y a ce bout d'article de philo magazine qui explique d'où vient le mot woke
https://philomag.com/articles/dou-vient-le-terme-woke?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=2547c0c459-newsletters_COPY_02&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-2547c0c459-217936497
m'enfin ça aurait été bien d'avoir accès à tout
Bonjour,
J'ai acheté le
n° 154 de Philosophie magazine (novembre 2021) qui propose un article sur la culture
woke selon le point de vue d'un universitaire américain.
Le personnage se nomme Peter Boghossian, il est notamment connu pour avoir piégé des revues universitaires en faisant publier des études falsifiées imitant une forme de sociologie idéologisée.
Sa ligne morale, c'est de revendiquer une sorte de pouvoir de persécution sur la jeunesse, voulant mettre ses élèves dans une situation de souffrance, éprouvant leur moral en les contraignant à débattre avec des climatosceptiques, des platistes, des négationnistes, etc.
En quelque sorte, c'est un nihiliste pour lequel « ce qui ne tue pas rend plus fort » et selon lequel le mouvement
woke mériterait une bonne leçon (entendre ici : de sévères remontrances).
Je cite un court extrait de l'article pour que vous puissiez constater par vous-mêmes :
« L'agacement est un sentiment indispensable dans le processus d'apprentissage. À ce titre, Socrate se définissait lui-même comme un taon, qui pique, énerve, mais est au service de la vérité et de la vertu. Voilà pourquoi il est intéressant de donner la parole à de tels intervenants. »
Les intervenants dont il parle sont les antisémites, les fanatiques, les sectes marginales.
Par ailleurs, cet article fait partie d'une thématique plus large sur la liberté d'expression et son apparente vénalité.
Celles & ceux d'entre vous qui ne douteront pas de la sincérité du professeur se diront très probablement : « Ah ! Mais en fait Socrate soutenait la persécution des scientifiques, la haine des juifs, la corruption de la jeunesse, » et on ne pourrait pas leur en vouloir pour leur naïveté (Peter Boghossian bénéficiant d'un diplôme de philosophie dans une prestigieuse université américaine dont il ne fait dorénavant plus partie).
Pourtant, il suffit d'être un petit peu cultivé pour savoir que Platon (avec son Socrate) est le père de l'idéalisme, celui qui favorise la raison sur l'émotion, et aspire à imaginer un modèle de société plus juste envers les jeunes et les plus fragiles. Sa vision de l'éducation n'était pas celle de persécuter la jeunesse mais au contraire de faire de ce domaine de la politique l'un des plus importants de la société (hissant même les jeunes sur un piédestal à de nombreuses reprises). Platon dénonçait avec insistance les faux professeurs, qu'il nommait les sophistes, et auxquels il assimilait la corruption des jeunes (trop naïfs pour remettre en question la parole de leurs aînés).
Prétendre citer Socrate pour encourager la torture des jeunes élèves, désirer susciter l'agacement, la colère, chez eux, et de les accuser ensuite de ne pas savoir se tenir calmes face à des propos volontairement scandaleux, c'est un mensonge, un sophisme, un faux savoir. Où se trouve la torture ? C'est de faire croire aux élèves que leur protecteur et garant est en fait la cause de leurs tourments.
C'est une méthode rhétorique très présente dans les sectes où l'on vous retourne contre vos proches, vos anciens éducateurs, vos protecteurs pour vous amener à les combattre. C'est une méthode de harcèlement portée sur les élèves pour les amener à s'isoler et les rendre dociles.
Comment une telle méthodologie s'est-elle retrouvée dans les universités américaines ? Je ne sais pas, mais je ne suis pas surpris de voir ce genre de phénomène dans une nation où Trump a pu tenter un coup d'État au Capitole sans être incriminé de rien aujourd'hui !!
Tout ça pour dire que si le modernisme est d'origine française, et qu'il a ensuite influencé les universités américaines d'une bonne ou mauvaise façon, peu importe, l'anti-modernisme, lui, (ou « antipostmodernisme ») est indéniablement un mouvement trumpiste, qui a besoin de climatosceptiques, de platistes, de négationnistes pour survivre, de fanatiques ou de
fake news pour soumettre ses contradictrices & contradicteurs.
Dans l'hypothèse où les antipostmodernistes ne seraient pas tous des polémistes ou trumpistes sciemment provocateurs, il n'empêche qu'ils se revendiqueraient d'une mouvance qui se nourrit des confusions et de la persécution des faibles (ici les jeunes, ailleurs d'autres minorités), et d'une sentimentalité exacerbée ; il est préférable que ceux-ci soient alertés à ce propos.
Si quelqu'un veut faire une critique d'idéaux antiracistes ou féministes, il vaut mieux chercher d'autres argumentations qui ne reposent pas sur une sentimentalité exacerbée... En philosophie, les sentiments sont traitres et les impressions ineffables trompeuses, pas le choix il faut raisonner.
Alors, pardonnez-moi de rappeler à celles & ceux qui ne l'auraient pas encore compris, mais je considère que d'assimiler la philosophie à une sentimentalité exacerbée (chez Peter Boghossian, c'est la volonté de provoquer l'agacement chez les jeunes, l'émoi ou le scandale qui est revendiquée), n'est ni philosophe ni intellectuel.
Ainsi,
je déconseille vivement aux émotifs de participer à ce genre de débat éprouvant, car la seule ambition de ces manèges pseudo-universitaires est d'épuiser les contradicteurs afin d'obtenir leur soumission ou consentement...
Soit vous êtes suffisamment cultivés et préparés pour contre-argumenter dans le calme et le raisonnement, soit vous manquez de sang-froid et je vous conseille vivement de ne pas céder au caprice du scandale (
de vous protéger de ce genre d'individu dangereusement chronophage). En ce qui concerne les étudiants, c'est normal qu'ils soient émotifs car ils sont en train d'apprendre, et ont besoin de temps pour s'élever à ce genre de débat.
En espérant que mon conseil soit entendu par les plus souffrants qui auraient suivi ces débats avec douleur et inquiétude, afin qu'ils ne se culpabilisent plus de ne pas participer à des contradicteurs dévorants.