Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

29 mars 2024 à 06:00:08
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Auteur Sujet: Livre : Crise du secteur littéraire  (Lu 10827 fois)

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #15 le: 25 octobre 2015 à 21:13:12 »
Bonjour James Scott,

Merci pour cette réaction sur une discussion qui est toujours d'actualité. Nous pouvons encore trouver des solutions, nous avons toutes les raisons de défendre le livre et tous ses acteurs, ton intervention l'exprime d'avantage !

Nous avons entre nos mains un sujet qui nous concerne tous, et auquel nous attachons une grande importance.

Les éditeurs ont beaucoup perdu de leur influence, malheureusement pour tous, ceux qui ont encore la chance de vivre de leur métier ne représentent donc pas la majorité. De nombreux acteurs du livre sont impactés. Il y a différents éditeurs, qui défendent chacun des valeurs qui sont les siennes, comme les auteurs. Les repères ont disparu, on ne sait plus de quoi sera fait demain. Tristement, les éditeurs n'osent plus parler, ils ne sont pas assez entendus !

Tu remarques très justement que le livre n'est plus rentable, n'est plus une source de richesse.

Nous avons encore le temps de réagir, de chercher des solutions d'avenir. Nous trouverons une issue si nous faisons preuve d'ouverture. Ce qui fait vivre le livre, ce sont les nouveautés, la solidarité et le travail. Se confronter à la réalité est source d'angoisses, mais c'est un geste nécessaire. Beaucoup de lecteurs m'ont dit qu'ils étaient déçus par la piètre qualité des livres d'aujourd'hui. C'est comme si toute la littérature était tombée d'un niveau dans cette crise ! En tant qu'auteur, je n'exprime moi-même pas un jugement aussi dur, mais je dois bien avouer que c'est une opinion fréquente. Si le livre est tombé d'un niveau, rien ne l'empêchera de se relever grâce au soutien de tous.

Et que font les lecteurs ? Vont-ils défendre des livres qu'ils considèrent comme étant mauvais ?

Comment faut-il agir pour les faire changer d'avis ? leur faire dire : "oui, j'aime le livre ! Oui, j'aime lire..."

Où commence le mouvement ? Quel est notre rôle ? Quelles sont les possibilités pour nous ? pour demain ?

Pour ma part, je crois que la meilleure issue est d'en parler, même quand on n'est pas sûr de ce qu'on veut : il faut dire les choses !

Ceux qui aiment le livre auront à cœur de défendre leur amour !

Un grand merci à toi.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Daji

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #16 le: 26 octobre 2015 à 08:46:52 »
Bonjour,

Le livre n'est plus rentable ? Il est bien évident que Molière n'a jamais eu aucun problème d'argent de son vivant... Tout art est rentable en fonction d'un facteur chance, n'est-ce pas ce qui en fait toute la beauté ? L'art fait sortir du moule prédéfini de la société, il est sur son propre navire et vogue en fonction de l'envie des rameurs, il est subjectif et - même si peu rassurant - je trouve qu'il se porte très bien ainsi.

Honnêtement, je n'ai pas compris tout ton propos Alan alors je vais juste donner mon avis sur quelques points.
Non, le livre ne mourra pas, en tous cas pas avant un bon moment. La raison en est toute simple, à l'heure actuelle, il reste la meilleure technologie inventée par l'homme pour transmettre des savoirs. Internet, c'est super, aucun problème avec ça mais, les écrans abîment toujours notre cerveau. De même pour le numérique, nous sommes encore frileux car nous savons qu'il y a un risque pour nos yeux (et pour une fois qu'on essaie d'avoir du recul avant de se lancer à corps perdu dans une nouvelle invention, profitons en ! ).

Que pouvons-nous faire ? La même chose que pour à peu près tous les problèmes existants : transmettre à nos enfants. Lisons leur de belles histoires, avec de magnifiques images lorsqu'ils sont petits, sans pixels, sans risque pour leur santé, simplement comme cela se fait depuis que le livre s'est ouvert au grand nombre, peut-être aimeront-ils alors lire ?

