[Verasoie]

Edit de Mil :
Une fois que vous avez posté toutes vos lettres, venez ici raconter l'histoire complète s'il y a lieu, et poster les scans de vos envois !
Pour ceux qui n'ont pas scanné, faudra que vos destinataires s'en chargent.
Les commentaires sont acceptés, mais pour tous les trucs pratiques (j'ai reçu/pas reçu/chuis en retard/ah, fallait des timbres pour envoyer une lettre ? / etc.), c'est dans l'autre fil. 

Bon bah je crois que toutes mes lettres sont arrivées à destination alors...

Idem : D

Tomoyo : j'ai fait exprès de la faire gentille, parce que Mil m'a dit que t'aimais pas trop les fantômes


Du coup, pour ceux qui veulent savoir le reste...

(spoil)
Jack et Jill ont respectivement 14 et 8 ans et vivaient dans un grand manoir, tous seuls. Un matin, Jill a voulu faire une surprise à Jack en organisant une tea-party sur l'île d'un lac du parc, mais elle est tombée dans l'eau en la rejoignant ; Jack réussit à la sauver mais il se noie.

Jill ne croit pas à sa mort, parce qu'elle a aperçu une sirène en tombant dans l'eau : elle pense que Jack l'a suivie. Donc elle commence à écrire des lettres et à les jeter dans le lac, en lui demandant de revenir (elle enterre son corps au bout de quelques jours). Jack parti, Jill commence à voir les fantômes qui hantaient le manoir, qui se cachaient quand Jack était là. Elle les accepte et parle avec eux.

Jill essaie de ramener Jack de plusieurs façons ; il ne répond pas à ses invitations donc elle force Bloody Mary (une dame à qui elle parle dans les miroirs) à l'invoquer, mais ça rate à moitié. Finalement, un soir où elle est re-tombée dans le lac, elle rencontre la sirène qui lui dit que l'âme de Jack a tout simplement coulé, et lui explique comment l'invoquer.

Du coup, Jill a pu ramener l'âme de Jack, mais comme il n'a pas de corps, ils se retrouvent à partager celui de Jill, chacun son tour, en communiquant par lettres ^ ^
(/spoil)

À part ça, Jack et Jill viennent d'une nursery rhyme (une comptine anglaise) (une liste avec les paroles, ici), tout comme beaucoup de messages des fantômes (twinkle twinkle little star, there was a crooked man, solomon grundy, Georgie Porgie). J'ADORE les nursery rhymes. (donc j'ai décidé de vous cultiver).

Bloody Mary est là.

Bref j'ai trop kiffé faire ces lettres et je suis trop contente de ceux qui m'ont dit qu'elles étaient mignonnes et/ou horribles :3 Merci les gens !

Et normalement vous devriez pouvoir voir les scans là (y'en manque deux, celle de Loïc et l'autre je sais pas)

[Milora]

Elles étaient chouettes tes lettres, Vera ! J'adore l'histoire, et puis en peu de place on était plongés dans l'ambiance... Mais comment Jill fait pour repêcher Jack ?

J'ai pas le temps de lire tes scans là tout de suite, mais je reviendrais le faire : elles en jettent, j'adore les messages sur les enveloppes aussi

[Anlor]

Ben du coup, je me fais une pause NaNo, et j'écris autre chose le temps de trouver une suite. Donc, petit résumé de ce que vous avez pu recevoir en courrier (sachant que je n'ai rien scanné, la bonne blague)

