Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Poésie (Modérateur: Claudius) » Le Refuge

Auteur Sujet: Le Refuge  (Lu 3732 fois)

Hors ligne Angieblue

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Re : Le Refuge
« Réponse #15 le: 06 mars 2019 à 22:37:18 »
D'accord pour les curieux inspirateurs du refuge.
Angie

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Le Refuge
« Réponse #16 le: 06 mars 2019 à 22:53:01 »
Très bien, je te remercie pour ton retour, c'est toujours une richesse en plus, j'en suis conscient.
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Hors ligne B.Didault

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Re : Le Refuge
« Réponse #17 le: 07 mars 2019 à 08:40:00 »
Bonjour Alan,

je te lis beaucoup, mais te commente peu.
Je n'analyse pas pourquoi, je n'en suis pas vraiment capable.
Je laisse naviguer mes yeux, mon esprit, mes sentiments avant de les laisser tenter de s'exprimer par mes doigts et jouer avec les touches du clavier.
Je préfère me laisser influencer par ton riche vocabulaire.

Comme tu l'as peut-être appris dans certains de mes commentaires, en bon (?) cartésien, je suis un adepte de la prosodie, de la chose carrée, planifiée, régulée, dont je n'ai pas souvent la maîtrise. Mais je reste en toute occasion l'esprit ouvert ... (mettre ici le sujet de ton choix : aux autres, aux idées, aux sensations... ou autres  ;D )

Si je peux me permettre un message aux lecteurs qui vivent avec les mêmes règles (carcans ?) que moi :
Avant d'éplucher, décortiquer un texte, laissés-vous bercer par les mots, les rythmes.
Ne chercher pas le signifiant des idées de l'auteur, du moins pas de suite, rechercher les vôtres

Umberto Eco, dans "Les Limites de l'Interprétation" démontre bien que les sensations, les sentiments qu'un auteur met dans ses textes ne seront jamais ceux du lecteur (voir également "Lector in Fabula")

Je reviens maintenant à ton texte.
La présentation déjà mérite un arrêt :
Citer
De retour d'une plongée en mers étrangères, humide de ma récente coulée, je me promenais sur une route aux égards perdus. J'explorais les environs, tête ailleurs yeux lassés, lorsque j'aperçus sept grands Rocs qui dépassaient de l'horizon.
...  :coeur: ... j'attend la suite du roman !

Pour ce qui est du rythme, chose étrange pour un cartésien, j'ai ressenti ta plongée dans les fonds marins, leurs irrégularités, leurs éclats de beauté, leurs douceurs, leurs agressivités et leurs refuges. J'avais la sensation que tes déambulations te ramenaient à nouveau dans les lieux d'où tu avais émergé plus tôt.
Toutes ses images à la vue de sept gardiens de pierre ! (Le 3 du monde de l'Esprit s'ajoute au 4, monde de la matière, pour donner le 7 : Vie intérieure, profondeur d'analyse, spiritualité, mais également manque de confiance.)
Je ne cherche pas à être dans ta tête (je serais perdu !  :D ), mais je reste dans la mienne, dans la partie que l'on n'appelle pas, à tord : le cœur ! Je suis persuadé que le siège des sentiments est dans le cerveau de la machine et non dans la pompe à injection (Ah ! cartésianisme quand tu nous tiens !)

Pour écourter ma diatribe je dirais que mes préférences sont, involontairement, alignées sur celle d'Elisabeth.
Je me permettrai tout de même se "double post" :
Citer
     Encre, encre, je ne plongerai pas dans tes eaux
     Seul en moi ressurgira la volonté de dompter ta santé
     Viens, encre, viens que je te porte à la page
     Celle que mon cœur est en droit
     De porter.
:coeur: Ce passage restera ancré dans ma mémoire.

Grand merci pour ton partage
Bernard
- La poésie est un art, une belle aventure, la dentelle de l’écriture.
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Hors ligne Max74

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Re : Le Refuge
« Réponse #18 le: 07 mars 2019 à 12:56:38 »
Par exemple :


"Refuge où se tient mon âme en mal de
Poésie
Lascive
Dont les curieux inspirateurs se glissent dans
Les méandres de l'inclination d'une pente."

J'ai du mal à lire le de et le dans, mais avec tes explications le passage me parait plus claire.

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Le Refuge
« Réponse #19 le: 07 mars 2019 à 13:00:45 »
Merci Max pour ta lecture, j'ai pris en compte ton avis vis à vis de ma propre démarche poétique, ça m'offre un regard particulier qui ouvre de nouveaux horizons !



Bonjour Bernard,

Alors je dois dire qu'avec le sujet de la philosophie cartésienne, tu ouvres une autre dimension du poème que je vais pouvoir développer ci-dessous pour une lecture plus intime et personnelle de ce qui constitue pour moi le parcours poétique.

D'abord, je tiens à insister sur la difficulté de ne s'en référer qu'à Umberto Eco pour cadrer la lecture que l'on pourrait faire d'un poème. Quelque part ce que tu cites est très vrai, mais dans un autre sens je dois dire que je suis toujours satisfait de bénéficier de lecteurs qui dépassent un peu les « limites de l'interprétation » car cela me permet de recevoir des retours diversifiés et même contradictoires.