Pour les Best-sellers, oui la publicité a beaucoup à voir là-dedans mais, ne critiquons pas leurs lecteurs, ils ont le droit d'avoir aimé ce que nous pouvons trouver médiocre. Et les éditeurs sont désormais des commerciaux, les métiers évoluent en fonction de la société, pour le meilleur et pour le pire.

Voilà, mon humble avis d'optimiste-née  :D
Au plaisir.
« Je ne suis pas taillée pour devenir une princesse, je le crains. Le piratage est largement plus mon style. » - Faris

Hors ligne Baptiste

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #17 le: 26 octobre 2015 à 10:14:35 »
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Il est bien évident que Molière n'a jamais eu aucun problème d'argent de son vivant
Mouais,
Je suis pas sur du tout du tout que Molière ait gagné des milles et des cents avec la publication de ces pièces (en fait sa stabilité, elle venait plutot de la protection du duc d'orleans, il me semble)
Citer
Et les éditeurs sont désormais des commerciaux,
Je suis pas d'accord avec ça. Enfin l'aspect commerciale a toujours fait partie du métier de l'éditeur, mais c'est un peu réducteur de considérer que c'est la seule chose qu'il fait.

Et pour le reste du débat, je sais pas trop. Moi je crois pas tellement à la mort du livre (enfin dans les années à venir) mais va y avoir une évolution de son utilisation c'est sur.

Hors ligne Daji

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #18 le: 26 octobre 2015 à 10:17:20 »
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Mouais,
Je suis pas sur du tout du tout que Molière ait gagné des milles et des cents avec la publication de ces pièces (en fait sa stabilité, elle venait plutot de la protection du duc d'orleans, il me semble)
Mon propos se voulait ironique  :-[

Et je n'ai pas dit que les éditeurs n'étaient que des commerciaux mais cela fait clairement parti de leur travail, bien que j'ignore ce qu'il en était avant, je le reconnais.
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Hors ligne Baptiste

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #19 le: 26 octobre 2015 à 10:18:03 »
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Mon propos se voulait ironique  :-[
Pardon, j'avais mal compris ^^

Hors ligne Megadonut

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #20 le: 26 octobre 2015 à 11:48:40 »
Ne passe pas du côté obscur de la force  >:D
Voilà, pour moi, ce que c'est qu'un livre :
Un livre est un compagnon de chevet à la conversation inépuisable, un ami qui sait l'art de meubler les heures d'ennui et d'exciter l'imagination. C'est un mets délicat : il faut le savourer, le déguster. Après avoir terminé un livre, j'éprouve un désir irrésistible de le caresser, aussi bien de l'œil que de la main. (bon, je suis un peu extrémiste :mrgreen:)
Pourquoi le livre en format papier plutôt qu'un e-book ?
L'odeur des pages d'un livre est unique, et leur bruissement quand on les tourne est pour moi une agréable musique (qu'est ce que je vous disais ? Je suis irrécupérable  :D) J'aime bien compléter ma bibliothèque, faire de mes livres une collection unique. Un sage a dit (en fait, c'est moi qui l'ai inventé  :)) :
"Dis-moi quels livres comporte ta bibliothèque, et je te dirai qui tu es."

De plus, j'ai lu l'étude que j'ai partagée selon laquelle le livre papier entretient plus la mémoire que ne saurait le faire une liseuse. Que demander de plus ?

Un bel objet, que l'on peut avoir la sensualité de compulser (où voyez-vous un quelconque bonheur des sens à actionner une liseuse... ?), de sentir, de feuilleter, bref d'aimer....
Voili voilou...
"Souviens-toi d'oublier"
Friedrich Nietzsche

"Dis-moi quels livres contient ta bibliothèque, et je te dirai qui tu es"
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Hors ligne Alan Tréard

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #21 le: 26 octobre 2015 à 12:00:19 »
Bonjour Daji,

Merci pour ton intervention.

Ne t'inquiète pas, mon ambition n'est pas de m'attaquer au livre populaire, ou au manifeste politique, ou de juger les polémistes. Je créerai un nouveau sujet si jamais l'envie m'en vient !!  :moderation: Je suis dans une situation, en tant qu'auteur, qui me pousse à me poser les bonnes questions.

