh il savait, malheureusement il savait, mais il était incapable de lui expliquer. Il était saoul quand elle a appelé, tellement saoul, ses explications n'avaient dû être que vaseuses, la conversation hasardeuse, il croyait se souvenir d'avoir pleuré. Peut-être que s'il avait pu lui expliquer, tout lui dire, toutes ces raisons, tout ce pourquoi d'un monde déjà mort et tout ce sang, tellement de sang qui lui coulait des mains...
Peut-être alors qu'il aurait pu partager une dernière fois avec elle l'amour qu'il lui portait encore, cet amour fané déjà car elle seule comptait et pourtant plus rien ne compte ; il n'en a pas eu la force, il ne l'a jamais eu.



Il avait beau fuir, fondre son temps dans la destruction de lui-même, tenter d'oublier, de se le cacher, d'effacer l'omniprésence de ses pensées, elles revenaient, elles étaient là, elles tapissaient le fond de tout son être sans même avoir besoin de l'exprimer, à qui que ce soit. Comme ce maudit rétroviseur dans les voitures.
L'ironie contradictoire de la vie, toujours elle. Il avait tué pour la première fois quelques jours plus tôt mais il était déjà meurtrier : c'est à ça qu'il pensait durant tous ces mois et c'est seulement à ça qu'il pensait quand il a roulé sur cet homme. Non décidément ce n'était pas qu'un simple acte : la symbolique l'envahissait de jours en jours, dépassant la réalité.
À l'instant T du choc, il était en train – comme tous les autres jours – de ressasser incessamment les mêmes phrases.
« On ne dira rien. » « Rien François tu m'entends tu ne diras rien, je ne dirai rien, nous ne dirons rien, les médias ne diront rien, les politiques ne diront rien, personne ne dira rien. »
Il repensait encore et encore au moment où tout a basculé, l’œil cerné de fatigué posé sur le télescope du centre – il était seul dans les bureaux, à lui seul équipe de nuit – lorsqu'il l'a vu. Elle était trop loin, elle était immense ; il a compris tout de suite. Une comète fonçait sur la Terre. Il a passé la nuit ensuite à faire des calculs, à vérifier, revérifier, reconfirmer : la taille, la vitesse, la position, la rotation la consistance... Au petit matin, le rapport était là. Il donnait deux ans et demi avant qu'elle n'atteigne la Terre, plein axe selon ses calculs.
Il n'en a parlé qu'à son chef. Ils ont tout recalculé ensemble, à l'écart des autres : le constat était pire, quelques mois tout au plus et la fin du monde arriverait. Ensuite les coups de fils. Tout le temps. Le ministère de l'intérieur, de la défense, le secret. Le président, en personne, ses mots à cœur ouvert affolés, inquiets « Vous avez de la famille je suppose. Je peux vous faire confiance. Je veux entendre votre avis : que faut-il faire selon vous ? » « On ne dira rien. », voilà ce qu'il avait répondu, calme, résigné. Il y pensait, il pensait sans cesse à l'impact inévitable, proche.
Des rumeurs avaient bien fuité, des indépendants avaient eux aussi repéré Ouroboros (C'est comme ça qu'il l'avait appelé. On lui avait laissé choisir le nom de la fin du monde.) Ils ont bien tenté d'alerter le monde : François lui-même, en tant que représentant du centre d'observation spatial, avait démenti publiquement. La majorité ne croirait pas ces hurluberlus ; il venait de condamner l'humanité. Mieux valait vivre insoucieusement le reste de sa vie et ne subir que quelques minutes d'horreur, non ? Le lendemain de son annonce, il avait démissionné dans le plus grand secret.
Depuis seule la soif inconsolable le poussait à sortir de sa tanière et le SDF qu'il avait tué acquiescerait sans doute à cela : seuls les hommes heureux vivent d'amour et d'eau fraîche, les autres pleurent dans leur whisky et se saoulent aux larmes salées. Ce « pauvre » homme, jamais il ne se rendrait compte de la chance qu'il a eu. Mourir juste avant la fin, dans le monde tel qu'il a existé, ne pas savoir ; mourir seul, unique, loin des autres et près de soi-même.
Il pense et repense encore, à sa vie, à ces derniers mois, à cette scène de nuit qui le hante car elle résout tout : il fait nuit, il fait noir, ses phares pourfendent tout ça d'un trait, c'est lui la cause, lui seul et devant la vie continue. Il n'y a que la nuit, devant. Dans le rétroviseur – c'est ça qui le hante, il avait regardé dans le rétroviseur – s'éloigne tout ce qui reste à jamais derrière, un corps qui aurait pu être le sien, le corps de l'humanité future.