En fait, si tous les lecteurs ne s'en référaient qu'à Umberto Eco, ils auraient toutes & tous la même lecture des œuvres qui nous peuplent, or je crois qu'il est de bon ton que tu puisses offrir ta propre lecture à toi des publications sur ce forum (inspirée par Umberto Eco) tout en envisageant que tu es le porteur d'une tendance en particulier, d'une lecture avertie et cultivée que ne pourront pas nécessairement apporter d'autres lecteurs. C'est cette force de t'en référer à des penseurs de la littérature qui te permet de constituer ta propre expression, d'ailleurs je m'intéresse beaucoup à ce que tu y trouves, c'est un véritable enrichissement. C'est mon regard sur la diversité des retours que l'on peut trouver en un même espace, c'est, je crois, le cœur de la littérature : sa multiplicité dans les rapports au langage et aux mœurs.

Bref, ceci mis à part, j'en reviens au poème : si je devais faire un parallèle avec le cartésianisme, alors sûrement n'es-tu pas sans savoir que Descartes préconisait de partir d'une certitude inébranlable pour porter à sa connaissance de nouvelles découvertes qui soient des savoirs « véritables » (ou tout simplement des savoirs cartésiens : « je ne crois que ce que je vois »).

Ici le refuge joue ce rôle.

À l'instant même où je découvre ce périmètre désigné par les Rocs, je l'adopte en tant que refuge dont mon esprit s'inspirera progressivement pour construire sa pensée et sa poésie.

De cette façon, métaphoriquement parlant, les Rocs joueraient ce rôle de certitude sur laquelle l'esprit constitue une progression cartésienne. Il y a dans ce poème un cheminement savamment transposé. Le poète s'attache à cette certitude, cette image du refuge, pour approfondir progressivement sa connaissance poétique.

Le parallèle avec Descartes n'est donc pas du tout hors propos.

La citation de Rollinat joue ce rôle en tant que point d'ancrage de l'évolution du poème, la suite évoque une progression dans la démarche d'écriture, et tout ce qui l'entoure.

C'est l'accueil de cette démarche qui est au cœur du refuge, une puissance naissante, un esprit qui se développe progressivement aussi loin que la certitude le permettrait. J'y trouverais alors un nouveau point de repère, telle une cité qui gagnerait en territoire jour après jour.
« Modifié: 07 mars 2019 à 13:02:33 par Alan Tréard »
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Hors ligne B.Didault

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Re : Le Refuge
« Réponse #20 le: 07 mars 2019 à 13:26:00 »
Alan,

Encore une fois je suis très satisfait de tes commentaires.
J'ai la chance d'être à l'âge où l'on est conscient de ses faiblesses et de ses méconnaissances, tout en sachant comprendre le langage de certains érudits tel que toi.

Je ne mentionnais le cartésianisme qu'au sens "primaire", c'est à dire ce qui présente des caractères de bon sens, de sérieux, un sens plus proche des mathématiques que de la philosophie. Mes piètres études ne m'ont pas amené si haut. Mais, je te remercie d'avoir apporté tes lumières à mes sombres connaissances.

Cependant en ce qui concerne l'ami Umberto : Il démontre justement qu'il n'y a pas de limite à l'interprétation d'un récit.
Si je me réfère au livre, je devrais écrire aux interprétations, en fait.
Dans un de ses ouvrages, il mentionne son intention de faire un roman "non interprétable" en écrivant Le Pendule de Foucault, mais un jour un étudiant est venu lui prouvé que son texte était encore interprétable. Je pense qu'ici l'interprétation à laquelle il se référait était celle de l'écriture, du déroulement des évènements (merci de me donner le terme exact)

Merci pour tous ces développements, mon commentaire fut un bon investissement.
Bernard
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Hors ligne Alan Tréard

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Re : Le Refuge
« Réponse #21 le: 07 mars 2019 à 13:35:56 »
Tout le plaisir est pour moi, c'est toujours une richesse en plus.

J'aurai peut-être l'occasion d'écrire un poème sur le thème de l'interprétation un jour, mais ici il n'y a que le passage qu'avait cité elisabeth :

Citer
Ô porteurs d'espoir, de vertu et d'existence
Que pensez-vous de moi ?
De mes mots et de mes sentences ?
Ma plume glissée à l'abri de ces Rocs
S'en va chercher dans l'inspiration effacée
La couleur de la pierre
Passants, passants qui vous-mêmes
Rentrez des baignades fécondes
Que voyez-vous sur votre passage ?
Quelle peinture saurez-vous tirer de ma retraite ?

Qui évoque l'interprétation via la peinture, le peintre qui donne une représentation du paysage ou de l'individu, un certain regard. Ce n'est effectivement pas le cœur du poème, c'en est l'un des éléments.

Alors merci beaucoup, Bernard, c'est très bien tout ça !
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