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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Vide-poche et pain de mie (AT)

Auteur Sujet: Vide-poche et pain de mie (AT)  (Lu 1371 fois)

Hors ligne Miromensil

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Vide-poche et pain de mie (AT)
« le: 24 septembre 2019 à 14:18:51 »
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Vide-poche et pain de mie


La bête recouverte de papier carton somnole. Cachée sous un fatras de boites et de chutes de polystyrène, seul son museau émerge. Un filet de fumée orange émane de ses  naseaux dont seul le frémissement des bords atteste d’un signe de vie croupissant sous un bordel papier-carton. Drosayrie n’ose pas imaginer quel ébranlement de l’univers un geste de l’animal endormi susciterait ; se délaissant des plis cartonnés, des giboulées de polystyrène pleuvraient sur ses membres, des larmes fonctionnelles le dépouilleraient de grains de poussières amoncelés dans ses caroncules lacrymales. Drosayrie voudrait faire craquer son dos, ça le démange, mais il craint trop qu’un tel craquement ne réveille l’atlastique bestiole. La prairie de moquette, au poil doux émeraude, étouffe les sons — le léger ronflement de l’animal, les raclements de gorge de Drosayrie. L’énorme pièce contient tant bien que mal deux présences étrangères l’une à l’autre qui feignent de s’ignorer en silence. Le papier peint aux arabesques joyeuses et florales jure avec la demi-tension qui s’installe entre eux. L’un patauge dans sa gêne pendant que l’autre roupille. Il n’y a pas de fenêtre. Drosayrie a le cul sur une pile de magazines à côté de laquelle flanche une autre pile qu’une tasse de tisane presque vide ponctue. Il s’abrite comme il peut au fond dans l’immense capuchon de son ciré bleu dix fois trop grand pour lui. Sa tête au fond de la grotte encapuchonnée tourne timidement sur ses gonds pour apercevoir, en bordure de champ de vision, la fumée orange. Tout à coup, son estomac gargouille bruyamment.

*

Pour toute arme, une fourchette dans sa poche droite. Froide au toucher, elle rassure Drosayrie. Son pouls tambourine à ses tempes quand un frisson parcourt l’épine dorsale de la montagne de déchets. Son destin se trace au fond de la tasse de tisane ; la bête va se réveiller de son sommeil de vieille décharge ; en s’ébrouant, des étoiles de plastique rejoindront le sol ; elle va tourner sa grosse tête et son regard tombera sur un Drosayrie qui aura tôt fait de tapisser le fond de son estomac. La fourchette inerte dans la poche glace le bout de ses doigts — elle est son seul espoir. Pour l’instant le monstre tapi est interdit — y a-t-il quelqu’un assis près de moi, suis-je seul, que fais-je là, mais où suis-je, déjà ?

L’estomac de Drosayrie gronde une seconde fois. Les liasses de carton chutent et inondent le corps musculeux. Drosayrie extirpe les bras de ses manches, replie ses genoux sous son menton pour disparaitre sous le monticule de son ciré bleu. Convaincre l’animal qu’il n’est pas là. Il n’existe pas. Il n’ose même plus porter son regard à la lisière de la capuche. Il fronce les sourcils, se mord l’intérieur des joues, scelle ses lèvres en un rictus de peur. Son passé, ses aspirations, ses souvenirs se ferment à clé sur un malentendu du moment présent. Il n’est plus quelqu’un ; tout juste un amas de tissus apeuré.

Les débris de papier — cartes postales, prospectus, journaux, modes d’emploi, notices de médicaments, tickets de caisse, … — découvrent un corps membraneux enchevêtré de racines. Les racines en dessous de l’abdomen forment des pattes aux griffes filandreuses. Toute la carcasse de l’animal se révèle être tissée de cordes noueuses aux ramifications éparses évoquant une plante grimpante. Drosayrie se recroqueville. À travers ces os longilignes et élastiques transparait le papier peint criard. Drosayrie se mord le poing. À quelques pas de lui, la masse noueuse expulse une tête d’écailles moites. Son profil draconien où s’entrelacent des fils noirs au niveau des organes sensoriels — nez, yeux, gueule — filtre la poussière ambiante. Un halo orangé chemine jusqu’au-dessus de son crâne depuis ses naseaux. Son cou aux angles ambigus ressemble à une lampe de chevet en fer cassée. Il ne l’a pas repéré. Avec un peu de chance, le dragon filandreux repère ses proies au mouvement. Drosayrie retient sa respiration depuis si longtemps que sa propre tête commence à lui tourner. Par un pouvoir enchanteur qui se transmet entre parents, il parvient, tout en bloquant sa nuque, à détourner son attention pour qu’elle porte à l’orée de sa capuche, là où la bête émerge depuis son capharnaüm de papier-carton. Il la voit floue mais parvient néanmoins à distinguer un phénomène qui lui écarquille chaque pore d’étonnement. Une explosion florale parcourt le corps du dragon. Ses tissus entortillés, couleur terre, sont des racines qui bourgeonnent çà et là en plantes-champignons. La fleur n’a pas de tige ni de feuille ; juste des pétales blancs et acérés. Drosayrie reconnait les white chrysanthemum. Une poudre givrante enveloppe la silhouette noueuse ; Drosayrie ne sait dire s’il s’agit de spores ou de graines. Les white chrysanthemum de glace renferment un curieux bouton en leur coeur : les pétales glacés se déploient autour d’orteils et de doigts, ongles compris. La poudre froide qui s’en dispense doit être faite de kératine. De temps en temps, un chrysanthemum meurt, et deux fleurs abritant des orteils éclosent à la place. Un parterre cadavérique blanc parsème le dragon. Les décorations murales ricanent ; Drosayrie tient ses pieds dans ses mains.

*

La pièce est trop petite.
Le dragon n’a pas déployé ses ailes que leurs bouts raclent des murs opposés. Des ribambelles de serpentins pendent depuis son dos biseauté et des chutes de tissus éliminés s’accrochent encore aux pétales de certaines fleurs. Sa fête a l’air d’être finie. Qui sait ce qu’il faisait ainsi emballé dans du papier cadeau carnavalesque fait d’un entrelacement de bazars d’origines éparses. Sa grosse tête pivote lentement vers un Drosayrie qui n’a pas réussi à se faire oublier.