Il poussa la porte et eut un recul. Il ne s’attendait pas à ce qu’il fasse si jour. À vrai dire il ne pensait même pas qu'il puisse faire jour, la notion lui était simplement sortie de la tête. La réalité du dehors lui donnait mal au crâne, tantôt surréaliste dans ses mouvements si communs, tantôt grisâtre et terne, aux couleurs passées. Mauvaise pâteuse, la langue rappait le palais. Quelques personnes le dévisageaient d’un œil pré-jaugeur – acte tellement archaïque pour lui qu’il inventait un mot pour qualifier leur attitude. Le soleil tentait de percer les nuages gris, avec difficulté. Il avait gardé sa bouteille de folie à la main, pleine de ses pensées, prêt à la lancer à la mer de l'infini de la réflexion, ou juste à l'éclater au sol – ce qu'il fit aussitôt.
Il marcha, un peu, quelques rues. Mouvement de foule, léger, quelques bruissements. Quelques personnes les yeux grands ouverts, bouche béante et puis quelques cris, des exclamations. Quelques personnes seulement. Un homme avec une casquette courait à toutes jambes. Puis un homme, la cinquantaine allant dans la même direction ; puis une femme à longue robe bleue suivie par une autre, et une autre plus jeunes, et des autres... Des dizaines, très vite plus, le sens de fuite se rompt et c'est toute une foule désorientée qui s'enfuit dans tous les sens, qui se bouscule et joue des coudes, à droite, à gauche, partout les chaussures martèlent le sol. Ça grouille, la masse humaine dégueulant de chaque boulevard, de chaque ruelle, sillonnant les artères de la ville en troupeau désordonné, cacophonie, des vitres se brisent, ça hurle.
Ah, c'était bien pour aujourd'hui la fin du monde.
Des cravates envolées et des costards sautant sur des femmes sans chemisiers, des hommes avec des télévisions dans les bras, les fils traînant entre leurs jambes, un corps tomba et s'éclata plein de jus sur le trottoir. Des bagarres, des coups, des crachats, des insultes, du sang, des pleurs et des fenêtres qui s'ouvrent partout comme fleurissant soudainement l'ouverture des façades sur la rue – des billets qui volent, des rires, des habits lancés, on tambourine à des portes et des portables aux sonneries exotiques sonnent à tue-tête, partout le bruit et les corps pressés.
Lui, traversait tout cela en marchant. Sans se presser. Il se rendait au centre là où tout avait commencé et où tout finirait pour lui ; oui oui, pas la peine de le hurler il était bien au courant pour les deux soleils. Oui, l'un d'eux nous tombait dessus.
À l'approche du quartier où il avait travaillé pendant des années, les passants affolés s'étaient faits plus rares, les artères s'étaient vidées sans doute pour préférer les cœurs battants des villes, les places publiques et les parcs. À mesure de pas, rues fantômes. Silencieusement morbides. L'air gras qui accrochait les poumons en même temps que ce faux silence pesant qui laisse s'échapper des bruits que l'on ne veut pas croire. Il dépassa un groupe d'enfants, restés ensemble se serrant les uns contre les autres. Ils regardaient le ciel, tous dans la même direction ; l'un d'eux pleurait, un seul. On entendait les cris d'une femme se débattant aux prises avec un homme, dans un coin derrière une poubelle. Il poussa les portes du centre.
Vide. De la paperasse étalée au sol, des bureaux en désordre comme abandonnés soudainement : le centre avait fermé quelques semaines avant la fin, il ne servait plus à rien de toute façon. Tout le monde pouvait ainsi passer de derniers jours avec leurs familles, ou prendre le temps de s'installer dans leurs abris antiatomiques en croisant les doigts. (Selon lui c'était vain, mais connaissant l'Homme à l'heure actuelle tout le gratin mondial devait se terrer dans les souterrains en tremblant. Chacun son combat, chacun sa fin.)
Debout et seul dans la grande verrière de l’observatoire, la moitié du ciel était maintenant occupée par cette immense comète, rouge flamboyante. Il l'avait trouvée, elle venait désormais à sa rencontre, retrouvaille libératrice.
Il s’était réservé tout entier pour ce moment, il l'avait attendu avec tant d'impatience : il se devait d'attendre le tout dernier instant, lui, le meurtrier de l'humanité. Cela se jouait entre elle et lui désormais. Il le savait, depuis des mois il le savait, la dernière chose qu’il lui restait à faire, la seule et unique chose qu'il pouvait encore faire : prendre le reste de sa vie en main, devancer la destinée du monde, être maître de soi à jamais.
Il sorti un flingue de la poche de son manteau. Il se dit que c'était beau, ce ciel prédateur.



***



La Terre est seule. Esseulée et fluette dans un des confins du cosmos – troisième étoile à droite après le soleil jaune.
Elle a recouvert de longues stries blanches, qui la zèbre, qui grandissent et s'épaississent avec les saisons nouvelles.
Ces cheveux blancs sont de vieillesse, de fatigue, elle se repose après les deux millénaires les plus éreintants de sa vie : elle a endossée les hommes et mérite repos.
La comète ne l'a fait dévier que très légèrement de son axe, suffisamment pour dérégler son climat ; le froid s'est infiltré partout, jusque dans les derniers refuges des hommes, gelant leurs dernières réserves, leurs derniers espoirs dans un blizzard constant, agressif.
Après une chrysalide glaciaire de plusieurs millions d'années, un réchauffement, timide, une érosion lente des glaces si solides : une petite marre quelque part se forma. Là, apparu une unique et solitaire microcellule, molécule de vie – le temps de s'en apercevoir et elles étaient déjà deux, puis des centaines et vite des milliers.
Les histoires ont des fins, l'Histoire elle coule parfois de son propre sens : elle vient pointer le bout de son amnésie répétitive au cœur la complexité des choses, se renouvelant constamment, croissante, en vie.
« Modifié: 02 novembre 2016 à 18:26:32 par Ben.G »
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne kurtplisken

