Une comédie en deux actes non dépourvue d'aspects dramatiques. J'ai lu que Musset avait voulu parodier le
Hernani de Hugo, dont je n'ai pas grand souvenir à part qu'il m'avait ennuyé. Mais ce n'est pas le cas avec cette courte pièce ! On est directement
in medias res , pas le temps de niaiser. C'est une sorte de substantifique moelle d'action théâtrale façon Musset. L'on suit Razetta (un double de Fantasio) et Laurette, princesse qui ne comprend pas comment elle a pu s'éprendre d'un dangereux trublion comme lui, "premier mauvais sujet de toute la ville". Mais Laurette apprend qu'un prince allemand vient pour l'épouser, alors qu'ils ne se sont jamais vus. Le prince l'avait juste vue sur un tableau la représentant. Razetta ne va pas se laisser faire. Comme la pièce est courte, je n'en dis pas plus.
J'ai aimé l'ambiance nocturne et vénitienne, tout d'abord, la tension dramatique - que je trouve plus présente que dans
Fantasio , et enfin la résolution à contre-pied de la pièce, qui a déçu toutes les attentes d'une pièce romantique à l'époque, car nous sommes en 1830. D'où le bide total de la représentation.
"Comment l’homme est-il assez insensé pour quitter cette vie tant qu’il n’a pas épuisé toutes ses chances de bonheur ? Celui qui perd sa fortune au jeu quitte-t-il le tapis tant qu’il lui reste une pièce d’or ? Une seule pièce peut lui rendre tout. Comme un minerai fertile, elle peut ouvrir une large veine. Il en est de même des espérances."
Razetta