Drosayrie voudrait hurler mais sous sa capuche nulle forêt baignée de pleine lune n’accueillerait son cri ; nulle nuit pour l’inviter à se dissoudre en son noir. La pièce dans laquelle il partage la présence du dragon s’étire jusque dans son capuchon. Il tente tant bien que mal de maitriser son souffle en respirant lentement alors que son coeur bat au point de déchirer sa cage thoracique pour s’en échapper et vivre sa vie d’organe essoufflé. C’est mort ; il m’a repéré. Il est si crispé que ses os craquellent un à un quand il déplie ses genoux et ouvre les bras — un mouvement d’ouverture vers une gorge de cheminée dont la fumée filtre à travers des crocs fermés. Le pire est d’accepter de tourner la tête pour la ranger docilement au-dessus de sa poitrine. Pendant quelques secondes — le temps semble se pendre dans le laps de vide qui s’étale entre l’animal et Drosayrie — tout son corps est tendu vers le centre de la pièce, sauf son visage résolument tourné à nonante degrés sur la droite.

La pièce exiguë enlace les deux présences de ses bras muraux dans une étreinte dont l’une ne veut pas. Drosayrie a tellement faim qu’il pourrait manger le dragon. Dans une respiration aux accents d’étranglement et de soulagement, Drosayrie aligne sa tête pour qu’elle soit face à celle du dragon. Ce dernier déroule son cou jusqu’à former une bosse au niveau du plafond — ses naseaux pointent dans la direction de Drosayrie. Dans un bond, Drosayrie se relève. Il est torse nu sous son imperméable et un courant d’air verglacé hérisse ses poils. Des pans de liège et des kyrielles de morceaux de vieux journaux dégoulinent depuis les oreilles de l’animal quand il se tourne définitivement pour être dans la droite ligne de Drosayrie. Son regard ancré dans celui de l’animal, la main gauche écarquillée, il plonge sa main droite dans sa poche pour en sortir la fourchette. Il la brandit face au dragon, menaçant.

C’est l’histoire d’un type à demi nu qui s’arme d’un couvert pour défier une énorme gueule béante et fumante.

Le vent trouve son origine dans les entrailles du dragon.
Il parcourt par vagues son corps noueux ; les lianes noires torsadées dont il est tressé frissonnent d’un ton plus clair ; les pétales chuchotent un air indicible au passage de sa brise. La pièce reste coite. Bien évidemment, la fourchette ne l’impressionne pas. Durant tout le temps qu’il brandit son bout de métal comme une main tendue, Drosayrie se prépare à décorer le sol de son cadavre dans un futur proche. Quoi que… à bien y regarder, le dragon est façonné de vide : il voit le papier peint au travers — comment pourrait-il le digérer ? Les white chrysanthemum répandent un mélimélo de graines dans l’atmosphère. Les graines traversent les murs.

Où vont les semences des white chrysanthemum ?
Quelle est cette pièce qui n’a pas de fonction apparente autre que celle d’entreposer un capharnaüm et un dragon ?

La poudre glacée dispensée par les fleurs aide Drosayrie à se souvenir. Son village en briques rouges ; être né dans un coin de maison ; pas d’avenir… sa mère, cheffe du village, qui l’envoie chercher quelqu’un à titre de rituel ; le monde clos, la peur de l’extérieur, des habitants qui passent leur temps dans leur salon de peur de sortir ; les objets du quotidien, autant de portails vers d’autres pièces lorsqu’ils sont utilisés conformément à leur geste routinier. Une spatule ? Non. Un vide-poche. Chaque membre de sa famille a déposé dans un vide-poche quelques breloques de la vie de tous les jours. On était dans la cuisine à la décoration désuète. Leur air grave, leurs paupières baissées… ne dissimulaient les flocons anthracites qui sortaient par le tissus de leurs vêtements. Ils savaient qu’ils le téléportaient dans un lieu hermétique où il se retrouverait avec quelque monstre. Il était là, pourtant, pour récupérer quelqu’un ou accomplir quelque chose. Qui, quoi ? Son frère lui tend une fourchette. Il n’aurait droit qu’à cet ustensile dans sa propre poche.

La toile de fond de sa mémoire évoque un puzzle. Drosayrie a rassemblé certains éléments. Des zones d’ombre l’empêchent d’avoir un panorama complet de ce qui lui arrive. Quelque chose a dû échouer dans le passage de chez lui à ici. Ici, le bric-à-brac envahit les coins. Aucune porte par où courir ni aucune fenêtre par où se jeter. Comme le dragon demeure impassible et qu’il n’essaie pas de le gober, Drosayrie abaisse son bras. La fourchette pend bêtement au bout de ses doigts. Il enlève sa capuche. Par ce geste, il est tout entier dans le débarras avec l’animal. Il n’a plus les trois quart de ses idées rangées derrière sa nuque qui espèrent qu’avec un torticolis il se retrouvera dans une forêt, au fond d’un lac… ailleurs mais pas ici. Soit, il l’accepte. La bête ne bouge pas. Le paysage de son corps est couvert de chrysanthèmes dont le coeur renferme une extrémité humaine. Le pouls de Drosayrie descend de quelques étages. Il avait un quelconque but en venant ici, bien qu’il ne l’ait pas choisi. Mais il l’a oublié. Quelle que soit la raison pour laquelle sa famille l’a envoyé dans ce débarras, elle n’a plus d’importance.