  • Plumelette
  • Messages: 11
Re : Cycle -partie 1-
« Réponse #1 le: 24 janvier 2013 à 00:11:02 »
Waouw, une méchante claque, c'est très bien écrit et sombre à souhait :) Les transitions sont extrêmement bien maîtrisé et je pense que ta courte nouvelle ferait un scenar' bien sympa pour un court métrage. Bravo et merci, j'ai passé un bon moment.

Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 9 208
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Re : Cycle -partie 1-
« Réponse #2 le: 24 janvier 2013 à 13:09:23 »
Woh je m'attendais pas à un tel retour positif, merci pour ta lecture ça fait vraiment plaisir  :-[ (je reste sur mes gardes pour les commentaires plus sceptiques héhé)
J'espere que la suite te plaira alors, meme si elle sera, un peu differente.. (pas fini de la relire et réecrire en fait)
Pour le cours metrage n'exagerons rien, mais c'est vrai que les transitions feraient de bons effets!  ^^
Merci du passage alors!!  :)
« Modifié: 24 janvier 2013 à 13:11:49 par Ben.G »
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Octurne

  • Plumelette
  • Messages: 15
Re : Cycle
« Réponse #3 le: 27 janvier 2013 à 14:20:22 »
Salutations,
Joli texte, bien écrit. J'aime beaucoup les phrases nominales aussi, ça transmet une image de façon plus directe. Par contre, je n'ai pas compris le rapport entre la première partie, qui traite des désillusions de la vie, du désespoir de tes personnages face à leur incapacité à assumer leurs choix, et la fin du monde, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. En fait je trouve que tu élargis trop ton champs de réflexion en basculant d'une pensée strictement individuelle et humaine à un dérèglement d'ordre cosmique. Mais peut-être n'êtes vous pas d'accord.
J'ai aussi repéré quelques phrases qui n'étaient pas très jolies (selon moi) : 

Citer
Presque la moitié, allez il faut y arriver ! Cette rivière ne lui inspire pas confiance.
Tu utilises du présent alors que ton texte est au passé.

Citer
Alors qu’il ne regardait plus que négligemment les papillons par sa fenêtre, ceux qui avaient réussi à traverser la route filaient maintenant vers la forêt. Il se demandait pourquoi son papa était comme ça.
Je trouve la transition entre les deux phrases assez abrupte.

Citer
dont il était fier d’avoir construit tout seul,
qu'il était fier d'avoir construit tout seul,

Citer
A vrai dire il ne pensait pas qu’il faisait jour, à vrai dire il ne s’était posé la question à aucun moment.
Je ne sais pas si la répétition est voulue mais ça ne rend pas bien du tout.

Citer
on ne console pas un homme vivant avec un soif inconsolable avec de l’eau.
Le "vivant avec une soif inconsolable" me gêne un peu. Il serait difficile de le remplacer par autre chose, donc pourquoi ne pas l'enlever tout simplement ?

Citer
Un enfant pleura.
L'utilisation du passé simple ici me paraît étrange. J'aurai mis de l'imparfait plutôt.

Citer
Lui seul et des cadavres maintenant le savaient.
Mal dit.

Citer
Il allait n’avait fait que l’accoucher, la crever aux yeux de tous d’un coup, et il allait le payer de sa vie, entre celles de tous.
Je n'ai pas compris cette phrase.

Citer
La Terre est seule. Esseulée et
Ca fait répétition.

Citer
Le temps d’une nouvelle stabilisation orbitale des ères glacières sans précédent régnèrent.
Tu utilises le passé composé dans la phrase d'avant.

Je n'ai pas tout relevé car il y a une multitude de petites maladresses, que tu pourras corriger facilement en relisant ton texte.
Voilà, j'aime ta façon de raconter l'histoire, et ton style mérite d'être soigné, car il est agréable, mais trop souvent ponctué d'imprécisions. Attention à l'orthographe et à la concordance des temps.

Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 9 208
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Re : Cycle
« Réponse #4 le: 27 janvier 2013 à 23:56:52 »
Hey!
Citer
. Par contre, je n'ai pas compris le rapport entre la première partie, qui traite des désillusions de la vie, du désespoir de tes personnages face à leur incapacité à assumer leurs choix, et la fin du monde, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
Je suis en parti d'accord, j'avais peur que ca fasse cet effet la en ne separant pas assez, le fait est que l'idée de base etait un texte sur le theme 'fin du monde' que j'ai mit du temps a écrire et que j'ai elargit.
Pour l'explication je pensais que la fin clarifiait, le lien c'est le grand 'ordre' cyclique de la vie, j'avais envie de detailler une vie d'homme pour montrer de quoi il s'agit, ses differents cycles, et finalement ce qui lui echappe, et mettre ca directement en confrontation avec un ordre superieur et cosmique, donc oui le contraste est voulu mais pas denué de sens, de plus que le texte finit presque comme il avait commencé, avec une petite bete insignifiante, on peut imaginer une suite qui tourne en rond encore une fois, de celui qui est tué à celui qui le sera, bref voila pour les quelques precisions  ^^

