Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

19 avril 2024 à 01:21:18
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » La glace fendue

Auteur Sujet: La glace fendue  (Lu 6375 fois)

Hors ligne Rain

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La glace fendue
« le: 26 novembre 2014 à 16:15:17 »
Wouah, deux textes dans la semaine, il va neiger  :D

Alors, cette fois-ci, encore un écart de NaNo. Je l'ai écrit pour plusieurs raisons :
1- J'arrivais pas à avancer mon NaNo, alors j'ai fait autre chose.
2- J'avais vu passer un AT qui parlait de glace, du coup je voulais faire un texte dessus, ça m'a semblé la bonne occasion.
3- J'avais plutôt pas mal besoin de me défouler  :mrgreen:

Du coup en a résulté cette histoire. Je sais pas trop quoi en penser, elle est pas très originale, dans mes thèmes habituels, pas de gros changement de style, de sujet, d'écriture ou quoi que ce soit d'autre. Elle comporte surement pas mal de défauts aussi, je me suis moins appliqué en l'écrivant qu'avec le Renard. Donc voilà, je vous laisserai juger comme des grands.

Bonne lecture !





La glace fendue



La glace est l'écorce des rivières
et le toit des vagues
et la tombe des mourants.

 
~Poème runique~

   

   La glace se fend sous la coque des drakkars. L'air est rempli de rires et de cris mêlés. Les tambours résonnent au loin, se répercutent le long des hautes falaises qui bordent le fjord. La bataille s'approche, tel un cyclone rouge et tumultueux. Tout là-haut, les corbeaux tournent, déployant leurs ailes sinistres sur le bleu du ciel et leurs ombres noires sur la glace blanche. La mer est lisse et pâle, les seuls flots attendus sont ceux du sang qui s'apprête à couler. La bataille s'approche, et moi, je vais être au cœur de la tempête.
   Je n'ai pas demandé à être là. Je voulais rester à la ferme, avec ma mère et mes sœurs. M'occuper des animaux, semer le grain, couper le bois du feu et réparer la grange, celle au toit défoncé par la grêle et la foudre. J'aurais pu apprendre le métier des forgerons ou celui des charpentiers, même tisser ne m'aurait pas déplu. Mais quand on est fils de jarl, ça ne se passe pas comme ça, jamais. Les garçons comme moi, on ne leur laisse pas le choix. Quand ils atteignent l'âge d'être adulte, ils partent au combat. À l'aventure. Ils deviennent, voyageurs, guerriers, vikings. Ils apprennent le monde à la manière dure puis ils reviennent chez eux quelques mois, quelques années plus tard, avec les richesses et les connaissances qu'ils ont engrangées ; ou alors, ils s'établissent dans des contrées lointaines pour former une nouvelle famille, construire leur propre ferme, avoir leurs propres enfants, leurs propres animaux, leurs propres granges au toit percé. Si bien sûr ils parviennent à survivre.
   Je regarde par-dessus bord mon reflet dans l'eau. Parfois j'oublie à quel point je suis jeune. J'ai quatorze ans. Ce n'est pas ma première bataille. J'ai vu des pays où les enfants ont le temps de grandir et de jouer avant d'apprendre à tuer. J'ai tout oublié des jeux, je ne connais que la voie de l'épée. J'ai le regard triste, aussi, mais peut-être n'est-ce qu'un écho du reflet difforme et changeant que me renvoie la mer. J'ai les cheveux longs et sales, le visage fin et imberbe. J'aurais pu être une fille. J'aurais dû être une fille. Les autres se moquent parfois de moi en disant ça. Mais ils ne savent pas que je le pense vraiment. Cela me fait d'autant plus mal. À chaque fois, je me rappelle que je n'en suis pas une.
   Il y en a, des filles, avec nous. Elles ont choisi de prendre les armes, elles. Elles ont eu ce droit. Ils ont tous eu ce droit. Moi je ne l'ai pas eu, ma famille non plus. Je sais que certaines de mes sœurs auraient payé cher pour être à ma place ; mais dans la famille d'un jarl, il y a des rôles à tenir, des modèles à respecter, des manières de se comporter. Les garçons vont à la guerre ; les filles gèrent la ferme et les comptes. Elles sont bien plus stratèges, tenaces et réfléchies que nos propres chefs de bataille, là où je ne suis qu'un petit soldat propre à verser le sang. Je fronce les sourcils. Mon reflet me regarde d'un air accusateur à présent, comme si je venais de blasphémer. Je ricane. Comme si les dieux s'en souciaient. Ils s'occupent de leurs affaires à eux et doivent bien se moquer des nôtres.