Toutes mes lettres étaient des espèces de calligrammes envoyés par la même personne, une femme à qui je n'ai pas donné de nom.
Dans ses lettres, elle s'adresse à un certain Léo. Ce Léo, c'était son copain / mari / amoureux / rayez la mention inexacte (de toute façon on ne le saura jamais) duquel elle attendait un enfant. SAUF QUE, accident de voiture, le Léo meurt et elle perd le bébé. Choc émotionnel, elle ne se souvient de rien et ses proches, pensant la protéger, la coupe du monde et font en sorte qu'elle conserve son amnésie.
SAUF QUE, progressivement, elle va renouer avec ses souvenirs. Au début une vague idée d'amourette, puis des souvenirs de vacances, puis l'enfant, l'accident etc. Comme elle n'a personne à qui s'adresser réellement et qu'elle ne sait plus ce qui est arrivé à Léo, elle envoie des lettres au hasard en s'adressant à lui (le "je vous écris à eux" qui revient dans pas mal de lettres).
A la fin, ne supportant plus l'enfermement et étant arrivée à la fin de son travail de deuil (et parce que c'est une constante chez mes persos on dirait), elle se suicide pour rejoindre son amoureux.

Voilà !

Je ne sais plus vraiment l'ordre mais dans les lettres il devait y avoir :
un couple qui s'embrasse sous la pluie
un paon
la plage
un arbre d'automne
un chat
une écolière
un portrait de Léo
une fleur qui se fane
une femme à la fenêtre
une femme en robe
une sorte de "gouffre" (la lettre de Véra quoi, je sais pas comment la décrire)
des jouets d'enfant
une voiture
la lettre finale (désolée D&G)

j'en ai oublié ?

[El_ChiCo]

Alors pour ma part, j'ai choisi d'écrire une histoire qui n'a pas vraiment de début ni de fin.
Elle raconte seulement deux mois dans la vie d'un physicien clairvoyant en URSS.


Entrecoupé de réactions à l'actualité politique, on retrouve dans les lettres les avancées régulières de mon physicien sur ses travaux de recherches.
Tout ceci se mêle aux choses de la vie courante : nombreux déménagements effectués parfois dans des conditions approximatives, arrivée d'un enfant dans la famille, etc.
À cela s'ajoute un sombre complot monté par le gouvernement soviétique pour mettre la main sur une technologie terrible qui pourrait être permise grâce aux travaux du professeur Vladimenko.


L'histoire à proprement parler n'est pas foncièrement spectaculaire. Un des intérêts de tout cela résidait aussi dans la présentation des lettres que j'ai essayé de soigner. Je suis désolé pour les deux derniers, je suis un peu arrivé à saturation…


Enfin, Dmitrei Vladimenko, prenant petit à petit conscience de la machination dans laquelle il avait été engagé malgré lui, a mis en place un système de correspondance qui lui semblait fiable.
C'est un autre intérêt de cet ensemble de lettres.

Tomoyo doit pouvoir témoigner de l'état d'arrivée de sa lettre, manifestement ouverte par le KGB (ou quelque autre instance de censure comme ils étaient nombreux à l'époque…)
Afin de protéger ses découvertes, Dmitrei propose le 23 octobre 1934, dans la lettre d'Irena Ryper, un système de traduction de ses textes et, le 27 octobre 1934, il annonce ses intentions que je vous laisse découvrir.


Spoil :
Finalement, le professeur Dmitrei Vladimenko a pu rejoindre l'Amérique du Sud avec sa femme et sa fille. Il est décédé en 1957 dans une révolte paysanne près de Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Ses travaux de recherches ne lui ont pas survécu si bien qu'aujourd'hui encore, nous ne savons pas fabriquer de tremblements de terre, c'est dommage…


Je n'ai malheureusement pas pensé à numériser toutes les lettres. J'ai seulement fait les plus importantes : les deux dernières.
Par ailleurs, j'avais fait une coupure de journal que j'ai envoyée avec la lettre de Aube, le 7 septembre. Le journal ayant été fait à l'ordinateur, je peux aussi vous le mettre pour vous le montrer.
Tout ceci est accessible ici. Cliquer sur les vignettes permet de les afficher en grand. Une lecture attentive de la lettre d'Irena Ryper vous permet de déchiffrer la lettre de Spes.


Petit jeu concours, victoire à celui qui m'enverra le texte clair de cette dernière lettre. J'attends vos MP

[Milora]

Bon, on était quand même tous censés scanner et poster nos lettres ; je vois qu'on est de gros fainéants 

Personnellement, j'ai tout scanné mais depuis fin octobre j'ai la flemme d'héberger les images pour les poster, alors histoire de montrer le bon exemple, je poste au moins les deux qui étaient écrites à l'ordinateur !