*

La vent, d’abord intrinsèque au dragon, gagne les murs. Ceux-ci frémissent comme s’ils étaient poilus et qu’un froid les réveillait de leur torpeur. Drosayrie ne le ressent pas. Il lui semble juste que l’animal tente de communiquer même si aucun son ne franchit ses crocs refermés. Les phrases apparaissent entre deux tremblements du papier peint. Drosayrie a la certitude qu’elles émanent du dragon. Le fumet orange qui s’échappe de ses naseaux s’intensifie et, sous le plafond, dessine, tout en nuances, des collines sur lesquelles dégringolent des ruisseaux. Les cimes des sapins biseautent l’horizon. On dirait les albums coloriés de Drosayrie quand il était petit ; il n’a jamais vu le monde extérieur, tout juste des représentations tracées à gros traits ; en dernier lieu par le tracé volatile d’arabesques draconiennes.

Les phrases qui s’écrivent sur les murs se remplissent de lumière. Les lettres illuminent. Elles ont l’air de venir de ces paysages ouverts sur lesquels Drosayrie n’a jamais posé le regard. Dans ce qui émane d’elles, Drosayrie devine des aurores. Il est écrit, en grand :

Nos haleines se mélangeaient chaleureusement quand, endormis, nos paupières closes fixaient le plafond

À dire vrai je m’arrangeais toujours pour que mon nez soit plus haut que le tien parce que l’air qui emplissait nos poumons sentait le refermé, comme l’air dans une pièce qu’on n’aurait pas aéré depuis longtemps

On ne marchait pas vraiment main dans la main, disons plutôt qu’on s’agrippait l’un à l’autre en marchant, par peur de tomber du chemin sans doute

On serait à nous deux des fragments du monde extérieur qu’il nous a toujours été interdit de visiter. Nos gestes étaient liés à la Nature. Nous étions en symbiose. Rien ne devait nous séparer, de la même façon qu’un arbre est relié à la terre par ses racines. On devait grandir l’un avec l’autre, l’un par l’autre

Les phrases apparaissent et disparaissent dans un soupir. L’une apparait sur un pan de mur et la prochaine poursuit sur un autre. Drosayrie n’a pas cessé de virevolter sur lui-même en même au fur et à mesure qu’elles surgissaient. Soudain, une silhouette se dessine sur l’écran de ses souvenirs. Le fond s’assombrit mais les contours se précisent. Elle avait perdu son bras droit. Son visage froid le traversait plus qu’il ne lui apparaissait tant elle tenait plus du coup de vent que d’une statue indubitable. L’impression qu’elle laissait derrière elle relevait du trait de pinceau abstrait. Elle louvoyait entre les gens ; de nombreuses fois les câlins de Drosayrie se refermaient sur du vide. De loin, son minois flou questionnait toute présence ; de près, elle englobait Drosayrie dans le gouffre de ses mains grandes ouvertes. Ils n’existaient plus de tant se sourire. C’était donc elle, qu’il était venu rechercher dans le débarras du dragon ? On l’y avait forcé, en quelque sorte, d’après son souvenir du rite de passage d’une pièce de chez lui au dépotoir reptilien. Il ne sait plus comment ils s’étaient disparus l’un à l’autre.

Le vent sur la surface du dragon se tait. Les phrases à la lisière murale s’évanouissent. Quelques brins de feuilles remuent faiblement. La bête émerge d’une décharge de non sens artificiel. Le prénom de la fille qu’a aimée Drosayrie s’envole. N’a résisté au portail qu’une image de leurs deux corps dans un sas d’entrée encombré. Tout à coup l’ambiance inerte tétanise Drosayrie ; quelle est l’échappatoire de cette mascarade ? Le souhait de vastes étendues boisées l’emporte à nouveau… pour rien. Des petits morceaux de mie tombent du plafond ; le paradis est une cuisine hypothétique qui à l’étage prodigue un peu de sa magie en s’émiettant gracieusement. La mie lui rappelle les petits déjeuners dans sa précédente vie, celle où il aimait quelqu’un et où il avait une famille. Les miettes s’amoncellent sur les griffes de l’animal et sur les souliers de l’être humain.

*

Le dragon décide de déverrouiller ses crocs pour voir s’il peut avaler Drosayrie en une fois. Il entrouvre ses mâchoires comme s’il s’agissait d’un geste bénin, une action que ferait n’importe quelle créature en des circonstances qui impliqueraient qu’elle agisse de telle ou telle manière, conformément à ce qu’il arrive. Drosayrie attend depuis le début de se faire avaler. L’animal lui propose de l’avaler. Rien dans son attitude n’indique pourtant une velléité urgente à l’engloutir de la sorte. L’être humain aurait apprécié que des phrases sur les pans de murs se remettent à valser dans leur clair-obscur, comme un entracte à la situation qui se déroule sous ses pieds. Ça le distrairait de son attention, peut-être celle de la bête aussi. La mie colle aux chutes de papier. Ça sent le brulé.

Vu l’inertie du grand corps cagneux, Drosayrie ose l’approcher. Les pétales des chrysanthèmes ont la texture lisse de dalles blanches de salle de bain, mais ciselées. Quand il leur donne une pichenette, l’une fait un bruit de verre mat. Le dragon ne réagit pas. Timidement, Drosayrie en cueille un du flanc de l’animal. Dans sa paume, les pétales froids s’ouvrent ; en leur cœur pointe un doigt à l’ongle écaillé comme se fragmente une terre aride sous l’effet prolongé du soleil. Drosayrie reconnait cet ongle abimé, il a tenu la main à laquelle il appartenait. Comment s’appelait-elle, déjà ? Le regard de l’être humain se promène le long de la surface fleurie du reptile. Un instant, il s’imagine que chaque chrysanthème renferme un morceau de son corps. Il les cueillerait toutes pour en faire un bouquet contenant des parties de son enveloppe charnelle. Mais ça ne se peut pas, il voit de loin que les white chrysanthemum emprisonnent chacun toutes sortes de doigts différents. L’atmosphère du débarras doit être soporifique parce que la découverte ne déconfit pas particulièrement Drosayrie. Il s’y attendait, en quelque sorte ; comme si toute son ancienne vie était morte au moment où il a rencontré le dragon.

