Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

29 mars 2024 à 05:38:13
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Sous le soleil des topics » Discussions » La salle de ciné » Vice (AdamMcKay)

Auteur Sujet: Vice (AdamMcKay)  (Lu 2467 fois)

Hors ligne Champdefaye

  • Calame Supersonique
  • Messages: 2 477
  • L'éléphant est irréfutable
    • Le Journal des Coutheillas
Vice (AdamMcKay)
« le: 06 mars 2019 à 10:03:30 »
Critique aisée n°154
Vice
Adam McKay - 2018
Christian Bale, Steve Carell, Amy Adams

Dick Cheney ? Qui est-ce ?
En 2015, sur le sujet de la crise des subprimes, Adam McKay avait réalisé le confus "Casse du siècle" (The Big short).  Je n'y avais rien compris. C'est pour ça que je dis que c'était confus. Mais, après tout, c'était peut-être moi.
Et voilà que, sous forme d'une biographie décousue et virevoltante, il nous raconte de façon toute aussi confuse — mais c'est peut-être encore moi — l'ascension de Dick Cheyney. Le gros Dick, tonneau à bière bagarreur dans sa jeunesse, parvient — on ne comprend pas vraiment comment, mais on sait grâce à qui : sa femme — à des fonctions de plus en plus hautes, tout d'abord sous l'Administration Nixon (Assistant parlementaire), puis dans celle de Gerald Ford (Chef de Cabinet), puis de George H.W. Bush (Secrétaire à la Défense), enfin de George W.Bush (Vice-président).
Pour un Européen, et même pour un Français — comme moi par exemple — l'ascension du gros Dick est incompréhensible. Il peut y avoir plusieurs explications à cela :
a) je suis idiot,
b) c'est mal expliqué pour des non-américains,
c) c'est mal expliqué pour tout le monde.
Je ne suis pas très chaud pour petit a et, entre petit b et petit c, mon cœur balance. Toujours est-il que je n'ai pas compris.
Une fois que Dicky arrive à la Vice-Présidence, le film devient plus clair et en quelques scènes démonstratives à gros traits, on nous expose que :
1) l'invasion de l'Irak a été voulue par Dick Cheyney qui a profité de l'incroyable nullité et de la faiblesse de caractère d'un président des États Unis pour la lui imposer.
2) les USA ont entrainé derrière eux dans la guerre quelques pays en faisant valoir de fausses preuves d'une complicité de l'Irak avec Al Qaïda dans l'attentat contre le WTC et de l'existence d'armes de destruction massive.
3)la guerre d'Irak a entrainé la mort d'un million de personnes et l'exil de deux millions et demi d'autres personnes.
4)elle a déstabilisé la région et a conduit, notamment, à la création de Daesch, au renforcement du Chiisme et de l'Iran et du Sunnisme et de l'Arabie saoudite.
Bref, une vraie réussite.
Mais tout ça, nous, on le savait déjà et on peut penser quand même qu'après réflexion, une bonne partie des Américains l'avait compris aussi. On pourra toujours se dire que, peut-être, en ces temps où, par rapport au Donald, G.W.Bush apparait comme un dirigeant modéré et expérimenté, il fallait le rappeler aux Américains. Mais pour nous, vraiment, ce n'était pas la peine.
Si on laisse de côté son faible apport historique, on se dit qu'on aurait pu avoir un grand film politique montrant comment, en usant des réseaux, des ficelles et des arcanes de Capitol Hill, on parvient au sommet ou presque et comment on finit par détenir le sort du monde entre ses mains. Otto Preminger, par exemple, aurait fait ça très bien et, avec ses premières saisons, House of Cards fût une vraie réussite dans le genre. Mais dans Vice, tout est escamoté ou incompréhensible. Mais c'est peut-être moi.
On aurait pu avoir aussi un grand film psychologique, montrant l'ascension d'un homme à force de volonté ou de roueries ou des deux à la fois. Ce qu'Orson Welles aurait surement aimé faire, House of Cards l'a fait.
Mais McKay, tout occupé qu'il est à la seule peinture physique du personnage, ne nous donne pas grand-chose d'autre que les menaces ou les conseils de l'épouse de Cheyney et les grognements de Christian Bale pour expliquer l'ascension du futur VPotus.
Grossi de 25 kilos, parait-il, Christian Bale en Dick Cheney est rejoint dans la caricature par Steve Carell en Donald Rumsfeld.
Amy Adams en Lynne Cheyney et Sam Rockwell en George W.Bush s'en sortent très bien, et on pourra retenir comme scènes intéressantes celles qui mettent Cheney (le vice)  et Bush (le fils) face à face.


 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.034 secondes avec 23 requêtes.