LETTRE A SPES

De :
Jacques Durand
4 rue des Immeubles Industriels
75011 Paris
30ème étage

A Paris, le 30/09/2012

Madame, Monsieur,



Acquéreur de votre produit ref. VIE13/04/1980 depuis maintenant trente-deux ans, soit moins de la moitié de sa durée de vie supposée, je souhaite faire valoir l’option « satisfait ou remboursé » que tout commerçant de qualité ne manque pas de proposer.

Je tiens à attirer votre attention sur le fait que les dysfonctionnements ont commencé très tôt. Dès le neuvième mois d’utilisation, un problème est survenu dans la mise en route du produit. Le temps de chargement excédant quarante heures, il a fallu recourir à une mise en marche alternative du type césarienne.
La qualité de l’achat en question n’a cependant pas été remise en cause dans les mois qui suivirent, raison pour laquelle je ne vous ai pas adressé de réclamation à l’époque, considérant qu’un bug initial peut arriver dans tout produit nouvellement mis sur le marché, même un produit émanant d’une grande marque à large distribution comme la vôtre – et considérant aussi que je n’avais pas encore les moyens techniques de tenir un stylo dans ma petite main.
J’ai, donc, laissé sa chance au produit et surveillé avec attention ses modalités de fonctionnement. Je dois dire à ce sujet que l’apprentissage de la locomotion bipède ainsi que la production de langage vocal m’ont amplement et rapidement contenté. Je félicite au passage l’équipe technique en charge de ces sous-programmes.
Cela dit, les difficultés ont commencé à l’étape « socialisation » (page « 5 ans » de votre manuel d’utilisation). Je veux bien vous accorder que j’ai peut-être mal appliqué le mode d’emploi, mais il est indéniable que rester dans un coin de la classe sans ami est le résultat fort peu souhaitable de l’activation du mode « première année scolaire ». J’aurais dû, d’ailleurs, commencer à nourrir des doutes au sujet de mon achat lorsque la maîtresse m’a pris en grippe et a commencé à me punir à tort et à travers à la place de mes camarades. Mais que voulez-vous, le battage médiatique émanant de votre société et ventant les mérites de la fonctionnalité « enfance heureuse » m’a convaincu inconsciemment de remettre à plus tard mes réclamations.
Les années suivantes se sont donc écoulées avec le même bug technique, si bien que j’ai fini lycéen solitaire toujours habillé d’une chemise à carreaux trop larges et en train de taguer les tables à mes heures perdues – à savoir, les heures de cours. C’est là qu’a commencé le deuxième dysfonctionnement majeur que je ne trouve pas dans la FAQ de votre site internet, aussi y apporterai-je une appellation de mon cru : le divorce parental. Je ne sais quels circuits imprimés sont en cause, mais cela faisait quelques années qu’ils opéraient de manière erratique, et une connexion a dû finir par lâcher quelque part. Toujours est-il qu’à la seizième année d’utilisation, le mode « amour familial » a totalement disparu. Impossible de le réactiver sans atterrir sur une erreur 404 Not Found. A partir de là, les problèmes ont suivi en cascade.
Mère dépressive souffrant d’une envahissante et ruineuse addiction aux fraises Tagada qui nous a laissés sur la paille, père réfugié dans un monastère tibétain interdisant la moindre communication avec l’extérieur, le tout prenait des allures de produit défectueux à une vitesse alarmante. J’ai bien tenté, à l’époque, de vous contacter ; mais mes courriers n’ont jamais eu de suite malgré les nombreuses réclamations déposées via votre formulaire en ligne VDM.
