[Lolfish]

Vous faites comment vous, quand vous en arrivez à devoir écrire un passage qui vous goooonfle mais qui est néanmoins necessaire pour la suite ?

J'en suis à un de ces passages, interessants à découvrir mais pas à écrire, je n'arrive pas à me motiver et hélas tant qu'il n'est pas écrit je n'arriverai pas à passer a la suite x(

Et vous c'quoi vos astuces anti-blocage ?

[Chouc]

Je suis dans le même cas que toi, j'entame ma 4ème semaine de blocage, ça me saoule, à un point...
Du coup, j'ai pas de solution, mais je poste quand même pour partager ton désarroi et pour guetter les réponses 

[Aléa]

Et bin je bin je, hum....
Je vais faire un autre projet, plus léger, moins prise de tête, du coup ca me vide l'esprit ailleurs, j'avance quand même sur autre chose, puis à un moment j'ai juste envie de revenir à la pesanteur de projet de base et j'ai plein d'energie pour y aller

Ou des fois je bloque juste et rien à faire...

Ou des fois faire ces autres projets me coupe un peu l'envie d'y retrourner et je vagabonde de projets en projets en attendant le moment où je me déciderai (et ca dure longtemps, et ca fait plein de trucs à moitié finis...)

Ou des fois faut se forcer quand même, faire des session d'écriture, se fixer un quotat, mais bon, c'est souvent dans ces parties où après y'a pas mal de réecriture à faire (encore que, faire de la réecriture c'est moins dur que de se lancer, y'a juste à se dire "ca ca ne va pas ca doit aller vers là" -même si des fois ca crée des casses tête terribles terribles  )

[Ari]

Personnellement je me force à écrire le passage en question, même si c'est nul, juste pour que les idées soient là, ordonnées et expliquées même si c'est moche à lire. Un peu comme si j'étais encore au lycée ou au collège à devoir faire une rédaction on ramasse à la fin de l'heure même si l'inspiration n'a pas daigné se présenter.

Le côté sympa c'est que j'adore les relectures c'est le lendemain, à froid, que j'arrive à comprendre un peu mieux ce qui n'allait pas, ce qui me déplaît dans ce que j'ai écrit. Est-ce qu'il ne faut pas introduire un peu + de description ou d'introspection, est-ce que telle phrase vraiment moche ne peut pas être reformulée pour être plus douce ; est-ce que ça manque de vie ou de rythme...

Au moins ça évite l'angoisse de la page blanche.

[Sophie131]

Je fais un peu comme Ariane, j'écris ce passage même si j'en suis pas satisfaite, même s'il est mal développé, juste pour avoir les idées de base et pouvoir continuer. Et à la relecture, c'est plus simple de le travailler correctement vu que les idées sont déjà là. Même si je relis généralement pas avant plusieurs semaines pour vraiment prendre du recul

[Lolfish]

Bon je vais essayer de me forcer et d'appliquer votre méthode

[Chouc]

C'est pas idiot de se mettre en "condition d'examen" 
Il faudrait que j'essaye ça.

Merci les gens !

[Ashka]

Allez, pour vous encourager, des conseils d'un grand !

Petits conseils de John  Steinbeck:

"Oubliez le résultat final:
Abandonne l’espoir de finir un jour ton roman. Oublie les 400 pages prévues et écris-en seulement une par jour ; ça aide.
 
Écrivez d’une traite:
Écris aussi rapidement et librement que possible et couche tout sur le papier. Ne corrige rien, ne réécris rien avant que tout soit terminé. Réécrire en cours de route est souvent une excuse qu’on se donne pour ne pas avancer. Cela perturbe aussi le rythme et la fluidité qui découlent uniquement d’une intimité inconsciente avec le sujet.
 
Écrivez pour une seule personne:
Oublie ton lectorat. D’une part parce que ce public sans nom et sans visage est terrifiant, et d’autre part parce que dans l’écriture, contrairement au théâtre, ce public n’existe pas. Ton public est un lecteur unique. Personnellement, je trouve plus simple de choisir une personne, réelle ou imaginaire, et d’écrire pour elle.
 
En cas de difficulté, allez de l’avant:
Si tu n’arrives pas à venir à bout d’une scène ou d’un passage que tu veux vraiment conserver, contourne-le et continue à écrire. Tu pourras revenir dessus lorsque tu auras fini, et tu te rendras peut-être compte que la raison pour laquelle ce passage te posait problème est qu’il n’avait rien à faire là.
 
Préparez-vous à abandonner vos passages favoris:
Méfie-toi d’une scène trop chère à tes yeux, plus chère que le reste. Souvent, elle se révèle être de trop.
 
Lisez à voix haute vos dialogues:
Si tu écris un dialogue, lis-le à haute voix, au fur et à mesure que tu l’écris. C’est seulement comme cela qu’il sonnera juste.
 
Un septième conseil :
Il n’y a pas de recette magique !

John Steinbeck était conscient que chaque auteur devait développer sa propre méthode et sa pratique de l’écriture. L’auteur des Raisins de la Colère le rappelle dans une lettre envoyée à Edith Mirrielees dont il suivit le cours d’écriture créative à Stanford :
S’il y a de la magie dans l’acte d’écrire une histoire, et je suis convaincu que c’est le cas, nul n’a été capable de la réduire à une recette qui pourrait être transmise d’une personne à l’autre.

[Alan Tréard]

Je pense que les blocages font partie du processus naturel de création.

On sait que l'on est en train de créer justement lorsque l'on constate un obstacle.

On ne réagit pas toutes & tous de la même façon quand on rencontre un obstacle, on a des différences.

Un obstacle, on peut foncer dessus obstinément, abandonner, le contourner, l'observer.

En littérature, les obstacles sont avant tout immatériels (un carnet et un stylo ne coûtent pas trop cher à renouveler) ; donc on est nécessairement confronté à une question métaphysique, au-delà des besoins matériels.

Toute question littéraire existe en tant qu'objet fait de volonté, d'attentes, d'incertitude ou de contemplation. Il n'y a pas de réponse purement mécanique à l'accomplissement d'un processus de création.

C'est vaste, tout ça, mais ça prouve bien que les blocages en littérature sont toujours en soi-même, ou dans sa relation avec les lecteurs ; il n'existe pas de réponse matérielle ou technologique à un blocage littéraire, on revisite complètement sa conception du monde.

  Remarquons qu'il y en a qui prennent des substances psychotropes pour surmonter les blocages, comme quoi il peut y avoir un quelque chose de chimique derrière tout cela !

[milena-owein]

J'ai tendance à me forcer à écrire un truc à la va-vite
C'est plus facile de retoucher un texte pas top que d'écrire un truc qui gonfle ex nihilo