Alors, je me lance. Comme la contrainte "j'ai pas de vocabulaire" n'était pas suffisante, j'ai décidé de rajouter la "tu te souviens de tes cours de métrique espagnole ? Utilise-les."
Du coup (attention, point culture), j'ai essayé de faire un
romance (prononcer "roman'cé") qui est une forme classique de poésie espagnole en octosyllabes avec des rimes assonantes suivies (AABBCC etc.). Euh, ce qu'il faut savoir c'est que un octosyllabe en espagnol, ça veut dire que l'accent tonique est sur la septième syllabe (du coup il peut y avoir 0, 1 ou 2 syllabes non accentuées après) et que les rimes ça se fait sur la voyelle accentuée (et celle d'après).
(j'ai peut-être dit des trucs pas bons là-dessus, mon cours c'était y a deux ans, et j'ai surement perdu depuis)
Du coup, c'était un peu compliqué, c'est très kitsch, surement plein de fautes, mais c'est fini.
Dicho con mis palabritas:
Con estos días sin vida,
Viene el triste aburrimiento
De él que mira el tiempo lleno
De minutos parecidos
Pasar con su abrigo gris.
Querría decirte que
Al inventar estos versos
Mancharía el gran abrigo
De toques de un color vivo
Y que se echaría a temblar
Toda la cara arrugada
Del viejo hombre reloj
En una risa feroza.
Se levantaría el viento,
Bailarían mar y cielo,
Bulería de locura
Bajo el canto de la luna.
Que giren peces y estrellas,
Que se emborrachen las piedras
En la ola alegre del mundo
Que se sabe tan absurdo
Que se ríe a carcajadas
Hasta despegar montañas.
Pero con mis palabritas
Sólo salen tonterías
Y algunas rimas ingenuas
De mi pobrecita lengua.
Quiero preguntarte si,
Hecho a cuatro manos y
Dos corazones, un verso
Puede manchar el gris tiempo.
Traduction (très approximative) :Dit avec mes petits mots:
Avec ces jours sans vie,
Vient le triste ennui
De celui qui regarde le temps plein
De minutes identiques
Passer dans son manteau gris.
J'aimerais te dire que
En inventant ce vers
Je tacherais le grand manteau
De touches d'une couleur vive
Et que se mettrait à trembler
Tout le visage ridé
Du vieil homme horloge
Dans un rire féroce.
Le vent se lèverait,
Mer et ciel danseraient,
Bulería de folie
Sous le chant de la lune.
Que tournent poissons et étoiles,
Que les pierres se soûlent
Dans la vague joyeuse du monde
Qui se sait tant absurde
Qu'il rit aux éclats
À en décoller les montagnes.
Mais avec mes petits mots,
Ne sortent que des bêtises
Et quelques rimes naïves
De ma pauvre langue.
Je veux te demander si,
Fait à quatre mains et
Deux cœurs, un vers
Peut tacher le temps gris.