   La glace se brise sous l'assaut furieux des drakkars. La bataille est engagée, les hommes combattent les hommes. Des boucliers s'entrechoquent, des corps se heurtent et des hurlements déchirent le silence des falaises. Le rouge se répand, dans le fjord et sur mes yeux. Quand je combats, je ne pense plus à rien, ni aux personnes qui tombent sous mes coups, ni à leurs râles d'agonie, ni aux rapaces qui viendront ensuite leur dévorer les yeux. Je ne pense à rien pour ne pas devenir fou. C'est la fureur qui m'anime, la fureur et rien d'autre. C'est encore elle qui manie le mieux mon épée. Elle l'agite en de grands arcs, avec toute la force brute qu'elle peut. Elle broie les crânes et brise les côtes, malgré les armures de ses opposants. C'est elle qui me maintient en vie et tue mes ennemis. Pas moi. Moi je ne regarde même pas. Je ne vibre pas comme les autres à chacun des coups que je porte, je ne sens rien de la rage qui se déchaîne autour de moi. Je m'efface le temps de la bataille, j'attends que ça passe et puis je reviens, quand tout est fini, que mon corps est poisseux de sang et de sueur, que mes mains tremblent et que mon épée s'échappe d'entre mes doigts.
   C'est toujours la même chose. Je sens mon corps qui remue sans avoir à lui donner d'ordre. Les ennemis en face font les gros yeux, ils hésitent avant de s'approcher, ils savent ce que cette débauche de rage signifie. Pourtant, il y en a toujours un pour se jeter sous mon arme. Il entraîne les autres avec lui, dans une quête de gloire aussi vaine que dangereuse. Mortelle. À moi, crient-ils, à moi la tête du berserk ! Bien sûr, c'est la leur que je prends. Mes alliés, ceux qui se moquaient de moi plus tôt, se tiennent à l'écart à présent, ils se battent sur d'autres fronts, me laissent tranquillement décimer les rangs ennemis. Ils savent à quoi s'en tenir et se rient des imprudents qui me font face, mi-moqueurs, mi-compatissants. Ils auront leur part de morts et de butin, mais ce n'est rien en comparaison des cadavres qui s'amoncellent  peu à peu autour de moi.
   Je ne sens plus rien, ni le froid mordant du vent qui rugit entre les montagnes, ni la douleur aiguë des entailles que je collectionne. Tout ça se réveillera plus tard, quand la rage des combats se calmera, que la fureur qui m'anime s'envolera enfin, laissant le champ libre aux pensées noires, aux regrets éternels, à l'envie. A la jalousie. Jalousie pour mes sœurs, celles qui sont encore à la ferme à se balader sur les toits troués. Jalousie pour mes frères d'armes, ceux qui ne pensent qu'à la victoire et pas au sang qui coule entre leurs doigts. Jalousie pour mes ennemis qui brûlent dans leurs drakkars et que les valkyries viendront chercher tôt ou tard. Tous des ignorants, qui n'ont plus conscience du monde qui les entoure. Mais pour l'instant je suis encore l'un d'eux. Tailler, trancher, couper, frapper, tomber.