Après avoir planqué le chrysanthème dans sa poche, Drosayrie revient sur ses pas et ramène sa fourchette à hauteur de la gueule.
Où aller, de toute façon ? Ces mâchoires entrebâillées s’ouvrent sur un ailleurs qui n’est pas une pièce. Drosayrie n’a connu que ça : des coins, des plafonds et des sols. Des murs. Une légende de chez lui raconte qu’on ne nait pas du ventre des femmes mais des des coins, au confluent des murs. Les architectes sont des sage-femmes. Quant au dragon florissant, qui sait comment il est né. Sans doute d’amoncellements de choses hétéroclites. Il viendrait d’un univers constellé de jardins aux agencements subtils. L’un d’eux est parsemé de fleurs blanches.

Il a l’air paralysé, le reptile ordurier. Il bouge à peine, il remue si lentement. Il doit avoir conscience du confinement dans lequel ils sont projetés ; comme si cela ne servait à rien de gesticuler en tous sens dans un endroit confiné. Les ficelles qui constituent sa tête se distendent au point que celle-ci devient aussi grande que Drosayrie de bas en haut. La gueule béante doit faire un mètre quatre-vingts. Dedans, du noir. Drosayrie jette un dernier coup d’oeil à la pièce dans l’espoir qu’une tirade se décalque sur les murs ou qu’une pluie de miettes s’abatte pour les distraire — en vain. Il a l’impression de ne pas avoir le choix. Bien que les lianes qui tissent l’enveloppe du dragon laissent apparaitre le papier peint en toile de fond, son gosier ne laisse rien entrevoir sinon du vide. Drosayrie enjambe la première rangée de dents, fourchette en avant. Un énième portail ?

La gorge déboule sur une sorte de couloir. Dans le dos de Drosayrie chatoie la lumière encombrée du débarras, encadrée des crocs de l’animal. Les crocs ne se referment pas… il pourrait encore fuir. Il ne le fait pas. Drosayrie distingue vaguement quelque chose au loin. Toujours armé de son ustensile de pacotille, il avance de quelques mètres.

Dans le noir, un visage brusquement se démène. Il agonise, Drosayrie l’a connu. La silhouette floue de tout à l’heure se précise. Le faciès aux yeux fermés, au nez retroussé et aux pommettes saillantes qui baigne dans sa douleur appartient à la fille qu’il a aimée avant de débouler dans le débarras. Des phasmes tailladent de leurs longues patte-couteaux sa peau. Il s’en extirpe du cou, du front. Le reste du corps baigne dans la noirceur. Drosayrie sort de sa poche le chrysanthème qui renferme un doigt qui appartenait à ce même corps. La tête penche ; les phasmes la remuent dans leur mouvement d’extirpation. Il pose la fleur au-dessus du nez, entre les sourcils. Sa famille voulait sans doute qu’elle la ramène. Il faudrait qu’il leur dise que le temps s’est dilapidé depuis et que toute marche arrière lui est interdite, il ne pourra pas la ramener. La gorge du dragon enferme la tombe d’une fille qu’il a aimée dans une autre vie.

Quand il fait volte face, le débarras encadré des dents du reptile se dessine toujours, tarabiscoté. Il en sort sans peine. La bruine de kératine et de miettes s’est intensifiée. L’animal a un air triste. Ses gros yeux ressemblent à des racines en position fœtale  formant des poings fermés. À la stupéfaction amorphe des restes de papier-carton, des cordes brunâtres s’expulsent du cou et viennent s’enrouler autour des jambes et jusqu’au torse de Drosayrie. Son imperméable est d’un maigre secours. Trop tard pour rabattre sa capuche sous les oreilles pour batifoler le nez en l’air dans une clairière de feuillus. Les cordes sont hérissées d’épines et se nouent solidement sur Drosayrie. Elles piquent et il finit par sombrer debout. Toutes les chrysanthèmes éclosent dans un soupir unique du dragon. Une nuée verglacée embaume la pièce. L’une des fleurs serre fort, en ses pétales, un doigt de l’être humain. 
« Modifié: 08 octobre 2019 à 16:19:23 par Miromensil »

Hors ligne Loïc

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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #1 le: 24 septembre 2019 à 16:34:44 »
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A la base, le swap pour Grimm en 2018. N'hésitez pas à être exigent, ou à commenter sobrement si vous préférez

exigeant :mrgreen:

Bref, le texte

Citer
qui s’installe entre les deux protagonistes

protagoniste m'a sorti de la lecture, ça tranche trop avec l'ambiance, fait trop "technique"
"entre eux" ?

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n s’ébrouant des étoiles de plastique rejoindront le sol,

Là ce sont les étoiles de plastique qui s'ébrouent ; c'est ce que tu veux dire ?

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jusqu’à la surface de ses ses ?

Bug ou quelque chose que je n'ai pas compris ?

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modes d’emploie,

emploi

Citer
A travers ces

Tiens, un À

Citer
expulse une tête complexe écailleuse moites.

je ne comprend pas
moite

J'ai trouvé cette longue description un peu lassante : il n'y a pas de changement de rythme, pas de variation, tout est sur le même ton.

Citer
chutes de tissus éliminés

Je ne comprends pas

Citer
mais sous sa capuche aucune forêt baignée de pleine lune n’accueillerait son cri

je ne comprends pas non plus
aucune fait assez lourd, ce me semble

Citer
sauf son visage résolument tourné à nonante degrés sur la droite.

nonante  :coeur:

Citer
La pièce exiguë enlace les deux présences de ses bras muraux dans une étreinte dont l’une ne veut pas. Drosayrie a tellement faim qu’il pourrait manger le dragon. Dans une respiration aux accents d’étranglement et de soulagement, Drosayrie aligne sa tête pour qu’elle soit face à celle du dragon. Ce dernier déroule son cou jusqu’à former une bosse au niveau du plafond — ses naseaux pointent dans la direction de Drosayrie. Dans un bond, Drosayrie se relève. Il est torse nu sous son imperméable et un courant d’air verglacé hérisse ses poils. Des pans de liège et des kyrielles de morceaux de vieux journaux dégoulinent depuis les oreilles de l’animal quand il se tourne définitivement pour être dans la droite ligne de Drosayrie. Son regard ancré dans celui de l’animal, la main gauche écarquillée, il plonge sa main droite dans sa poche pour en sortir la fourchette. Il la brandit face au dragon, menaçant.

Y a beaucoup de fois Drosayrie, dans ce passage

Citer
dans un futur proche.

ce me semble être un pléonasme de "se prépare à"

Citer
personnel au dragon au début

ça fait trop décalé avec l'utilisation "normale" du mot pour passer tranquille, je trouve

Citer
en dernier lieu par le tracé volatil

volatile

Citer
qu’on aurait pas aéré depuis longtemps

qu'on n'aurait

Citer
r sur lui-même en même au fur et à mesure qu’elles surgissaient.

je ne comprends pas

Citer
Le prénom de la fille qu’a aimé Drosayrie s’envole.

qu'au aimée

Citer
Le dragon décide à déverrouiller ses crocs

décide de ; se décide à

Citer
leur clair-obscure,

obscur

Citer
Ça sent le brûlé.

brulé

Citer
de loin que les white chrysanthemum emprisonnent

manque l'italique

Citer
laissent apparaitre le papier peint en toile de fond, son gosier ne laisse rien entrevoir sinon du vide

la répétition de "laisse" est dommageable

Citer
Sa famille voulait sans doute qu’elle la ramène

qu'il la ramène, non ?

Citer
en position foetale  formant des poings fermés

une espace en trop à fœtale
(et l'e dans l'o au passage :))

Citer
L’une des fleurs sert fort,

serre

J'ai bien aimé. J'ai trouvé la narration plutôt envoutante, bien maitrisée. Trois points un peu gênants peut-être :
- au début, des utilisations de mots qui paraissent un peu... surjouées ? Je sais pas comment le dire exactement ; je pense par exemple à fonctionnelles ou "caroncules lacrymales" suivies de "atlastique bestiole" C'est pas tant ces termes isolés que leur amoncellement en peu de lignes. Ça se simplifie après.
- la fin arrive un peu vite ? Le dernier paragraphe est au final super court par rapport au reste ;
- le reste est peut-être un peu répétitif par moments. Il y aurait sans doute une ou deux longeurs non nécessaires, à voir.

"We think you're dumb and we hate you too"
Alestorm

"Les Grandes Histoires sont celles que l'on a déjà entendues et que l'on n'aspire qu'à réentendre.
Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise."
Arundhati Roy

Léilwën

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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #2 le: 05 octobre 2019 à 01:06:25 »
Yop yop ! :)

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Un filet de fumée orange émane des naseaux
=> j'aurais mis "de ses naseaux" (je trouve que ça coule mieux)
Citer
atteste d’un signe de vie
=> hum, je ne suis pas convaincue, pour moi "attester" et "signe" ça fait un peu redondant...
Citer
L’énorme pièce contient tant bien que mal deux présences étrangères l’une à l’autre qui feignent de s’ignorer en silence.
=> :coeur:
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la demi tension
=> demi-tension
Citer
L’un patauge dans sa gêne pendant que l’autre roupille.
=> :D
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une tasse de tisane vide
=> c'est une tasse de tisane ou c'est une tasse vide ? :\?
Citer
Pour toute arme ; une fourchette
=> le point-virgule n'est pas académique (mais si c'est ok pour toi, c'est bon ;) )
Citer
un frisson parcoure l’épine
=> parcourt
Citer
Son destin se trace au fond de la tasse de tisane vide
=> en fait, elle n'est pas vide : il reste un fond, c'est ça ?
Citer
monstre tapi  est
=> double espace
Citer
jusqu’à la surface de ses ses ?
=> ses ses quoi ??
Citer
scelle ses lèvres sur un rictus de peur
=> "sur", c'est bizarre... "dans" ou "en" plutôt ?
Citer
Il n’est plus quelqu’un ; tout juste un amas de tissus apeuré.
=> :coeur:
Citer
modes d’emploie
=> emploi
Citer
tickets de caisse,…
=> manque un.e espace avant les points de suspension
Citer
A travers
=> À
Citer
une tête complexe écailleuse moites
=> moite
Citer
Par un pouvoir enchanteur qui se transmet entre parents
=> je ne comprends pas ce que les parents viennent faire ici
Citer
un phénomène qui lui écarquille chaque pore d’étonnement
=> je trouve la formulation un peu lourde... "un phénomène qui écarquille d'étonnement chacun de ses pores" ?
Citer
couleur terre
=> j'aurais mis "couleur de terre" pour les sonorités (c'est juste une proposition comme ça !)
Citer
ça et là
=> "çà et là"
Citer
une chrysanthemum meurt
=> "un" (chrysanthème est masculin)
Citer
Un parterre cadavérique blanc parsèment
=> parsème
Citer
Les décorations murales ricanent ; Drosayrie tient ses pieds dans ses mains.
=> le point-virgule n'est pas académique^^
Citer
des chutes de tissus éliminés
=> "des tissus" plutôt ?
Citer
de bazars d’origine éparse
=> d’origines éparses
Citer
nulle nuit pour l’inviter à se dissoudre en son noir
=> :coeur:
Citer
La pièce avec laquelle il partage la présence du dragon
=> "partager la présence de quelqu'un/que chose" est une formulation qui me fait bugguer '-'
Citer
C’est mort ; il m’a repéré
=> l'est cool ce point-virgule-là :)
Citer
tout son corps est tendu vers le centre de la pièce sauf son visage résolument tourné à nonante degrés sur la droite.
=> j'aurais mis une virgule avant "sauf"
Citer
la droite ligne
=> qu'est-ce ?
Citer
C’est l’histoire d’un type à demi nu qui s’arme d’un couvert pour défier une énorme gueule béante et fumante.
=> :D :D

Il est tard... Je repasse :oxo:

EDIT (Re !)

