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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Absences (contenu explicite)

Auteur Sujet: Absences (contenu explicite)  (Lu 2046 fois)

Aahraz

  • Invité
Absences (contenu explicite)
« le: 06 novembre 2013 à 20:45:17 »
Contenu "explicite". Une petite nouvelle (qui vieillisait un peu) écrite dans le cadre d'un concours dont le thème était : " L'absence". Elle est inspirée (mais quelques points sont très "romancés") de la vie de Gustav Molaison.

Absences

Lorsque j'ai ouvert les yeux, j'ai compris tout de suite que ça ne tournait pas rond. En raison de l'ignoble mal de tête qui me martelait les tempes, dans un premier temps. Couplé au capharnaüm qui me servait de chambre, à l'odeur de tabac froid agressant mes narines, et aux nombreuses assiettes laissées à l'abandon sur les meubles poussiéreux, je peux vous assurer qu'il s'agissait là d'un réveil parfaitement infernal. En essayant d'éviter les bouteilles vides qui jonchaient le sol, j'ai mis un pied à terre, et j'ai cherché s'il me restait du whisky. En retournant mon clic clac, j'ai enfin trouvé la bouteille cachée sous la couette. Un vieux verre vide nettoyé à l'aide de ma salive, deux cul sec de fond de verre, et j'étais fin prêt à sortir de ma chambre - ou devrais-je dire de mon enfer.
Mais ce jour-là, alors que ma mère était censée être constamment à la maison pour veiller à ce que je ne rechute pas, selon mon psychiatre, dans les méandres "d'une individualisation maladive démesurée s'affirmant au détriment de ma vie sociale", j'ai constaté avec stupeur que j'étais seul à la maison.

Seul ?! Depuis combien de temps cela n'était pas arrivé?

En fait, on ne m'avait jamais laissé seul depuis le drame. Depuis cette prise de MDMA qui avait mal tourné, faisant de moi une pulsion sur pattes pour une nuit, montrant ce que je refoulais depuis toujours : une profonde incapacité à maîtriser mes envies et mes élans. Cette nuit fatale faisant de moi un violeur malgré lui. J'avais repris conscience à la lisière d'une forêt humide, à l'aube d'un lendemain de festival, les dents collées par la drogue et l'esprit engourdi par la descente. J'ai parfaitement souvenir de ma prise : 1,5 grammes. Des cristaux gros comme de petites billes, glissés dans une feuille OCB, et gobés comme un bonbon. Elle était bonne, d'ailleurs. La MD n'est pas considérée comme particulièrement violente, et je peux vous assurer que tout mes potes s'en sortent très bien. Mais moi, je m'étais réveillé, marchant sur ce chemin boueux, sans fut', sans T-Shirt, le caleçon imbibé de boue, les pieds nus et écorchés par une marche interminable dont je n'avais pas le moindre souvenir. J'avais voulu rentrer chez moi, priant pour que personne ne soit à la maison pour me voir rentrer dans un pareil état. Mais sur le chemin, les flics m'avaient vu, et, en toute logique, arrêté.

Je jure que quand ils m'ont demandé mon identité, et que je me suis vu incapable de la décliner, j'étais sincère. Quand ils m'ont demandé d'où je venais, et que je suis resté bouche bée, c'était sincère. Lorsque, une fois embarqué au commissariat, ils ont retrouvé qui j'étais, ce fut la garde à vue. On m'a informé que j'étais inculpé pour "viol sur mineur de 15 ans" alors que je venais tout juste de passer ma dix-huitième année, la veille. Sur le coup, j'ai certainement dû passer pour le fou que je suis aujourd'hui, car l'ironie de la situation m'a fait exploser de rire à n'en plus pouvoir respirer pendant un long moment. 

Sauf que c'était vrai. Dans mes derniers souvenirs de cette soirée, il y avait cette fille superbe, bien qu'un peu jeune. On a passé la soirée à se draguer gentiment, jusqu'à ce que je prenne la came. Là, nous sommes allés devant la scène, où j'ai dansé avec elle, sans aucune conscience de mon corps. L'ensemble de mes membres, de mes organes et de mes tripes répondaient instantanément aux impulsions imposées par cette transe minimale. Et puis j'ai entraîné la belle vers la forêt, avec pour prétexte le besoin absolu de lui parler. Et là aussi, j'étais sincère. Mais, alors qu'on s'éloignait du reste des gens, j'ai fais un foutu black-out.

