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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Poésie (Modérateur: Claudius) » Agonie du désir

Auteur Sujet: Agonie du désir  (Lu 2862 fois)

Hors ligne HELLIAN

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Agonie du désir
« le: 02 août 2018 à 18:14:18 »

Agonie du désir


Mon amie de lumière aux yeux d'algue profonde,
Ma sage porcelaine aux parfums de soleil,
les chants de déraison sont aux nôtres pareils,
lorsque sur nos serments notre demain se fonde.

Nos matins sont souillés d'infertiles promesses,
Nos pages d'horizon d'inaccessibles ports.
Quand la serpe du temps m'ampute de ton corps,
Du silence de toi mon quotidien se blesse.

Je m'habille en lambeaux de tes rares passages,
Rêvant d'une aube enfin qui porterait présage
De tes seins de ta bouche à la mienne prêtés.

Au lit de mes désirs gît celui de ton âme
À mon âme enlacée quand notre chair prend flamme
Et nous revêt tous deux d'un peu d'éternité.

cent fois sur le métier...

Hors ligne Fried

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Re : Agonie du désir
« Réponse #1 le: 02 août 2018 à 18:54:10 »
Joli !
C'est fluide avec de belles images, je cherche à comprendre l'agonie d'un désir que l'on ressent bien c'est sans doute dans ces mots : "Du silence de toi ", " tes rares passages,"
voila ce qui rend ces moments précieux en plus d'une belle aux yeux vert ? "algue profonde" et délicat teint de porcelaine.
Il y a une belle sensualité et c'est bien exprimé,  bravo !


Ashka

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Re : Agonie du désir
« Réponse #2 le: 02 août 2018 à 22:21:45 »
Bonsoir HELLIAN,

Merci pour ce beau poème.
Citer
Mon amie de lumière aux yeux d'algue profonde,
Ma sage porcelaine aux parfums de soleil,
Délicat et onirique dans ce début. Cette femme a bien de la chance d'être ainsi décrite.
Citer
les chants de déraison sont aux nôtres pareils,
lorsque sur nos serments notre demain se fonde.
Quelle justesse...
Citer
Nos matins sont souillés d'infertiles promesses,
Nos pages d'horizon d'inaccessibles ports.
Je n'ose deviner.
Citer
Quand la serpe du temps m'ampute de ton corps,
Du silence de toi mon quotidien se blesse.
Le 1er ver est terrible et le 2è me serre le coeur
Citer
Je m'habille en lambeaux de tes rares passages,
Rêvant d'une aube enfin qui porterait présage
De tes seins de ta bouche à la mienne prêtés.
Touchant et le 3è ver est magnifique d'évocation
Citer
Au lit de mes désirs gît celui de ton âme
À mon âme enlacée quand notre chair prend flamme
Et nous revêt tous deux d'un peu d'éternité.
Le 1er ver est très beau.
J'aime beaucoup "enlacée", j'ai toujours aimé ce mot, alors quand tu adjoins "à mon âme", ça me touche.
L'ultime ver me dit que oui, c'est bien cela, un peu d'éternité.

J'aime tellement te lire dans ce style de poème. C'est beau, poignant et dense.
Hélas, je ne peux faire de commentaire constructif, pour moi il est parfait.

Merci encore infiniment pour ce partage,

Ashka.


Eveil

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Re : Agonie du désir
« Réponse #3 le: 02 août 2018 à 23:19:08 »
C'est très Léo Ferré.

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Re : Agonie du désir
« Réponse #4 le: 03 août 2018 à 18:01:23 »
Salutsalut !

Alors heu... tout en respectant les us et coutumes de la poésie classique, je ne peux m'empêcher de lui attribuer un âge d'or hélas révolu et des acteurs qui, s'ils sont vivants, manquent du panache romantique de l'époque... de plus, et sans vouloir dénigrer la puissance des méthodes du passé, je ne vois plus d'intérêt à aligner mathématiquement des métriques dont il est aujourd'hui difficile d'atteindre à la fois la musicalité et le sens, à l'heure de nos linguistiques dénaturées de toute forme d'arabesque et de détail.

N'étant pas, par conséquent, un expert en la matière, je ne peux qu'apporter un avis assez gris sur ta production : elle ne m'atteint pas, et je ne peux pas dire si c'est à cause du genre, du style, de ta plume ou de mon humeur...

