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Auteur Sujet: Marc Biancarelli  (Lu 1787 fois)

Hors ligne Marcel Dorcel

  • Calliopéen
  • Messages: 410
Marc Biancarelli
« le: 16 juin 2019 à 06:51:42 »
Marcu (Marc) Biancarelli est né le 17 octobre 1968 et est professeur de langue corse au lycée de Porto-Vecchio. C’est un écrivain éclectique qui a déjà de nombreux livres à son actif. Il écrit en corse et la plupart de ses textes ont été traduits. Nouvelliste, poète, auteur de pièces de théâtre, romancier, directeur de revue culturelle, auteur de chroniques littéraires pour les journaux, essentiellement en langue corse mais aussi en langue française.

Je n'ai lu que deux de ses bouquins, MURTORIU et LES ORPHELINS DE DIEU.Je n'ai pas eu encore l'occasion de lire son dernier,  MASSACRE DES INNOCENTS, paru en janvier 2018. Malheureusement pour moi, il était à la Librairie Privat de Toulouse, vendredi 14 juin mais je n'ai pu m'y rendre car je travaillais.

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Ses référents sont Dostoievski, Fante, Joyce et Cormac MacCarthy.

Si être corse peut emmener le lecteur à saisir de plus près ses écrits, cela n'est tout de même pas indispensable, moi-même qui ne le suis pas, je me suis trouvé à lire deux GRANDS livres.

Epique, violent, cru.
Les héros des anti-héros, le souffle ne retombe jamais. Biancarelli dérange, fracasse, importune. De la trempe des meilleurs...

Lisez ceci:

MURTORIU
« Je vous demande enfin de cesser de vous comporter comme un rustre au moment de commencer la lecture de ce livre. Je vous demande de ne pas m'offenser par votre présence importune dans ces pages. Elles ont nécessité suffisamment de souffrance pour qu'il me soit épargné vos commentaires de casse-couilles, ou pire, de laquais. Alors je vous demande seulement, une fois éclaircis ces deux ou trois points importants, de vous taire et d'écouter.
Plus tard, je vous dirai encore quelque chose de mon point d'observation mais, en attendant, écoutez, écoutez donc
. »

«Je ne voudrais pas ajouter à ma décadence et à mon inadaptation à ce monde cinglé le fait d'avoir l'air d'un con. Inutile d'aggraver mon cas, il me suffit de passer pour un asocial et un mec puant - ce que je suis »

ORPHELINS DE DIEU
«J'ai ma théorie sur ce pays. Je me dis que Dieu l'a choisi pour y expérimenter tout ce que les hommes sont capables de mettre en œuvre pour s'affronter et se détruire. Je crois comme ça que cette ordure qui est Notre Seigneur a pris un peu de tous les ingrédients les plus pourris de la nature humaine et qu'Il a foutu tout ça dans un bocal, avec nous au milieu pour voir ce que ça pourrait donner, et comme ça Il saurait, et Il éviterait de reproduire partout le même potage. Je crois pas qu'Il y arrive vraiment, mais disons que dans son expérimentation du pire, Il nous a choisis parmi les cobayes les plus zélés. La haine, le ressentiment, la jalousie, la convoitise, la médisance, on dira que c'est à peu près ce qui se partage le mieux dans ce putain de territoire, et si l'on y rajoute l'enculerie, la politique, la tyrannie, l'oppression et la guerre permanente, la vengeance et la corruption, je crois qu'on a un terreau durable pour que le merdier légué par nos anciens se perpétue encore longtemps. »


« - Vous avez une sale tête, dit la femme.
- Je sais, répondit-il, pas une grosse santé en ce moment.
- En fait...
- Oui, tu vas dire que je bois trop, alors ne le dis pas.
- Non, vous avez l'air vraiment fatigué. Mais peut-être parce que vous buvez trop, c'est pas impossible.
- Voilà, fillette, c'est là que tu pouvais te taire. »


« Faustin hurla comme une bête lorsqu'il vit le couteau, puis encore plus fort lorsqu'il sentit qu'on lui rabotait les oreilles. Mais étonnamment la douleur était moins grande que la peur. L'Infernu avait agi vite, de manière cruelle, certes, mais somme toute assez généreuse, sans s'attarder sur la découpe, tranchant dans le vif plutôt que cisaillant, et de plus il avait une bonne lame, affûtée à merveille, pas un outil qui accroche, ou une ripe, et à ce moment-là c'était appréciable. Le sang chaud coulait maintenant des deux côtés de la tête de Faustin le Rat, et il ne criait plus, parce que l'Infernu lui écrasait la bouche d'une main, et lui visait l’œil avec la pointe du couteau de l'autre. »

NB: Je ne lis que très peu de littérature française contemporaine.La plupart du temps, c'est nul, sclérosé, présomptueux, le plus souvent vide.Là, je dois dire que Biancarelli m'a soufflé !
« Modifié: 16 juin 2019 à 07:21:39 par Marcel Dorcel »
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