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Auteur Sujet: Favoriser un lectorat  (Lu 13817 fois)

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #30 le: 03 janvier 2019 à 20:55:45 »
Citation de: Loïc
J'ai l'impression que le sujet du fil a changé trois fois depuis avant-hier...
tiens tiens x)

en même temps vu la vaste étendue de la question pourtant fermée et impérative...

on se sentirait presque perdu dans la liberté...

y'a des vraies questions ici ou c'est le monde de l'écriture ?

 :D Merci à toi pour ces paroles de sagesse, la conversation a dérivé sur l'argent, toujours l'argent.

après réflexion :
il faut cibler un lectorat si on veut être le centre de l'intérêt d'un lectorat...

 :\? Ahem, ahem... Écrire pour un lectorat serait vouloir en être le centre d'attention.

Autrement dit, cela signifierait que si l'on s'adresse à des lecteurs aux mêmes sensibilités, ce serait comme pour les amener à nous écouter (=à nous lire).

Là, j'ai vraiment l'impression qu'on reste dans les thématiques relatives à l'argent/l'intérêt ; je me demande s'il n'y a pas aussi une part d'opinion à vouloir cibler un lectorat (on peut par exemple vouloir convaincre que la peine de mort est une mauvaise chose sans vraiment vouloir attirer l'attention sur soi). Quelqu'un qui est anonyme ne peut-il pas cibler un lectorat pour autant ?

Bref, toutes des questions auxquelles je me sensibilise, avec une certaine part d'imprécision malgré tout.
« Modifié: 03 janvier 2019 à 20:59:55 par Alan Tréard »
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #31 le: 03 janvier 2019 à 21:53:16 »
Si tu ciblais le type d'écrit, ça aiderait à un échange plus précis. Fiction, essais, manuels... ?
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #32 le: 03 janvier 2019 à 22:30:31 »
C'est vrai que le débat finit par être très large.

Alors, retrouvons le fil sans nous emmêler... En ce qui concerne le principe de cibler un lectorat qui serait la jeunesse, je m'interroge sur ce sujet depuis un peu plus d'un an.

Je pense les choses effectivement selon l'angle de l'accessibilité et l'éducation. Autrement dit, cibler un lectorat jeunesse, ce serait trouver des mots simples qui encouragent l'enfant à comprendre le monde par lui-même. Si je me lance dans cette démarche, c'est que j'y trouve un sens dans mon propre parcours d'écriture.

Pour l'instant, ce sont principalement les membres qui ne sentent pas concernés par le sujet qui sont intervenus, si certains membres ont pu avoir ce genre de démarche dans leurs écrits (cibler un lectorat d'enfants, ou autre), n'hésitez pas à décrire simplement votre expérience.

Et pour celles & ceux qui penseraient que c'est arrogant, dites-vous que votre opinion n'est peut-être pas partagée par tout le monde, que ce n'est pas grave, que c'est la diversité.
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Re : Re : Cibler un lectorat
« Réponse #33 le: 03 janvier 2019 à 22:52:47 »
Citation de: Loïc
J'ai l'impression que le sujet du fil a changé trois fois depuis avant-hier...
tiens tiens x)

en même temps vu la vaste étendue de la question pourtant fermée et impérative...

on se sentirait presque perdu dans la liberté...

y'a des vraies questions ici ou c'est le monde de l'écriture ?

après réflexion :
il faut cibler un lectorat si on veut être le centre de l'intérêt d'un lectorat...


Sauf que Alan veut précisément parler du lectorat jeunesse, tout en gardant un débat général sur s'il faut cibler un lectorat, du coup ca crée un débat caduque et il est pas si débile que ca de le soulever, Dot. (parce que du coup on aura beau dire plein de choses pertinente, ca n'aidera pas Alan qui n'a pas précisé ce qu'il voulait dès le début) Mébon.
Parce que du coup en effet, pour parler à des enfants, c'est pas mon domaine et je ne peux pas aider.



Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #34 le: 03 janvier 2019 à 23:22:50 »
Pas de soucis, je précise que je pose un sujet qui n'a pas beaucoup été discuté auparavant ici, ce qui explique une éventuelle confusion de ma part.

Pour moi, c'est en ciblant un lectorat jeunesse que j'apprends à me remettre en question dans mes choix d'écriture. Je n'ai plus les moyens de m'exprimer comme je m'exprimerais ici : léger, un peu intellectuel, assez libre, majoritairement passionné ; non ! Il me faut un autre rythme, un rythme qui soit accessible à des petits bouts de choux.