Tu sais qu'il y a sur ce forum différents CV, différents parcours, différentes ambitions, et que c'est ce qui en fait Le Monde de l'écriture.

C'est la raison pour laquelle s'expriment différentes opinions, différentes expériences, différentes certitudes.

On est soucieux de savoir ce que le livre deviendra, de savoir quelles seront les solutions d'avenir...

Nous sommes très, très loin de l'époque de Molière, la République a fait son travail : il y a vingt ans encore, ce débat n'aurait pas eu lieu. Il y a vingt ans, on ne s'attendait pas à ce qu'un secteur aussi "solide" que celui du monde du livre puisse tout d'un coup défaillir ! Mon propos, c'est parlons-en ! questionnons notre quotidien !

Nous voulons retrouver des perspectives.

Il est difficile pour chacun d'entre nous de deviner quel sera le livre de demain, celui qui portera nos idées. On est dans l'impasse... Ce manque de certitudes noie la confiance et sabote la stabilité. Ainsi, j'ai à cœur de parler de cette insécurité dans laquelle se trouvent auteurs et éditeurs depuis peu (même les gros ne tiennent plus trop le coup) ; et vous, qu'en pensez-vous ?

Quelles sont vos envies ? vos désirs ? vos espoirs ?

Avez-vous des éléments à apporter ? Votre expérience vous permet-elle de témoigner ?

C'est important pour moi de pouvoir en parler, sans condamner qui que ce soit.

C'est : tous ensemble, ou bien personne.

Il y a bien évidemment un problème de lisibilité ! On se perd dans les multiples hypothèses. Il y a vingt ans, un auteur comme moi n'aurait jamais été aussi inquiet. J'aurais pu contacter l'une des 50 ex-maisons d'édition qu'il y avait dans ma région (à échelle régionale) et trouver un certain équilibre pour continuer à faire ce que j'aime. La question ? Quel équilibre peut-on trouver aujourd'hui ? En quoi faut-il croire ?

J'ai besoin de continuer à faire ce métier dans de bonnes conditions, c'est comme ça.

Pour ma part, j'ai essayé l'auto-édition (je veux tout essayer), j'y trouve à la fois du positif et du négatif :
  • J'ai au moins une plate-forme sur laquelle je peux renvoyer ceux qui veulent découvrir mon travail. J'ai proposé une édition à 2€ qui, selon moi, est un prix raisonnable et ainsi, tous ceux qui veulent participer à cette formidable aventure le font ; et encore une fois, un grand merci à eux.
  • Ce format n'aide en rien un auteur professionnel. Je ne peux pas supporter l'isolement, l'affaiblissement. C'est beaucoup moins risqué que de s'adresser à un tout petit éditeur, mais ça ne permet aucune diffusion, aucune distribution, aucune promotion ; bref, ça ne m'aide pas à faire mon travail correctement.

Je considère alors que ce n'est pas une solution d'avenir. Effectivement, le mieux serait que les éditeurs trouvent de nouveaux moyens de retrouver l'équilibre dont ils bénéficiaient avant. Par où commencer ? Tout est devenu risqué et flou. Le désertion des librairies n'y est pas pour rien, dans ces tumultes... Nous ne pouvons pas pour autant forcer les lecteurs à retourner dans les librairies (la force ne résout rien) !

C'est la raison pour laquelle j'ai besoin d'en parler. D'ailleurs nous avons tous besoin d'en parler !

Edit  : Merci pour cette intervention, Megadonut.
« Modifié: 26 octobre 2015 à 12:02:50 par Alan Tréard »
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Hors ligne nanomag

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #22 le: 26 octobre 2015 à 18:17:54 »
Pensez-vous qu'être auteur n'a plus de sens aux oreilles de tous, tel un métier du passé, et qu'il vaudrait mieux maintenant s'orienter vers le job d'informaticien ?
J'écris (un peu) et je suis "informaticienne" (développeuse d'applications web). Les deux sont assez similaires dans le sens où il faut créer, et la plupart du temps à partir de rien.
Une idée, un objectif, un contenu qui évolue au fil du temps : c'est le cas dans les deux domaines.

