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19 avril 2024 à 03:19:31
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Lettres à No Nymes (9 parties / Récit Complet) -- merci de votre aide

Auteur Sujet: Lettres à No Nymes (9 parties / Récit Complet) -- merci de votre aide  (Lu 4995 fois)

Hors ligne PaulCahin

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Je m'essaies à trouver les ressorts du récit qui accrochent/retiennent/conservent l'intéret du lecteur.
J'ai donc pensé à une suite d'aventures de pure distraction mêlant mystère et  énigmes.. Le récit est intentionnellement découpé en 9 (courtes) parties qui seront chacune postée chaque jour, comme les "roman-feuilletons" avec à chaque fois une fin qui j'espère font de la présente nouvelle une sorte de "page turner".
Exit donc l'émotion et les belles phrases, place à l'imaginaire et le suspens.

Merci d'avance pour vos retours/commentaires afin d'améliorer/persévérer (d'autres récits sont prévus, suffisamment de zones d'ombre intentionnellement laissées), ou laisser tomber (si c'est mauvais, n'hésitez pas à le dire non plus).


Edit 24/01/2017 : Lettres à No Nymes (Début)
Edit 25/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 1)
Edit 26/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 2)
Edit 27/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 3)
Edit 28/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 4)
Edit 29/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 5)
Edit 30/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 6)
Edit 31/01/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 7)
Edit 01/02/2017 : Lettres à No Nymes (Suite 8, fin, épilogue et... début)

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Ça a commencé il y a deux semaines. Un jeudi, je m'en souviens. Le matin du jeudi 15 décembre. Jamais je n'oublierai cette date.
Un matin noir comme savent en produire les hivers les plus mornes, un matin triste où j'aurais mille fois préféré rester au lit, où mille fois j'aurais dû. Mais un matin où désir et réalité s'affrontent inutilement tant on sait combien travailler est nécessaire, vital pour qui veut son indépendance, un soupçon de liberté.

Prête et moyennement motivée, je descendais les escaliers quand je vis dépasser de ma boite aux lettres une enveloppe bleue, bleu nuit. Étrange me suis-je dit, qui peut bien m'envoyer du courrier. C'est qu'aujourd'hui, on ne reçoit guère plus par la poste que des factures. Et encore. Ou alors des faire-parts... J'écartais le décès, vu la couleur. Mais restait quoi ? Un mariage ? Une naissance ? Quoi qu'il en soit une bonne nouvelle qui ne pourrait attendre jusqu'au soir et mon retour du travail.

Je pris l'enveloppe, juste l'enveloppe, sans ouvrir ma boite. Seul ce courrier m’intéressait. Il serait toujours temps pour les sempiternelles factures, et le lot quotidien de publicités.
Le courrier était adressé à Francine MOUROT, 15 rue Galon, etc. Si l'adresse était bonne, la destinataire pas du tout. Un erreur sans doute que je m’apprêtais à corriger en regardant les noms de mes nombreux voisins sur les autres boites. Si j'en connaissais certains, ceux de mon étage et le pépé du premier surtout, la plupart m'étaient totalement inconnus. Mourot, Mourot... non, pas trouvé. Je défilais à nouveau devant les boites, dans l'autre sens : Mourot, Mourot,... rien. Pas de Mourot ici. A moins qu'il s'agisse d'une nouvelle qui vient d'arriver, et qui n'a pas encore fait imprimer son nom.
Je me dirigeais vers la loge du gardien, du libidineux et pervers gardien de mon immeuble que je fuyais habituellement comme la peste, quand distraitement je retournai la lettre. J'y vis ce qui encore aujourd'hui me glace d'effroi et rend tout ceci des plus dingues : en haut du verso, d'une belle encre rouge était inscrit le nom de l'expéditeur, comme il se fait parfois encore. Un nom que jamais je ne pourrais oublier : le mien.
Sauf que jamais je n'avais envoyé ce courrier, et certainement pas à moi, et sous un autre nom que le mien en plus !...