Alors, c'est pareil quand on écrit des propos un peu choquants, on peut se dire que, bah ! en public, ça ne passera pas forcément. À ce moment, on intègre que ce qu'on écrit sera lu, et on peut faire en sorte que cela s'adresse en priorité aux gens qui pensent comme nous, ou au contraire essayer d'aller chercher de nouvelles opinions, d'autres modes de pensée.

Une littérature très, très libre, bah ! ça ne va pas forcément coller avec des lecteurs qui n'y sont pas habitués (comme pour la jeunesse) ; comment on fait pour être mieux accessible, et accessible à qui ?

Je me demande un peu si les termes utilisés dans une fiction n'ont pas vocation à toucher plutôt tel ou tel type de lectorat. On peut utiliser un vocabulaire soutenu pour toucher plutôt des lecteurs cultivés, ou au contraire employer des mots de tous les jours, voire des expressions de jeunes, d'une époque ou d'une autre, tout cela dans une même fiction.

Choisir son vocabulaire, n'est-ce pas déjà cibler un lectorat ?
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #35 le: 04 janvier 2019 à 10:18:45 »
j'suis pas aussi clair que j'aurais voulu, zut

Pour faire des parallèles synonymiques foireux, une 'cible', c'comme un 'objectif' : on y retrouve la notion de mouvement et de lieu, par la destination à atteindre et ce qui l'atteint. On atteint une cible (en marketing, oui, mais aussi au tir à l'arc, etc...), on vise un 'objectif'... qui suivent nos motivations (intérêt).

D'où que je me répète, Alan, en dehors du débat d'ailleurs : craindre le terme galvaudé de capitalisme, 'intérêt', ça mène à nier le fait qu'on cible ou qu'on ait des objectifs, des projets ; puisque tout ceci est motorisé par le gain émotionnel qu'on y trouve (argent, renommée, écoute, savoir, etc...), et ça s'appelle l'intérêt.

Faut arrêter le sacrifice moralement désimpliqué quand ça va trop loin :

Pourquoi chercher absolument à faire tout sans intérêt ? Vous voulez vraiment écrire sans que ça gagne d'argent ? Sans renommée ? Sans être lu ? Sans être compris ?

Ouais, c'est bien de questionner l'égo de nos modalités humaines en disant qu'on ne poursuit rien de valorisant (intérêt)... mais par déduction, il m'apparait évident que faut pas le faire pour se sentir meilleur... c'est égoïste et du coup un peu paradoxal.

Donc toutes les questions sous jacentes qui veulent nous faire penser qu'on doit s'affirmer en prônant l'absence de nos motivations, j'trouve ça hypocrites et je comprends même pas qu'on puisse les envisager...
"i don't care if your world is ending today
because i wasn't invited to it anyway
you said i tasted famous, so i drew you a heart
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #36 le: 04 janvier 2019 à 12:48:02 »
Mais enfin, si ton objectif est d'être lu pour gagner de l'argent, ce n'est pas interdit, les intérêts sont diversifiés et nombreux.

Je suis d'accord aussi pour dire qu'on doit pouvoir envisager de se faire éditer sans que ce soit « honteux ».

En revanche, le terme de « cibler » me semble en vérité une mode actuelle pour désigner tout simplement l'adresse. J'envoie quelque chose à quelqu'un, « je le cible », en gros, c'est une utilisation fashion de la langue (à la mode).

S'adresser à un lectorat, c'est tout de suite moins classe, et ça n'est pas qu'une question d'argent (de nombreux magazines et journaux associatifs s'adressent à un lectorat spécialisé sans que ce soit assimilé à des projets lucratifs/l'association est ainsi typiquement un projet à but non-lucratif).

Donc pour moi, pas de soucis que vous assimiliez le lectorat à des consommateurs ou des acheteurs, mais j'essaie pour autant de valoriser d'autres perceptions de l'écriture, un autre regard sur : « À qui adresse-t-on un écrit et pourquoi ? »

Moi, ce sujet me plaît, j'ai envie d'en parler, même si ça suscite des questionnements.
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #37 le: 23 janvier 2019 à 13:11:41 »
C'est une excellente question qui mérite, d'après moi, 836 réponses (pas de panique, je ne vais en donner que deux  ;D)

Faut-il cibler un lectorat? Mon avis est de dire...