   Tomber ?
   Ça c'est nouveau. Je me sens glisser, soudain. Heurter la rambarde, basculer en arrière. Tout est flou. Engourdi. Les hommes devant moi disparaissent d'un coup et pendant un bref instant, un instant d'un siècle, c'est le ciel que j'observe. Qu'il est beau. Pas de nuage pour l'entacher, juste cette étendue bleue et pure qui m'aspire tout entier.
   Puis l'eau me rattrape, me secoue, me réveille une bonne fois pour toutes. Je coule. Le ciel bleu oscille, ondule, vacille. Il s'assombrit à mesure que je m'enfonce. Mon épée s'affole et se débat toujours, comme douée d'une vie propre alors que j'ai déjà repris mes esprits. Comme si tout était ralenti, désynchronisé. Comme s'il fallait un temps infini pour que ma tête reprenne le contrôle de mon corps. Finalement elle y parvient, difficilement, maladroitement. Alors je commence à lutter, j'essaye de m'extirper de la mer qui cherche à me garder prisonnier. Mes bras se démènent, mes jambes s'agitent, je me convulse tout entier dans une danse de marionnette brisée. Grotesque. J'ai l'impression que mon corps se moque de moi. Regarde, me susurre-t-il, tu pensais pouvoir faire mieux que moi ? Tu pensais être différent de la fureur qui t'anime en combat ? Ce sont les mêmes gestes pourtant, les mêmes mouvements de survie, les mêmes réflexes que ceux que tu méprises tant. Tu es pareil que le monstre en toi. Tu cherches juste à vivre.
   J'essaye de respirer ; je me noie. Toute cette eau qui rentre dans mes poumons me rend plus lourd, m'entraîne plus profondément sous la bataille. Peu à peu je commence à accepter. Je ne remonterai pas. Je continuerai à sombrer jusqu'à la fin et je reposerai là, au fond d'un fjord, loin sous la glace. La glace. Elle vogue paisiblement à la surface, de grandes étendues blanches et plates, paisibles, sereines, lisses. Elle semble différente vue d'ici. Bien plus grande. Elle grandit sous l'eau, cachée au regard des autres. Il n'y a que les poissons et les mourants pour la voir telle qu'elle est. Formation majestueuse, taillée par les ans, les courants et les drakkars. Palais de gel, demeure des dieux et des esprits vivants dans la mer. Tombe mouvante, changeante, vivante. Elle est belle avec ses reflets du fond de l'eau et ses crevasses longues comme des cicatrices. Profondes comme les trous dans une toiture. Ici, je peux trouver la paix. Je peux aller courir sur le fond des glaciers comme mes sœurs. Je chasserai le poisson, abattrai les algues, graverai des histoires dans la glace. J'apprendrai à être sculpteur ou dresseur de dauphins, je chanterai même comme les sirènes pour attirer les marins. Ici je pourrai être une fille. Personne ne me dira non. Personne ne verra mes larmes dans l'eau. Je me sens déjà presque comme chez moi.
   Il n'y aura plus de drakkar pour fendre ma glace.

« Modifié: 09 avril 2015 à 19:16:52 par Rain »
Perdu

Hors ligne La courgette Lejeune

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Re : La glace fendue
« Réponse #1 le: 26 novembre 2014 à 18:10:09 »
A priori, je dirais que j'ai aimé ce texte. Je ne suis pas un grand spécialiste du style mais j'ai trouvé l'écriture assez coulante (sans mauvais jeux de mot avec ton texte :) ) et j'ai eu de l'affection pour ton personnage et pour son histoire.

Par contre, il y a juste un petit truc qui me chipote. J'ai du mal à comprendre comment un gars comme lui, qui visiblement déteste au plus plus profond de son âme l'art de la guerre et qui aspire juste à une vie calme et paisible, arrive à manier aussi bien l'épée et tuer sans réfléchir des dizaines d'ennemis.
La rose n’apporte que le vent, alors que la limace traîne sa salive.
www.circusmarcus.net <-- Ça, ce sont mes notes... de musique !

