Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
I
Déconstruire. Boucher les
ornières, briser l'habitude —
le réflexe.
Prendre cet autre sentier pour
une fois ; voir le soir s'offrir,
s'ouvrir comme un éventail.
Fermé c'était une direction qu'il donnait, une
directive, presque un ordre.
Ouvert il enveloppe la berge d'un autre ciel.
Une abeille pique et meurt comme l'étoile qui met fin au jour,
feu au papier. Feu une reine au milieu d'un amas sablonneux.
II
Il faut la nuit pour dénoncer l'automne.
L'arbre se maintient, se retient, serre encore la rivière dans ses
bras ; la laisse dans son lit.
Pas encore aboli le soleil milliardaire comme une
bague enlace les méandres.
Il n'est plus le soir chu sirène en rue.
Seul le vent en rumeur
demeure, apeure.
Délit. Fugue.
III
Sans fin comme un canyon la rue relief de nuit.
Droite comme une poutre, tout juste dos d'âne ;
Déserte, pas même un remords en support au silence.
Un balcon, vinyle, sans sa gargouille.
Volets fermés les yeux vague
Regard noir autrefois dense
Une cave béate, subite lueur, libère un air gras
Y entrer c'est rouge noir et guitare.
IV
Reconnexion…
Un deux trois points clignotent
Ça va ? Dans leur élan on voudrait croire
Et toi ? qu'ils ôtent l'ambiguïté. Que dans l'instantané
Tu confonds ! répété ils oblitèrent l'émoi des mois.
La page "et toi" ne répond pas…
Toi-même ! Pourtant défaitistes ils se résignent ils se raisonnent
Hahaha ! Tu ris est-ce l'ironie c'est toujours là, garantie !
J'ai pas compris. Ton rire me manque. Ton bleu
Ça a l'air curieux. J'admets on s'y noie.
La prochaine fois ! Tu crois ?
Déconnexion en cours...
V
Oraison.
Que le chant sur une note
Jusqu'à floraison s'isole !
Une corde qui n'en finirait plus de vibrer et quand bien même
A l'orée d'un soupir elle oserait se taire
S'immoler en éther
Ailleurs je l'entendrais encore.
Hors raison.
VI
Sur le platane en rue
Plane à vive allure
L'angoisse du dépouillement.
Etoile rouillée danseuse en sang
Esquisse une pirouette
Vol d'adieu le long du tronc où
Résignés
Desséchés
Survivent quelques îlots d'écorce.
VII
Sinon déserte
Un peu de terre hors des pots tout
au plus
Giflée d'eau la place
Vaste mais trop vide pour qu'on
la croie dévastée
Sans rayure ni éclats
Pudique, expose en son sein comme témoin
Relique de tempête, seule
Une chaise au sol.
VIII
S'arrêter là ?
Au sol, la rigole où slalomer
Nerf de la rue, gobe un pas puis l'autre
Me pousse, le vent pour bras droit,
Chuchote un ballet maladroit, non !
Ruisseler d'une traite de loin régulière
Réverbères pour barres de mesure
Jusqu'à l'escalier
Cadence qu'enserrera
Un silence de sable
Une cendre d'océan.
IX
Une poche, que dis-je une pelote
Enclavée dans un carré d'hiver
Ecrin de chaleur, cœur d'une cellule de bleu
Que seul jusque là ravivait un radiateur dément
Bouge, s'étire, s'octroie les fantaisies d'un fil conducteur
Qui ondule, caresse, invite, là où bâillonnent les tentacules de gel
Baiser de coton, cocon de patience
Fil suspendu ; bientôt rompu ?
X
En fermant l'œil
Faire disparaître le lac
Laisser la pensée semer du sel dans l'air
Bruissement.
Pousse un arbre aux bras d'écume
Avec pour feuilles des gondoles de sable
Gris de vent
Réveil à pic