Oui, quand il s'agit d'un écrit pratique, pédagogique ou informatif. Quelque soit le domaine, on ne s'adresse pas à un novice de la même façon qu'à un expert. C'est évident. Le deuxième voudra plus de détails, plus de profondeur que le premier. Lorsqu'on écrit dans un blog ou un magazine, on s'adresse à une catégorie de personne qu'il vaut mieux connaître si on veut être lu. C'est un cliché (voire même une caricature), mais une femme de classe sociale "moyenne" ne s'intéresse pas aux mêmes choses qu'un homme qui vit de minima sociaux et vice-versa.

Non, quand il s'agit de fiction. D'après moi, écrire une œuvre littéraire en pensant à un public précis est la porte ouverte à l'auto-censure, au consensuel et, au final, à un travail sans goût ni relief qui ne convient à personne. Il vaut mieux se concentrer sur son histoire.

La question d'écrire pour la jeunesse est peut-être la seule exception, et encore. Quand j'ai écris pour la jeunesse (9-12 ans), je faisais surtout attention à la forme: à ne pas utiliser des mots trop techniques, à ne pas faire de phrases trop longues ou des références trop éloignées d'eux dans le temps, etc. Au final, on m'a félicité pour avoir écrit un livre jeunesse riche en vocabulaire, et les parents s'éclatent à le lire par nostalgie de leur propre enfance... alors va comprendre!   :???:

Je pense que la vision de l'auteur doit s'affranchir des considérations marketing dans un premier temps. Les mettre dans la balance ensuite (au moment de la correction) peut-être, mais avec beaucoup de parcimonie. Il vaut mieux écrire le livre et se poser la question "A qui pourrait-il plaire?" après pour orienter sa communication et sa distribution.
Jérôme
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Re : Re : Re : Cibler un lectorat
« Réponse #38 le: 23 janvier 2019 à 16:24:50 »
et pour la confusion sur le marketing, ca vient tout simplemet du fait que le terme "cibler" EST un jargon profondément marketing, cibler un public est même la base fondamentale du marketing -oui, tu en fais sans le savoir.-, sinon on peut poser la question de comment s'adresser à des enfants, plus simplement ;) Mais bref, c'est du détail, peut-être.

Ben G a mis ça en spoiler mais ça me semble être la contribution la plus importante de la discussion  ::)

Cibler un lectorat, ça fait effectivement beaucoup penser au marketing, et je n'aime pas trop. Ca fait penser "il faut que le texte donne envie d'acheter/plaise précisément à ce groupe de lecteur".  Avec les possibilités d'être trop conventionnel, de chercher à plaire sans remettre en question ce qui existe, de limiter les libertés...
Personnellement, je n'aime pas trop.

Par contre, trouver comment s'adresser à un lectorat, c'est intéressant, et pas que pour un public jeunesse. Je pense à la science-fiction, car j'en lis pas mal (et je fais parfois lire certains des textes que j'ai aimé à ma mère, qui elle ne lit que ce que je lui conseille), j'en écris, et je vois selon les personnes (et ce qu'elles ont l'habitude d'aimer, et ce qu'elles ont comme connaissances du sujet) que ce qu'elles retiennent du texte, ce qui les gêne, leur plaie... peut être très différent.

Du coup, je pense que si, c'est important d'avoir conscience que les lecteurs sont multiples, et que certains textes ne plairont sans doute pas à certains (genre, la hard SF, ça plait clairement pas à tout le monde), et que c'est pourtant parfois possible, en identifiant le fond du texte, et en recevant le retour de pas mal de lecteurs, de comprendre ce qui peut coincer pour tenter de le rendre accessible à plus grand monde. Et ça veut pas dire simplifier le texte : juste le rendre plus compréhensible, plus "coulant", je sais pas comment dire ça autrement.

Pour ce qui est des textes s'adressant à la jeunesse, oui c'est un public particulier, mais faut pas non plus simplifier à outrance...

Je pense que la grande question c'est vraiment de savoir comment s'adresser à un public (sans les prendre pour des idiots... ) et ensuite de voir ce qu'il est possible de faire avec le texte sans le dénaturer. Et je pense que c'est beaucoup plus facile à faire durant les phases de correction, parce que c'est trop complexe de bien le faire durant le premier jet (on peut bien sûr avoir une idée de à qui on s'adresse en écrivant la première version du texte, surtout si on a écrit d'autres trucs avant, mais c'est pas obligatoire que le texte s'y soumette si bien que ça, ou alors on risque de se restreindre sur ce qu'on souhaite faire)

Citer
Je pense que la vision de l'auteur doit s'affranchir des considérations marketing dans un premier temps. Les mettre dans la balance ensuite (au moment de la correction) peut-être, mais avec beaucoup de parcimonie. Il vaut mieux écrire le livre et se poser la question "A qui pourrait-il plaire?" après pour orienter sa communication et sa distribution.
J'avais lu en diagonale ton message et du coup j'ai un peu répété ce que tu disais là en fait  :D
Après, d'un point de vue purement "auteur qui veut faire des ventes" (parce que, accessoirement, un auteur qui veut faire de ça sa vie doit gagner de l'argent...  ::)), c'est parfaitement possible d'écrire un texte qui cible un public. C'est comme pour les séries TV et les films d'ailleurs. En connaissant assez le marché, on comprend ce qu'aime les acheteurs, et on le leur donne. Et ça se vend (souvent assez bien). C'est juste pas une superbe oeuvre, la plupart du temps.
D'ailleurs je suppose que les Harlequins peuvent rentrer dans cette catégorie  :\? mais c'est vrai de beaucoup d'autres livres, et... ça reste des livres grâce auxquels leurs auteurs ont gagné de l'argent. Toute la question c'est de savoir dans quel but on écrit, je pense.
Si la réalité dépasse la fiction, c'est parce que la réalité n'est en rien tenue à la vraisemblance.
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #39 le: 23 janvier 2019 à 17:13:54 »
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Re : Cibler un lectorat
« Réponse #40 le: 03 février 2019 à 18:26:28 »
Bonsoir. Personnellement je ne me suis jamais posé la question. Je pense que ce sont les lecteurs qui te choisissent et pas le contraire.
Parfois on veut cibler et on se trompe. A la sortie de mon roman je pensais que mon lectorat serait uniquement des femmes...
Le fait de ne pas cibler permet d avoir u  panel plus large de lecteurs.

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Re : Favoriser un lectorat
« Réponse #41 le: 19 janvier 2022 à 11:49:44 »
Bonjour à vous,


J'avais ouvert ce sujet pour poser la question des lectrices & lecteurs auxquels on projette de faire lire quelque chose, de la façon de les désigner spécifiquement pour quelque raison que ce soit.

Le « public cible », qui était à l'époque le mot à la mode pour désigner ce type de procédé (2019), était pour certains un terme à connotation lucrative même lorsqu'il s'agissait d'adresser ses écrits à des minorités (minorités ne représentant en vérité qu'un profit très faible, étant pourtant les premières à être concernées par le sujet des spécificités).


Toute idée faisant son chemin, et après mûre réflexion, j'opte aujourd'hui pour le terme « lectorat favorisé », un synonyme de « public ciblé » dont la connotation est légèrement différente.

La question que je me pose aujourd'hui, c'est celle de la nécessité de favoriser certaines lectrices ou lecteurs plutôt que d'autres ; que ce soit : la nécessité d'écrire à l'adresse de quelqu'un en particulier ; l'hommage, l'apologie, la parabole, la satire tournés vers celles & ceux qui sont d'accord ou pas d'accord avant tout ; ou plus largement la nécessité de formuler l'écrit de façon à ce que les gens concernés par lui y aient accès directement (questions d'accessibilité, de vulgarisation).

En écrivant un texte à l'attention d'un lectorat en particulier, le favorisant ainsi spécifiquement, comment inspirons-nous ce choix ? Comment le motive-t-on, ce choix ?

Certains parlent de « jargon » qui est une façon de dire que le vocabulaire d'un livre serait choisi exprès pour favoriser les destinataires issus d'un certain milieu. De mon côté, ma question s'élargit plus naturellement au fait d'écrire à des personnes qui ne sont pas de mon propre milieu, mais auxquelles j'aimerais m'adresser pour des raisons diversifiées et des nécessités multiples.

Faut-il nécessairement favoriser certains lecteurs pour écrire ? Est-on au contraire capable d'écrire pour tout le monde de façon universelle sans distinction aucune ?

