Ô! les serments fuyants
Sur la neige du vent
Ou pleurent les amants
Leurs oubliés printemps
Ou s'énivrent les ans
Par leur automn' charmant
Pour vous faire d'hiver
Un nid doux et amer.
Vous eûtes des étés
Longs comme des années
Dans la blondeur des blés
Dans des lits écrasés ,
Dans les feuilles rougies
Des images meurtries ...
Dans vos yeux démunis
Il n'y a plus d'amies..
Elles sont parties les belles
Les charmantes rebelles
Dont les regards sensuels
Promettaient l'éternel ,
Et la joie l'étincelle
Ne brillent plus sans elles ,
Les lacs n'ont plus de miel
Pour dorer votre ciel.
D'interminables nuits
Ponctuées d'insomnies
Dans le berceau démis
D'un lit sans paradis
Ou le ruisseau de vie
Qui rugissait jadis
Déchire les envies
De votre âme meurtrie.
Le temps passe repasse
Bousculant la mélasse
Des feux de votre coeur
De craintes et de peurs ,
La ou l'écran fané
Engloutit le sentier
Que vous aviez tressé
De vos chaines liées.
Les mois sont écoulés
Les jours anéantis
Sur la route infinie
Le printemps va percer ,
Ouvrez sur l'avenir
Un regard de beaux jours
Le soleil va venir
Aujourd'hui comm' toujours.