(pas sûr d'être dans la bonne section, mais bon. Et pis je cherchais le topic relatif à son propre rapport à l'écriture, et comme je l'ai pas trouvé, je me rabats sur cette vieille promesse faite à Meilhac d'ouvrir un fil sur Diogène).
préface : je suis fainéant ces jours-ci, donc j'alimenterai ce fil petit à petit, au gré de ma flemme pour tout le reste.
Hop-là boum. Comme c'est toujours bon de commencer en chanson, en voilà une (même si je réfute pas mal de ce qui est dit dedans, mais il faut comprendre que HFT critique plutôt le cynisme de notre époque que le philosophe grec) :
http://www.youtube.com/watch?v=NPdmssDNSvAHop-là boum. Diogène, donc. Un philosophe de l'époque de Platon, mais un pas comme les autres, du genre poil à gratter. D'ailleurs il pouvait pas piffer Platon, mais j'y reviendrai. Diogène est le plus célèbre philosophe de l'école cynique. Le terme de cynique vient de la même racine grecque que chien, c'est pour ça qu'on voit souvent Diogène représenté avec un chien (et ses attributs légendaires, comme la lanterne). Les analogies avec les chiens sont nombreuses : les chiens vivent parmi les hommes sans être motivés par les même passions, ils n'ont aucune considération pour les conventions, se masturbent en public et n'hésitent pas à mendier auprès des hommes de la Cité pour obtenir leur pitance.
Nous allons simplement commencer par l'histoire de Diogène de Sinope. A Sinope, son père était banquier, mais celui-ci ayant été accusé d'avoir émis de la fausse monnaie, Diogène fut contraint de fuir vers Athènes. J'ai lu quelque part que Diogène avait d'abord été disciple d'un sophiste, mais apparemment cette forme de philosophie ne le combla pas entièrement. Au même moment, Platon faisait école. Il faut imaginer Diogène rodant autour de tous ces philosophes sans y trouver son compte.
Un jour, vient à passer un certain Antisthène, un gars étrange, élève de Socrate, mais qui ne voulait lui-même aucun disciple. Il méprisait les hommes et les conventions sociales. Un gars avec une forte volonté, capable dans sa jeunesse de faire une dizaine de kilomètres chaque jour pour suivre l'enseignement de Socrate. Certainement un héritage du péripatéticien, Antisthène marchait à l'aide d'un bâton. Diogène fut attiré par l'apparente simplicité de cet homme, son détachement des gloires et glorioles. Il lui sembla quelqu'un d'intègre, de réellement proche d'une certain idée de la pureté d'âme. Il demanda donc à Antisthène de faire de lui son disciple. Pour toute réponse, Antisthène frappa Diogène à l'aide de son bâton. L'autre ne se démonta pas et lui répondit quelque chose du genre :
"Tu n'auras jamais de bâton assez dur pour m'éloigner de tes paroles."
Ainsi commença pour Diogène son initiation au cynisme. Bien sûr, nous parlerons les prochaines fois de toutes les anecdotes savoureuses qui ont fait la légende de Diogène.
