[wowow3]

Je n'y connais rien non plus en poésie, et pourtant j'adore en écrire, en lire, en apprécié ! ^-^
J'ai vue ce petit post bien sympa et je me suis dit "Tien. On va faire part de nos préférences !"

voici deux poésies que j'affectionne particulièrement, je ne saurait dire pourquoi, je les aimes tout simplement :

La Quête

Rêvé de l'impossible rêve
Porté le chagrin de l'impossible rencontre
Brûler d'une possible fièvre d'amour
Partir, loin, ou personne ne part, la ou jamais je ne verrait ton sourire

T’aimer jusqu’à la déchirure, jusqu'à la mort inévitable
T'aimer, même trop, même mal
Tenter sans force, sans armure, sans rien
D'atteindre l'inaccessible étoile

Tel est ma raison de vivre, ma quête ultime
Je doit suivre cette étoile
Peut m'importe mes chances
Peut m'importe le temps
Ni même la désespérance qui me ronge
Et puis lutter toujours
Lutter chaque jours, sans me questionner, sans me reposé
Me donner, pour l'or d'un mot d'amour

Je ne sait pas si je serait ce héros
Mais mon cœur se sent tranquille
Et le monde entier s’éclabousserait, tomberait en ruine
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûler
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écartelé, à en mourir
Pour atteindre l’inaccessible étoile
L'étoile de tout les rêves, de toute la vie
L'étoile unique

Et pour ne pas t'en écœuré, je ne cesserait de t'en rendre joyeuse
Je ne serait pour l'amour d'une autre
Je ne serait pour ta souffrance
J’écarterais tes pennes et tes malheurs
Je ne cesserait jamais de t'aimer assez
Je ne cesserait jamais de pouvoir, de vouloir te le dire coûte que coûte
Coûtera se que tu coûtera


[La prochaine est un peu plus longue...]



Jalousie

N’aimez plus tant à vous voir adorée
Le plus ardent amour n’a jamais grande durée
Et les nœuds les plus serrés sont le plus tôt rompus
Car à force d’aimer trop, souvent on n’aime plus
On finit par tout gâché, et ces liens si forts ont des lois si sévères
Que toutes leurs douceurs en deviennent amères de part cette trop grande jalousie que sommeille en vous

Je sais pour toi qu'il est doux d’asservir tes soins
Mais qui se donne entier n’en exige pas moins
Sans réserve tu te rend, sans réserve tu te livre
Hors de ma présence en ton égard je doute si tu puis vivre
Mais tu veux la pareille, et mon attachement
Prend compte de chaque heure et de chaque moment
Car tu est un esclave fier qui veut régler son maître
Un censeur complaisant qui cherche à trop connaître
Un tyran déguisé qui s’attache à mes pas
Un dangereux Argus qui voit ce qui n’est pas
Sans cesse tu importune, et sans cesse tu assiège
Importun par devoir, fâcheux par privilège
Ardente à me servir jusqu’à facilement m'en lasser
Mais au reste un peu tendre et facile a blesser
Le plus léger chagrin d’une humeur inégale
Le moindre égarement d’un mauvais intervalle
Un sourire pour une autre par mégarde à tes yeux dérobé
Un coup d’œil par hasard sur une autre tombé
Le plus faible dehors de cette complaisance
Que se permet pour tous la même indifférence
Tout cela fait pour toi de grands crimes d’état
Et plus l’amour est fort, plus il est délicat
Tu a vue comme je brise ma chaîne
Sitôt qu’auprès de moi quelque chose te gêne
Et comme ma bontés n'est qu’un faible appui
Contre un murmure sourd qui s’épand jusqu’à toi
Que ce soit vérité, que ce soit calomnie
Pour m'en rendre coupable il suffit que tu le dit
Et lorsqu’une imposture a quelque fondement
Sur un peu d’imprudence, ou sur trop d’enjouement
Tout ce que je sait de toi et de ton innocence
Je n'ose le révolter contre cette apparence
Et je souffre que tu en explose, expose à cent fausses clartés
Ton humeur sociable et ta civilités
Ta raison au dedans te fait en vain justice
Ta raison au dehors respecte tes caprice
La peur de sembler dupe aux yeux de quelques fous
Étouffe cette voix qui parle trop pour toi
La part que tu prend sur moi et de ma renommée
Forme un sombre dépit d'avoir aimée
Et, comme il n’est plus temps d’en faire un désaveu
Tu fait gloire partout d’éteindre un si beau feu
Du moins tu ne l’éteint, tu l’empêche de luire
Et tu brave le pouvoir que tu saurait détruire

Voilà ce que produit le don de trop charmer
Pour garder vos amants faites-vous aimer
Mais Amour médiocre est souvent plus traitable
Pourriez-vous vous rendre moins aimable ni attachant ?
Ou voudriez vous vous faire aimé par l'impossible, par l’éternité d'un amoureux ?
Pensez-y, je vous prie, et n’oubliez jamais
Quand on vous aimera, que l’amour est doux

[milena-owein]

Salut wowow 3 quels sont les auteur des poésies que tu cite ?
Ca m'intéresse

[pehache]

Tu pourrais nommer l'auteur, Brel, que tu cites approximativement.
http://www.paroles-musique.com/paroles-Jacques_Brel-La_Quete-lyrics,p49980

[wowow3]

Salut wowow 3 quels sont les auteur des poésies que tu cite ?
Ca m'intéresse

La première est de Jacques Brel, d'ailleurs si certains ont remarqué celle que j'ai montré n'est pas véritablement authentique... je l'avais un peu modifié. La seconde est de Pierre Corneille, je l'ai également légèrement retouché et je m'en excuse d'ailleurs, les deux viennent de mes fichiers de traitement de texte car j'aime bien "retaper" mes poésies préféré à ma façon.