J'ai d'abord pensé à une blague, une sale blague de sale gosse, mais qui ? Et pourquoi ? Et plus je regardais le dos de la lettre et plus j'y reconnaissais... mon écriture. Un sale gosse qui me connaitrait assez bien pour m'imiter, connaitre mon adresse, et... "Mon adresse"... mais comment un facteur aurait-il pu mettre dans ma boite un courrier qui n'est pas à mon nom ? Et pourtant, pas de doute, le timbre était bien oblitéré, tout semblait "normal".  Sauf ce nom, mon écriture, et... la date ! A moitié sur le timbre, à moitié sur l'enveloppe, figurait la date du cachet de la poste, une date claire, sans bavures, mais qu'il me fallut lire à plusieurs reprises afin d'en être tout à fait sûre, afin d'être sûre de pas être devenue folle :  sur le courrier figurait la date du lendemain, du 16 décembre.
Une erreur de la poste ? peu vraisemblable. Et encore une fois, je ne m'expliquais pas comment un courrier adressé à une autre pouvait avoir été déposé par un facteur dans ma boite. Une lettre que j'aurais moi-même écrite, et qui serait postée... demain.
Tout ça, et la date, voilà pourquoi je suis certaine que tout a commencé le jeudi 15 décembre.

Mais qu'allais-je en faire ? Je revenais sur mes pas, voyant déjà l'inextricable situation dans laquelle j'allais me mettre à informer le gardien d'une chose aussi incroyable. Pour sûr il aurait pris ça pour de la drague, pour sûr il aurait essayer d'en profiter pour m'inviter, etc, etc. Non, dès le matin, c'était au-dessus de mes forces.
J'allais déposer la lettre dans ma boite, tout au fond, quand la curiosité vainquit mon désarroi. Je me ravisais et après un haussement d'épaules pouvant signifier "si c'est moi qui l'ai écrite...", j'ouvrais l'enveloppe.

RIEN ! Il n'y avait rien à l'intérieur. Strictement rien. Je l'ouvrai en grand et regardai de plus près : pas de lettre, pas de carte. Le vide. Une très mauvaise plaisanterie.
J'allais déchirer l'enveloppe, en faire des confettis et oublier toute cette farce quand sur la face interne du recto je vis comme des signes, à l'encre claire. Pas des caractères, des "signes" :

⊂ ◠ ∣ ∣

Si ça ressemblait un peu à des lettres (un "C" et deux "I"), le second dessin n'en faisait résolument pas partie, quelque soit l'alphabet. Une espèce de "C" qu'on aurait pivoté à 90 degré, une sorte de "couvercle" que jamais j'avais vu. Et à y bien regarder, même le "C" me semblait suspect, tant il était ouvert et allongé. Non, ça n'était pas des caractères, ni un filigrane commercial; et on voyait clairement que l'enveloppe avait été fabriquée de toute pièce, manuellement. Après qu'on y ai tracé ces signes.
Dubitative, je tournai l'enveloppe, et trouvai  à l’intérieur du verso d'autres signes, juste en face des précédents. Même encre, même calligraphie,.. et même énigme. Trois signes cette fois :

⊃ ◡ ◡

Encore un couvercle en forme de "C", mais à l'envers, comme en reflet du précédent, deux fois; et un "C" retourné, la gueule ouverte sur la gauche. S'il s'agissait d'un message, il était bien peu clair; s'il s'agissait d'une blague, j'avais marché à fond.

J'en étais là de mes réflexions quand j'entendis la porte de la loge s'ouvrir, et le gardien commencer à sortir. Il ne m'en fallut pas plus pour me décider et déjà je franchissai le seuil de l'immeuble qu'il me souhaitait une bonne journée. Je ne répondais pas.


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à suivre (...)
ici : Lettres à No Nymes (suite 1)
« Modifié: 01 février 2017 à 10:03:45 par PaulCahin »
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne Fried

  • Calame Supersonique
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Ce texte est plaisant à lire, le début d'une énigme s'annonce. J'ai bien envie de lire la suite.
Déjà j'aimerais en savoir plus sur cette inconnue qui par travailler.
"Après qu'on y ai tracé"
Je me demande s'il ne faut pas écrire "ait".

Hors ligne Kham

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et déjà je franchissai le seuil de l'immeuble qu'il me souhaitait une bonne journée. Je ne répondais pas.

je franchissais... Je ne répondis pas...

Quelques fautes d'ortho ou de conjugaison par-ci par-là, mais rien de grave.
Sinon, le texte coule de source et l'énigme est bien présente.

On attend la suite.

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
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  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Bonjour Paul,

Ton histoire est accrocheuse mais peut-être un peu forcée.

Ton personnage est difficile à cerner, quelques précisions mériteraient d'être faites tout au long du récit.

Tu joues sur un élément du quotidien, aller chercher son courrier, qui deviendrait soudainement surnaturel !! Et ça marche plutôt bien, c'est une bonne base.

Les codes du fantastique ou de la science-fiction (selon la suite de l'histoire) y sont présents, mais en nombre insuffisant ; n'hésite pas à nous glisser plus de détails sur la vie quotidienne de cette femme pour qu'on comprenne bien en quoi sa vie va changer du jour au lendemain (si je ne m'abuse...).

Et voilà, heureux de faire ta connaissance à travers ce premier texte que je lis de toi.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne PaulCahin

  • Calligraphe
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  • Ami des bêtes, mais pas des cons
Hello,

merci Alan, merci pour ce retour.
la suite est deja ecrite, j'ai fini le tout récemment et si je poste une partie par jour, c'est pour ajouter à l'addictif, faire réfléchir le lecteur et l’intéresser d'autant; c'est une nouvelle-feuilleton.
c'est surtout ça que je veux tester, en plus d'une histoire intrigante et qui accroche.
merci pour tes commentaires, je prends en compte et on en reparlera lors de l'ultime partie, dans ... 8 jours, mais que ça n'arrête en rien vos retours : chq partie est à commenter du genre "tiré par les cheveux", "baisse de rythme", "maintient bien ne haleine", etc...
Paul.
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne PaulCahin

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  • Ami des bêtes, mais pas des cons
Ce texte est plaisant à lire, le début d'une énigme s'annonce. J'ai bien envie de lire la suite.
Déjà j'aimerais en savoir plus sur cette inconnue qui par travailler.
"Après qu'on y ai tracé"
Je me demande s'il ne faut pas écrire "ait".

Merci Fried.
n'hésite pas à commenter la suite (demain).
en préambule, il y aura un rapide rappel des "épisodes" précédents, pour simplifier/fluidifier tout ça.
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne PaulCahin

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  • Ami des bêtes, mais pas des cons
Citer
et déjà je franchissai le seuil de l'immeuble qu'il me souhaitait une bonne journée. Je ne répondais pas.

je franchissais... Je ne répondis pas...

Quelques fautes d'ortho ou de conjugaison par-ci par-là, mais rien de grave.
Sinon, le texte coule de source et l'énigme est bien présente.

On attend la suite.

Merci Kham pour le temps consacré et corrections proposées.
suite demain.
++
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne PaulCahin

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  • Ami des bêtes, mais pas des cons
Lettres à No Nymes (suite 1)
« Réponse #7 le: 25 janvier 2017 à 10:10:43 »
Toujours dans la cadre de ce projet, suite de l'épisode précédent :  Lettres à No Nymes (Début) 

Rappel de l'épisode précédent :
Noémie à trouvé dans sa boite aux lettres un courrier destiné à une certaine Francine Mourot, portant au dos son nom rédigé de son écriture. Le courrier porte un cachet postal daté du lendemain et figurent à l'intérieur des signes ou dessins énigmatiques. Rien d'autre.
Un courrier que jamais elle n'a écrit et qui a manifestement été déposé dans sa boite par quelqu'un. Qui ? Pourquoi ?
En pleine réflexion, Noémie entend arriver son gardien et souhaitant l'éviter part aussi pour son travail.


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Toute la journée j'ai repensé à ces signes, toute la journée j'ai creusé ma mémoire pour retrouver une Francine, Mourot ou non, ce dernier pouvant être un nom de mariage. Et toute la journée j'ai fait chou blanc.
J'avais recopié les signes, en deux bandes distinctes, et en les disposant les uns sous les autres j'en étais bien arrivé à un mot : "SOU". Mais je n'étais pas convaincue par ma trouvaille. On voulait un "sou" ? Me faire chanter pour si peu ? Autant j'aurais pu "comprendre" "SOS" autant "SOU" m'était une énigme. Une de plus.

J'essayais d'orthographier mon nom, avec application d'abord, avec nonchalance ensuite, et chaque fois je trouvais des ressemblances frappantes entre mon écriture et celle de la lettre. La façon de ne pas fermer le "O", d'accrocher les lettres entre elles, l'espace entre nom et prénom, mon habitude des majuscules, etc. C'était plus que troublant tant tout concourait à laisser penser que c'était bien moi qui avait rédigé cette lettre, à mon intention, via Francine Mourot.

Francine..., je savais là une partie de la solution, si solution il y avait. Et j'attendais la pause-déjeuner pour faire des recherches, consulter un éventuel compte, un éventuel profil. Et je le trouvais, de la façon la plus simple du monde : Facebook. Et pour sûr, je fus de suite certaine que c'était le bon, sans aucun doute possible tant la coïncidence était impossible : sur le compte de Francine Mourot figurait une photo d'elle, les cheveux noir frisé, les yeux vert, le teint clair... Moi, avec d'autres couleurs.
Je fus sous le choc, atterrée. J'en pleurais presque : un sosie ! Qui me connaissait !
Je farfouillais un peu sur son compte et consultait la liste de ses amis : aucun que je connaissais mais une référence constante au travers de ces profils, comme un leitmotiv sans cesse seriné : "Ishtar", avec le lien pour un site sur lequel je n'osai pas cliquer. On n'est jamais trop prudent.
Je me promettais de faire plus tard des recherches, de chez moi, et continuais mes pérégrinations sur le profil de Francine quand je tombais sur sa bio. Très simple, sa bio, très courte, mais toutefois une information qui fini d'ébranler le peu de lucidité que j'avais su conserver : sa date de naissance. 21 Novembre 1978..., la même,... la même que la mienne. Un sosie... ou une jumelle ? 
Il me fallait en savoir plus, il me fallait dialoguer, et c'est juste alors que mon patron passait la tête par ma porte, les bras chargés de dossiers, que je cliquais sur la demande qui ferait peut-être de Francine une amie, une de mes amies. Une sœur ?

Pendant le trajet du retour, je récapitulais ce que j'avais pu glaner et qui à jamais devait marquer cette journée. J'avais reçu... non : on avait déposé dans ma boite aux lettres un courrier pour Francine Mourot daté de demain et que j'aurais moi-même rédigé. A l'intérieur de l'enveloppe étaient tracés des signes sibyllins dont je considérai n'avoir pas réussi à découvrir la signification tant "SOU" me semblait une impasse. Et cette Francine, en plus d'être mon portrait craché était née à la même date que moi. Enfin, elle et tous ses amis semblaient faire partie d'un même groupe ou forum répondant au nom d'Ishtar, vocable qui s'il me disait vaguement quelque chose ne m'en était pas pour autant familier. C'est là que je devais dorénavant concentré mes efforts, j'en étais sûre.

Le bus arrivait à mon arrêt que j'en oubliais presque de descendre. N'eut été le rappel du chauffeur, j'aurais bien pu passer ainsi la moitié de la nuit. Et du matin suivant. Mais il est des habitudes qui vous sauvent des écarts, des routines qui parfois ont du bon, et c'est par un conducteur et chaperon avisé qu'il me fut rappelé mon arrêt. Je pris mon sac, mon enveloppe, et dans un chaleureux merci répondait au bonsoir du chauffeur, de quoi égayer une partie de sa nuit que j'imaginais devoir être longue. Comme la mienne.

Ishtar, Ishtar,... je n'avais que ça à l'esprit quand j'allumai mon PC, à peine arrivée chez moi. Je n'avais même pas relevé ma boite aux lettres, réflexe pourtant pavlovien de mes retours de travail. Bus, marche, pain, courrier. Escalier, courrier, pub, appart. Manteau, chaussures, musique, courrier. Vin, courrier... Toujours un verre de vin, un seul. Ma seule concession au monde du vice. Même si parfois...
Donc, pas de courrier ce soir, pas de pub, pas de factures, mais une recherche, intensive, complète, et peut être, peut-être, des réponses. Ou du moins, des éléments de réponse.

A peine allumé mon ordinateur m’avertit de 15 nouveaux messages. Des spams, ma mère, un relevé de compte, et... une notification Facebook : "Francine Mourot est maintenant votre amie". Acceptée, elle avait acceptée ma demande. A... 13h58; soit dans les quelques minutes qui avaient suivi. Elle devait être connectée en même temps que moi, au même instant, alors que j'explorais son compte. En faisait-elle de même avec le mien ? Avait-elle posté sur mon mur ? Non, pas possible avant.., mais après ?
Je consultais mon compte : rien, si ce n'est une nouvelle amie. Et une référence : Ishtar.gov.  "Gov" ? Comme "gouvernement" ? Je cliquais sur le lien.

Une page bleue, bleue nuit. Et un cadre, en plein milieu, un cadre à deux entrées : "nom", "mot de passe". Une fenêtre de connection, sans rien de plus; rien en bas, rien en haut : RIEN.
J’essayais mon nom, "SOU" en mot de passe, sans grande conviction, et...  me retrouvais sur mon compte Facebook. Pas même de message d'erreur, pas même de renvoi pour inscription : juste un retour à la page précédente, sans explication.
Je réessayais, plus de trois fois, et me retrouvais systématiquement au point de départ. Une impasse. Quoi que... Quitte à y être, et maintenant qu'ont étaient amies, je décidais d'envoyer un message à Francine. Une simple question qui, je l'espérai, me permettrai d'en savoir un peu plus, de mieux comprendre ce qui se tramait autour de moi : "Ishtar ?"

La réponse ne se fit pas attendre : mon PC s'éteignit, comme ça, d'un coup. La cuisine était toujours allumée, la chaine aussi qui diffusait sa musique d'ambiance, tout avait l'air de fonctionner correctement. Sauf l'ordinateur.
Je le rallumais, passais l'étape comme quoi "Windows" s’était "sauvagement" arrêté etc., et revenait sur ma page Facebook. J'avais perdue une amie : Francine. "Compte désactivé" disait le site.
Je tapais "Ishtar.gov" dans la barre d'adresse et après quelque secondes tombais sur un 404, un code erreur internet : "la page demandée n'existe pas". Je vérifiais l'orthographe, le ".gov" et notais, dépitée; tout en sachant par-devers moi la vérité un peu différente : la page n'existait plus, la page avait existé.

Je farfouillais ensuite sur la toile, tapant ici le nom de Francine (rien), là celui d'Ishtar (plein de trucs, trop de trucs,... rien) et parti me coucher après un club sandwich des plus sommaires et une entrave à ma ligne de conduite vieille de 10 ans : un second verre de vin.

Demain, peut-être demain, pensais-je allongée dans mon lit. Qu'est-ce qu'une amie de moins, qu'est-ce qu'une amie de plus, sur un réseau tel que celui-ci ? Ça n'est pas la vraie vie, ça n'est pas la "vérité".
Et pourtant, qu'est-ce-qu'elle me ressemble !... Qui est-elle ? Pourquoi ? Et pourquoi moi ?

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à suivre (...)
ici : Lettres à No Nymes (suite 2)
« Modifié: 26 janvier 2017 à 13:33:16 par PaulCahin »
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne Miromensil

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Salut PaulCahin, comme cet épisode est la suite de " Lettres à No Nymes (Début) ", ça te va si je fusionne les deux dans un même fil ?

Hors ligne PaulCahin

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Hello,

heu.. non.
l'idée était justement de découper la nouvelle comme pour un roman-feuilleton pour ajouter un effet addictif : une parution par jour, le temps au lecteur de reflechir, etc.

il y a 9 parties/episodes en tout.
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne Meilhac

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salut Paul
je viens de lire le début, je trouve que ça démarre pas mal du tout  :)
c'est léger et simple, deux grandes qualités. sans chichis. ça donne envie d'en lire +.
je crois qu'en général on dit "creuser dans sa mémoire", et non pas "creuser sa mémoire"
bonne suite, au plaisir d'en lire + dès que j'ai le temps ! :)

Hors ligne ernya

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Hello,

heu.. non.
l'idée était justement de découper la nouvelle comme pour un roman-feuilleton pour ajouter un effet addictif : une parution par jour, le temps au lecteur de reflechir, etc.

il y a 9 parties/episodes en tout.
Bonjour, on a une section prévue pour ça ! Tu peux poster dans même fil, avec des post successifs ton histoire. (On fait comme ça pour garantir une lisibilité égale entre chaque auteur  ;)).
Si ton texte n'est pas assez long pour figurer dans la section des Textes Longs, il faudra quand même réunir tes fils sur un seul topic (clarté, rangement, égalité tout ça tout ça)
« Modifié: 25 janvier 2017 à 20:02:48 par ernya »
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
Kennit, Les Aventuriers de la Mer, Robin Hobb.

Hors ligne PaulCahin

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Hello ernya,
je comprends.
est-ce qu'on pourrait les réunir une fois les 9 parties postées sous 9 input differents (ie 1/jour) ?
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne PaulCahin

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Lettres à No Nymes (suite 2)
« Réponse #13 le: 26 janvier 2017 à 09:07:31 »
Toujours dans la cadre de ce projet, suite de l'épisode précédent :  Lettres à No Nymes (suite 1) 

Rappel des épisodes précédents :
Noémie à trouvé dans sa boite aux lettres un courrier destiné à une certaine Francine Mourot, portant au dos son nom rédigé de son écriture. Le courrier porte un cachet postal daté du lendemain et figurent à l'intérieur des signes énigmatiques. Un courrier que jamais elle n'a écrit.
Faisant des recherches internet sur sa mystérieuse destinataire, Noémie tombe sur le compte Facebook de son sosie, née le même jour qu'elle, et dont les amis semblent tous faire partie d'un groupe ou forum obscur : Ishtar.
Ayant reçu l'adresse du forum, Noémie tente de se connecter mais est à chaque fois déboutée. C'est alors qu'elle tente de contacter sa nouvelle amie Facebook lui ayant communiquer l'adresse d'Ishtar que son pc s'éteint brutalement. Une fois reconnectée, le réseau social lui dit le compte de Francine Mourot désactivé et la page de connection Ishtar a disparu.
Le lendemain :


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16, le 16 décembre, jour où j'étais sensée avoir posté la lettre. Celle de la veille, celle reçue le 15. Un jour qui s'annonçait aussi gris que les précédents, aussi froid et peu engageant que peut l'être un jour d'hiver. Mais un vendredi, le dernier jour de la semaine, la seule chaleur, la seule lumière, dans ce monde noir et glacé.

Je descendais les escaliers, déjà au travail dans ma tête, encore à l’énigme dans mon esprit. Ishtar, Ishtar.gov, même cette dernière recherche n'avait rien donné, tant en historique que nom de domaine : inconnu. Aucune trace. J'avais pourtant pas rêvé qui par quatre fois avait vu sa page de connection, une page bleue comme l'enveloppe, bleue comme... !!!

Je  n'en croyais pas mes yeux et manquais perdre un talon tant la surprise me pris au corps, et au cœur qui d'un battement failli s'arrêter. Bleue comme une enveloppe,... Une autre ! Celle qui je le voyais, dépassait légèrement de ma boite aux lettres, là bas, sur le palier. Encore.
Et un gardien qui doucement fermait la porte de sa loge, un gardien qui aurait très bien pu être à l'origine de tout ceci, je m'en rendais maintenant compte, même si ça n'expliquais pas le sosie, ishtar.gov, etc. Mais pour ce qui était de mettre du courrier dans ma boite, il faisait le coupable idéal : toujours là, connaissant mes horaires habituels, pouvant même imiter mon écriture qui sur les chèques et autres reçus figurait. Oui, j'en étais presque sûre, c'était lui le facteur, c'était lui le postier, lui l’instigateur de cette farce. Je le hélai, avant que se referme sa porte.

- Bonjour M. Grives
- Bonjour Mademoiselle Nymes. Co..., comment ?... Fait froid ce matin, couvrez-vous bien. Et pour ce qui est de...
- Monsieur Grives, c'est vous qui avez mis cette enveloppe dans ma boite aux lettres ?
- Quelle enveloppe ?
- La bleue, celle qui dépasse.
- Là-bas ? Non. Mais je l'ai vue.
- Le facteur ?
- Non, la personne qui l'a mise. Ce matin. Très tôt ce matin. Il devait être 6 heures environ, je sortais les poubelles. Et je l'ai vue, qui sortait de l'immeuble.
- Qui "sortait" ? Vous ne l'avez pas vu entrer ? C'est qui ?
- Non, je ne l'ai pas vu entrer, sauf hier soir. Elle avait l'air bien dubitative. Une dure journée ?
- Comment ça ?
- Vous !... ,... c'est vous que j'ai vu rentrer hier soir, toute absorbée par vos pensées. On ne pense jamais au vieux Hector, mais moi je vois tout, je sais tout. Et...
- Et ?... Que savez-vous,... Hector ?
- Vous, c'est vous que j'ai vu rentrer hier soir,... et sortir ce matin. Après avoir posé cette lettre. dans votre propre boite.
- ... M... Moi ? Vous..., vous en êtes sûr ?
- Oui, pour sûr, je suis sûr. C'est pour ça que vous voir à l'instant m'a surpris : je vous croyais partie. Partie travailler.
- Si vous savez tout, M. Grives,...
- Hector...
- Si vous savez tout, Hector, vous devez savoir que je pars travailler à 7h30, pas à 6h.
- Oui,... ça m'a surpris,... aussi. Mais c'est pourtant vous que j'ai vue ce matin. Ou votre jumelle.
- Ma jum... Ah oui, ça doit être ma sœur. Excusez-moi, Hector. Où avais-je la tête. Merci Hector. Et bonne journée. Couvrez-vous bien, Hector, fait pas chaud aujourd'hui.
- Oui, c'est ce que je disais. Et...
- Oui, Hector ?
- Votre sœur, votre sœur jumelle, je ne l'ai pas vu entrer, hier. Si vous lui avez donné un double de vos clefs, il faut me le signaler, Mademoiselle. Je dois savoir qui peut entrer ou sortir à volonté de l'immeuble. Pour votre sécurité.
-  Bien sûr. Au-revoir, Hector.
- Au-revoir. Tous les mêmes, jamais ils pensent aux charges du vieux Hector, jamais...

Je laissais ici le gardien à ces réflexions et avant de sortir, d'un pas alerte et décidé, allais cueillir mon courrier. Ma seconde enveloppe. Celle déposée par ma "soeur", ma jumelle. Francine ?...

C'est d'un geste fébrile que je sortais l'enveloppe de mon sac, une fois confortablement assise dans le bus qui me menait au travail. Bleue, bleu nuit, comme la précédente. Ça, je le savais déjà, que j'avais pu distinguer en descendant les escaliers.
"Anne THORY, 15 rue Galon", etc. Exit Francine. Si le courrier n'était toujours pas à mon nom, l'adresse était toujours la mienne. Comme l'écriture au verso qui sans être une copie exacte de la précédente n'en était pas moins de ma main, ou semblait l'être. Mème encre, même timbre, même cachet. Mais pas la même date. Une date qui en soi ne fut pas aussi incroyable qu'hier, une date qui en soi avait sa logique, même si celle-ci m'échappait totalement : 17 décembre. Demain. Encore.

J'avais donc dans les mains la répétition d'hier ; une lettre envoyée demain, adressée par moi à un nom inconnu et qu'on avait déposée dans ma boite. Deux variantes toutefois : un "on" qui semblait être... moi, ou suffisamment me ressembler pour se faire passer pour moi, et la destinataire : Thory.
Si je connaissais au moins une "Anne", j'étais sûre et certaine quelle ne s'appelait pas Thory, quelles que soient ses fréquentations. Et à 90 ans passés, il est des jeux qu'on laisse aux autres, aux farceurs, des jeux qui exigeraient bien trop d'une personne aussi âgée. Non, c'était clair : encore une fois, je ne connaissais pas la personne a qui j'étais supposée avoir écrit et pour qui j'avais apparemment moi-même déposé le pli... dans ma propre boite aux lettres.
Présenté comme ça, c'était plus que flippant, et c'est en flippeuse pleinement consciente de sa flipperie que j'ouvris délicatement la lettre non sans l'avoir préalablement tâtée et passé à la lumière naissante du jour. Et ce, pour en constater ce que mes examens précédents m'avaient déjà suggéré : rien. Il n'y avait rien dans l'enveloppe. Rien, si ce n'est les habituels dessins sur les faces intérieurs, des signes différents mais toujours aussi énigmatiques. Toujours l'un en face de l'autre.

ᐠ ᐟ ╵ ---- disait le premier, sur le verso.

----  ⊃ était tracé sur le recto.


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à suivre (...)
« Modifié: 26 janvier 2017 à 13:33:41 par PaulCahin »
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Paul Cahin de Troyes

Hors ligne Miromensil

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je comprends.
est-ce qu'on pourrait les réunir une fois les 9 parties postées sous 9 input differents (ie 1/jour) ?
Le souci c'est que si tu fais comme ça, tes textes bénéficieront de plus de lisibilité/visibilité, les textes des autres partiront plus vite en page 2,... pendant tes 9 jours, donc le mal sera fait en quelque sorte.


Édit ben.g
Tes sujets ont été fusionné,  pour les raisons que te donne miro : pour toi d'abord,  ça évite aux lecteurs milles manips et fouilles archéologiques pour trouver les suites, et pour les autres aussi, cela évite de spammer la page 1, pensons à tot le monde :)
« Modifié: 26 janvier 2017 à 10:57:20 par Ben.G »

 


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