Publié en 1959, Roses à crédit est le premier tome d'un triptyque appelé L'âge de nylon. On y raconte l'histoire de Martine "perdue dans les bois", depuis qu'on l'y a retrouvée dormant paisiblement alors que tout le pays était à sa recherche, et celle de Daniel, dont elle est amoureuse, rosiériste issu d'une grande lignée de rosiériste et qui a des visées scientifiques.
C'est probablement un de mes coups de cœur (le ?) de la première moitié de l'année. J'ai trouvé l'écriture très douce, qui donne envie de suivre cette histoire qui pourrait pourtant être banale - et presque contemporaine - des débuts de la société de consommation et de crédit.
Un petit extrait :
"Mme Donzert leur avait promis de rentrer dimanche pour déjeuner, et Martine et Cécile l'attendaient à l'arrêt de l'autocar, devant le Tabac. Des cyclistes, la jeunesse du pays, mollets nues, pédales immobiles, sifflèrent admirativement. Les deux jeunes filles leur tournèrent le dos, depuis l'autre dimanche, elles étaient devenues encore plus circonspectes. Et voici l'horloge qui commençait sa distribution lente et longue des heures... Midi...
- Il est en retard, dit Cécile.
Elle parlait du car. Martine pensait à Daniel : il était en retard, ne devait-il pas déjeuner chez le docteur, Martine en avait été informée par Henriette, rencontrée chez la boulangère, Henriette, mine de rien, après tout ce qui lui était arrivé ! et qui, très pressée, emportait trois baguettes : du monde chez le docteur, des gens de Paris, et Daniel..."