Citer
Bien évidemment que la fourchette ne l’impressionne pas
=> j'aurais remplacé le "que" par une virgule
Citer
Quelle est cette pièce qui n’a pas de fonction apparente autre que d’entreposer un capharnaüm et un dragon ?
=> pour moi, il manque un "celle" entre "que" et "d'entreposer"
Citer
Une spatule ? Non. Un vide-poche. Chaque membre de sa famille a déposé dans un vide-poche quelques breloques de la vie de tous les jours.
=> :coeur:
Citer
Drosayrie a rassemblé certaines pièces
=> je ne suis pas fan de la répétition de "pièces" ici : tu l'utilises régulièrement tout au long des paragraphes, sauf qu'ici le terme n'a pas le sens d'"endroit" comme dans le reste du texte - du coup je trouve ça dommage de ne pas varier le vocabulaire... "éléments" ? "bribes" ? "morceaux" ?
Citer
Il n’a plus les trois quart de ses idées rangées derrière sa nuque qui espèrent qu’avec un torticolis il se retrouvera dans une forêt
=> je trouve la phrase un peu laborieuse
Citer
Il avait un quelconque but en venant ici, bien qu’il ne l’ait pas choisi
=> ici aussi, je trouve que c'est un peu tarabiscoté
Citer
personnel au dragon au début
=> je suis pas fan de la répétition de "au" (je suis chiante, désolée '-') ; j'aurais simplifié en "le vent personnel du dragon gagne les murs"
Citer
Drosayrie a la certitude qu’elles émanent du dragon. Le fumet orange qui s’échappe de ses naseaux s’intensifie et, sous le plafond, dessine, tout en nuances, des collines sur lesquelles dégringolent des ruisseaux. Les cimes des sapins biseautent l’horizon.
=> :coeur: :coeur:
Citer
À dire vrai je m’arrangeais toujours pour que mon nez soit plus haut que le tien parce que l’air qui emplissait nos poumons sentait le refermé, comme l’air dans une pièce qu’on aurait pas aéré depuis longtemps
=> :D :D
Citer
Rien ne nous devait nous séparer
=> le 1er "nous" est de trop, il me semble ? et il manque une virgule après "séparer"
Citer
L’une apparait sur un pan de mur et la prochaine poursuit sur un autre
=> j'aurais mis "suivante" plutôt que "prochaine"
Citer
Soudain, un silhouette se dessine
=> une silhouette
Citer
De loin, son minois flou questionnait toute présence ; de près, elle englobait Drosayrie dans le gouffre de ses mains grandes ouvertes.
=> :coeur:
Citer
Des petits morceaux de mie tombent du plafond ; le paradis est une cuisine hypothétique qui à l’étage prodigue un peu de sa magie en s’émiettant gracieusement.
=> :coeur: :coeur:
Citer
une action que ferait n’importe quelle créature en des circonstances qui impliqueraient qu’elle agisse de telle ou telle manière, conformément à ce qu’il arrive.
=> :D :D
Citer
clair-obscure
=> clair-obscur
Citer
comme une entracte
=> un (entracte est masculin)
Citer
La mie colle aux chutes de papier. Ça sent le brûlé.
=> j'aime bien comme ça tombe ! :)
Citer
salle-de-bain
=> pas de tirets
Citer
Drosayrie en cueille une du flanc de l’animal
=> "une" fait référence à quoi ? (pétale est masculin, chrysanthème aussi)
Citer
les pétales froids s’ouvrent ; en son coeur
=> en leur cœur ? (puisqu'il y a plusieurs pétales ?)
Citer
Un instant, il s’imagine que chaque chrysanthème renferme un morceau de son corps
=> "son" à qui ? à elle ? à lui ?
Citer
Après avoir planqué la chrysanthème
=> le chrysanthème
Citer
Une légende de chez lui raconte qu’on ne nait pas du ventre des femmes mais des des coins, au confluent des murs. Les architectes sont des sage-femmes.
=> :coeur:
Citer
Les ficelles qui constituent sa tête se distendent au point d’être aussi grande
=> grandes
Citer
un mètre quatre-vingt
=> quatre-vingts
Citer
ou qu’une pluie de miettes s’abattent
=> s'abatte (c'est la pluie (de miettes) qui s'abat)
Citer
tout-à-l’heure
=> pas de tirets
Citer
Drosayrie sort de sa poche la chrysanthème
=> le chrysanthème
Citer
un doigt qui appartenait au même corps
=> j'aurais dit "à ce même corps"
Citer
Sa famille voulait sans doute qu’elle la ramène
=> qui est "elle" ? qui est "la" ?
Citer
il ne pourra pas la ramener
=> qui est "la" ?
Citer
en position foetale  formant
=> "fœtale" et double espace ensuite !
Citer
dans un soupire unique
=> soupir

J'ai bien aimé !
Ce qui est bien chez toi, c'est que rien n'est prévisible, rien n'est couru d'avance : je lis, mais je ne sais jamais où tu vas m'emmener :)
Les faiblesses du texte se trouvent, à mon humble avis, dans certaines phrases trop "tarabiscotées" où les choses sont expliquées de manière complexe alors qu'elles pourraient l'être plus simplement, et ce, sans nuire au texte (encore une fois, ce n'est que mon avis personnel :-[). Je crois avoir cité celles qui me gênaient le plus.

En espérant t'avoir été utile ! :oxo:
« Modifié: 06 octobre 2019 à 00:32:34 par Léilwën »

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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #3 le: 06 octobre 2019 à 23:26:22 »
Merci de ce huis-clos qui met face à face l'homme et la monstruosité de ses déchets !
J'aurai préféré que tu décrives la salle plus tôt : visualiser l'entité sous son amoncellement de carton, puis expliquer la pièce, une ou deux phrases avant que tu le fasses vraiment (en fait tu parles du fait que le personnage essaie de ne pas faire de bruit, puis la moquette, et enfin la pièce).
En fait, beaucoup d'idées viennent relativement tard, mais c'est aussi un effet de la longueur du texte. Il y a matière à couper pour avoir un meilleur équilibre entre 1) la forme complète de la créature 2) la présence du personnage et la raison de sa présence 3) l'interaction entre les deux.

