Je vous répondrais sobrement : merci !
Une des premières critiques, plutôt flatteuse. Je ne savais plus trop où me mettre.
Un excellent roman de Laurent Moussard
Un tel beau livre ! Il convient de savoir le lire avec les oreilles. Y entendre la mélopée autant que la sonate qui s’y jouent. Entre les lignes. Entre les paragraphes et les chapitres. Les respirations. Les essoufflements. Et les syncopes des reprises.
Dans les chapelets de mots judicieusement choisis, goûter le déroulement du film, des séquences, des tableaux qui s’offrent au regard.
La poésie de ce roman donne à entrevoir ce qui de très humain nous est commun structurellement et cependant nous reste propre singulièrement. Nous sommes seuls. Intimement. Tous ! Et c’est ce qui nous assemble. L’auteur le sait depuis toujours.
Laurent Moussard tisse la légende qui l’habite. Celle-ci reste la vérité d’un réel, le sien, celui de nul autre, que l’on lit comme l’on déguste un bon baron de bière lorsqu’il fait trop chaud.
Le sait-il ? Le sait-il qu’il nous offre là de quoi se laisser aller à rompre avec la connerie ambiante ? Avec l’ennui. Le sait-il ? Peu importe au fond : ce cadeau qu’il nous fait signe une générosité et une grâce dont il ne se rend peut-être pas compte. C’est cela un travail d’artiste. Et de rebelle. Les rebelles ne sont ni révolutionnaires, ni donneurs de leçons. Il donnent à voir au-delà du “on ambiant” que la vie ne vaut qu’à condition du rêve qui nous emporte mystérieusement. Vers notre destin.
L’humour vient en calmer l’angoisse, sans pour autant l’effacer.
Ce (beau) livre n’est pas à lire avec les pincettes un peu grasses de ceux qui le font à la plage et cependant craignent le soleil. Normal : Le Mioche est un authentique travail “d’homme de l’être”. Il faut bien avouer que ce Mioche est émouvant à plus d’un titre. Précisément parce que ce n’est pas qu’un titre.
Ce Mioche a la beauté d’un cancre auquel Prévert n’aurait manqué d’adresser un sourire complice.
Yves PÉDRON
(Édit cyamme : double-posts fusionnés)