J'ai corrigé/rectifié les phrases, a part
Citer
Je trouve la transition entre les deux phrases assez abrupte.
c'est vrai, les pensées d'enfants passent vite d'une chose a une autre autre cependant...
Citer
Le "vivant avec une soif inconsolable" me gêne un peu.
oh carrement, desolé je l'aime bien moi :P
Citer
Je n'ai pas compris cette phrase.
enlevée, pas réussi à developper mon idée c'est vrai...
Citer
L'utilisation du passé simple ici me paraît étrange. J'aurai mis de l'imparfait plutôt.
bien vu, c'est pas ce que je voulais faire dire, mais ca coule plus de sens

Merci encore pour ton commentaire constructif!
Citer
Attention à l'orthographe et à la concordance des temps.
C'est une de mes grandes luttes!
Au plaisir!
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Meilhac

  • Comète Versifiante
  • Messages: 4 047
Re : Cycle
« Réponse #5 le: 28 janvier 2013 à 05:00:54 »
J'ai lu des bouts, trouvé ça pas mal du tout.
Y a certaines métaphores que j'ai trouvées un peu "too much", un peu forcées (la rivière aphone, par exemple ; je mettrais silencieuse, quelque chose comme ça) ; quelques endroits où y aurait moyen d'alléger un peu (le "pour être précis" de "quarante-huit minutes pour être précis" mériterait sans doute d'être enlevé par exemple).
et y a pas mal de passages assez adroits,
on reconnaît l'influence de goscinny ("c'est vrai quoi" :--) ) (je dis ça mais c'est pas gênant du tout hein, ça peut rester à mon avis :--))
bref tu as l'air assez à l'aise pour écrire, y a de quoi faire, vivement la suite  :)

Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 9 208
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Re : Cycles
« Réponse #6 le: 29 janvier 2013 à 20:29:13 »
Desolé si c'etait trop long (je suppute)

(exit le pour 'pour etre precis', ca sera plus precis sans c'est vrai)
Aha merci de me faire -re-decouvrir l'influence profonde qu'on eu les asterix pendant mon enfance    ;D
Et merci tout court aussi!!
A la suite des petites histoires de mes textes alors!   ;)
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Vivi

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 689
  • Pouponnière de Posts
Re : Cycles
« Réponse #7 le: 30 mars 2013 à 11:43:10 »
Texte sympa, j'ai bien aimé le début et ses transitions subtiles (papillons->père->fils), j'ai pas trop capté la 4° (le fils devenu alcoolo se fait tuer par un type en bagnole, c'est ça ?).
Puis une deuxième partie (à partir de la nase, je pense) s'attaque à un autre phénomène, la comète-fin-du-monde et rebelotte pour l'évolution. Ca s'est bien trouvé aussi.

Par contre, je vois pas trop le lien causale ou scénaristique entre les 2... :o A moins qu'il n'y en ait pas, mais dans ce cas là, je vois pas trop l'intérêt d'avoir créé cette mise en scène.

J'ai trouvé le rythme un peu trop haletant. J'ai l'impression que tu balances tes idées et que tu déroules ton histoire trop rapidement, comme si tu avais un surplus de matière mais que tu veuilles quand même tout faire passer (ou alors c'est moi qui a du mal avec ton style ;) hein).

J'hésite entre avoir lu 2 textes collés l'un à l'autre, ou m'être enfilé plusieurs nouvellettes (ça existe ça :o ? lol ) écrite rapidement (mais pas n'importe comment, hein :D )
Je suis capable du pire comme du meilleur, mais c'est dans le pire que je suis le meilleur (^.^)v

Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 9 208
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Re : Cycles
« Réponse #8 le: 30 mars 2013 à 17:31:45 »
Salut Viviane!

Ah mince, pas tellement en bagnole mais c'est vrai que ca parait plus logique vu que j'ai pratiquement introduit le truc pour ca... L'idée c'était carrement l'exlosion de l'immeuble dans lequel le premier perso squattais, ordonné par le deuxieme perso en fait, peut etre pas tres explicite et  le coup de la voiture serait plus logique en effet...

L'idée, c'est de mettre les choses sous formes de cycle, le cycle de l'evolution comme tu l'as dis, en terminant avec de petites formes de vie comme ca a commencé avec un petit papillon (ca c'est un petit plus) et par les changements de perso par en gros celui qui est la cause de la mort (pap>perso>perso>chercheur>cellule), en fait j'avais envie de decrire la vie entiere d'un homme pour le definir globalement en gros, et mieux introduire la chute et la fin de l'homme, apres tout est un peu lié,pis ca donne un peu de variété :P

Apres oui c'est le style que j'ai voulu donner a l'hisoire, plein de mini scenes qui font une histoire, et meme une Histoire, et ca m'interressait de raconter une vie de cette facon en acceleré, par le biais de scenettes importantes!