Donaldo75

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Re : La glace fendue
« Réponse #2 le: 26 novembre 2014 à 19:03:34 »
Salut Rain,

Je le dis tout de go: j'ai beaucoup aimé ce texte, surtout dans son rythme.
Le personnage est très bien travaillé, complexe et lucide en même temps.
Le rapport à la guerre, au combat, est intéressant. On a l'impression qu'il y est extérieur alors que c'est un combattant de première.
La fin est très réussie.
Je pense qu'elle constitue la raison essentielle de mon intérêt pour ce texte qu'elle parachève en apothéose et en finesse.

Bravo !

Bye

Donald

PS: Si tu ponds un troisième texte cette semaine, préviens-moi, que je mette les pneus neige.

Hors ligne Rémi

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Re : La glace fendue
« Réponse #3 le: 26 novembre 2014 à 22:08:21 »
Salut Rain !
Bien beau texte didonc ! Du rythme, de l'action, un personnage très "épais" et complexe. Une thématique antimilitariste au pays des drakkars, rondement bien menée avec même un peu de poésie sur la fin.
Super quoi !

Dans le détail :

Citer
les seuls flots attendus sont ceux des litres de sang qui s'apprêtent à couler.
j'aurais viré les litres : ils rallongent et en plus je suis pas sûr que les vikings mesurent les volumes en litres

Citer
J'ai le regard triste, aussi, mais peut-être que ce n'est qu'un écho
J'ai le regard triste, aussi, mais peut-être n'est-ce qu'un écho... pas mieux ?

Citer
il y a des rôles à tenir, des modèles à montrer, des manières de se comporter.
pas top le "des modèles à montrer" (à respecter, à perpétuer ?)

Citer
je ne suis qu'un petit soldat de plomb
dans le contexte viking ça fait bizarre

j'aime bien la répétition sur apprendre jouer/guerre qui résonne avec la répétition "les hommes combattent les hommes"

Citer
au charnier qui se dresse peu à peu autour de moi.
se dresse ? (se forme ?)

Citer
Formation majestueuse, taillée par les ans, les courants et les drakkars. Palais de gel, demeure des dieux et des esprits vivants dans la mer. Tombe mouvante, changeante, vivante. Elle est belle avec ses reflets du fond de l'eau et ses crevasses longues comme des cicatrices. Profondes comme les trous dans une toiture. Ici, je peux trouver la paix.
très beau ce passage, j'adore le lien avec les toitures trouées.

Bon, je pars à la recherche de celui que j'ai zappé...
Rémi
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

Hors ligne Rain

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Re : La glace fendue
« Réponse #4 le: 26 novembre 2014 à 23:50:35 »
Merci à vous trois pour la lecture, je suis content que ça vous ait plus !

@La Courgette :
Par contre, il y a juste un petit truc qui me chipote. J'ai du mal à comprendre comment un gars comme lui, qui visiblement déteste au plus plus profond de son âme l'art de la guerre et qui aspire juste à une vie calme et paisible, arrive à manier aussi bien l'épée et tuer sans réfléchir des dizaines d'ennemis.
C'est un état particulier du guerrier berserk, qui n'est plus lui même pendant la bataille. En fait, c'est une fureur qui inhibe un peu toutes les autres informations (genre, la douleur) et qui voile le jugement, la perception... une fureur aveugle, quoi. Le berserk est une figure en général mythique - même si je crois qu'on a des exemples dans quelques récits historiques - qui attaque tout ce qui se trouve autour de lui, allier comme ennemi, se moque de la douleur, des blessures, des assauts des ennemis et à tendance à frapper très fort. Du coup, il est extrêmement meurtrier dans une bataille, et très craint des adversaires.
En outre, le garçon n'en est pas à sa première bataille, ça reste un vétéran qui a survécu à plusieurs assauts. Et ce n'est pas tellement qu'il tue sans réfléchir, c'est plutôt qu'il refuse d'y penser, qu'il passe en pilotage automatique si tu veux. Mais si c'est pas clair, j'essayerai de trouver un moyen de l'expliquer mieux sans trop alourdir le texte.



