Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

16 avril 2024 à 06:38:22
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » Salle de débats et réflexions sur l'écriture » Ces écrits qui te bouffent la tête

Auteur Sujet: Ces écrits qui te bouffent la tête  (Lu 1863 fois)

Hors ligne Jack O Lantern

  • Plumelette
  • Messages: 15
Ces écrits qui te bouffent la tête
« le: 26 juin 2012 à 22:12:33 »
Bonjour/bonsoir à tou-te-s,

ça faisait un petit moment que j'étais pas passée par ici. Et puis d'un coup, j'ai eu un problème, j'ai essayé d'en parler à des gens qui n'écrivaient pas, z'ont pas compris le problème et je me suis dit : mais c'est bien sûr, le forum ! Là, au moins, y aura du monde pour saisir l'engrenage, la façon dont les rouages se sont mis en place, enfin peut-être, non ?
Bref. Je vais galérer à décrire ce problème - je galère déjà, d'ailleurs. ça risque d'être long, je m'excuse d'avance, mais bon, on peut pas toujours raconter une histoire en trois phrases, même que c'est pour ça qu'on écrit des nouvelles et des romans. 'tendez, partez pas ! C'est une histoire interactive, je vais vous poser des questions à la fin et vos éventuelles réponses m'aideront sûrement, restez un peu !
Je galère, donc. Tout a commencé par une nuit blanche. Je sais pas si ça vous fait ça, mais moi, les nuits blanches, ça me fait péter un truc dans le cerveau, ça m'ouvre des portes bizarres et je finis souvent par pondre une nouvelle en quelques heures. Là, c'est pas une nouvelle que j'ai pondu, c'est un roman. Je l'ai écrit en deux semaines, c'est vous dire à quel point c'était violent. Jamais été aussi prise par un truc que j'écrivais, jamais été aussi happée par mes propres mots, jamais été aussi décrochée de la réalité.
Au cours de cette nuit blanche, je matais un film orienté autour de la relation entre un tueur en série et un flic. A chacun de leurs tête à tête, ça me foutait des frissons et je me suis interrogée sur le pourquoi du comment de cette fascination malsaine qu'on éprouve pour les serial killer, ceux des films et des livres, pas les vrais, parce que les vrais n'ont souvent aucun charme. Bref. Je me suis dit, je vais écrire une nouvelle centrée sur un tueur en série et sur la fascination qu'il exercera sur un personnage principal. Tout est parti de là.
Je vous résume l'histoire en quelques mots. C'est un gamin qui se balade tout seul dans les rues, la nuit, parce qu'il arrive pas à dormir. L'insomnie joue un rôle central dans le récit. Et puis un soir, il tombe sur un mec en train d'en égorger un autre après quelques blessures anté-mortem que je ne décrirai pas ici. Le mec le surprend en train de le regarder, décide de l'épargner en raison d'une particularité physique que je ne décrirai pas non plus, et lui promet de le retrouver et de lui faire subir la même chose si jamais il parle aux flics ou à qui que ce soit. Ce mec, c'est un tueur en série qui a fait pas mal de victimes dix ans auparavant avant d'être incarcéré, il vient de s'évader. Toute l'histoire est donc centrée sur la relation malsaine qui se construit entre ces deux personnages, plus quelques autres dont je ne parlerai pas ici. Sur le jeu des bourreaux et des victimes qui échangent leurs rôles à volonté, sur l'incapacité du personnage principal à sortir de l'engrenage. Jusqu'ici, rien d'extraordinaire. Sauf que voilà, le personnage du tueur en série est le type le plus fascinant que j'aie jamais créé, au point qu'en subjugant mon héros, il m'a subjuguée derrière. Et ça, ça commence à devenir emmerdant. Il m'arrive souvent de confondre mon identité avec celle des personnages. La nuit dernière, par exemple, je marchais tranquillement comme souvent, et dans tous les coins d'ombre, je m'attendais à le voir surgir - pire, je regrettais presque de ne pas le voir surgir. Bon, ça, c'est assez typique, vous connaissez l'histoire. Si on écrit, si on lit, c'est souvent qu'on se fait chier dans nos vies. A travers nos personnages, on va vivre des aventures de fous qui nous distraient un instant de la réalité, rien de plus normal, ce n'est pas malsain.
Mais là, c'est autre chose. J'ai vraiment du mal à décrire ce que je ressens. Parfois, je m'identifie au personnage principal - ça, c'est normal - et d'autres fois, c'est au tueur que je m'identifie, et là, ça va plus du tout. Il m'arrive de plus en plus souvent, face à une personne exaspérante, de songer "Si machin (le tueur) était là, il te trancherait la gorge" et de ricaner sous cape. Je commence aussi à avoir des pulsions qui s'apparentent à celles de l'assassin. Par exemple, toujours en marchant la nuit (la plupart des scènes du bouquin se passent ainsi, avec des noctambules qui se croisent, c'est comme ça que le tueur rencontre ses futures victimes et les deux personnages les plus importants), il m'arrive de calculer mes chances de réussite si je devais tuer quelqu'un. Je repère un marcheur, je me demande combien de temps je pourrais le suivre avant qu'il remarque ma présence, si je suis assez silencieuse et discrète pour ça, si j'aurais la force suffisante pour le maîtriser, comment il réagirait, combien de temps les flics mettraient à venir sur place...