Je vais même jusqu'à me demander s'il n'y aurait pas une forme de « faveur inconsciente » tournée vers quelques destinataires auxquels nous dédicaçons secrètement nos offices...


Soit, si cette piste de réflexion vous parle aujourd'hui, la présente discussion est encore ouverte à l'heure qu'il est. :)

Sinon, le débat se terminera ici sur mes élucubrations solitaires. ^^
« Modifié: 19 janvier 2022 à 11:55:19 par Alan Tréard »
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Hors ligne RomainD

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Re : Favoriser un lectorat
« Réponse #42 le: 19 janvier 2022 à 13:53:42 »
Salut Alan Tréard,

Je me pose aussi la question par moment et je pense qu'en réalité elle est une fausse question.

Soit on souhaite écrire uniquement pour soi-même et dès lors c'est l'empire de la liberté totale sans prendre en considération l'intelligibilité pour autrui.
 
Sinon, si l'on a le souhait d'être lu par autrui alors on prend naturellement en considération ce fait de communicabilité dans notre écriture.

Donc je pense que la question se résout d'elle-même dès que l'on sait pourquoi on écrit.

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Favoriser un lectorat
« Réponse #43 le: 19 janvier 2022 à 14:15:48 »
Bonjour RomainD,


Merci pour ta réponse à mes réflexions suscitées, et heureux de voir que tu ouvres ici un nouveau champ d'idées ou de pespectives pour l'écriture.


Si jamais tu en as le temps, et que tu es disposé à répondre :

Citer
Donc je pense que la question se résout d'elle-même dès que l'on sait pourquoi on écrit.

À ce moment-là, et partant de ce principe :
- soit tu te poses aussi cette question car tu ne sais pas pourquoi tu écris ;
- soit tu ne te poses plus cette question car tu sais pourquoi tu écris ;
- et si oui, écris-tu donc tous les jours pour la même raison ? Laquelle ?


Soit, voici un florilège de réactions qui me sont venues à la suite de ton intervention, que je remarque malheureusement un peu confuses. :huhu:
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Hors ligne RomainD

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Re : Favoriser un lectorat
« Réponse #44 le: 19 janvier 2022 à 15:04:57 »
En fait je pense qu'il y a plusieurs choses que l'on recherche lorsqu'on écrit et elles ne sont pas toujours simultanées. Chaque texte répond à des besoins différents, à chaud je pense en dénombrer trois :

- le plaisir d'écrire
- le défi technique ou la volonté d'amélioration, d'exploration
- le souhait de partager

Le Saint-Graal du texte serait donc d'écrire un texte qui "cocherait" ces trois critères : c'est-à-dire un texte que l'on a eu plaisir à écrire, qui nous a mis à l'épreuve par quelque manière que ce soit et enfin qui est communicable / lisible par autrui.

Bien entendu tous les textes ne sont pas comme ça et moi-même lorsque j'écris j'ai une conscience plus ou moins aigüe de quels critères "remplit" le texte que je suis en train d'écrire. Là où je suis malheureux c'est quand justement j'écris un texte sans réellement connaître sa "justification". Dans ce genre de cas je pense qu'il est bon de faire une pause et de revenir à l'écriture quand l'on est de nouveau habité par un ou plusieurs des critères mentionnés ci-dessus.

Si cet exposé semble abstrait je peux prendre des exemples concrets de mon cas  :
- Récemment j'ai écrit des textes "bizarres" avec une forme très jusqu'au-boutiste dont je ne sais pas s'ils sont compréhensibles ou plaisants pour autrui. Cependant j'ai pris plaisir à les écrire (plaisir) et ils font partie d'une exploration stylistique (défi technique), ces textes cochent donc deux critères et je suis content de les avoir écrits pour ces deux raisons.
- En ce moment je travaille sur un projet de roman court que j'ai eu très plaisir à écrire, qui représente pour moi un défi technique par rapport à mes capacités actuelles, et qui enfin à pour but à terme (je l'espère) d'être publié, donc d'être partagé avec autrui : ce texte est probablement un de ceux dont je suis le plus fier parce que je sais exactement pourquoi je l'ai écrit et qu'il correspond à mes attentes, il sera dans mon référentiel un texte "complet" ou d'une grande "satisfaction" car il aura remplit tous mes critères (si jamais il vient à être publié).

Donc je pense que pour être heureux en écriture il faut savoir pourquoi on écrit et ce que l'on attend d'un texte.

 


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