@Donaldo : Merci  :)


@Rémi : Je prends bonne note de tes remarques, je suis d'accord avec elles. Je corrigerai tout ça demain. Je suis content que ça t'ait plu aussi !

EDIT : voilà, c'est corrigé !
« Modifié: 01 décembre 2014 à 12:23:14 par Rain »
Perdu

Hors ligne Milora

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Re : La glace fendue
« Réponse #5 le: 03 décembre 2014 à 00:30:13 »
Citer
La bataille s'approche, et moi, je vais être au milieu.
   Je n'ai pas demandé à être là. Moi, je voulais rester à la ferme
moi x2 Je trouve le deuxième superflu, du coup ^^

Citer
Tomber ?
   Ça c'est nouveau. Je me sens glisser, soudain. Basculer. Tout est flou. Engourdi. Les hommes devant moi disparaissent soudain et pendant un bref instant, un instant d'un siècle, c'est le ciel que j'observe. Qu'il est beau. Pas de nuage pour l'entacher, juste cette étendue bleue et pure qui m'aspire tout entier.
Très joli passage

Citer
Regarde, tu pensais pouvoir faire mieux ? Tu pensais être différent de la fureur qui t'anime en combat ? Ce sont les mêmes gestes pourtant, les mêmes mouvements de survie, les mêmes réflexes que ceux que tu méprises tant. Tu es pareil que le monstre en toi. Tu cherches juste à vivre.
Là par contre, c'est un peu flou, j'ai pas trop compris l'idée, je crois  :/

Tu écris décidément très bien :) Ce texte, une fois de plus, est très évocateur, on s'y sent, on a froid, on est dans la tourmente du combat, on accompagne la lente descente du narrateur... Le fond est plutôt convenu, mais je trouve que la forme suffit à lui donner son intérêt. J'ai vraiment bien aimé !

Merci pour ce texte :)
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

Hors ligne Cocquecigrues

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Re : La glace fendue
« Réponse #6 le: 03 décembre 2014 à 01:14:07 »
Il y a un niveau pas possible sur ce forum.  :D Chaque lecture est un plaisir, merci beaucoup.

J'ai noté quelques points qui m'ont interpellés.

La bataille s'approche
Je trouve cette construction curieuse, le s' semble vouloir dire que la bataille approche elle même, de manière consciente. À l'oreille "La bataille approche" me semble plus agréable.

La bataille s'approche, telle un cyclone
"tel un cyclone" il me semble.

A l'aventure.
Il manque l’accent sur le "a" (À). Il y a d'autres occurrences dans le texte.

mais ce n'est rien comparé aux cadavres qui s'amoncèlent
Petite faute sur amonceler et je trouve que ça glisserai mieux avec "en comparaison des" : "mais ce n'est rien en comparaison cadavres qui s’amoncellent"

Voila pour ce que j'ai pu trouver. Cela dit, ça n’ôte rien a la qualité du texte, encore merci et bravo.
« Modifié: 03 décembre 2014 à 01:16:31 par Cocquecigrues »

Hors ligne Rain

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Re : La glace fendue
« Réponse #7 le: 03 décembre 2014 à 17:34:27 »
Merci à vous deux pour la lecture  :D

@Milora :
Citer
Regarde, tu pensais pouvoir faire mieux ? Tu pensais être différent de la fureur qui t'anime en combat ? Ce sont les mêmes gestes pourtant, les mêmes mouvements de survie, les mêmes réflexes que ceux que tu méprises tant. Tu es pareil que le monstre en toi. Tu cherches juste à vivre.
Là par contre, c'est un peu flou, j'ai pas trop compris l'idée, je crois  :/
Tu peux expliciter s'il te plaît ? Parce que là, du coup je sais pas très bien quoi corriger, ce que t'as pas compris ou comment régler le soucis  :-¬?.