Il y aura toujours (à mon sens) des gens qui ont la fibre créative, qu'ils soient manuels, intellectuels... qui créeront des choses immatériels comme des sites internet, ou des objets matériels.
Les histoires, les contes en font partie et se diffuseront de manière écrite ou orale quoi qu'il arrive :)
Should we reboot universe ?

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Hors ligne Megadonut

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #23 le: 26 octobre 2015 à 19:15:18 »
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Il y aura toujours (à mon sens) des gens qui ont la fibre créative, qu'ils soient manuels, intellectuels... qui créeront des choses immatériels comme des sites internet, ou des objets matériels.
Les histoires, les contes en font partie et se diffuseront de manière écrite ou orale quoi qu'il arrive :)
Entièrement d'accord avec toi !  ;)
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Hors ligne James Scott

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #24 le: 27 octobre 2015 à 05:08:07 »
Personnellement, je trouve qu'il y a un problème plus profond.

Un des problèmes est d'ailleurs issu de quelque chose de très positif qui est les différents moyens de diffusion.
Il n'y a jamais eut autant de supports pour raconter une histoire.
A une époque vu que l'imprimerie coûtait cher cela se faisait dans des amphithéâtre avec le théâtre ou des conteurs.
Maintenant on a livre, cinéma, théâtre, opéra, le jeu vidéo et celui qui absorbe beaucoup je trouve : la série.
En gros la plupart des ''grands écrivains'' ou devrais-je dire des grands conteurs d'histoires sont des scénaristes.
Je trouve taré les séries car ils ont un calendrier très serré et les épisodes sont souvent bien écrits.
Du coup, il y a de plus en plus d'histoires qui sont crées ce qui fait que de plus en plus d'histoires se ressemblent d'ailleurs...

Autant dire que les ''écrivains papier'' devrait plutôt se tourner vers le scénario et les studios s'ils veulent se faire de l'argent.
Après le problème c'est que t'écris ton histoire mais au dessus y'a un réalisateur, un producteur, un directeur créatif et en gros s'ils aiment pas ce que t'as écrit, ils te font changer la majorité.
Ton bébé devient un bébé partagé entre plusieurs personnes et au final c'est le studio ou le réalisateur qui a le crédit de l'histoire plus que son réel auteur.

Après, pour ce qui est du livre papier à cause des nouveaux supports à tout va, il devient moins facile d'accès au final.
Faut aller l'acheter dans un magasin le plus souvent, tourner les pages etc, alors que le mec qui veut une histoire va le plus souvent aller vers le numérique.
En deux clics il a un jeu ou un film ou autre.

Pour ce qui est de ''très peu de bonnes histoires'' je ne suis pas d'accord. Il a justement beaucoup de bonnes histoires mais noyées dans un amas d'histoire.
Les histoires n'ont jamais eut autant de succès qu'aujourd'hui. C'est quasiment l'une des bases du divertissement.
Les gens vont désormais vers le support qu'ils préfèrent et je ne pense pas que l'on puisse y changer quelque chose.
Il faut juste se faire à l'idée qu'il y a différents auteurs pour différents supports et que le livre n'est plus le support majoritaire.
Toutefois cela ne l’empêchera pas de rester là à long terme car la valeur papier permet de durer dans le temps tandis que la valeur numérique ou dématérialisée... j'en doute.

Le seul point que je trouve dommage en France et qui est le véritable problème c'est qu'on a un peu beaucoup oublié les artistes.
A une époque on avait les Lumières, puis Hugo Zola et d'autres...
Et maintenant on estime qu'être artiste ne donne pas de travail ou pire qu'il n'en est pas un.
Quand je vois qu'en Amérique du Nord ils ont des cours de création littéraire à l'université depuis des années et qu'il n'y a quasiment que 2 écoles dans toute la France
et qu'elles ont été ouverte que très récemment... on peut se poser des questions sur la volonté politique et la mentalité française vis à vis des artistes.

