J'ai découvert ce bouquin par hasard : une curiosité géniale.
En gros, Buzzati, à l'époque déjà admis comme un excellent auteur italien, avec un style qui pèse, se dit qu'il va suivre pour un journale le tour d'italie à vélo. Il avoue dès le premier article n'avoir jamais regardé de compétition de vélo, et n'y connaitre absolument rien.
Pendant deux semaines, il va suivre à moto le tour d'italie, suivre les deux stars du vélo de l'époque se battre, décortiquer les strétégies, les villes d'Italie d'après guerre en reconstruction, la campagne et le peuple, le sport en lui même dans son effort qui mange des kilomètres, le folklore des stars et des flashs mais aussi de l'effort et du repos.
Bref, c'est absolument génial car :
- C'est le style d'un écrivain de grande classe appliqué à des articles de jounaux qui sont normalement écrits simplement, ça a pour effet une seule chose, de déployer tout l'importance du style, de montrerl'importance du style et ses effets
- De rendre passionnant un truc que l'on aurait même pas considéré, de vibrer sur les rebondissements sportifs et y voir des luttes et des destins humains qui dépassent la caricature du sport habituel (putain ce maitre du suspens quoi)
- des éclairs de génie poétique
Par chance sur Libé ils ont posté un de mes chapitres préférés ( et vraiment juste :
) où en gros il écrit un article de sport tout en anaphore, qui commence par l'annonce laconique du vainqueurs, et qui part en quasi fantasmagorie sur les lanternes rouges du tour, arrivant plusieurs heures après tout le monde, bref, lisez au moins ça c'est sublime et c'est quelque part le propre de la littérature : rendre tout sujet vibrant.
https://next.liberation.fr/livres/2017/05/13/tour-d-italie-1949-les-laisses-pour-compte-du-temps-maximum_1568881