Soyons clairs, c'est juste des fantasmes. A aucun moment il n'est question de passage à l'acte, évidemment, je n'en suis pas encore au point d'aller mendier aux urgences psychiatriques. Mais ça me fait un peu flipper quand même. Plus j'avance dans l'histoire, plus je m'attache au tueur. Le début du récit est raconté par les yeux du personnage principal, donc la victime, mais plus on progresse, plus les pensées de l'assassin prennent de l'importance, jusqu'à ce qu'il devienne le véritable héros de l'histoire. C'est pour ça que je m'identifie de plus en plus au bourreau plutôt qu'à ses victimes. Alors que je n'ai absolument rien de commun avec ce saligaud, qui n'est vraiment pas quelqu'un de respectable. Mais voilà, les monstres, ça fascine beaucoup plus que les gens bien, c'est bien pour ça que les tueurs en série sont populaires dans la littérature et le cinéma... et même dans la vraie vie, ils fascinent.
Bref.
Ces deux dernières semaines, je n'ai fait que ça, écrire l'histoire de ce mec. Du matin au soir. Je me suis forcée à sortir un peu voir du monde, mais ma tête restait dans mon récit et son ambiance glauque. Y a quelques jours, je suis partie à la campagne dans un cadre assez idyllique et c'est la réalité qui m'a paru iréelle, le vrai monde étant mon histoire.
Du coup, j'ai eu beaucoup de mal à écrire le mot "fin". J'ai réussi à terminer ce matin, au terme d'une énième nuit blanche, surtout parce que je me rendais compte que ça commençait à partir dans tous les sens et qu'il fallait vraiment que ça s'arrête avant de devenir n'importe quoi. J'ai pu m'aérer l'esprit quelques heures, penser à autre chose... et très vite, j'ai commencé à élaborer la trame d'un deuxième tome. Impossible de songer à autre chose, mes pensées reviennent toujours se fixer sur mes personnages. C'est bien, d'un côté, c'est la première fois de ma vie que j'ai une telle inspiration, au point que je me suis parfois arrêtée volontairement d'écrire pour savourer chaque moment et ne pas arriver trop vite à la fin. Mais d'un autre côté, ça pue.
Il y a une dernière chose qui me tracasse. Tout le roman est construit sur la peur que le tueur inspire à ses victimes, sur la façon dont il les prend au piège, dont il joue avec elles. Il n'y a pas vraiment de scènes gores, à part ce qu'il leur fait avant de les tuer, mais je ne m'attarde pas là-dessus, décrire des tonnes d'hémoglobines et de bruits écoeurants, ça a jamais été mon truc. Tout le malsain est dans la tension psychologique qui règne dans la tête des personnages, et la perversité du tueur. Je prends vraiment du plaisir à écrire des scènes du dernier des glauques, et c'est effrayant en un sens. Je me dis que ce n'est peut-être pas normal de s'éclater à décrire de telles tortures psychologiques. Un peu comme un mec, pardonnez-moi l'image, qui se masturberait en regardant une scène de viol.
Contrairement à pas mal de gens, j'ai toujours écrit pour être lue. Enfin, j'écris avant tout pour mon plaisir, mais dès que je termine un truc, je le faire lire à de la famille ou à des potes en espérant qu'ils aimeront. ça me sert de reconnaissance, parce qu'à part l'écriture, j'ai pas grand-chose pour qu'on m'estime un peu. Mais ça, ce truc que j'ai écrit... impossible de le faire lire à qui que ce soit, ça dévoile trop les idées sales que je peux avoir dans la tête. Pas envie que mon entourage me perce à jour à travers ces horreurs, peur qu'il comprenne à quel point ça me fait bicher d'être dans la tête de mon cher tueur.
Voilà ce qui me turlupine. C'est très brouillon, mais mes pensées le sont aussi en ce moment, j'aurais du mal à faire mieux.
Donc. Questions, si vous êtes allés jusqu'au bout. Comment vous gérez la distance entre ce que vous écrivez et la réalité ? ça vous est arrivé de ne plus vouloir sortir de ce monde que vous avez créé, parce qu'en comparaison, la vie vous semblait vraiment trop fade ? Est-ce que vous aussi, vous vous êtes déjà identifié à des personnages ultra-pervers ? Comment vous avez géré ça ? Est-ce que ça vous inquiète, inquiéterait, est-ce que vous trouvez ça normal ? Est-ce qu'il y a aussi dans vos tiroirs ou dans votre ordinateur des textes de fiction (je ne parle pas des trucs qu'on peut écrire sur nos propres vies, ça  c'est différent, forcément) que vous ne feriez lire pour rien au monde ? Pourquoi ? Et quand vous faites lire des récits à vos proches, est-ce qu'ils cherchent à vous identifier à vos personnages ? Est-ce qu'ils ont déjà compris des choses sur vous en lisant vos textes ?
Est-ce que vous avez déjà écrit un roman ou une nouvelle qui vous a porté aux limites de la psychose ? (Non, là, quand même, je m'emballe. Mais répondez, s'il vous plaît, répondez...)