[milena-owein]

Heu 
Je donne que mon avis perso, hein, mais retaper Jacques Brel  et Corneille 
Mais du coup, encore une fois c'est que mon avis , ici c'est vraiment un fil plutot dédié aux poèmes originaux si j'ai bien compris, donc se serait mieux que tu mette les versions orinales et les auteurs
Par contre rien ne t'empêche de nous faire partager tes créations dans la section poésie

[extasy]

D'accord avec Milé, c'est un fil pour présenter nos poèmes préférés

[wowow3]

Je vois, je vois.

[Mahad]

Remords Posthume

Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse ;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,

Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

[Mahad]

Le Vampire

Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon coeur plaintif es entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine;
— Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,

Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne
— Maudite, maudite sois-tu!

J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.

Hélas! le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit:
«Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
À ton esclavage maudit,

Imbécile! — de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire!»

Charles Baudelaire

[Miromensil]

Ca fait longtemps que je voulais intervenir ici, je me décide enfin à le faire. J'ai lu un poème que j'aime pas mal mais en fait j'aurais pu en mettre plusieurs u_u C'est "L'ombre aux soupirs", de Paul Eluard (dans Capitale de la douleur).

Sommeil léger, petite hélice,
Petite, tiède, coeur à l'air.
L'amour de prestidigitateur,
Ciel lourd des mains, éclairs des veines,

Courant dans la rue sans couleurs,
Pris dans sa traîne de pavés,
Il lâche le dernier oiseau
De son auréole d'hier —
Dans chaque puits, un seul serpent.

Autant rêver d'ouvrir les portes de la mer.

[derrierelemiroir]

Salut,

C´est une chouette idée, parce que je suis aussi très attirée par la poèsie, mais souvent, je me sens trop ignorante pour comprendre.

Par exemple, ce dernier poème de Paul Eluard, je n´y ai vraiment rien compris Miromensil... pourquoi tu l´aimes toi?

La poèsie qui m´a le plus marquée, c´est celle de Nicolas Bouvier, dans son recueil "Le Dehors et le Dedans". Parce qu´elle est simple, et qu´elle me touche souvent au plus profond du coeur, sans vraiment que je ne sache pourquoi. Peut-être qu´aussi, en ayant lu les récits de ses pérégrinations à travers le monde, ca m´aide à le comprendre.

En voici une que j´aime particulièrement:

Le point de non-retour

C´était hier
plage noire de la Caspienne
sur des racines blanchies rejetées par la mer
sur de menus éclats de bambou
nous faisions cuire un tout petit poisson
sa chair rose
prenait une couleur de fumée

Douce pluie d´automne
coeur au chaud sous la laine
au Nord
un fabuleux champignon d´orage
montait sur la Crimée
et s'étendait jusqu'à la Chine

Ce midi-là
la vie était si égarante et bonne
que tu lui as dit ou plutôt murmuré
"va-t'en me perdre où tu voudras"
Les vagues ont répondu "tu n'en reviendras pas"

Trébizonde, 1953

[Luv]

Bonjour Derrièrelemiroir,

 Je te  répond, parce que je viens de découvrir ce poème d'Eluard, et je l'aime !

Pour moi, c'est l'histoire d'un homme, ou d'une femme , qui n'aime plus, ou si peu, si mal .Il essaie malgré tout ('il lâche le dernier oiseau de son auréole d'hier" ) mais rien n'y fait. Hier et  l'amour sont passés, cela ne sert  à rien, autant rêver à quelqu'un chose d'impossible.
""un seul serpent"  je n'ai pas bien compris ….

"Le point de non -retour" est terrible , j'apprécie…  Je relirai.. merci, je ne connaissais pas !
Luv 

[Rémi]

Merci pour cette chouette idée Exta

[derrierelemiroir]

@Luv

Merci pour ton explication. J´ai un peu mieux compris. Même si l´hélice et les serpents restent toujours des énigmes...
Mais j´adore la dernière phrase:
"Autant rêver d'ouvrir les portes de la mer."

[Miromensil]

Je te  répond, parce que je viens de découvrir ce poème d'Eluard, et je l'aime !

Pour moi, c'est l'histoire d'un homme, ou d'une femme , qui n'aime plus, ou si peu, si mal .Il essaie malgré tout ('il lâche le dernier oiseau de son auréole d'hier" ) mais rien n'y fait. Hier et  l'amour sont passés, cela ne sert  à rien, autant rêver à quelqu'un chose d'impossible.
""un seul serpent"  je n'ai pas bien compris ….

Je venais répondre à derrierelemiroir mais je vois que tu l'as très bien fait à ma place J'ai compris exactement de la même façon que toi. Et le serpent qui sommeille au fond du puit je le comprends comme une sorte de menace qui guette cet homme ou cette femme (c'est le seul élément un peu dark du poème, le reste est tout léger). Je crois que j'aime bien quand le sens n'apparait pas d'emblée, quand les mots sont plus abstraits, parce que ça laisse la place à l'interprétation et à la réappropriation. Si ça avait été la même histoire mais racontée avec des mots plus terre à terre, ça aurait été plus planplan jcrois, et la magie n'aurait pas opéré (enfin ça dépend, on est bien dac). Enfin après j'ai pas fait d'études de lettre ni rien, c'est juste que j'aime bien l'image, le rythme, les cassures de sens, et la cohérence qu'on peut malgré tout y trouver

Du coup le poème que tu cites me parle moins c'est vrai, il est certes joli et j'aime bien le "prenait une couleur de fumée", précisément parce qu'une couleur de fumée est inattendu et que ça suggère l'idée d'un moment éphémère - non vraiment ça c'est bien trouvé.