Le titre donne une bonne idée du livre. Ces "souvenirs d'un jeune homme" ont un esprit léger, faussement naïf, drôle, modeste, dans lesquels on reconnaît bien l'auteur. Anouilh parvient à faire revivre son état d'esprit de l'époque où, fringant jeune homme, il cherchait de quoi occuper sa vie. Il décrit avec beaucoup d'autodérision ses péripéties de publicitaire, scénariste de cinéma, auteur, seconde classe.
Son (court) récit des années de guerre est assez intéressant de ce point de vue car, à contre-courant de ce qu'on a l'habitude de lire sur cette période, on a le sentiment qu'il est passé sur ces années 1940-1945 comme de l'eau sur une plume ; la seule inquiétude ou presque - à propos d'un "chèque princier", mention ironique qui ne fut pas très bien saisie à la fin de la guerre et qui lui vaut d’être soupçonné de trahison - passant finalement comme une lettre à la poste.
Ne manquant pas, par ailleurs, d'un regard assez critique et drôle sur le monde du théâtre et de l'art en général, Anouilh réussit à faire vivre cette société des années 1930-1940 sous nos yeux. Et le tout grouille d'anecdotes hilarantes et d'une tendresse amusée pour le jeune homme qu'il était alors. Un vrai régal.
Quelqu'un l'a lu ?