Fiouf. J'espère qu'il y aura des âmes motivées pour lire jusqu'au bout, voire prendre le temps de répondre. Sinon, tant pis, ça fait quand même du bien.

« Modifié: 26 juin 2012 à 22:24:38 par Jack O Lantern »
Prends garde à ne pas te perdre en étreignant des ombres...

World End Girlfriend

  • Invité
Re : Ces écrits qui te bouffent la tête
« Réponse #1 le: 27 juin 2012 à 15:42:50 »
J'ai lu ton pavé !  :D  *applaudissements*
Bon déjà ton histoire m'a fait penser au film Mr.Brooks, le genre de truc que j'aime bien quoi.
Sinon pour revenir à tes questions:

Comment vous gérez la distance entre ce que vous écrivez et la réalité ?

Personellement l'écriture occupe pas beaucoup de mon temps, avec les études et le reste j'ai rarement l'occasion de trouver une journée complète que je consacre seulement à écrire.
En ce qui te concerne c'est plutôt simple, t'es juste tellement à fond dedans que la réalité c'est ce que tu écris. Et franchement c'est super normal hein, ça m'est arrivé plein de fois de tomber sur des rpg où j'étais addict à mort et où je sortais plus de chez moi, ou alors des animes mega bien fichu que je regardais toute la journée et où je pensais qu'a ça, j'ai aussi eu une bonne période Football manager ou c'était carrément Lycée/FM/dodo les jours de la semaine et FM/dodo le week-end, sans rien faire d'autre.
Donc bon, de ce côté là, pas de panique hein, ça passera.

ça vous est arrivé de ne plus vouloir sortir de ce monde que vous avez créé, parce qu'en comparaison, la vie vous semblait vraiment trop fade ?

Je n'ai pas encore assez de talent ni de temps pour créer un monde pareil (de toute façon mes mondes sont pour la plupart ravagés  :P ) Mais cette sensation m'arrive genre très souvent, avec les mondes des autres.
Sérieusement le nombre de fois où je regrettais qu'un jeu soit fini, c'est un truc de ouf   :mrgreen: .
Je me souviens de ma première partie sur Persona 3, j'en avais presque les larmes aux yeux car tu te dis "merde, comment je pourrais vivre normalement après tout ça". La seule fois où j'ai vraiment versé une larme, c'était assez récemment avec l'arc Rin sur Katawa shoujo, parceque ******* tu te dis que la réalité c'est une vraie ****** comparé à ce que tu vis là, tu sais que tu ne ressentiras jamais ce genre de choses en vrai. Et c'est triste.
Bref à ce rythme je ponderais un bon pavé moi aussi  ><

Est-ce que vous aussi, vous vous êtes déjà identifié à des personnages ultra-pervers ?

M'identifier genre me dire que je comprends ce qu'il fait ? Partager ses émotions? Nan.
C'est plus de la fascination, quoique j'ai pas souvenir d'un ultra-pervers qui ait réussi à me fasciner dans sa perversité, dans ce domaine là faut vraiment y aller super fort pour moi, j'ai un cerveau bien tordu  ::)
Donc non franchement j'irais pas jusqu'à m'identifier, on va dire que c'est le genre de personnage que j'aime pour leur côté imprévisible.