Tu ouvres ta gueule en France pour dire je veux être artiste on va te sortir la fameuse phrase : ''ce n'est pas un métier''
A croire que les 600 pages retouchées 2500 fois que t'as écrit en deux ans sont tombées du ciel !
Genre c'est Dieu qui les a écrites, un peu comme il l'a fait avec la Vierge Marie, cette fois il a pris un livre blanc et pouf en 1 micro seconde il était fécondé de 600 pages !
Ça me donne franchement l'impression que pour être artiste il faut être ailleurs qu'en France car au moins ailleurs on peut se faire plus facilement encourager et c'est considéré comme quelque chose d'intéressant à être ou à faire.  La France a perdu son identité vis à vis des artistes de tout domaine alors faut pas s'attendre à ce qu'ils mettent vraiment de l'argent dans la création.
On est le plus gros budget de la création à l'échelle d'un pays mais personne n'en voit la couleur. La quasi totalité est donnée à France Télévision qui s'amuse à pondre de la merde.
Si le livre ou le cinéma ou autre avait ne serait-ce que la moitié de la somme et que les mentalités changeaient, il n'y aurait pas de problème du livre en France.
Pas non plus de problème au niveau du disque pour la musique et au niveau du cinéma...

Pour comparer rapidement il suffit de regarder vers l'Angleterre. Ils font de très bons films à la pelle, ont des gros talents musicaux, des séries et j'en passe.
En France en comparaison c'est plus la tortue contre le lièvre, c'est la tortue contre le guépard et bien entendu c'est le guépard qui gagne. 

Hors ligne James Scott

  • Tabellion
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Re : Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #25 le: 27 octobre 2015 à 05:24:02 »
Pour ma part, j'ai essayé l'auto-édition (je veux tout essayer), j'y trouve à la fois du positif et du négatif :
  • J'ai au moins une plate-forme sur laquelle je peux renvoyer ceux qui veulent découvrir mon travail. J'ai proposé une édition à 2€ qui, selon moi, est un prix raisonnable et ainsi, tous ceux qui veulent participer à cette formidable aventure le font ; et encore une fois, un grand merci à eux.
  • Ce format n'aide en rien un auteur professionnel. Je ne peux pas supporter l'isolement, l'affaiblissement. C'est beaucoup moins risqué que de s'adresser à un tout petit éditeur, mais ça ne permet aucune diffusion, aucune distribution, aucune promotion ; bref, ça ne m'aide pas à faire mon travail correctement.

Je vais être cru et un peu radical mais je pense que l'auto-édition c'est de la prostitution.
Je m'explique car j'estime déjà qu'il y a deux formes d'auto-édition.

Il y a celle où ça ne passe que par toi.
En gros tu édites avec un support numérique comme sur amazon ou autre, ou tu passes toi même vers les compagnies d'impression.
Cette méthode je la juge honorable car ça permet de faire partager l'histoire et tu gardes le contrôle sur ta création.

La seconde et que je déteste particulièrement c'est les maisons d'éditions qui t'auto-édite.
En gros, ils publient ton livre sous format papier MAIS tu payes l'ensemble donc environ 3000euros.
La différence avec le système précédent c'est que t'es la bitch de la maison d'édition. Ils prennent zéro risque, tu payes tout mais tu leur doit des tunes sur tes bouquins si sa vends.


Je pense franchement qu'il faut tenter à tout prix de publier dans une vrai maison d'édition. Le travail de l'écrivain étant d'écrire et non pas d'éditer normalement.
Pourtant, je reste d'accord sur le fait d'auto éditer si les maisons d'éditions ont rejeté le livre ou si tout simplement c'est un livre que l'auteur voulait partager sans prise de tête
(tout les livres ne sont pas fait pour les maisons d'éditions par exemple, même s'ils sont très bons) car j'estime comme tu l'as dit que ça permet de partager ton histoire.
Ce serait triste de laisser son histoire sous clé et qu'au final elle ne soit pas partagée.
Je pense que le devoir d'un auteur c'est souvent de toucher quelqu'un. Ne serait-ce qu'une personne le travail est fait. Mais pour cela il faut que l'histoire sorte.