Lorsque ma deuxième copine m’a largué au prétexte que « t’es trop chelou, sérieux », j’ai décidé de tenter une remise à zéro en partant vivre au Canada. Nouveau démarrage, directement en page « 21 ans » avec une nouvelle configuration « standardiste dans une boîte de conditionnement de harengs en conserve ». C’est là que j’ai pu apprendre les rouages des lettres de réclamation et le code juridique applicable aux produits défectueux. Cela dit, le reset a été relativement inefficace. Licenciement économique et froideur de mon entourage – encore que ledit entourage fût constitué uniquement par Wasabi, un tigré gris décidé à m’ignorer superbement en dehors des heures de repas. Je suppose que votre produit n’était pas conçu pour fonctionner par -10°, ce qui m’a retenu d’entamer des poursuites judiciaire à votre encontre. J’ai décidé de revenir vers des régions plus tempérées et de m’installer à la capitale, laissant une dernière chance à VIE13/04/1980 avant de passer à des mesures plus drastiques impliquant votre société, un avocat et des dommages et intérêts.
Il semblerait que, par cet instinct méconnu qui anime quelques fois les objets, un sursaut ait secoué le produit qui nous occupe, et pour quelques années tout a été mieux. Une épouse, deux enfants, un emploi comme troisième secrétaire d’une société de commercialisation de semelles de chaussures, ma femme aurait conclu sur un fort mauvais jeu de mots que c’était le pied. J’en suis venu à oublier ma rancœur contre votre service et à jeter les brouillons de cette lettre que je travaillais depuis une décennie.
Pourquoi est-elle entre vos mains dans ce cas ? C’est bien simple : un produit défectueux est comme une bête sauvage, il attaque lorsque vous vous y attendez le moins. Le bug de sociabilité s’est de nouveau déclaré et une erreur d’écriture a annulé mon mariage. Laure m’a quitté il y a deux mois pour un cadre supérieur dans un parc d’attractions ; mes enfants ont tellement aimé les possibilités offertes par leur nouveau beau-père qu’ils m’ont totalement oublié. Dans sa dernière lettre, ma cadette s’est trompée dans mon prénom et a posté la missive inachevée, terminant sobrement par la mention « j’ai pas le temps de finir : Steeve [ndlr : mon ex-femme a toujours eu un atroce mauvais goût pour les prénoms de ses conjoints] m’a promis un autographe de Mickey ». Comment rivaliser avec une souris géante qui distribue des barbes à papa ?
Enfin, je viens d’apprendre ce matin que ma société a été rachetée par une boîte spécialisée dans les chaussettes. Plus de semelles dans la chaîne de fabrication.
Je crois qu’il serait déraisonnable de tenter un deuxième reset au Canada ou à Tombouctou : si le programme ne peut pas sauvegarder les données au-delà de dix ans, il me sera très désagréable de recommencer ma vie à zéro à chaque fois. Non, rendons-nous à l’évidence : votre produit n’est pas fiable.

C’est pourquoi, enfin, je me décide à vous faire parvenir ce courrier. Je me trouve à présent au trentième étage – soit le toit – et j’espère que ma lettre vous parviendra à temps pour procéder à l’échange. Je vous demande, en vertu de l’article 27 du code juridique du droit du commerce, de bien vouloir me rembourser ou, si le délai est dépassé et attendu que je n’ai pas gardé le ticket de caisse (mais puisque vous avez le monopole, je me demande où d’autre j’aurais pu acquérir ma vie), de l’échanger contre un produit de même type, par exemple celui de Steeve, mais je veux bien celui de Johnny Depp si le premier n’est plus disponible. Au pire, j’accepte un avoir et je veux bien recommencer du début. Mais faites vite quelque chose.

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ma demande, et en espérant que vous y donnerez suite avant que j’atteigne le sol (je n’ai qu’une curiosité limitée pour le bruit de vertèbres disloquées par l’impact), je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

Le bientôt ex-Jacques Durand.

LETTRE A RAIN

En fait je le mets en pièce-jointe parce que sinon je vais pas arriver à refaire la mise en page sur le forum...


Voilà, je mettrai les autres quand j'aurai la patience.

Et les vôtres ?