Comment vous avez géré ça ? Est-ce que ça vous inquiète, inquiéterait, est-ce que vous trouvez ça normal ?

Boarf, la raison pour laquelle on aime ce genre de personnages, c'est parce qu'ils symbolisent en quelque sorte un fantasme qu'on aurait d'avoir le plein contrôle de nous même niveau sentiment, le courage d'affronter la société, le courage de tuer, et le contrôle des autres aussi.
La plupart des ultra-pervers sont ultra-intelligents, normal qu'on soit fascinés par eux, on ne pourra jamais être capable de faire la même chose, et puis on a tous des problèmes donc une rage à faire ressortir, ouais je pense qu'ils symbolisent un peu cette envie de se soulager sur les autres. Je comprends donc que des gens s'y identifient, peut-être qu'eux aussi voudraient faire ressortir des choses.


Est-ce qu'il y a aussi dans vos tiroirs ou dans votre ordinateur des textes de fiction (je ne parle pas des trucs qu'on peut écrire sur nos propres vies, ça  c'est différent, forcément) que vous ne feriez lire pour rien au monde ? Pourquoi ? Et quand vous faites lire des récits à vos proches, est-ce qu'ils cherchent à vous identifier à vos personnages ? Est-ce qu'ils ont déjà compris des choses sur vous en lisant vos textes ?

Mmm pas vraiment, peut-être mes premiers textes car en les relisant je les trouve tellement nul que c'en est embarassant. Donc si c'est médiocre oui je ne voudrais pas.
Je ne fais pas lire mes récits à mes proches, mais pour répondre à ta question oui très souvent mes personnages ont une certaine relation avec moi-même. Soit c'est de l'ordre physique, c'est à dire que je donne au héros mon physique, où alors à mes héroines ce que je souhaiterais trouver chez une femme. Soit c'est plus subtil et des fois ça m'échappe à moi aussi, des traits de caractères, des lieux, une partie de l'histoire.
De tout façon tout ce que t'écris avec le coeur contient une partie de toi même.


Est-ce que vous avez déjà écrit un roman ou une nouvelle qui vous a porté aux limites de la psychose ?

Le jour où je serais capable d'écrire un truc aussi fort, je me dirais "oueh mec là t'es un vrai écrivain".


Donc ouais j'ai hâte de lire ton histoire tiens.  :mrgreen:
« Modifié: 27 juin 2012 à 17:05:54 par World End Girlfriend »

Jon Ho

  • Invité
Re : Ces écrits qui te bouffent la tête
« Réponse #2 le: 27 juin 2012 à 16:27:02 »
Comment vous gérez la distance entre ce que vous écrivez et la réalité ?
- Quand ma copine me dit " t'en as pas marre d'écrire ?! " Là j'arrive à faire la part des choses entre les 2

ça vous est arrivé de ne plus vouloir sortir de ce monde que vous avez créé, parce qu'en comparaison, la vie vous semblait vraiment trop fade ?
- Aucun monde créatif ne pourrait reléguer le monde réel au second plan ! Vivre c'est juste le pied. Après c'est sûr on peut se permettre quelques évasions grâce à l'écriture, mais ça reste artificiel et hypnotique, un peu comme un bon gros joint. Aucun délire d'écriture aussi tripant soit il n'arrivera à la cheville d'une nuit de sexe torride ;)

Est-ce que vous aussi, vous vous êtes déjà identifié à des personnages ultra-pervers ?
- Mes personnages sont bien pervers, mais je le suis tellement plus. Ca dépend de la perversité en fait. Je m'en fous d'aller mater sous les jupes des filles ou de surprendre ma voisine sous sa douche à travers mes stores. Par contre créer des personnages tordus ou me mettre volontairement dans des situations délicates de danger imminent, ça oui oui et re oui !

Comment vous avez géré ça ? Est-ce que ça vous inquiète, inquiéterait, est-ce que vous trouvez ça normal ?
- Chacun gère sa vie à sa manière, tant qu'il ne fait de mal à personne. Seul ou avec des amis, tu peux sans rougir te mater un épisode de tellement vrai en te foutant ouvertement de la gueule des gens. Tu ne fais de mal à personne et rire de tout ça fait du bien. On est tous un peu méchant au fond. Mais si ça reste dans ta tête, si ça n'est pas projetté à la gueule de ta cible, je ne vois pas où est le mal. La morale ? la bonne conscience. Bof, je laisse ça aux hypocrites.