Tu écris décidément très bien :) Ce texte, une fois de plus, est très évocateur, on s'y sent, on a froid, on est dans la tourmente du combat, on accompagne la lente descente du narrateur... Le fond est plutôt convenu, mais je trouve que la forme suffit à lui donner son intérêt. J'ai vraiment bien aimé !
:-[
Le fond est pas très travaillé, c'est vrai que c'est surtout une espèce de flot. Je savais pas où j'allais en écrivant cette histoire donc elle s'est dessinée au fur et à mesure. J'étais pas dans une humeur franchement terrible en plus, donc j'ai fini sur un truc sanglant. Mais j'trouve ça plus facile aussi de garder un style intéressant quand on se concentre moins sur le fond, enfin c'est plus facile à écrire et à laisser couler. Sur les textes plus, heu, complexes à mettre en place comme Les moutons, c'est beaucoup moins facile parce que je bataille avec ma tête pour savoir comment faire bien passer une idée XD.

Merci en tout cas !


@Coquecigrues

Fautes corrigées ! J'ai simplement laissé le "s'approche", pour l'instant, parce que c'est exactement l'idée que j'essaye de faire passer, elle s'approche comme une bête furieuse et sournoise, comme si les hommes n'étaient que ses petits jouets. Si d'autres personnes font la remarque cela dit, je le corrigerai sans doute, mais pour l'instant je l'aime bien avec cette nuance-là.

Merci à toi  :-[
Perdu

Hors ligne kokox

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Re : La glace fendue
« Réponse #8 le: 03 décembre 2014 à 17:56:18 »
Je m'incline.
Un seul mot : SUPERBE !

Hors ligne Milora

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Re : Re : La glace fendue
« Réponse #9 le: 15 décembre 2014 à 15:31:52 »
Merci à vous deux pour la lecture  :D

@Milora :
Citer
Regarde, tu pensais pouvoir faire mieux ? Tu pensais être différent de la fureur qui t'anime en combat ? Ce sont les mêmes gestes pourtant, les mêmes mouvements de survie, les mêmes réflexes que ceux que tu méprises tant. Tu es pareil que le monstre en toi. Tu cherches juste à vivre.
Là par contre, c'est un peu flou, j'ai pas trop compris l'idée, je crois  :/
Tu peux expliciter s'il te plaît ? Parce que là, du coup je sais pas très bien quoi corriger, ce que t'as pas compris ou comment régler le soucis  :-¬?.

Oh, j'avais zappé ta question.
A voir si ça n'a gêné que moi, mais à la lecture, on est dans ce passage dans une phase où on lit vite et sans reprendre son souffle (passage d'action en fait, de tension : le personnage est en train de sombrer, c'est le basculement vers la fin). Or, là, dans ces questionnements, le narrateur ne nous prend pas vraiment par la main pour suivre le raisonnement correspondant à ses états d'âme. L'idée, en somme, c'est : tu crois que tu n'es pas toi même quand tu te bats, mais en fait tu es toi-même, parce que, que ce soit quand tu te bats ou quand tu te noies, tout ce que tu cherches, c'est à lutter pour rester en vie ; c'est ça ? J'ai trouvé qu'à la lecture, il fallait réfléchir un petit peu pour restituer le lien logique entre les questions, pour aboutir à cette méditation (du mal à faire le lien, direct, entre tu pensais pouvoir faire mieux et tu es le monstre en toi, par exemple).
Mais c'est peut-être juste moi. Bref, j'ai trouvé que cet état d'âme du personnage était trop implicite, à la lecture.
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

Hors ligne Gros Lo

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Re : La glace fendue
« Réponse #10 le: 15 décembre 2014 à 16:12:11 »
Joli poème en exergue !

Citer
J'ai les cheveux longs et sales, le visage fin et imberbe. J'aurais pu être une fille
il me rappelle le jeune qui fuit avec sa petite soeur son village mis à feu et à sang par Saroumane et qui tombe de cheval en arrivant à Edoras

Citer
Quand on ne pense à rien, c'est encore la fureur qui manie le mieux notre épée. Elle l'agite en de grands arcs de cercle, avec toute la force brute qu'elle peut.
la dernière proposition est un peu lourde quand même non ?