Merci pour ton commentaire en tout cas et chapeau pour ton gibet la, on appelle ca un sacréecome back  :D
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Hors ligne Luna Psylle

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 580
  • Luna, fille de Psylle
    • Page perso du Monde de l'Ecriture
Re : Ouroboros
« Réponse #9 le: 05 octobre 2016 à 14:41:38 »
Salut!

Le détail sur la première partie :

Citer
Au plus proche de ses fibres, des microgouttes de sève perlaient au bord de sa plaie.
J'ai un peu de mal avec l'écho "Au plus proche/au bord".

Citer
elle, bringuebalait moins que les autres
C'est normal la virgule ?

Citer
Il déployait et repliait ses ailes de toute son envergure, frénétiquement, faisant vibrer l'air qu'il brassait dans des claquements vivaces, lancé à pleine puissance, quelle jouissance !
Je trouve le "quelle jouissance" en décalage avec le reste de la phrase, comme s'il appelait à en être détaché.

Une première partie vraiment descriptive, on ignore encore où on va. Je n'ai pas relevé la répétition de "sève" en tout début, mais si tu trouves le moyen de la retirer, n'hésite pas, parce que quand on lit le deuxième, on voit le premier juste au-dessus. Pareil pour le "papillon de nuit". Tu parles en début de paragraphe d'un papillon dans la nuit pour finalement énoncer un papillon de nuit, ça peut paraître redondant.
Autrement, je ne peux pas parler d'une véritable accroche. La description de la nature n'est pas mon penchant favori, même si j'ai apprécié la personnification de la feuille.

***

Le détail sur la deuxième partie :

Citer
Nicolas regardait les petites formes blafardes apparaître sur la scène de bitume, puis disparaître sous les projecteurs d’un parechoc vorace.
« Papa, pourquoi il faut les tuer ?
- Comment ? Ah, ce ne sont que des mites Nicolas, dors un peu on n’est pas encore arrivé. »
J'ai pas tout compris :-[, entre "la scène de bitume" (qui doit être la route ?) et les "projecteurs d'un parechoc vorace" (euh... les phares ?), c'est flou pour moi.  Donc pour le coup, j'imagine des tâches blanches sur la route qui se font écraser, ce qui reste une image simple, mais quand ensuite ils parlent de mites, je me dis "Comment ils font pour voire des mites de l'intérieur d'une voiture ? ><".
C'est tout confus dans ma tête.

Citer
Sa sœur, elle dormait fermement agrippée à son doudou ; sa mère dormait aussi, à l’avant.
J'aurais soit retiré le "elle", soit mis une virgule après pour vraiment le détacher à l'oreille "Sa sœur / elle / dormait...". Et la répétition de "dormait", même dans la tête d'un jeune enfant, me semble un peu lourde, j'aurais plus vu : "sa mère aussi, à l'avant (qui sonne tout de suite moins bien)/devant".

Citer
Son père lui jette un regard dans le rétro. Oui, il s'endort son fils.
Bon, c'est peut-être normal et j'ai juste pas eu le tilt ailleurs, mais "Du présent dans une narration au passé ?"

Citer
Toujours à remettre au lendemain les choses que l'on aurait voulu faire avec lui, même jouer au foot, tous les pères jouent au foot avec leur fils !
J'aurais détaché un peu plus la dernière partie de la phrase. On passe d'un constat à quelque chose de plus spontané qui montre de la colère.

Citer
Jamais il n’avait perçu son père comme ça, jamais ô grand jamais il n'avait imaginé qu'il avait pu être comme ça.
Quelque chose me chiffonne. Peut-être au niveau des accord de temps.

Citer
Ironiquement enfant il n’avait jamais réellement eu envie de devenir adulte, rêvé d’être grand ; ces derniers mois il en brûlait d’envie tout entier.
Répétition de "envie".

Citer
S’enfermer soi-même avec ses vieilles idées et ses envies dans une prison de luxe et de confort, avec une femme vieillissante et des enfants ingrats, là où les mêmes scènes figées se répètent jours après jours, où les seules changements consistent aux saisons et à la dose d’alcool ingurgitée avant d’aller se coucher…
J'aurai mis l'expression "jour après jour" au singulier ("un jour après l'autre"), mais peut-être qu'au pluriel, ça marche aussi.
Tu as mal accordé : "seuls changements".

Citer
Pour la première fois de sa vie, tous les chemins qu'il avait pu emprunter lui semblait se rejoindre,
"semblaient" ? ce sont les chemins qui semblaient.

Citer
Quoiqu'en appartement la bête serait sans doute malheureuse... Une maison, en campagne, un petite mais avec un joli jardin
"un petite" : une ;) ?

Citer
A une époque il avait essayé d’écrire un livre -cette simplement formulation quand il y pensait, montrait à quel point il en était incapable -une seule phrase, une conclusion lui était restée de cette expérience amère : « Dans la plupart des histoires, on fait mourir le personnage car on ne sait plus quoi en faire.
"cette simplement formulation" ?