Est-ce qu'il y a aussi dans vos tiroirs ou dans votre ordinateur des textes de fiction (je ne parle pas des trucs qu'on peut écrire sur nos propres vies, ça  c'est différent, forcément) que vous ne feriez lire pour rien au monde ? Pourquoi ? Et quand vous faites lire des récits à vos proches, est-ce qu'ils cherchent à vous identifier à vos personnages ? Est-ce qu'ils ont déjà compris des choses sur vous en lisant vos textes ?
- Non pas forcément, je fais bien attention à mettre une bonne grosse barrière entre moi et mes personnages.

Est-ce que vous avez déjà écrit un roman ou une nouvelle qui vous a porté aux limites de la psychose ?
- Pas de la psychose mais de la démence ça c'est sûr. Complètement absorbé par une fiction. A y penser nuit et jour jusqu'au point final que l'on regrette très vite. Ca ressemble à une drogue c'est sûr mais c'est pas nocif et tellement bon !

Pour le reste des questions, merci de voir avec mon agent.

Sinon j'ai bien aimé ton texte
Au plaisir

Hors ligne ernya

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 674
  • Ex-dragonne
    • Page perso
Re : Ces écrits qui te bouffent la tête
« Réponse #3 le: 30 juin 2012 à 02:14:49 »
Citer
Comment vous gérez la distance entre ce que vous écrivez et la réalité ?
à vrai dire plutôt bien à ce niveau-là, xD. Je ne me suis jamais vraiment  fondue en un personnage, déjà, parce que j'en ai pas vraiment, c'est peut-être pour ça. Ou aussi parce que je n'écris que des textes très courts du coup j'ai pas vraiment le temps d'être vampirisée par mon personnage. :P

Citer
ça vous est arrivé de ne plus vouloir sortir de ce monde que vous avez créé, parce qu'en comparaison, la vie vous semblait vraiment trop fade ?
non. Encore une fois parce que je n'écris pas de trucs longs et élaborés donc y pas vraiment d'univers ou d'autre monde. Enfin il reste aussi flou dans ma tête que notre monde actuel en fait, xD. En pire sûrement.
Et aussi parce que un personnage ne vivra jamais aussi intensément que moi les choses (c'est pas pour dire que je suis hyper sensible ou je sais pas quoi, c'est juste que lire une ligne ou l'écrire et vivre une sueur froide, ça n'a vraiment rien à voir, tu ne peux pas vivre dans ton texte/ ressentir ce que tu ressens dans la réalité, c'est toujours en quelque sorte du fake, une sorte de pâle copié collé).

Citer
Est-ce que vous aussi, vous vous êtes déjà identifié à des personnages ultra-pervers ? Comment vous avez géré ça ? Est-ce que ça vous inquiète, inquiéterait, est-ce que vous trouvez ça normal ?

je pense que je peux répondre oui même si la question de l'identification (on en a déjà parlé sur un autre fil), c'est pas facile à définir. Je kiffe les personnages pervers/malsains/louches/ambigus, ça c'est clair.
Ca m'inquiète pas plus que ça, la fiction et la réalité sont deux choses vraiment distinctes. Tu acceptes des tas de comportements chez des autres fictifs ou des autres qui n'ont aucun lien avec toi (les candidats de Secret par exemple haha) que tu n'accepterais pas une seule seconde s'ils concernaient des gens de ta famille ou tes amis. La fiction permet une autre réalité dans laquelle on peut "se lâcher", vivre par procuration des expériences qu'on n'aura pas et qu'on ne souhaite pas forcément avoir dans la vraie vie. Où est le mal ?

 
Citer
Est-ce qu'il y a aussi dans vos tiroirs ou dans votre ordinateur des textes de fiction (je ne parle pas des trucs qu'on peut écrire sur nos propres vies, ça  c'est différent, forcément) que vous ne feriez lire pour rien au monde ? Pourquoi ?
nope, pas de fiction.