Citer
Les ennemis en face font les gros yeux
l'expression veut quand même dire "gronder un gamin" à la base, là ça fait bizarre je trouve. Pourquoi pas utiliser écarquiller ?

Citer
ce n'est rien en comparaison des cadavres qui s'amoncellent  peu à peu autour de moi.
:mrgreen:
double-espace après s'amoncellent (que la réforme ortho de 1990 recommande d'écrire amoncèlent, je dis ça je dis rien)
 :mrgreen:

Citer
il se fonce à mesure que je m'enfonce.
alors ouais on décime ouais ouais, on étonne nan nan, il se fonce à mesure que je m'enfonce nan nan
(ou je peux juste commenter : "bof")

Citer
Mes bras se démènent, mes jambes se trémoussent,
trémoussent c'est pas vraiment dans le ton je trouve.


bé tu demandais un commentaire formel mais y a rien à dire ni sur l'orthographe ni sur la syntaxe hein. Et du coup je relevais pas trop les trucs de fond haha. Y a quelques belles images (crevasses/cicatrices, bataille/bête affamée, et d'autres que j'oublie), je trouve que t'aurais pu mieux réussir la psychologie du personnage, je m'y suis pas trop attaché alors qu'il pourrait avoir quelques pensées poignantes. C'est peut-être un peu trop statique, enfin y a une bataille mais j'ai + eu l'impression de voir décrire un tableau que de vraiment entrer dans l'intériorité de la scène et j'ai trouvé le personnage un peu superficiel. En fait j'ai eu l'impression que t'avais envie d'écrire un texte avec un fjord et des drakkars, et que le personnage était un élément du décor comme un autre.
Mais niveau style c'est sympa, enfin j'ai bien aimé la plupart des descriptions. Quand c'est le personnage qui parle de lui j'ai trouvé ça un peu trop neutre ou figé par contre.
Voilà !
« Modifié: 15 décembre 2014 à 16:14:53 par Lo »
dont be fooled by the gros that I got ~ Im still Im still lolo from the block (j Lo)

Abbigails

  • Invité
Re : La glace fendue
« Réponse #11 le: 19 décembre 2014 à 19:12:01 »
Citer
[...] et leurs ombres noires sur la glace blanche
La glace ne peut-être que blanche. Malgré l'opposition que cela créé, il y ici une lourdeur... Peut-être pourrais-tu remplacer le mot "blanche" par immaculée pour conserver ton oxymore.
Citer
Il apprennent le monde à la manière dure
Ca sonne bizare je trouve. J'aurais écrit à la dure ou sur le tas. Mais le mot manière sonne faux. ( Avis très personnel)
Citer
avoir leurs propres enfants
On ne peut pas avoir des enfants qui ne nous sont pas propres... Enfin la formulation me semble étrange là encore.
Citer
J'ai vu des pays où les enfants ont le temps de grandir, d'apprendre à jouer avant d'apprendre à tuer.
C'est très joliment dit...
Citer
Elle l'agite en de grands arcs de cercle [...]
J'ai encore le même problème, la formulation me perturbe : un arc est toujours un arc de cercle. J'ai l'impression d'un pléonasme ce qui alourdi beaucoup ta phrase à mon sens.
Citer
Je me sens glisser soudain.[...} Les hommes devant moi disparaissent soudain [...]
Le mot soudain est répété. De même cette redondance alourdi le récit.
Citer
  Regarde, me susurre-t-il, tu pensais pouvoir faire mieux que moi ? Tu pensais être différent de la fureur qui t'anime en combat ? Ce sont les mêmes gestes pourtant, les mêmes mouvements de survie, les mêmes réflexes que ceux que tu méprises tant. Tu es pareil que le monstre en toi. Tu cherches juste à vivre.
Il ne s'agit pas de quoi que ce soit d'important mais il manque des guillemets je pense. Personnellement ça me perturbe. (chieuse ? je sais...) c'est surtout que ça arrive deux fois dans ton texte (je ne trouve plus l'autre)...

Bref rien de bien grave somme toute. En dehors de ces petites choses que j'ai relevées. J'aime beaucoup ton texte et ton personnage ainsi que la manière dont tu approches la bataille par le regard de quelqu'un qui n'a pas d'autre choix et qui ne connais que ça. Il est devenu excellent dans ce milieu qu'il rejette et méprise (quelque part par la force des choses, pour survire, de la même manière qu'il se débat à la fin de ton texte face à "ce monstre" qui l'a en fait tenu en vie). J'aime aussi beaucoup la fluidité de ton écriture.
Merci pour la lecture :)
« Modifié: 19 décembre 2014 à 19:30:32 par Abbigails »

Hors ligne ernya

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  • Ex-dragonne
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Re : La glace fendue
« Réponse #12 le: 21 décembre 2014 à 19:10:16 »
Citer
La bataille s'approche, tel un cyclone rouge et tumultueux, telle une bête affamée qui n'attend que de se repaître des charognes qu'elle vient de sentir.

un peu bof la dernière comparaison ?

Je rejoins Lo pour son commentaire d'ensemble. Moi aussi, j'ai trouvé qu'il y avait des images sympa sur la glace mais je trouve que le personnage aurait pu être plus creusé. Tu répètes qu'il aurait voulu être une fille mais je trouve que c'est pas mal sous-exploité dans le texte et du coup je ne vois pas bien pourquoi tu as mis ça en avant.
Le récit de la guerre fait aussi tableau mais c'est sûrement voulu.
En fait, j'ai eu du mal à voir où tu voulais en venir dans ton texte, je pense que y avait moyen de condenser si tu voulais faire un texte un peu poétique sur la glace.
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
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Hors ligne Sally

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Re : La glace fendue
« Réponse #13 le: 22 décembre 2014 à 01:50:18 »
J'ai beaucoup aimé, un thème qui m'est cher en plus [les germains].

Par contre, je pense qu'à 17 ans, à cette époque, ils ne pensaient pas à quel point ils étaient "jeunes". Avec une espérance de vie si courte, 17 ans, ils avaient déjà les deux pieds dans l'âge adulte, non ?  ;)  Mais c'est un point-de-vue à contrepied des traditions que tu as peut-être voulu montrer.

Je ne sais plus qui (pardon, la fatigue) a relevé l'expression du "soldat de plomb", qui m'a paru un peu hors contexte, à moi aussi.

Je suis aussi un peu étonnée par cette tournure de phrase "dans la famille d'un jarl", tu généralises en fait à partir de Jarl, le personnage mythologique ? Pour parler de ses descendants peut-être ?

Enfin quelques broutilles, parce que c'est beau, ton vocabulaire, la manière dont tu racontes, la bataille... super ! Merci pour cette lecture bien sympa (qui me pique douloureusement pour me rappeler que je dois terminer mon nano...  :relou: )
Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va, On oublie le visage et l'on oublie la voix, Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien, Avec le temps...
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Re : La glace fendue
« Réponse #14 le: 22 décembre 2014 à 10:21:42 »
Saluuuut et merci tout le monde pour la lecture  :D

Bon, je voulais faire mes corrections la semaine dernière et je l'ai pas fait, et je sens que cette semaine ça va être un peu compromis. Je vous répondrai dans le détail quand je m'y mettrai mais merci merci pour les avis !

Juste :
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Je suis aussi un peu étonnée par cette tournure de phrase "dans la famille d'un jarl", tu généralises en fait à partir de Jarl, le personnage mythologique ? Pour parler de ses descendants peut-être ?
Un jarl en Scandinavie est le nom pour désigner un chef de province/de guerre/de clan. C'est l'équivalent d'un comte ou d'un duc si tu veux (d'ailleurs quand on y réfléchit, jarl (prononcer "yarl") et earl, c'est le même mot).

Voilà, je reviendrai pour le reste plus tard
Perdu

 


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