Bon bah, j'ai moins accroché à cette partie. Toutefois, ça m'a semblé suivre une ligne bien précise et, à part plusieurs moments où je me disais "J'ai trop de mal avec le rythme des phrases ><", ça passait. On comprend le personnage, ses expériences, ses idées, ses envies. C'est juste que je n'en suis pas grande amatrice, donc je ne peux pas t'aider sur le fond.

***

Le détail sur la troisième partie :

Citer
La voiture qui se soulève un peu comme passant sur un dos d'âne, il avait ralenti-il avait ralenti ? - il ne s'était pas arrêté.
L'un de tes tirets est sans espace et l'autre avec.

Citer
C'est vrai, comment ça se faisait-il qu'il ne s'était rien passé ? Voilà ce qu'il s'est dit.
Ouah, euh, il devait avoir la tête retournée : en fait, c'est le "comment ça se faisait-il" que je trouve un poil lourd.

Citer
Peut-être alors qu'il aurait pu partager une dernière fois avec elle l'amour qu'il lui portait encore, cet amour fané déjà car elle seul comptait et pourtant plus rien ne compte ;
"elle seule"

Citer
Au petit matin, le rapport était là. Il donnait deux ans et demi avant qu'elle n'atteigne la terre, plein axe selon ses calculs.
J'aurais mis une majuscule à Terre.

Citer
Depuis seule la soif inconsolable le poussait à sortir de sa tanière – le SDF qu'il avait tué acquiescerait sans doute à cela mais - seuls les hommes heureux vivent d'amour et d'eau fraîche, les autres pleurent dans leur whisky et se saoulent aux larmes salées.
J'ai du mal avec le sens de cette phrase. Si on retire le passage du SDF (vu qu'il est entre tirets), les deux morceaux ne collent pas ensemble dans ma tête.

Citer
Ce « pauvre » homme, jamais il ne se rendrait compte de la chance qu'il a eu. Mourir juste avant la fin la fin, dans le monde tel qu'il a existé, ne pas savoir ; mourir seul, unique, loin des autres et près de soi-même
Doublon de "la fin". Et tu as oublié le point final.

Citer
Il poussa la porte et eu un recul.
"eut".

Citer
Debout et seul dans la grande verrière de l’observatoire, la moitié du ciel était maintenant occupé par cette immense comète, rouge flamboyante. Il l'avait trouvé, elle venait désormais à sa rencontre, retrouvaille libératrice.
"était occupée" ; "l'avait trouvée".

Boooooooon, alors comment dire : c'est long, c'est très long. Je disais ne pas être fan du genre, ben ça a amplifié mon sentiment que ça traîne en longueur. Décidément, je risque de ne pas être la bonne lectrice. Pas grand chose à dire, donc.


***

Le détail sur la dernière partie :

Citer
elle a endossée les hommes et mérite repos.
J'aurais dit "mérite le repos", mais j'imagine que les deux se valent.

Et cette dernière petite partie me parle tellement plus que tout le reste (avec peut-être aussi la première, mais sans le contexte, je préfère celle de fin). L'idée de l'éternel recommencement, mêlé à celui de justice (la "personnification" de la Terre, que ce ne soit que justice qu'elle puisse enfin se reposer). Beaucoup plus parlant que tout ce qui précède pour moi. Mais pour le coup, j'ai pas grand chose à ajouter : je la trouve jolie, poétique et pour moi, elle se suffit à elle-même.

Voilà, pour la lecture globale, j'ai pas accrochée, mais je pense que je ne suis pas la bonne lectrice pour un avis constructif sur le fond.
Bonne chance quand même si tu l'envoie à un A.T., je pense que ce texte a de quoi séduire un public.
If the day comes that we are reborn once again,
It'd be nice to play with you, so I'll wait for you 'til then

Hors ligne Miromensil

  • Comète Versifiante
  • Messages: 5 584
  • Mon nu mental
    • Mimerions
Re : Ouroboros v2
« Réponse #10 le: 02 novembre 2016 à 00:34:18 »
Hellow,

Citer
c'est lui qui l'a battit
bâti ?

Citer
on a droit à une incroyable sortie centre commercial rayon bibelot inutiles, joie.
bibelots ?

Citer
Ca les rassuraient sans doute plus eux que lui.
rassurerait

Citer
qu’il s’émerveille de ses propres yeux et non plus à travers tous ces livres qu'il avait trop lu.
lus

Le paragraphe de « Il était temps » jusqu’à « L’idée le fit sourire » se lit d’une traite, il est très vivant, comme s’il n’y avait pas un mot de trop.

Citer
Pour la première fois de sa vie, tous les chemins qu'il avait pu emprunter lui semblaient se rejoindre, comme un nouvel équilibre se profilant à l'horizon les choses rentraient dans un ordre où, s'il n'en était pas totalement maître, il y était acteur et non plus un simple contemplatif.
j’ai buté à la lecture de cette phrase. Après je suis pas une experte en ponctuation mais il ne faudrait pas un ; entre rejoindre et comme ?
et comme tu ne mets pas de déterminant devant « acteur », je n’en mettrais pas non plus devant « simple contemplatif » perso.