J'ose pourtant révéler ici mon sentiment, qui j'espère sera pris avec les bons sentiments qui l'accompagnent.
Au plaisir.
"i don't care if your world is ending today
because i wasn't invited to it anyway
you said i tasted famous, so i drew you a heart
but now i'm not an artist i'm a fucking work of art"

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Re : Agonie du désir
« Réponse #5 le: 03 août 2018 à 22:50:14 »
Fried

Merci de ton passage. L’agonie du désir ? C’est l’impasse impossible d’une liaison qui s’enlise dans le quotidien d’une vie banale.


 Ashka

J’éprouve un plaisir profond a constaté que la poésie classique produit sur toi un tel enthousiasme. C’est un vrai réconfort par les temps qui courent…


Eveil

Je ne sais si je dois prendre ton commentaire comme un compliment, mais ton passage, oui…





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Ainsi la prosodie classique ne trouve-t-elle grâce à   vos yeux, car il sagiraitn nous dites-bous d’une vétusté propre à une époque révolue,De telle sorte que toute création contemporaine qui serait entachée d’une métrique un tant soit peu rigoureuse ne mériterait tout au plus que votre indifférence.

Voilà  une position qui flaire la posture et comme tout ce qui est posture l’artifice. Car serait-il de  construction classique, un poème n’en comporte pas moins des images, un rythme et une proposition thématique qui mérite intérêt. Or, d’après vous, qui, d’ailleurs, admettez fort loyalement n'y rien connaître, la seule tard que constitue la rime disqualifie d’emblée le texte relégué  dans le cloaque des invendus.

Il est aujourd’hui d’un modernisme convenu,  lorsque l’on se targue de littérature, d’adresser un sourire compatissant au tâcherons attardés qui S’emploie encore à compter les syllabes à la faveur d’une masturbation mentale dépassée, Comment, Vous écrivez de la poésie classique ! Mais vous n’êtes pas dans le mouve, mon vieux. Vous êtes ringards et Votre plume sent le rance !

Laissez-moi vous confier deux choses :Tout d’abord, loin de la bienséance doctrinaire du jour, je revendique une totale liberté de fond et de forme. J’écris « classique » ou «libre» (Asteu, on ne dit plus « poésie libre » mais « poésie libérée » Comme s’il s’agissait d’une conquête sur une écriture bourgeoise de droite dont il faut réduire les convenances).

En second lieu, j’éprouve un plaisir véritable à glisser ma pensée dans les contraintes exigeantes de la prosodie classique car, ne vous déplaise, ainsi que le prônait Sartre, la pensez se renforce des contraintes qu’elle dépasse. C’est là ce qu’ ignorent  grossièrement les pourfendeurs de la prosodie classiques, la densité d’une image ou d’un concept passé à la moulinette de la contrainte classique ! Mais cela, ne mérite même pas d’être approché puisque le postulat est posé : toute poésie classique sent le moisi.Si je n’étais pas animé de bienveillance, je dirais que la propositionSouffre d’un petit manque de subtilité…

Au demeurant, il est amusant d’observer que la quasi-totalité des textes chantés actuellement se réclament du classique et notamment le rap ! La raison en est simple la métrique classique est… intemporelle.  Aussi, je vous fiche mon billet quau grand jeu du balancier des modes et tendances la poésie classique retrouvera droit de cité. Croyez-moi il n’y a pas de suprématie :L’ exigences se trouve des deux côtés. Écrire en poésie , c’est s’affranchir des modes

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Re : Agonie du désir
« Réponse #6 le: 04 août 2018 à 00:47:39 »
Ô modeste incipit, sache que si ta suite se tache, sa chute comme sa poursuite n'aura pas été lâche, en entendent toutes les ondes reconduites, c'est d'élégie d'un discours qui me tâte, celui d'un philophosphate auquel je voudrais tendre mes petites pattes pour aimer la lumière, n'en déplaise aux agraires... et si d'airs néologistiques tu transportes une mystique arithmétique, très cher incipit, c'est parce que d'une alchimie qui, n'en déplaisent aux longues phrases, a failli me faire sursauter d'ennui ; jusqu'à ce que je phase sur ce que cachait le vrai langage de ce personnage à qui je vais m'adresser, et non à ce même auteur qui initia ce dialogue entre forumeurs...

