[JOJO]

En allant à pied au marché central, ( sorte de gigantesque marché hebdomadaire ) à Douala, je remarque quand même que je suis le seul Bwana à marcher en rue. On me regarde quand même avec un peu d'animosité.

Mais, j'aime aller en Afrique dans tous les marchés ; des étals, souvent deux planches ou au sol et où on vend de tout.

Il pleut, d'abord un peu, puis très vite et très très fort. Et alors là, c'est un bordel pas possible, il y a de la flotte partout. Je vais boire un Nescafé et je m'abrite. Je suis rincé. Le soleil reviens vite et il fait une chaleur de dingue. Mes pieds font flotch, flotch, strouutch dans mes chaussures à chaque pas.

Je rentre à l'hôtel et ici, c'est le règne de la moto chinoise, jusqu'à quatre dessus ! Ça klaxonne de partout, c'est infernal et, en me mettant de côté pour laisser passer une charrette, un taxi me roule sur le pied ( un Hummer ), non, en fait, une Peugeot 205 Lacoste avec un autocollant à l'arrière ; Max Meynier, les routiers sont sympas. Ceux qui me lisent et qui sont nés après 1965 ne peuvent pas comprendre , les autres  qui commencent gentiment à déconner s'en souviennent peut-être.

Je reprends ; bref, on me roule sur le pied et je crie Nom de Dieu, merde, et, le chauffeur me crie par la fenêtre ouverte : Sèdieukilavoulu !! Mais qu'est ce que j'ai fait à Dieu, moi, hein ? Je ne le connais même pas.

Bon, je continue, j'ai un peu mal, puis, j'ai vraiment mal. Je prends un taxi ( pas le même, hein, suis pas con ) pour les derniers 500 mètres.

Dans ma chambre, je regarde mon pied endolori : Merde, merde, merde, il est tout noir, au secours, j'ai déjà la gangrène, on va m'amputer à la machette. Je regarde l'autre pied ; même chose. Là, ça commence à être un peut trop, un ça va, mais les deux, ça va être difficile.

C'est incroyable comme mes chaussures ont pu décolorer avec la flotte!!

Le soir je vais en clopinant au resto. Je mange habituellement de tout, mais, s'il y a bien un truc que je déteste, c'est la tomate crue. Impossible de ne pas en avoir dans un sandwich, dans un Big Mac, en garniture dans une assiette. D'abord, on ne sait même pas si c'est un légume ou un fruit, donc, je viens de fonder un parti : La L.P.V.S.T. La ligue pour une vie sans tomate, la journée mondiale est le 25 décembre. Date qui me convient pour ne plus avoir devant mon nez, à l'apéro chez ma belle-mère ces maudites petites tomates qui n'ont rien de commun avec des cerises.

Le lendemain, je vais voir mon client. J'ai fait livrer mes échantillons le jour avant pour pouvoir y aller en moto. C'est à 10 kilomètres ( une heure en taxi ) ou quinze minutes en moto taxi. Le problème est que je risque ma vie, le chauffeur n'hésite pas à taper avec ses pieds dans les voitures et pratique un sport de là-bas : lerétrovisorkimenmèrdjelenik .
Evidemment, il y a un hic ; il faut mettre un casque. Fabriqué dans les années cinquante pour un hydrocéphale, y a plus de mousse à l'intérieur et je crois qu'on a fait bouillir dedans une soupe de ragondin au munster. Bon, on y va, le casque fait golong, blong, blong contre ma tête et fait trois fois le tour ( toujours de ma tête ) avant l'arrivée.

Je patiente chez le client dans son bureau de ministre, avec sa secrétaire qui tape sur une machine à écrire, si vous vous souvenez, une machine IBM, je crois, avec une boule qui tourne. Le client téléphone à Marie Désirée ( que je ne désire pas trop ), je me demande comment elle est assise, on dirait qu'elle a un pied de chaise de bureau qui lui rentre dans le derrière et rien d'autre tellement son cul et le reste aux alentours englobe le tout. Marie Désirée ( non, non, toujours pas ) me dit que Monsieur a un peu de retard.

Mon client arrive et comme d'habitude renvoie sa secrétaire pour nous laisser seuls où plutôt pour sortir une bouteille de vin ( il est musulman ) de son bureau. Je sais que la bouteille va y passer en une demie heure, en tout cas pour lui, moi, je suis à la bière avant de commencer les palabres. Et c'est comme d'habitude, en Afrique, on ne peut pas vendre directement sans négociations. C'est un jeu, personne n'est dupe, mais c'est comme ça. Mais ça doit durer au moins deux heures. Et comme d'habitude, le vin aidant, il me dit ; Jo, viens demain et fais la commande pour moi, on se connaît.

Allez, la suite bientôt ?

[Léilwën]

Hum, mais c'est une présentation ou un texte que tu nous offres là ?
Bon, on n'est pas plus avancés, on ne sait pas grand chose de toi...

Bonjouuuur,

Bienvenue sur le forum !

Qui es-tu ? Qu'écris-tu ? Quel bon vent t'amène ??