Citer
Une maison, en campagne, une petite mais avec un joli jardin
maison

Citer
le temps qu'il se dise qu'il fallait qui le soit mais
qu’il le soit

Citer
Il pleurait sa femme, dont les bras lui semblaient être devenus siens tant il les avait enlacé
enlacés

Citer
yeux devenus miroir interne de ses propres doutes,
miroirs internes ?

Citer
réconfort d'entendre les échos de vie là on l'on se serait cru seul
là où

Citer
adieu leur maison au 28 un raz de marée de chagrin l'emporta un jour où le calendrier cessa d'être journalier
uhuhu manque une ponctuation ou c’est un effet voulu ?

Citer
Qu’est ce qui pouvait bien conserver de l’importance maintenant ?
qu’est-ce

Citer
le comptoir se soutiendrai bien sans lui.
soutiendrait

Citer
perdu de vu
vue

Citer
son verre de ‘sky
apostrophe en trop ?

Citer
Il senti, comme revenue, sa respiration.
sentit

Citer
Au début il ralentissait comme figé à l'approche des feux menaçants, au début il s'accrochait presque au trottoir en y restant à deux pas, au début il y sautait très rapidement et puis, combien de temps pouvait-il continuer, oser affronter – ses peurs, l'obscurité, la vitesse, ses réflexes, soi-même, les personnes qui conduisent innocentes et coupables de ne pas savoir pourquoi tout ça – les lumières, combien de pas, combien de mètres. A chaque fois, le souffle au cœur, la respiration vraie, le temps faussement figé – un sommet de montagne et la descente, ensuite – jusqu'à l'embardée du conducteur choqué, son visage, parfois visible blafard dans la nuit, choqué, apeuré, énervé et lui, béat, vivant.
spéciale dédicace à ce passage, très chouette rythme avec les répétitions et les tirets

Citer
il tenait au peut être
peut-être

Citer
L’ironie d’une vie de rien, car il n’était rien et lui seul savait que personne n'était plus que lui.
:coeur:

Citer
Le reste n'est que réaction et non-agissement, révélation de notre caractère profond, expression de toute l'habitude de notre façon de penser.
arf arf arf perso je trouve que le « notre » gâche un peu tout.

Citer
Les yeux fermé
fermés

Citer
(ça il n'avait pas eu besoin de le dire, elle l'entendait. C'est pour ça qu'elle était partie) non,
manque un point nop ?

Citer
a symbolique l'envahissait de jours en jours, dépassant la réalité.
jour en jour non ?

Citer
Mouvement de foule, léger, quelques bruissements.
mouvements de foule, légers ?

Citer
Un homme avec une casquette courait à toutes jambes Puis un homme,
punkt avant Puis

Citer
robe bleu
bleue

Citer
des bureaux en désordre comme abandonné soudainement
abandonnés

Citer
(Selon lui c'était vain, mais connaissant l'Homme à l'heure actuelle tout le gratin mondial devait se terrer dans les souterrains en tremblant. Chacun son combat, chacun sa fin.
parenthèse solitaire  :aah:

Citer
Les histoires ont des fins, l'histoire elle coule parfois de son propre sens : elle vient pointer le bout de son amnésie répétitive au cœur la complexité des choses, se renouvelant constamment, croissante, en vie.
est-ce que tu veux dire : les histoires ont des fins, l’Histoire, elle, coule parfois de son propre sens
?

Okay donc si je capte bien il y a un cycle à plusieurs niveaux. donc « des » cycles. Il y a celui des pensées du type qui tournent en rond, et en parallèle l’histoire de la terre. La métaphore du papillon dans sa chrysalide du début est celle de la terre - qui revient à la vie. Ouip ? Mais du coup, maintenant que j’ai fini, je peux dire que le « elle » du « Elle en avait d'autres, plus petites » est la terre, c’est bien cela ? Mais du coup je comprends pas trop qui est le meurtrier  :\?

J’essaie de me demander où il y a dans longueurs.. En fait j’ai tout lu assez vite, ça se lit bien et c’est prenant, j’ai voulu savoir où tu voulais en venir. J’ai juste la sensation de ne pas avoir compris le début correctement. Bon en fait ça fait 5 minutes que je réfléchis, que je me demande ce qu’il y a en trop, mais en réalité je comprends que chaque élément est indispensable pour que « la boucle soit bouclée » si je puis dire.

Okay j’ai failli dire après : mais pourquoi ai-je l’impression que ça tourne en rond un peu quand même ? Puis je me suis dit : ben c’est le thème. Cette histoire de l’enfant qui part à l’aventure, qui se retrouve quelques années plus tard dans un appartement etc, ça aurait pu être moi. Je crois que ce qui me chiffonne c’est pas tant le fond de l’histoire que l’impression un peu dérangeante d’un « c’est comme ça, c’est une sorte de destin, il n’y a pas trop le choix quant à la marche à suivre » (ce qui est mon ressenti de lecteur, je ne crois pas que tu y peux grand chose).

Petit détail de forme, des fois tu mets un tiret simple et des fois un cadratin. Faut peut-être uniformiser ?

