A propos de vos essais sur l'imagination
Je me souviens avoir cru quelques soirs allongée dans mon salon, entendre les grillons d'été . Après quelques nuits j'ouvrais la fenêtre et tendais l'oreille intriguée. Mais rien. Il me fallu quelques temps pour comprendre qu'il s'agissait d'un bruit de mon frigo.
J'ai pensé alors à ce passage dans vos essais où vous racontiez que pour vous rendre les bruits nocturnes de Paris plus agréables vous les remplaciez par des bruits de nature dans votre esprit, ainsi vous arriviez mieux à vous endormir.
Voilà des années que j'ai plaisir à lire vos essais philosophiques qui sont pour moi, un réconfort pour plusieurs raisons.
D'abord, ce vieux conflit esprit rationnel-esprit rêveur où quand vous aimeriez écrire des deux mains on vous impose d'écrire avec l'une tout en vous moquant de l'autre.
Ensuite cette fraîcheur d'expérience démontrée (le mieux possible), retrouvée par l'imagination littéraire, en faisant remonter des rêves si simples et sincères.
Assez peu douée disons, je n'ai jamais pensé bien saisir vos écrits mais m'y sentant bien j'y suis restée et cela m'a permis de découvrir des auteurs et de les apprécier probablement tout autrement.
Ainsi je me souviens étudiante, quand je remontais l'avenue principale de la ville, visage face au nord, air glacée dans les narines; je pensais parfois à la prose de Nietzsche, le froid et la volonté plein le corps, l'air nietzschéen.
Vous m'avez encouragé à lire et à écrire autrement, à approfondir à "ma" manière un fabuleux voyage à travers la littérature et plus amplement à travers ce que la littérature veut bien raconter.