Hors ligne CaptainQ

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #26 le: 27 octobre 2015 à 22:39:37 »
Alors je vais essayer de répondre aussi simplement que possible histoire de rester le plus proche possible de l'opinion que j'ai (/ai eu) avant de lire quoi que ce soit sur ce topic.
Pour moi le livre est à la fois incassable et un chateau de cartes dans le sens ou choisir un livre, commencer un livre, accrocher à un livre, trouver le temps de lire, finir un livre, et aimer le livre sont des étapes qui peuvent être très difficile (comme facile) en fonction des livres/personnes/conditions et donc lire un livre demande de la rigueur, rigueur qui avec l'accessibilité de tout et n'importe quoi n'importe quand sous n'importe quel format, est moins sollicitée. Cependant toutes ces contraintes on tendance à s'effacer plus la qualité du livre est grande. Il y a aussi le fait que ce que l'on trouve dans un livre ne se trouve nul part ailleurs, et surtout n'est pas non plus très promu puisque le livre ne se promeut correctement que via lui-même.
Enfin bref le livre est unique et est ainsi tellement distant du reste que plus on tend vers le reste plus le livre devient fragile, mais en étant si unique il s'auto-assure son immuabilité.
Voilà, j'ai pas tout bien expliqué comme je le pense parce que j'ai la flemme et que je pense pas que j'arriverais à me faire comprendre de toute façon  >< Mais voilà :D
-Quentin-

"Genius is always sufficiently the enemy of genius by over influence." Ralph Waldo Emerson

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Livre : Crise du secteur littéraire
« Réponse #27 le: 27 octobre 2015 à 23:17:02 »
Bonjour James Scott, tu offres un point de vue particulièrement radical, et je préfère souligner qu'il s'agit avant tout d'une opinion, et non d'une parole divine ; pour autant, il est essentiel pour moi de te répondre.

Toute opinion a le droit d'être entendue, et a le droit à sa réponse !

D'abord, je veux remercier nanomag et Megadonut pour leur message d'espoir, ça fait chaud au cœur d'entendre de telles interventions.
Et merci également à CaptainQ, je cherche ce genre d'opinion.

Maintenant je vais revenir vers ton intervention qui m'a paru particulièrement inappropriée et agressive !

Pour en revenir à ton intervention, James Scott, d'abord je condamne les mots durs que tu emploies envers ceux qui éditent "à compte d'auteur." En fait, ce que tu appelles "auto-édition" n'est pas de l'auto-édition à proprement parler, mais plutôt de l'édition à compte d'auteur. Donner 3000 euros à un éditeur n'est donc pas de l'auto-édition (malgré cela, l'erreur revient souvent). Même si tu ressens une aversion pour ces auteurs-là, il est important de ne pas employer des mots comme "prostitution" qui sont des mots relativement durs.
Sache que ton message est lu par d'autres auteurs, qui ont peut-être suivi ce schéma, et qui n'ont pas à être stigmatisés, que tu le veuilles ou non !!
Ce forum est consacré à l'échange, pas à la discrimination !!
Les 3000 euros que tu donnes à la maison d'édition sont considérés comme un investissement personnel : tout investissement comportant des risques, l'auteur peut se retrouver à ne pas vendre les livres qu'il imprime, ou même à voir la maison d'édition couler et ses livres avec...
C'est donc plus un risque qu'une chance, la publication à compte d'auteur. Prendre de gros risques (=perdre 3000€), c'est courageux, voire même téméraire !! pour des auteurs qui souffrent d'une crise qui les amène parfois à faire les mauvais choix. Autrement dit, ils ne font pas un geste d'asservissement, merci.
D'autant plus que les arnaques se multiplient ! Eh ! oui, dans toute crise il y a des profiteurs... et donc des arnaqueurs...

En ce qui concerne le monde de l'édition, un éditeur est sensé proposer une ligne éditoriale. Un bon éditeur, ce n'est donc pas quelqu'un qui serait "soumis" aux lois du marché ! C'est-à-dire qu'il choisit les auteurs qu'il veut promouvoir ; tandis que dans le cas d'une "édition" à compte d'auteur, le rôle de "l'éditeur" est plutôt un rôle de commercial que de véritable éditeur (=aucune ligne éditoriale, aucun engagement).
Vois-tu la nuance !?
Je peux donc comprendre ta réticence à voir ce genre de système se développer.