Citer
Et quand vous faites lire des récits à vos proches, est-ce qu'ils cherchent à vous identifier à vos personnages ?
Aucune idée, je peux pas répondre pour eux. Mais je ne pense pas. En tout cas moi je ne cherche pas à identifier les personnages de mes proches à eux. Peut-être que certaines réflexions de leurs personnages me feront penser à eux mais une réflexion n'est pas un personnage. Et puis un personnage, c'est toujours de la fiction, c'est jamais toi dans toute ta complexité/intimité ;)

 
Citer
Est-ce qu'ils ont déjà compris des choses sur vous en lisant vos textes ?
là encore aucune idée, c'est pas le genre de sujet que t'as forcément envie d'aborder xD.
Se comprendre dans la vie, c'est déjà la merde. Alors comprendre l'autre à travers un personnage fictif qui sera forcément réduit/peu complexe .... ça me paraît mission impossible.  :D

Citer
Est-ce que vous avez déjà écrit un roman ou une nouvelle qui vous a porté aux limites de la psychose ? (Non, là, quand même, je m'emballe. Mais répondez, s'il vous plaît, répondez...)
non jamais, j'écris la plupart de mes textes sur des questions qui me touchent à un moment précis, du coup, je suis plus ou moins en accord avec moi-même donc non pas de psychose. Et puis le texte est toujours écrit durant un court laps de temps donc ça laisse peu de temps pour qu'une folie se déclare :D

En fait, ce que tu décris, je l'ai plus connu après avoir visionné des films qu'en écrivant un texte. Ce qui est assez logique vu que je m'identifie 10 fois plus vite au ciné que dans un roman et que les autres t'étonneront toujours plus que toi-même  :mrgreen:

« Modifié: 30 juin 2012 à 02:22:13 par ernya »
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
Kennit, Les Aventuriers de la Mer, Robin Hobb.

Hors ligne Faina Louve

  • Tabellion
  • Messages: 50
  • Dans l'attente du retour de Solh
Re : Ces écrits qui te bouffent la tête
« Réponse #4 le: 30 juin 2012 à 03:35:32 »
Eh bien, quelle tirade ! J'avoue avoir failli renoncer en voyant la taille du texte au début  :P


Comment vous gérez la distance entre ce que vous écrivez et la réalité ?

Dans mon cas, elle est très peu marquée. Je ne m'inspire pas de faits réels mais de faits qui pourraient l'être et je ne vais pas dans le sensationnel. Pas besoin de poser une barrière.


 ça vous est arrivé de ne plus vouloir sortir de ce monde que vous avez créé, parce qu'en comparaison, la vie vous semblait vraiment trop fade ?

Dans le sens de la lecture, oui. Je n'ai jamais "créé" (je trouve le mot fort, quand même) un monde en écrivant. Celui qui est le nôtre est assez insupportable sans que j'y ajoute mon grain de sel. En revanche, j'ai déjà refermé un livre en me disant "Putain, c'est là qu'elle est ma place".

Est-ce que vous aussi, vous vous êtes déjà identifié à des personnages ultra-pervers ?

Oui. On a tous de la perversité. Ceux qu'on appelle pervers sont ceux qui l'ont laissée prendre le dessus, et d'une certaine manière, ils sont une espèce de... miroir paroxystique ? (désolée, trouver les mots à 3h29 du matin, c'est un peu difficile). Mais après, il y a s'identifier et s'identifier.

Comment vous avez géré ça ?

Je n'ai pas jugé que ça devait être géré...

Est-ce que ça vous inquiète, inquiéterait, est-ce que vous trouvez ça normal ?

Normal, je ne sais pas, malsain, non. Après je parle d'une identification superficielle. Il s'agit pas non plus de se sentir proche d'un personnage quand il découpe sa femme pour la donner à manger à ses enfants.

Est-ce qu'il y a aussi dans vos tiroirs ou dans votre ordinateur des textes de fiction (je ne parle pas des trucs qu'on peut écrire sur nos propres vies, ça  c'est différent, forcément) que vous ne feriez lire pour rien au monde ? Pourquoi

Oui. Parce que c'est de la merde. La dignité m'interdit de faire lire certaines choses que j'ai pu écrire plus jeune.

  Et quand vous faites lire des récits à vos proches, est-ce qu'ils cherchent à vous identifier à vos personnages ? Est-ce qu'ils ont déjà compris des choses sur vous en lisant vos textes ?

Oui. Mais, jamais par identification aux personnages. D'ailleurs, je n'ai jamais inventé de personnage auquel je pourrais m'identifier. Ce serait ennuyeux.
"Te mordre. Te mordre comme je le fais chaque nuit dans les mauvais rêves qui peuplent le noir de ma solitude. Te mordre jusqu'à ce que je me noie dans ton sang."



"Mes nuits ont perdu leur goût de promesses et mon regard n'erre plus à fleur d'objet"

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.025 secondes avec 23 requêtes.