Les images sont spontanées et pertinentes, sauf entre autres "sommeil de vieille décharge" ou encore "aucune forêt baignée de pleine lune n’accueillerait son cri" qui ne m'ont pas convaincu. Je note aussi quelques emplois de mots fantaisistement rares, mais j'imagine que ça fait partie de ton univers.

J'ai eu la chance de comprendre tes images sans trop de soucis, mais c'est vrai que certains aspects du texte demandent une certaine gymnastique de la vision. Si c'est à dessein, soit ; sinon tu pourrais rechercher un moyen tout ausi succin de faire passer l'image.

Je trouve qu'une fois que tu dis dragon, ça revient un peu trop souvent (même si tu as fait très attention à amener tout doucement le mot  :D).


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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #4 le: 08 octobre 2019 à 14:35:14 »
Yo Loïc,

J’ai modifié ce qui ne me posait pas de problème, mais je développe un peu :

Citer
n s’ébrouant des étoiles de plastique rejoindront le sol,

Là ce sont les étoiles de plastique qui s'ébrouent ; c'est ce que tu veux dire ?

Non, le dragon. C’était un souci de ponctuation : « Son destin se trace au fond de la tasse de tisane vide : la bête va se réveiller de son sommeil de vieille décharge ; en s’ébrouant, des étoiles de plastique rejoindront le sol ; (…) »

Citer
Bug ou quelque chose que je n'ai pas compris ?
Un bug… mais je ne sais plus ce que j’ai voulu dire, j’ai supprimé la phrase.

Citer
je ne comprend pas
Bug aussi. Du coup : « À quelques pas de lui, la masse noueuse expulse une tête d’écailles moites »

Citer
J'ai trouvé cette longue description un peu lassante : il n'y a pas de changement de rythme, pas de variation, tout est sur le même ton.
Je note pour quand je modifierai le texte en profondeur ^^

Citer
chutes de tissus éliminés
Je ne comprends pas
Des chutes : « TECHN. Ce qui est tombé ; excédent de matière qu'on a séparé de la pièce à obtenir. Les chutes de métal dans une usine d'automobiles. Des chutes de bois, de tissu. Utiliser des chutes de papier pour tapisser un placard »

Citer
Y a beaucoup de fois Drosayrie, dans ce passage
effectivement. Je note

Citer
ça fait trop décalé avec l'utilisation "normale" du mot pour passer tranquille, je trouve
Modifié

Citer
r sur lui-même en même au fur et à mesure qu’elles surgissaient.

je ne comprends pas
L’ai mise en rouge !

Citer
Le prénom de la fille qu’a aimé Drosayrie s’envole.

qu'au aimée
Là c'est moi qui comprends pas haha

Citer
la répétition de "laisse" est dommageable
Ah oui !

Citer
- au début, des utilisations de mots qui paraissent un peu... surjouées ? Je sais pas comment le dire exactement ; je pense par exemple à fonctionnelles ou "caroncules lacrymales" suivies de "atlastique bestiole" C'est pas tant ces termes isolés que leur amoncellement en peu de lignes. Ça se simplifie après.
- la fin arrive un peu vite ? Le dernier paragraphe est au final super court par rapport au reste ;
- le reste est peut-être un peu répétitif par moments. Il y aurait sans doute une ou deux longeurs non nécessaires, à voir.
Wa, merci, je suis tout à fait d’accord… je viendrai poster une V2 qui en tient compte ^^

Léli

Idem, j’ai modifié ce qui ne posait pas de problème… sauf : (:kei:)

Citer
=> hum, je ne suis pas convaincue, pour moi "attester" et "signe" ça fait un peu redondant…
Hum c’est vrai (humhumhum), mais je ne vois pas comment le dire d’autre… j’ai mis en rouge dans mon document, je vais voir.

Citer
=> c'est une tasse de tisane ou c'est une tasse vide ?
HAHA bien vu. J’ai mis « une tasse de tisane presque vide ». Pour la 2e occurrence, j’ai enlevé le « vide »

Citer
=> je ne comprends pas ce que les parents viennent faire ici
C’est un début d’explication du comment cette drôle de situation est advenue… mais je vais voir comment amener ça mieux.

Citer
un phénomène qui lui écarquille chaque pore d’étonnement

=> je trouve la formulation un peu lourde
Will see, j’ai mis en rouge

Citer
=> "des tissus" plutôt ?
Hum… je voulais employer l’expression toute faite « chutes de tissus »

Citer
=> "partager la présence de quelqu'un/que chose" est une formulation qui me fait bugguer ‘-'
J’ai mis « la pièce dans laquelle »
Citer
la droite ligne

=> qu'est-ce ?
En face, quoi  :\?

J’ai mis les phrases laborieuses en rouge dans mon document

Citer
=> je suis pas fan de la répétition de "au" (je suis chiante, désolée '-') ; j'aurais simplifié en "le vent personnel du dragon gagne les murs »
Yep, j'ai modifié autrement (le « au début » faisait un peu brouillon)

Citer
=> grandes
La phrase cloche, en vrai… je l'ai mise en rouge

Citer
=> qui est "elle" ? qui est "la" ?
j’ai mis en rouge !

Citer
=> qui est "la" ?
La fille, je pense… mais elle arrive après (les pronoms)

Citer
Les faiblesses du texte se trouvent, à mon humble avis, dans certaines phrases trop "tarabiscotées" où les choses sont expliquées de manière complexe alors qu'elles pourraient l'être plus simplement, et ce, sans nuire au texte (encore une fois, ce n'est que mon avis personnel )
Tu as raison, je relirai le texte à l’aune de cette remarque… bien sûr, ton commentaire a été super utile !

Mister Opercule

Citer
J'aurai préféré que tu décrives la salle plus tôt : visualiser l'entité sous son amoncellement de carton, puis expliquer la pièce, une ou deux phrases avant que tu le fasses vraiment (en fait tu parles du fait que le personnage essaie de ne pas faire de bruit, puis la moquette, et enfin la pièce).
Ah yep, ça me semble opportun

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Il y a matière à couper pour avoir un meilleur équilibre entre 1) la forme complète de la créature 2) la présence du personnage et la raison de sa présence 3) l'interaction entre les deux.
Arf, je vois. Mais je me vois mal décrire la créature sans avoir parlé du personnage (et de ses yeux, le fait qu'il voit la créature) avant.

