[Alan Tréard]

Bonjour tout le monde,

J'ai vu une conversation sur l'auto-édition avec des commentaires élogieux sur des bouquins auto-édités dont on doutait de la sincérité (voir la conversation).

On ne se la pose pas souvent, et pourtant, c'est une vraie question.

Que faire face aux commentaires malhonnêtes ?

Il est vrai qu'il est très simple de falsifier un commentaire aujourd'hui : on crée un faux compte, on se donne une fausse identité, et l'on choisit de valoriser ses travaux en priorité, comme pour conférer de la puissance à sa propre parole. Nous ne sommes plus dans une littérature de la prouesse, mais dans une littérature de l'éloge. Très vite, ce n'est plus la communauté qui compte, mais l'apparence d'en avoir une. Ainsi, une ou deux personnes sont aisément en capacité de leurrer tout un ensemble d'individus en générant des messages de prescription orientés qui suffisent à rendre un contenu pertinent. Un texte ne prend de valeur que sous les apparences d'avoir été lu par de faux commentateurs satisfaits. Je discutais avec un administrateur de Wikipédia dernièrement, et il m'expliquait qu'ils étaient obligés de contrôler chaque publication, avec l'adresse ip et tout le reste (de mener un travail de documentaliste ou de journaliste, en réalité) pour s'assurer qu'un contenu proposé n'est pas faux, tellement cela est fréquent.

Un simple tour de passe-passe et un critique amateur semble avoir raison de tout !

Comment distinguer le vrai du faux lorsque tout peut être falsifié ?

De même, il est devenu tellement aisé de trouver une citation de tel ou tel écrivain sur un moteur de recherche qu'on n'aurait plus besoin d'avoir lu un livre pour avoir l'air de le maîtriser parfaitement. Je me demande également si faire croire qu'il n'y a plus besoin de lire un bouquin pour connaître un auteur ne peut pas générer une sorte de dérive de l'intellect, comme poussant le mythe à prendre place sur les savoirs perdus, sans oublier que même un livre lu peut ne pas avoir été compris par le lecteur !! Je connais plein de « lecteurs » qui semblent tout maîtriser de la littérature, falsifier est-il une mode aujourd'hui ? (Impossible de tout maîtriser dans un monde aussi vaste que la littérature !) Pourquoi prenons-nous tant au sérieux les commentaires si nous ne savons pas d'où ils viennent ?

Ainsi me disais-je : Comment peut-on s'assurer qu'un commentaire est fiable ? Quels sont les outils dont nous bénéficierions pour analyser la viabilité d'une publication critique ? Pour les auteurs, on dépend de leur signature, on sait qu'ils assument ce qu'ils publient, sinon on n'y fait pas attention ; mais pour une critique de bouquin, on fait comment ?

Par exemple, moi, si je cherche un livre sur un sujet, ne risquerai-je pas d'être détourné dans ma recherche à des fins vénales ou d'influence ?

Quel intérêt a-t-on à laisser la critique s'égarer au gré des vents ? Ne devrait-on pas nous-mêmes contrôler la viabilité des critiques et prescripteurs ? N'avons-nous aucun intérêt pour un élément fondamental de la vie d'une auteure ou d'un auteur ?

Le pire encore, c'est lorsqu'un faux compte a réussi à influencer les plus naïfs, à leur faire gober tout et n'importe quoi ; la critique alors n'est plus une fausse critique, mais une critique contrôlée, elle-même orientée par un faux prescripteur. Ne risquons-nous pas de nous trouver pris dans les filets d'une étrange spirale ?

Lorsqu'on sait qu'un tel paysage existe, on perd vite ses repères, on ne sait plus qui fait quoi, on ne sait plus qui croire.

Alors, ne faudrait-il pas imaginer un moyen de rendre les critiques fiables ? de leur donner une hiérarchie (de la plus sérieuse à la moins sécurisée) ? Sommes-nous victimes des influences aux intérêts personnels et malhonnêtes ? Ne peut-on éclaircir le paysage ?

[Chouc]

Je vais faire très court, parce que je vois là un faux problème. Si on doute du crédit à apporter à une critique, le plus simple est encore de se faire son propre avis.

[Alan Tréard]

  Mmh... Je pense qu'il y a un réel intérêt à clarifier les enjeux.

Bon, imaginons suivre le précepte : « Je vadrouille sans personne à qui me fier. »

Envisageons que j'essaie de comprendre le complexe problème des guerres redondantes en Israël, avec les uns qui sont pour, les autres qui sont contre, les derniers qui modèrent... Des commentaires sur le sujet du type « super bien, bravo », « j'ai tout compris » ou « maintenant je sais quoi en penser », aussi improbables soient-ils pour un conflit d'un tel héritage, ne feront que me désorienter dans ma compréhension du monde. Si je me laisse embobiner dans l'achat d'un livre sans en connaître l'environnement, je peux devenir la cible d'une propagande. Sans compter que rien ne prouve que les commentaires ne viennent pas secrètement de membres d'un parti politique local, d'une institution religieuse ou d'un pays adverse ; bref, je trouverai une utilité à ne pas être orienté vers un livre qui va dans le sens inverse de ce que je recherche.

Dans un second temps, je cherche quelque chose sur l'histoire du féminisme. Quel livre me dira quoi penser du féminisme ? (On va dire que c'est parce que je suis un lecteur qui n'y connaît rien, au féminisme.) Un livre avec des commentaires comme « ce livre montre le vrai visage du féminisme, à lire et à méditer » peut très bien provenir d'un détracteur du genre, avide d'instaurer son opinion dans les lectures des malheureux égarés. Cela n'aura-t-il pas un impact sur mon regard sur le féminisme ? Alors ! Je me serai fait un avis sur le féminisme, c'est sûr, mais rien ne prouve que le bouquin ne m'aura pas malicieusement orienté...

Enfin, je n'y connais rien en science-fiction, je tape un truc du genre « bon livre science-fiction » dans mon moteur de recherche. Bêta que je suis, je pense qu'on va me proposer une diversité de bouquins sur lesquels je pourrai me faire ma propre opinion. Qui me dit que je ne vais pas être récupéré par une maison d'édition friquée qui n'a aucune pitié pour ses collègues et auto-finance une auto-promotion malveillante ? Ne suis-je pas une cible commerciale en tant que potentiel lecteur ? Je vais m'acheter trois bouquins différents dont deux seront vraiment très mauvais. Pourquoi ? Parce qu'au lieu de dégoter les bonnes trouvailles de trois maisons d'édition fiables, je me fais tourner en bourrique par une maison d'édition sans foi ni loi (et qui plus est qui ne trie pas ses auteurs).

Bon, je continue à me faire des avis sur tout et n'importe quoi en me laissant porter par des roublards ? Ou l'on m'offre enfin un bon moyen d'accéder à des lectures qui m'enrichissent ?

[Kanimp]

Idem que chouc
Je trouve que il y a de plus en plus (trop) de systèmes ou l'on cherche à avoir de la vrai information
Pour moi plus on va dans cette direction et plus on range son libre arbitre au placard

[Chouc]

Bon, je continue à me faire des avis sur tout et n'importe quoi en me laissant porter par des roublards ? Ou l'on m'offre enfin un bon moyen d'accéder à des lectures qui m'enrichissent ?

Tout est là, c'est toi qui décide de te laisser porter. Si tu choisis à l'inverse de faire preuve d'esprit critique, la première des règles, c'est de diversifier tes sources et de les étudier toi-même, sans te fier à ce que te racontes le premier venu.

C'est exactement la même problématique que les gens qui se rendent massivement aux urnes en observant le monde uniquement  à travers le prisme du JT de 20h de TF1. Aucun recul, aucun esprit critique, aucun libre arbitre.

Le véritable problème c'est cette vilaine habitude de vouloir que l'info nous tombe toute cuite dans le bec, qui se traduit par ce besoin d'avis fiables. Un avis est un parti pris, par définition il ne peut pas être fiable, chacun possède le sien et dans le cas contraire, chacun devrait prendre la peine de s'en faire un.

[Alan Tréard]

Donc !

Imaginons que je cherche de quoi bouquiner, je n'ai confiance en personne. Je n'écoute aucun conseil. Mille bouquins s'offrent à moi, mais je ne prévois pas de tous les acheter, ni de tous les lire. J'en achète un au hasard ?

Que je paye 15€, 20€, 30€ peu importe si je tombe sur un bon ou un mauvais produit !?

Envisageons que je ne fasse aucune recherche sur le moteur de recherche, parce que je n'ai pas confiance, et que je ne demande de conseil à personne parce que je n'ai pas confiance. Je préfère m'isoler, n'écouter personne. Quand est-ce que je commencerai à bouquiner des trucs ?

J'adore lire, mais personne ne doit le savoir, c'est ça ? Il faut que personne ne me propose rien à la lecture ?

Ok, maintenant, je ne lis ni écoute aucune critique. J'achète des livres, je les trouve bien, mais j'ai aucune idée de s'ils sont connus par d'autre ou non. Un jour, je tombe par hasard sur un excellent bouquin. Je le garde pour moi et je n'en parle à personne ?

À quoi bon proposer des textes à la lecture sur un forum d'écriture si l'on méprise les commentaires ?

Un autre exemple, je trouve un livre scandaleux, qui me concerne directement (car j'ai vécu dans le groupe dont il parle), une pure diffamation, et j'ai de quoi le prouver... Ce livre s'attaque à ma réputation ! Je n'ai pas le droit de le commenter ? Personne ne m'écoutera parce que personne n'a plus confiance en personne ?

Je vois des gens qui suivent la mode, un best-seller dont tout le monde parle : Je l'achète pour me faire mon propre avis ? Je n'achète rien ? Je fais comme si je comprenais pas quelle est la question ? Je ne me pose aucune question et j'obéis ?

Je vois un livre, il y a un truc sur la couverture : « Ce bouquin est cool. Le Figaro » ; je fais un malaise ?

Je trouve un livre qui me donne des conseils de lecture. Est-ce forcément une arnaque ? Même s'il s'agit d'un livre technique sur l'automobile ?

Je tombe dans une librairie étrange où le libraire ne donne aucun conseil, aucune hiérarchie dans les lectures ; je prends un truc au hasard sans demander rien à personne ?

Je tombe dans une librairie dans laquelle le libraire, après mes explications, me propose un livre ; je lui ris au nez et je m'en vais ?

Je trouve un auteur sympa qui me conseille son propre bouquin : je l'ignore ? Même si c'est un ami ?

Je trouve un ami sympa qui me conseille un bouquin, je l'achète sans réfléchir ?

Je trouve des copains qui font des commentaires sur les bouquins, n'ai-je pas de raison de leur faire confiance ?

Je trouve des copains qui me conseillent un blog de critique littéraire, n'ai-je pas de raison de leur faire confiance ?

J'ai un copain qui est critique littéraire, je l'ignore ?

Je connais plein de bons bouquins, on me propose un poste de critique littéraire ; je porte plainte ?

Soudainement, j'ai envie de commenter un bouquin que j'ai a-do-ré : je me coupe un bras ? Ou quoi ?...

Tiens, pour renforcer mon propos, y'a Kanimp qui a fait un commentaire sur un livre il y a quelques jours :

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Sa conclusion :
Je conseil la très passionnante lecture de ce livre.

Et il me conseille de ne pas me fier aux commentaires...

[cyamme]

Bah il dit juste de pas suivre aveuglément un avis, quel au'il soit. Et vivent les bibliotheques. Et les librairies où on peut feuilleter/parcourir avant d'acheter.

[Kanimp]

Alan

La question de départ consiste à se prémunir de commentaires malhonnêtes mais dans ce cas si système possible il y a
La question va se poser sur sa pertinence
Car un tel système pour se prémunir de commentaires malhonnêtes peut lui aussi être malhonnête
Mais dans ce cas il pourrait avoir une légitimité

Donc le problème se déplace il n'est pas résolu
Donc de toute façon il faut utiliser son libre arbitre afin de faire la part des choses

Pour moi les commentaires de quelqu'un qu'on connaît son plus pertinent
Car déjà à connaître la personne qui les donne on peut aussi savoir si son avis est généralement le même que le sien

Alors que de plus en plus les médias utilisent des spécialistes pour x y z
Moi je pense qu'envoyer tout ce beau monde à luche et agir en peuple est préférable

Et ce quelque soit le domaine d'application

[Alan Tréard]

  Ah ! Bah merci Kanimp, ça donne quelques éléments en plus, j'avais l'impression d'être tout seul dans la conversation avec le peu d'éléments qu'il y avait dans vos premières réponses.

Oui, c'est comme tu dis, un système honnête, ou du moins une diversité d'organismes de presse reconnus.

[Kanimp]

Avec le téléphone je suis très limité pour te répondre
Tu avais précédemment donné des exemples ou un tel système devrait s'appliquer
Le conflit israélo-palestinien typiquement c'est impossible à mettre en œuvre
Car c'est un conflit ou justement la propagande est majoritaire dans tout ce qui circule
Donc faire preuve de discernement est la seule protection que l'on possède

L'autre le féminisme dans ce cas là problématique est encore plus grande
Car en plus de la possibilité de corruption du système il ne peut s'appliquer que sur une définition du féminisme qu'il met en œuvre

Par exemple si je dis que pour défendre le statut de la femme il faut donner le congé de paternité dans les mêmes conditions que le congé de maternité

Je pense que pas mal de gens vont me tirer dans les plumes et parmi eux des féministes

Pourtant on réduit la différence  dès coûts patronaux qui vavirise les hommes pour un emploi
D'un autre côté c'est un message politique important car l'état casserait le stéréotype femme cuisine homme travail

Ce qui signifie qu'un sujet précis peut se retrouver dans des domaines complètement différent de ceux usuels car l'approche suivie est différente

Encore une fois je pense qu'il est plus important que les gens dialogue entre eux
La versacite des propos est accessoire car par le dialogue des solutions seront trouvées

Qui a raison et qui a tort n'importe passe trop car de toute façon la vérité vrai n'existe pas

Ce sont de tels systèmes qui invente une vrai verite

[Alan Tréard]

Encore une fois je pense qu'il est plus important que les gens dialogue entre eux
La versacite des propos est accessoire car par le dialogue des solutions seront trouvées

Ah! Tiens, je n'y avais pas pensé. On est habitué au critique qui propose un commentaire d'un point de vue supérieur en tant qu'expert, même sur des sites comme Babelio, ce schéma est reproduit dans le mode de présentation. Cela rend la critique assez inatteignable, comme issue d'une élite. On ne penserait pas forcément à une ou un critique (c'est-à-dire une connaisseuse ou un connaisseur, dans le sens où il ou elle a du temps pour rencontrer les auteurs, participer aux événements, rencontrer les éditeurs, lire les nouvelles parutions, etc.) à une ou un critique qui prendrait également du temps pour dialoguer avec des lecteurs à la recherche de quelque chose.

Cela n'existe pas sur internet, à ma connaissance (si ce n'est qu'on le fait de temps en temps sur notre Monde).

Bah il dit juste de pas suivre aveuglément un avis, quel au'il soit. Et vivent les bibliotheques. Et les librairies où on peut feuilleter/parcourir avant d'acheter.

C'est un bon exemple de cyamme, le plus souvent, les libraires ou les bibliothécaires ont le temps de discuter avec les lecteurs, voire les connaissent sur le bout des doigts ("Et ta femme ? Comment elle va, ta femme ? Et ton gamin ?"), c'est aussi ce qui permet une véritable pertinence dans les conseils.

[ernya]

Comment tu te prends la tête, Alan 
C'est sûr qu'avant de mettre 20 euros dans un bouquin, j'aime bien savoir ce qu'il "vaut" avant et demander plusieurs avis avant de me lancer. Maintenant si jamais j'achète un truc pas terrible, c'est pas non plus la fin du monde et je ne vais pas forcément être manipulée par un bouquin aux idées douteuses. C'est en lisant beaucoup qu'on se forge un bon esprit critique.

Si choisir un livre doit aboutir à autant de remise en question et de doutes, quand trouves-tu du plaisir à lire ? 

[Alan Tréard]

  Je cherche des moyens de remettre en route la machine, ernya, rien que ça.

Il est temps que ça change.

En ce qui concerne l'esprit critique, j'ai l'impression que notre Monde en manque de temps en temps.

Je connais une auteure qui est dans la littérature depuis quarante ans, solide professionnelle qui a récemment clôturé le Marché de la Poésie, femme de culture reconnue également dans le monde de la radio, bref une femme qui publie depuis plus de trente ans ; aujourd'hui elle ne sait pas trouver d'éditeur pour un bouquin qui revient sur des œuvres d'art des années soixante-dix (elle travaille avec l'artiste en question) ; bref, de la mémoire, quoi. Le secteur est en ruine !!

La mémoire ne fait plus son travail, les livres parlant de mes baskets sont privilégiés.

Que ce soit les écoles, les librairies ou la presse, tout le monde est noyé dans la confusion.

On a une explosion de l'édition à compte d'auteur, avec des maisons d'édition qui, bien souvent, sont limitées par le pay-for-display d'Amazon (sur lequel les petites étoiles n'ont aucun impact) où la plus grosse est aussi la seule visible sur le marché.

Les auteurs nagent dans l'instabilité et l'incertitude, quel que soit leur âge ou leur genre.

On a presque aucun moyen de savoir les super nouveautés qui apparaissent près de chez nous, ni dans les journaux, ni ailleurs. Il reste encore les salons qui permettent de temps en temps de sortir la tête de l'eau...

Alors est-ce que je me prends la tête pour transformer cette machine infernale de prescription à la con ? OUI JE ME PRENDS LA TÊTE !! 

[ernya]

Sauf que je ne comprends pas bien quel sujet traite ce fil. Est-ce des problèmes pour se faire éditer (cf ton exemple), est-ce le problème de trouver de bonne critiques, de séparer le grain de l'ivraie parmi les parutions de plus en plus abondantes ?

Pour la dernière question, les goûts et les attentes varient selon les gens. Le mieux est d'avoir accès à plusieurs avis, ce que nous permet le monde moderne. Maintenant, c'est à chacun d'être capable de démêler des avis subjectifs et contradictoires. Je pense que c'est sain d'avoir des avis différents sur un même livre et franchement, il y a peu de commentaires malhonnêtes (je pense qu'on trouve plus de commentaires peu utiles/intéressants que malhonnêtes).
Enfin, je ne sais pas, j'ai souvent l'impression que dans tes commentaires tu présentes le monde réel comme un immense complot tourné contre toi. Non, tu es libre d'acheter ou non un bouquin, de suivre ou non tel conseil d'achat.

[Alan Tréard]

Oh la la, un complot tourné contre moi...

 

Disons que je pose la question de la prescription, de sa place dans notre environnement.

Tu sais, il existe des organes de prescription plus ou moins solides, plus ou moins dangereux (cf. propagande intégriste). Il te suffit de t'informer et d'ouvrir ton journal pour constater les influences qui tournent autour de toi !

• Sur internet, l'invisible propagande des algorithmes - Le Monde
• Avortememnt, mensonge et propagande - Le Mouv'
• Comment lutter contre la propagande de Daesh sur le net - Le Point

Je me demande si une professionnalisation de la critique n'est pas le meilleur moyen de pouvoir trouver nos repères dans un monde où les influences idéologiques et politiques sont nombreuses (sans compter le pouvoir de l'argent). Si nous enterrons les auteurs qui font un travail de recherche et d'enquête, nous faisons un terrible saut dans le vide, un dangereux pas en avant vers l'isolement.

Nous ne nous habituons jamais à questionner telle ou telle critique de livre, comme si "l'opinion personnelle" avait le dessus sur toute forme de pensée. Cela n'est pas de la liberté d'expression, cela est de l'affaiblissement des minorités et diversités. N'existe-t-il pas d'autres façons de penser ? Une critique n'a-t-elle pas intérêt à être étoffée et argumentée ? La mémoire est bien plus qu'un témoignage d'opinions personnelles, ce sont d'abord des faits et des tendances. L'engagement peut provoquer une propagande, cela fait partie de notre quotidien. L'intérêt est très présent dans notre environnement, il est parfois tourné vers soi-même parfois tourné vers les autres. Le désir ne connaît pas d'opinion, il meut les lecteurs comme quelque chose d'intuitif. Le besoin n'est pas non plus une opinion, il nous amène à chercher des livres appropriés à nos attentes. Nombreuses sont les raisons d'émettre une critique, l'opinion n'en est qu'une infime partie (tout comme "l'esprit critique").

Offrons-nous une vraie lisibilité du monde du livre !

 

Toutes ces tendances devraient être considérées par des auteurs qui souhaitent s'insérer dans un environnement littéraire (=publier), si l'auteur en question ne s'y intéresse pas, il devient victime de la prescription d'autrui. Auteurs et lecteurs réunis, devenons garants de la critique et de sa viabilité !!