[Claudius]

Modération

Bonjour Jojo,

Ceci est un texte pour lequel je suppose tu aimerais avoir des retours, il n'est pas dans la bonne section. Cette section obligatoire en arrivant dans ce forum est dédiée à la présentation. Autrement dit, tu dois te présenter ici, avant de poster quoique ce soit ailleurs.

Je déplace donc ce texte dans la section textes courts et je le bloque en attendant une présentation en bonne et due forme.

Claudius pour l'équipe de modération

[JOJO]

Bonjour Méchant Claudius ,

Bon, je viens de recevoir ton retour de mail. D'après ce que je peux comprendre, on se tutoie. Moi, c'est la première fois que je visite un site d'écriture. Et, difficile pour moi de m'y retrouver. J'ai deux amis qui s'y sont essayés et qui m'ont dit que c'est trop fastidieux, pas assez convivial et confus. Je ne juge pas, je reçois leurs dires.

Et, je viens de m'inscrire, cela me semble difficile et peu agréable.

Je vous ( te ) souhaite bon vent pour de belles découvertes,


Cordialement,



JOJO

[Claudius]

Oups, mais enfin JoJo, je n'ai rien fait de bien méchant, juste te demander de respecter les règles de cet endroit que tu trouveras convivial.

Pour le tutoiement, je te (vous) présente toute mes excuses, mais en général ici tout le monde se tutoie.
C'est justement bien plus sympathique.

Et puis je ne suis pas un méchant, mais une gentille mamie, qui fait son boulot de modérateur aussi gentiment qu'elle le peut.

Bonne route à toi, parmi les mots et n'écoutent pas trop les amis, de mauvaises expériences ne sont pas la généralité. Ici il règne une bonne ambiance et l'entraide à se lire et commenter les uns les autres ouvrent bien des moments de partage et de plaisir.

 

[jeannesansarc]

 coucou Jojo !

C'est la deuxième aventures que je lis et je ris de bon cœur à tes péripéties !  t'as jamais pensé à en faire un livre ? je veux bien la suite    il y a la section texte long aussi    quel humour !


pour le fastidieux c'est peut-être une question d'habitude ! Attention tu ne peux écrire  que 2 textes par section / semaines  me semble t'il  !? je ne suis pas sure !

ici le guide de survie
https://monde ecriture.com/forum/index.php/topic,4482.msg76972.html#msg76972

https://monde-ecriture.com/forum/index.php/topic,12379.msg77001.html#msg77001

[JOJO]

Bonsoir,

Je reçois avec bonheur votre / ton commentaire. Mais qu'est ce que ça me fait plaisir, je recommence ; mais qu'est ce que ça me fait vraiment plaisir. Vais me servir une bière, tiens !.

Bon, j'espère avoir une oreille attentive ; j'ai un problème : Je viens fastidieusement de m'inscrire sur le site où j'ai pu poster deux ou trois histoires. J'arrive difficilement à être en raccord avec le site que je trouve bien mais difficile.

Je vais essayer à l'instant de te transmettre une autre histoire, on verra si ça fonctionne. Je quitte le site, je fais un copier/ coller et je réessaye... et comme je ne suis pas certain que cela fonctionne, je te dis adieu ou à tout de suite


Merci, merci


JOJO

[JOJO]

Ce matin, départ de Kinshasa pour Brazzaville. Pour info, les deux capitales les plus proches du monde ; de Kin, on voit Brazza à l'autre bout du fleuve.

Mais le fleuve Congo, ce n'est pas comme la Chawresse ou la Meuse ; c'est vraiment très très large. Des kilomètres.

Je me prépare au bordel ambiant qui règne ici : Le taxi d'abord, puis la douane. Il faut passer par le Beach. Non, ce n'est pas un endroit cossu, flanqué de lourds canapés Anglais, de gentlemans au fumoir et de belles chapeautés de crinolines .

Bon, là, j'exagère avec ma précédente phrase ampoulée du style mords moi le noeud ( mais pas trop fort ).

Donc, je vais au Beach. Tu n'imagines pas l'endroit que malgré ton appréhension compréhensible , cher petit lecteur, je m'en vais te narrer.

Ça grouille de monde avec des bagages, des colis, des immenses sacs Darty, des cris, des rires dans tous les sens et moi petit blanc au milieu qui observe avec joie. Ça sent très fort le fleuve et le poisson. Ça sent la sueur, le sale, la boue, la terre, il y a des tas de sacs plastiques et des rats crevés.

En fait, j'ai voulu en rajouter et je me rends compte que c'est un peu trop ; pas de rats crevés, c'était juste cher ami lecteur pour l'intensité du récit : Pas de rats crevés.

Et moi, petit blanc, j'arrive dans la file pour la douane et quelqu'un m'appelle : Patwon. Aaah, que c'est doux d'être uniquement par mon autorité naturelle reconnu de la sorte.

DONNE MOI MILLE FWANS PATWON, DONNE. Et moi, dans un élan de bonté, je donne mille francs. Quoi, mille balles, mais, suis-je donc fou, mille balles, ce n'est pas rien. Mais, le change m'étant favorable, après un laborieux calcul, j'en conclus que je donne un euro quarante.