HELLIAN,
C'est tout à ton honneur de revendiquer les bonheurs suscités par certaines historicités passées, et même si une certaine aigreur vient à me faire cécité de tout ce qui peut être erreur de l'humanité ou moteur de son avancée, j'en suis venu presque en temps et en heure à regarder de l'autre côté... du miroir, par peur de me voir dans la vraie réalité. De fait, je me dois de revendiquer tout comme tu le fais mais de l'autre côté... du miroir du temps, que je spécule au lieu de perpétuer. Chacun son truc, me diras-tu finement. J'acquiescerai de tout mon entendement, et quasi-certain de trouver en toi un acteur du langage pertinent, je pourrais fuir en tout confiance sur l'écoulement de la qualité de l'humanité...
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Re : Agonie du désir
« Réponse #7 le: 04 août 2018 à 09:06:35 »
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Re : Agonie du désir
« Réponse #8 le: 04 août 2018 à 09:37:48 »
Et moi le notre ici dans ton coin :)

Pour parler à tous ceux qui n'auraient pas eu la lourdeur d'esprit que j'envisage nécessaire à la compréhension de la forme actuelle du langage, je disais simplement que je trouve le langage trop lourd pour se concentrer pleinement dessus, et en particulier celui du romantisme, apogée de la virtuosité impliquant une complexité dépassant la majorité... même actuellement, ceux qui ne constatent pas les qui proquos surabondant la Conversation, je ne peux visiblement pas leur rendre la vue à tous (exemple de pas plus tard que ce matin, où l'on me fit un rapport sur mon dernier texte dont les tenants et aboutissants n'avaient pas été appréhendés dans leur totalité... c'est la crise de la pensée, le phénomène encore incompris que, notamment l'Académie de Besançon tente avec force mais difficulté de formuler et solutionner, notamment encore, par ce qu'ils appellent et visent à construire : des opérateurs fonctionnels de la pensée, mais je m'enfonce et digresse sans savoir pourquoi...). Uh, voilà, tout ça pour reformuler qu'il me plut de lire tes lignes inaccessibles, HELLIAN, mais que ma flemme du siècle m'empêchera probablement d'y revenir, par défaut de concentration... (j'ai pas de mana)

(perspective du matin, semi-baratin, semi bon-samaritain... mais qmm entièrement drônien)
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Re : Agonie du désir
« Réponse #9 le: 04 août 2018 à 12:48:58 »
Ok, merci pour tes précisions Hellian, ce vers prend tout son sens, "lorsque sur nos serments notre demain se fonde."
Pour le reste de la lecture je pensais que l'agonie était l'attente. Le délitement n'était pas évident.

Eveil

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Re : Agonie du désir
« Réponse #10 le: 06 août 2018 à 22:45:19 »

Hors ligne Modybic

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Re : Agonie du désir
« Réponse #11 le: 07 août 2018 à 19:46:05 »
Le titre me surprend.
Je ressens beaucoup de désir et d'amour et la longueur des phrases à l'orale m'apparait au contraire sensuelle comme un bas que l'on tire lentement avec sagesse pour se terminer dans la lumière,
Je vois une bascule d'un amour qui au contraire à dépasser les limites du corps charnel plutôt qu'une agonie.
« Modifié: 07 août 2018 à 19:53:17 par Modybic »
Modybic

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Re : Agonie du désir
« Réponse #12 le: 10 août 2018 à 21:45:13 »
Bonjour,Modybic,

Et un grand merci pour ton passage. Oui, je conçois volontiers que ce titre puisse étonner. En fait, pour bien comprendre l'histoire ou plus exactement la racine profonde de ce poème, il faut savoir qu'il fait référence à une histoire perso. Il fut un temps, c'était le temps jadis, j'avais une amie, une tendre relation, qui s'en fut insensiblement dans les brumes inexorables de la maladie, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agissait de cette redoutable pourriture que constitue la chorée de Huntington laquelle se traduit par une dégénérescence physique, mental et psychiatrique, jusqu'à la fin inexorable. Ce poème lui est en quelque sorte dédiée.
cent fois sur le métier...

 


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