Pour ma part, "auto-édition" signifie que j'ai tout fait moi-même. Je n'ai payé personne, ni 3000 euros ni même 10 € ...
C'était important pour moi d'essayer notamment le numérique (que je ne connaissais pas du tout il y a encore un an), c'est donc une édition très simple sans diffusion ni financement quel qu'il soit.
Je pense que le mieux encore est que tu consultes ce livre et que tu te fasses une opinion par toi-même ; ainsi, il n'y aura plus de secret entre toi et moi :
https://store.kobobooks.com/fr-FR/ebook/recueil-d-un-eloignement-trop-intime-1
Tu peux télécharger le logiciel suivant pour le consulter :
http://www.adobe.com/fr/solutions/ebook/digital-editions/download.html
Et surtout, le logiciel Kobo Desktop :
https://fr.kobo.com/desktop?style=onestore&store=FR&language=fr-FR

Voilà, tu ne pourras pas dire que je t'ai menti !!

Et ensuite, sache que le cinéma, la radio ou les séries TV n'ont jamais influencé les ventes de livres. Tu imagines des causes à une crise que tu considères comme définitive : es-tu sérieux ? Crois-tu vraiment qu'une situation qui s'est déclenchée il y a seulement dix ans puisse être gravée dans le marbre, comme immuable ? Et le livre mourra pour de bon ?? Ce n'est pas sérieux... Rien à voir avec le cinéma enfin... Il semble que le problème le plus récurent soit le problème "Amazon" ...
En fait, il suffit d'aller sur Amazon pour se rendre compte qu'on est vite perdu parmi la foule de propositions. On dit alors que le client est influencé. Amazon vous vendrait n'importe quoi, et c'est ce qui rend la consultation sur internet floue et alambiquée. Les libraires avaient un certain savoir, ils connaissaient bien les bouquins qu'ils vendaient. Avec Amazon, les lecteurs ont choisi un format dans lequel tout est illisible, les notations sont fausses à 80%, les conseils sont des filières ultra-sponsorisées, bref les lecteurs sont tombés dans la gueule du loup : on leur vend n'importe quoi.

 :-X

Le mieux serait donc de luter contre l'égarement des lecteurs, les prévenir des risques encourus par un achat sur Amazon. Le risque que représente ces plate-formes illisibles et manipulatrices, les dangers que représente internet en matière de désinformation...

Pour ce qui concerne le terme "raconter des histoires," il renvoie irrémédiablement au problème d'aujourd'hui : beaucoup de lecteurs ne savent même plus ce que peut apporter un bon livre...
Raconter des histoires ? comme dans les spectacles de marionnettes ? ou comme dans les dessins animés ? c'est ça que tu vois quand j'emploie le mot "livre" !?
Pour donner sens à mon propos : si tu vois une adaptation d'un livre de Victor Hugo en film, au cinéma, ou à la télévision, tu as l'impression d'avoir à faire à une belle histoire d'amour, ou qu'on va raconter l'histoire d'une vengeance... Si tu lis le bouquin, tu te rends compte alors qu'il y a mille fois plus d'informations à retenir du bouquin, un propos profondément républicain, un amour inné pour la France et sa langue, des secrets personnels que Victor Hugo aurait aimé cacher mais qui ressortent à la lecture, tu y trouveras même un peu de philosophie si tu cherches bien...

 :bouquine:

Sache que le livre dont je parle ne se restreint pas à "raconter des histoires," il est bien plus diversifié ! Et si tu crois que je défends simplement les artistes, tu te fous un doigt dans l'œil, James ! Je défends des valeurs qui sont la démocratie, l'héritage des hommes (à moins que tu veuilles abandonner les livres, qu'on reparte vivre dans les forêts ?? même au moyen-âge les sages avaient leurs bouquins...) Le livre transmet des valeurs, et donne à ses lecteurs toutes les ressources pour vivre une vie ouverte et riche.

Et si tu ne me crois pas, je t'invite à lire mon fabuleux roman intitulé Recueil d'un éloignement trop intime !


EDIT du 24 nov 2015

Ce topic est dépassé...  ;)
Je vous invite à aller consulter le sujet : Transformation de l'édition qui propose une analyse un peu plus poussée de la crise du livre.
« Modifié: 24 novembre 2015 à 21:50:53 par Alan Tréard »
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

 


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