DONNE MOI MILLE FWANS PATWON, DONNE.
Encore ? Encore, mais c'est une manie ici, je regarde autour de moi et c'est vrai, je suis pratiquement le seul blanc ici. On est , à mon avis pas loin de cinq cents personnes entassées sur quelques mètres carrés.

Suis toujours dans la file d'attente pour la douane. Les files d'attentes ici, ce n'est pas comme chez nous ou on peut sentir le doux parfum de la voisine. Ici, on est proches, devant moi, une pygmée naine et derrière moi, un Démis Roussos noir. Et ça pousse. Moi, je croyais que le Démis derrière moi essayait de rentrer dans moi et la pygmée le croyait aussi, sauf que je n'étais pas à la bonne hauteur.

Pas trop à l'aise, suis arrivé devant le douanier qui a bien vu que j'étais plus blanc que sur mon passeport et suis monté sur le bateau.

Enfin, bateau, bateau ? Ça y ressemble . Et, ( voix tremblotante ), prévu pour six passagers, nous partîmes à douze sur le frêle esquif dans la furie du fleuve déchaîné où j'ai cru apercevoir un morceau rouge de la combinaison de Philippe de Dieuleveut.

A Brazza, comme d'habitude, pas de courant dès 16 heures, faut marcher dans les rues encombrées de groupes électrogènes, il y a de la fumée partout, on respire mal. A l'hôtel, évidemment, une seule ampoule à la réception .

Bonsoir, le resto est ouvert ?
Non patron, pas de westo, il n'y a pas de couwan.

Je vais en face de l'hôtel. il y a des minuscules magasins qui vendent tous la même chose ; lait sucré, boites de sardines, biscuits etc.. j'opte pour une boite de pilchard et une bière chaude. A l'hôtel, il n'y a pas d'ouvre boites, mais on me prête un tournevis pour ouvrir.
Et pour ceux et celles qui se souviennent, les boîtes de pilchard sont ovales avec une étiquette rouge. J'ai fait la photo pour Zibou, périmée depuis trois ans ( pas Zibou , hein ), mais, j'ai faim. Tant pis.

Le lendemain, après une nuit mouvementée ; le groupe électrogène ( énorme ) de l'hôtel pas loin de ma chambre s'arrête faute de carburant. Je me lève et tente de prendre une douche ; pas d'eau. A la réception, tuconpwan patwon, le gwoupè en pann...

De mauvaise humeur, fatigué, je prends un taxi pour retourner à Kin pour un rendez-vous avec mon seul client. Redouane, repalabres et je fais attention à qui sera devant et surtout derrière moi dans la file. Je prends le bateau.

Arrivé à Kinshasa : Patwon ; ton visa ilèpasvalab.

Mais comment pas valable, hein ? comment ?
ILèpasvalab

Suis dans le bureau du Chef, Altesse sérénissime tout puissant de la douane.

Toubab, ton visa n'est pas valable .

Bon, suis fatigué, énervé et sûr de mon bon droit. Je suis surtout un peu inquiet qu'il me garde mon passeport. Suis dans le bureau du chef. Bon, c'est vrai, je n'aurais pas du m'énerver.

Jean-Désiré, va montrer ou Monsieur va dormir puisqu'il n'a pas les papiers ...

Moi : Je voudrais téléphoner à l'Ambassade.
Lui : Pas de pwoblèm, mais ici c'est moi qui décide, on viendra te chercher demain..!!!

On me fait voir l'endroit où je suis supposé dormir. c'est comme dans Lucky Luke et les Daltons : Je jure que c'est vrai : une grille en fer, un lit en bois sans rien, un seau et une minuscule fenêtre à trois mètres en hauteur.

Bon, un moment, faut arrêter .

Je retourne voir le chef dans son bureau ; comme dans un film des frères Cohen : Les pieds sur la table, le ventilateur, trois mecs à côté de lui qui fument et boivent de la bière et je dis : On fait comment ?

ILMEFAU UNIMAGDANLEPASSEPOW

J'ai, bien sûr, compris.
Moi : Combien ?
Lui : Deux cents
Moi: Je n'ai pas, et on négocie sur cinquante

Je sors enfin après deux heures de palabres

La suite demain ?

[jeannesansarc]

non c'est pas facile, avec un peu d'entrainement ça viendra   !

[Aléa]

(si justement, c'est mieux à la suite du même sujet que multiplier les sujets pour la même chose  )

[jeannesansarc]

merci Ben G du coup j'ai modifié mon post plus haut pour ne pas induire en  erreur et garder que les infos justes 
j'avoue  que parfois moi aussi je m'y perd un peu, on y arrive 
non quitte pas le site persévère  je voyage avec tes récits !
merci pour cette lecture très fraîche et vivante ! je suis allez en Afrique  1 fois sur un court séjour ! j'imagine très bien ! j'ai beaucoup aimé cette joyeuse pagaille  !