Ça va devenir un peu compliqué si on doit étudier la messageographie de chaque membre avant de lui répondre
Je sors du ciné. J'ai une capacité d'analyse filmique très basse, je me contente de dire que j'ai passé un très bon moment, j'ai trouvé les acteurs toujours très très bons, certaines scènes me restent dans la tête (Rin qui caresse la cicatrice de Nobuyo, les oranges qui roulent).
À mon échelle, j'étais toujours au bout de mon confort à retrouver tant de détails de la vie quotidienne japonaise (des bribes de phrases de la caissière, au bruit des nouilles qu'on avale, en passant par "arrête de parler de moi en pointant tes baguettes dans ma direction" et "oh tu m'as donné ton mochi ! <3").
La relation de Rin et de Shôta m'ont parfois rappelé avec émotion certaines séquences du
Tombeau des lucioles. D'ailleurs d'autres scènes m'ont rappelé des détails de Miyazaki, des petites choses très concrètes, comme la grand-mère qui semble un peu revêche et qui soudain fond et fourre une bouchée du diner dans la bouche de la petite.
Le début de la résolution de l'intrigue m'a fait légèrement penser à la structure d'une nouvelle d'Akutagawa (
Dans le fourré).
La manière dont notre regard sur chaque personnage évolue m'a beaucoup plu aussi, j'ai trouvé certains traitements très minutieux, très nuancés. C'est un des trucs qui m'ont le plus plu dans le film je pense : quand je réfléchis à un de ses personnages (forcément je pense d'abord à Osamu pour ça), il n'a aucune étiquette, j'ai un certain dégout et beaucoup de compassion, de l'attachement systématiquement, j'ai vraiment cette impression d'avoir été placé au sein du personnage, de le voir peut-être comme il se verrait, avec une rude compassion et un rude dégout en même temps, je le considère avec tout le nuancier des émotions sans qu'il en sorte un jugement.
Je suis moins séduit par l'architecture de l'histoire, en fait. Je crois que j'aurais préféré que le film s'arrête vers la scène des oranges, et que ce qu'on apprend après soit distillé avant, peu à peu et en gagnant en intensité.
Ouah, deux belles heures de salle obscure pour moi (: