Un peu de policier ! Et le meilleur !
Vous voyez, cet inspecteur solitaire, qui ne démord jamais, fan du saxo de Coltrane et de jazz lancinant sur fond de whisky, obstiné, têtu et prêt à tout pour arriver à ses fins, à savoir, à faire la justice et la lumière sur des affaires horribles mettant en scène des prostituées où des gens de basse-zone dont tout le monde se fout? Quitte à se mettre sa hiérarchie à dos, quitte à perdre son insigne, à se mettre lui-même en danger et à ne jamais lâcher l'affaire, coute que coute?
Et bah c'est Harry Bosch. Un personnage qui a inspiré le film "l'inspecteur harry" avec Eastwood, qui peut paraitre caricatural de nos jours (nombreux sont les thrillers et autres films qui ont pris des influences chez Maitre connelly), mais qui est si palpable et si travaillé qu'il devient jouissif de le voir évoluer, avec un cynisme noir envers ceux qui se mettent en travers de sa route, et un besoin absolu de savoir, de comprendre, de déjouer les affaires souvent bien plus obscures qu'elles n'y paraissent.
Il y a de nombreux tomes, et la plupart sont excellents : chaque fois, c'est un univers, un milieu, qui se retrouve décrit avec brio pour faire lien avec l'intrigue (mention spéciale à créances de sang, si documenté qu'il en devient flippant, où à "l'épouvantail", qui s'immisce dans les milieu de l'informatique avec brio et technique, pour ceux qui s'y connaissent bien), des personnages tous plus égoïstes et profonds les uns que les autres, et où l'on apprend à considérer ce bon vieux Harry comme un espèce de justicier solitaire cherchant toujours un seul et unique but : honorer la mémoire et la vérité pour les victimes, quelles qu'elles soient, même contre l'administration américaine où la politique, le milieu des affaires, etc..
J'ai mis en titre "les égouts de los angeles" car c'est le premier d'une longue série, mais je vous conseille, sans hésiter (et rien n'oblige à les lire dans l'ordre) "écho park", "l'épouvantail", "le poète", "los angeles river", et "wonderland avenue".
Tout au long du bouquin, Connelly dresse parfois l'inventaire de ce qu'écoute Harry en faisant son enquête, chez lui, ou dans son bureau : il est génial de mettre les albums cités en même temps que vous lisez, et, même, de boire la même chose que notre cher Harry : ça devient un cocktail de bonheur qui flingue les heures comme des petits pigeons. Il le dit lui-même :
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A noter, pour la prouesse, que Connelly part avec ces bases : le début de son intrigue, son assassin, et son dénouement. Pas de plan, ni de structure préparée pour le reste, parce que, je cite le bonhomme :
"Travailler avec un plan, c'est comme travailler avec un patron, un patron qui vous dit ce que vous devez faire. Et ce patron, franchement, je m'en passe très bien." On aurait presque l'impression d'entendre son héros.
Certains épisodes de la "série" mettent en scène Mcevoy en personnage principal, qui est un journaliste dont le chemin croisera parfois celui d'Harry.
Bref, un grand monde cynique, noir et violent, avec de multiples héros en quête de vérité, envers et contre tout.
Millenium, par exemple, emprunte pas mal de ficelles de M. Connelly.
Ils en parleront mieux que mon petit cerveau atrophié :
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Extrait :
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C'est la base, le summum, le nec-plus-ultra d'un archétype du policier, qui peut, aujourd'hui, paraitre cliché, mais qui est si bien ficelé et si bien fait que, personnellement, j'y plonge et replonge toujours avec un plaisir immense.