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Auteur Sujet: Le Nom du monde est forêt (Ursula K. Le Guin)  (Lu 6642 fois)

Hors ligne Milora

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Le Nom du monde est forêt (Ursula K. Le Guin)
« le: 23 juin 2007 à 20:33:07 »
Avant tout, je ne sais pas pourquoi, je trouve le titre magnifique. Mais ça ne vous apporte pas grand-chose sur le contenu, lol. Je vais détailler.

L'auteur : Ursula K. Le Guin

L'histoire : Difficile de résumer un roman d'Ursula Le Guin. L'histoire se passe dans le futur, sur une planète située à 27 années-lumière de la Terre, une planète couverte de forêt, que les Terriens ont commencé à coloniser pour en exploiter le bois. Sur cette planète vit un peuple, des humains, mais d'une autre race (plus petits, avec une fine fourrure verte). Ils sont plus ou moins réduits en esclavages par les Terriens, sous couvert de Travail Volontaire.

Mais mieux vaut partir des personnages, peut-être. Il n'y a pas à proprement parler un héros, plutôt trois personnages dont les points de vue se succèdent au fil des chapitres. D'abord, il y a Davidson, le Terrien (l'Américain, pour être précise), le soldat. Son caractère ? Arrogant, raciste, violent. Le livre commence par son point de vue, et le lecteur (enfin moi, du moins) arrive à la fin du premier chapitre en se demandant avec horreur si c'est sur ce type que va porter tout le roman.

Ensuite il y a Shelver, l'Ashéen, le "créate", comme dirait Davidson, bref, l'indigène. Comme son peuple, il vit dans la forêt, et Rêve ; pas de façon enfantine comme les "umins" (ainsi qu'il appelle les Terriens), mais en contrôlant le Rêve, en sachant différencier le temps du rêve, et le temps du monde. Le monde, pour les Ashéens, se dit d'ailleurs aussi forêt. Mais Shelver n'est plus comme les autres hommes de son peuple : il a connu Davidson, il a connu l'esclavage, et il a connu le meurtre. Les Ashéens ne connaissaient pas la violence contre leur propre espèce. Shelver apporte quelque chose de nouveau avec lui.

Enfin il y a Lyubov, le Terrien, l'ethnologue, l'ami de Shelver. Lui ne croit pas à une révolution soudaine qui pourrait libérer les Ashéens des Terriens, il travaille à ses études ethnologiques pour que la Terre, quand le prochain vaisseau arrivera - dans au moins 27 ans, puisque la Terre est à 27 années-lumières, voire 54 en comptant le voyage de retour - sache ce qui se passe, et change les choses.
Mais les Ashéens n'attendront pas 54 ans.


Mon avis : Il est difficile de qualifier ce livre-ci. Sitôt que je l'ai terminé, j'ai cherché un mot pour exprimer l'impression qu'il m'a laissée... et je n'ai toujours pas trouvé ^ ^. J'ai envie de dire "beau", mais ça laisse de côté la face plus sombre de l'histoire. Et "sombre" ne correspond pas non plus. Les livres d'Ursula Le Guin (du moins ceux que j'ai lus jusqu'à présent) sont tous porteurs de messages d'espoirs, ils ne sont pas sombres. Sérieux ? Sérieux me fait trop penser aux livres dont on sent qu'ils se prennent hautement au sérieux, justement, qui se lancent dans des considérations pseudo-philosophiques - n'ayant souvent pour résultat que d'endormir le lecteur sans parler juste. Enfin je me comprends ^ ^. Bref, "sérieux" ne me plait pas non plus. Ni dur : il n'est pas dur à la Zola, ni dans le genre des westerns impitoyables à l'américaine... En résultat, je ne trouve pas le mot qui conviendrait pour expliquer ce que j'ai pensé de ce livre, ou plutôt ce que j'en ai senti.

Ce que j'en ai pensé, c'est plus simple : très bien. Ni simpliste ni pessimiste. Beau, grave. Oui, grave, c'est peut-être ça, le mot.

On entre dans la culture Ashéenne, à la façon dont Ursula Le Guin sait si bien le faire, une culture qui devient si fascinante qu'on doit faire un effort pour se rappeler qu'elle n'existe pas dans la réalité, qu'on ne pourra jamais la cotoyer. ^ ^ (il faut que j'arrête avec ce smiley, moi. ^ ^. oups...)

NB. Si vous avez, comme moi, l'édition deux en un avec Le Dit D'Aka et Le Nom du monde est forêt, un conseil : commencez par le deuxième. Il explique certaines choses que le lecteur doit deviner seul dans Le Dit d'Aka, et personnellement j'ai mis un moment à comprendre ce que pouvaient être un ansible ou les Hainiens, ce qui est expliqué dans Le Nom du monde est forêt !
« Modifié: 08 septembre 2015 à 19:09:56 par Zacharielle »
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

 


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