Désolé pour le commentaire qui part dans tous les sens. J’ai vraiment l’impression qu’il y a moyen de l’améliorer mais quand je réfléchis, je ne trouve pas comment. J’ai essayé de trouver des longueurs mais chaque paragraphe me semble avoir sa place. Je crois qu’il faut que je prenne le temps d’y repenser, et puis je reviendrai surement (t'as encore le temps il me semble). Il y a un truc qui me chiffonne mais j'arrive pas à mettre le doigts dessus  :\?

Grand merci pour la lecture qui m'a fait turlupiner. A bientôt ( :kei: )




Hors ligne Aléa

  • ex Ben.G
  • Clochard céleste
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 9 208
  • Veilleuse de nuit
    • Polygone Portail
Re : Ouroboros v2
« Réponse #11 le: 02 novembre 2016 à 18:41:13 »
Yosh yosh, merci pour vos lectures à toutes les deux  :)

Citer
J'aurais soit retiré le "elle", soit mis une virgule après pour vraiment le détacher à l'oreille "Sa sœur / elle / dormait...". Et la répétition de "dormait", même dans la tête d'un jeune enfant, me semble un peu lourde, j'aurais plus vu : "sa mère aussi, à l'avant (qui sonne tout de suite moins bien)/devant".
Me suis posé la question
J'aimais bien le rythme que ca donnait, mais en y réflechissant je crois que ca serait en effet une erreur de synthaxe

Citer
Bon, c'est peut-être normal et j'ai juste pas eu le tilt ailleurs, mais "Du présent dans une narration au passé ?"
Non c'est pas normal haha

Citer
J'aurai mis l'expression "jour après jour" au singulier ("un jour après l'autre"), mais peut-être qu'au pluriel, ça marche aussi.
Vu que miro l'a relevé aussi
En fait les deux sont valables sans faute si ce n'est pas vraiment précisé dans le texte par une autre phrase, ca devient un peu au choix dans ce cas, et même si c'est vrai que plus communément dans ces cas on met au singulier, je trouvais plus impactant de le mettre au pluriel ici

Citer
j’ai buté à la lecture de cette phrase. Après je suis pas une experte en ponctuation mais il ne faudrait pas un ; entre rejoindre et comme ?
et comme tu ne mets pas de déterminant devant « acteur », je n’en mettrais pas non plus devant « simple contemplatif » perso.
Bien vu !!

et je préfère ne pas en mettre pour le simple contemplatif pour marquer la rupture :)

Citer
est-ce que tu veux dire : les histoires ont des fins, l’Histoire, elle, coule parfois de son propre sens
?
Toutafé

Citer
Petit détail de forme, des fois tu mets un tiret simple et des fois un cadratin. Faut peut-être uniformiser ?
Toutafé  :huhu: (fait)



Merci pour toutes les corrections, les points oubliés et les nombreeeuses fautes ><

Vraiment désolé Luna que t'ai pas accroché, c'est vrai que c'est pas un texte tripant non plus d'autant plus si c'est pas ton style.... Mais merci infiniment d'avoir été jusqu'au bout  _/-o_ :oxo:


Et miro

Je vais essayer d'affiner le début, y'a sans doute un truc à faire, vais réfléchir

Citer
Okay j’ai failli dire après : mais pourquoi ai-je l’impression que ça tourne en rond un peu quand même ? Puis je me suis dit : ben c’est le thème. Cette histoire de l’enfant qui part à l’aventure, qui se retrouve quelques années plus tard dans un appartement etc, ça aurait pu être moi. Je crois que ce qui me chiffonne c’est pas tant le fond de l’histoire que l’impression un peu dérangeante d’un « c’est comme ça, c’est une sorte de destin, il n’y a pas trop le choix quant à la marche à suivre » (ce qui est mon ressenti de lecteur, je ne crois pas que tu y peux grand chose).


Désolé pour le commentaire qui part dans tous les sens. J’ai vraiment l’impression qu’il y a moyen de l’améliorer mais quand je réfléchis, je ne trouve pas comment. J’ai essayé de trouver des longueurs mais chaque paragraphe me semble avoir sa place. Je crois qu’il faut que je prenne le temps d’y repenser, et puis je reviendrai surement (t'as encore le temps il me semble). Il y a un truc qui me chiffonne mais j'arrive pas à mettre le doigts dessus  :\?

Malheureusement pour le côté destin, c'est ce qui arrive quand on regarde les vies passées et finies et qu'on regarde les choix qui ont été fait (c'est un peu pour ça aussi que je pense le 'destin' comme une tromperie : prédire le futur en analysant le passé c'est fataliste ; on peut apprendre et comprendre ce qu'on ne peut pas changer, et se glisser dans les failles du changement futur, better much)


Pour le truc qui chiffone au final, c'est sans doute juste que le texte manque de peps  :\? Je veux dire, il est contrôlé, dirigé, il va où il va et voilà, y'a des petites envolés mais y'a rien de grand élan de folie au final alors... Peut être qu'il n'est pas améliorable et que j'ai poussé l'idée au bout de ce qu'elle pouvait offir  :\?

Merci en tout cas !!  :)
( à bientôt Miro  :kei: )
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.035 secondes avec 22 requêtes.