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Les images sont spontanées et pertinentes, sauf entre autres "sommeil de vieille décharge" ou encore "aucune forêt baignée de pleine lune n’accueillerait son cri" qui ne m'ont pas convaincu.
Ahah oui, mis comme ça ça fait forcé. Je sens que ça va partir sur un « sommeil de forêt baignée de pleine lune » :mrgreen: (ou pas)

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Je note aussi quelques emplois de mots fantaisistement rares, mais j'imagine que ça fait partie de ton univers.
De fait :mrgreen: Mais j'ai pas fait exprès (je vois pas spontanément lesquels)

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J'ai eu la chance de comprendre tes images sans trop de soucis, mais c'est vrai que certains aspects du texte demandent une certaine gymnastique de la vision. Si c'est à dessein, soit ; sinon tu pourrais rechercher un moyen tout ausi succin de faire passer l’image.
Simplification, hein… j’y songerai.

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Je trouve qu'une fois que tu dis dragon, ça revient un peu trop souvent (même si tu as fait très attention à amener tout doucement le mot  ).
GR. Du coup ça va partir en répétition de « atlastique bestiole » huhu. Non, je vais voir ^^

Merci, ton commentaire va beaucoup m'aider aussi ^^

(On m'a demandé dans l'oreillette de justifier le texte mais je persiste à penser que les textes non justifiés sont dotés d'un charme d'asymétrie supérieur)

Y A PLUS QU'A.

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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #5 le: 08 octobre 2019 à 16:18:18 »
Yop!

Dans "au aimée" le au est une faute de frappe, par contre il faut bien accorder aimé : aimée.

Dans la phrase du dragon, pour moi c'est toujours les étoiles qui s'ébrouent.

Pour les chutes de tissus, je sais ce que c'est, c'est éliminé qui ne fait pas sens.

À+
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"Les Grandes Histoires sont celles que l'on a déjà entendues et que l'on n'aspire qu'à réentendre.
Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise."
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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #6 le: 08 octobre 2019 à 19:38:21 »
Tss, j'avais prévu de commenter très sérieusement mais j'ai été interrompu au milieu de ma lecture et j'ai fini le reste quelques heures plus tard, donc finalement j'ai la tête vide.
Mais grosso modo, je trouve que du début jusqu'à avant l'écriture sur les murs, c'est très très bien construit. Après ça, soit que ça l'est moins, soit que c'est moi qui suis devenu moins attentif (c'est sûr en fait).
J'ai beaucoup aimé comment ce texte est moins compliqué à lire que tes textes disons habituels. Ici, je trouve qu'une lecture attentive suffit à maintenir (ou révéler) la clarté du texte, ce qui disons n'est pas toujours le cas pour moi quand je te lis. Parfois je dois redoubler d'efforts pour rentrer dans tes textes.

Deux petites remarques :

Citer
La pièce exiguë enlace les deux présences de ses bras muraux dans une étreinte dont l’une ne veut pas.
Je trouve ça maladroit, genre du laisser-aller, non ?

Citer
C’est l’histoire d’un type à demi nu qui s’arme d’un couvert pour défier une énorme gueule béante et fumante.
Je n'ai pas compris l'isolement de cette phrase, ça m'aurait paru plus correct si tu l'avais juste insérée dans la narration par les moyens ordinaires, genre, Drosayrie était trop choqué de sa situation, un type à demi nu, etc. Chais pas.

Je n'ai pas insisté sur le positif, ça prendrait trop de temps, je répète juste que j'aime beaucoup la construction, la construction globale du texte, de même que la construction des images et tout ça. Je précise que je parle toujours de la première partie du texte.

Voilà, je pense que c'est un bon texte, bon courage pour l'AT !
« Modifié: 08 octobre 2019 à 19:41:38 par extasy »

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Re : Vide-poche et pain de mie (AT)
« Réponse #7 le: 22 octobre 2019 à 09:13:28 »
@Loïc

Ok pour la faute de frappe, c’est corrigé.
Pour le reste je verrai quand je ferai la V2.
Merci !

@extasy

Je comprends tout à fait ce que tu dis, et c’est intentionnel : j’ai deux façons d’écrire, et tu as surtout lu celle qui est plus absconde pour les gens (donc, pas celle de ce texte). Celle-là est plus naturelle pour moi au niveau des images, de la construction, etc. Pour la 2e, celle comme ce texte, je l’écris en faisant l’effort de me rendre compréhensible par d’autres que moi… en l’occurrence Grimm d'abord, puisque ce texte lui était destiné. Donc j’ai essayé de faire une écriture moins cryptique et hermétique. J’oscille souvent entre les deux… : soit je fais un texte qui me plait et ne plaira qu’à moi + quelques initiés éventuels (ça vaut moins la peine que je les poste sur les forums mais comme j’écris comme ça pour les tic-tac, je le fais quand même), soit je fais un texte que j’ai tendance à désavouer par la suite parce que je le trouve moins naturel, mais qui au moins aura le mérite d’être compréhensible. Parfois j’essaie de faire un texte à la limite entre ces 2 façons d’écrire mais je n’y arrive pas toujours ^^

Je me demande si la scission entre la première et la 2e partie du texte n’est vraiment due qu’à ton attention ou si ça tient vraiment de l’écriture… auquel cas faudrait que je revoie ça aussi, mais ça coïncide avec ce qu’Opercule disait aussi.

Pour les 2 phrases que tu cites, j’avoue que j’aime bien la première, je trouve qu’elle coule toute seule :°
Pour la 2e je vais voir.

Merci pour ton analyse et tes remarques !

Le souci avec ce texte c'est que l'échéance est lointaine et j'arrête pas de faire passer d'autres textes avant celui-ci. Mais le moment venu j'aurai matière pour le retravailler :facepalm:

 


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