Veuillez reconnecter vos synapses sous peine de rentrer dans un état bestial où vous n'êtes que pulsions, instincts et envies.


Suite au viol inconscient dont j'étais l'auteur et à ma perte de conscience, ils m'ont interné pendant un an, avec comme cadeau une puissante camisole chimique. Puis vint enfin le jour de ma libération, pour la maison de mes parents : une autre prison un peu plus supportable, avec les mêmes pilules. Pour en arriver, donc, au seul réveil depuis deux ans où, sans trop savoir pourquoi, me voilà à la maison. Pour fêter ça, j'ai bu un verre de whisky et j'ai entrepris de grignoter. En passant devant la salle de bain, mon oeil a été attiré par la pharmacie : j'ai subitement ressenti le besoin de planer. Mais j'ai vu ce vieux au regard froid et vide de toute humanité, qui me fixait depuis le fond de la pièce. J'ai hurlé. Cet homme, je ne l'avais jamais vu. Je me suis jeté sur la porte pour la fermer et ne surtout pour ne jamais la rouvrir.

Alors angoissé, j'ai eu l'idée de sortir faire un tour, afin d'essayer de me confronter à nouveau au monde, puisque que l'occasion ne se représenterait certainement pas avant un bon moment. Mais je me suis souvenu que je n'avais pas bu une goutte d'alcool depuis mon réveil. Il a fallu me servir un verre. Puis deux. Mais là, quelqu'un a frappé à la porte.

Veuillez reconnecter vos synapses, il va falloir communiquer.


J'ai regardé par le judas. Un homme, dans la force de l'âge, attendait nerveusement sur le pallier. J'ai voulu me réfugier dans un endroit sûr, sans trop savoir pourquoi. Inexplicablement, tout en moi, hormis mon cerveau muet, m'hurlait de fuir mon visiteur. J'ai donc couru dans la seule pièce verrouillable de la maison : la salle de bain. J'ai ouvert la porte d'un geste brusque. Un autre homme me fixait du fond : il était grand et mal rasé. Les bras ballants, il me regardait d'un oeil hagard, sans dire un seul mot. Terrifié, le souffle coupé, j'ai refermé aussi vite que possible pour couper tout contact entre nous deux.

C'est là qu'on a frappé violemment à la porte.
« M. Molaison, ouvrez! »
Je me suis réfugié sur mon balcon, ma course rythmée par mon coeur battant frénétiquement la chamade. J'ai alors regardé le vide, et j'ai pensé à sauter, pour m'enfuir. Mais tout à coup, la porte s'est ouverte d'un tour de clé.

Un homme inconnu est entré dans la pièce, d'un pas calme et mal assuré. Il était suivi par deux autres hommes, bien plus jeunes que lui. Tous trois portaient de larges blouses blanches.
« M. Molaison, calmez-vous, je viens pour une visite contrôle. Je ne vous veux aucun mal !
— Faites un pas de plus, et je saute !
— Je ne bouge pas d'ici, n'ayez pas peur ! Je ne veux pas vous interner à nouveau !
— M'interner? Je vous jure que je n'ai pas bu, pas un seul verre !
— Ce n'est pas la question. Dites-moi, quel âge avez-vous?"
Je l'ai fixé, méfiant :
« 20 ans. Depuis cette foutue prise de MDMA, et ce drame pulsionnel, plus personne ne me fait confiance. Je suis enfermé, contrôlé, surveillé, à tel point que les rares fois où ma mère doit s'absenter, c'est une inconnu qui me flique depuis la salle de bain ! »
Sur ces mots, l'homme s'est gratté la barbe d'un air perplexe. Comme s'il était profondément déçu.
« Qu'avez-vous fait hier, Gustave?
— Comme tout les jours : je suis resté enfermé dans ma chambre, dans un bordel monstre, et j'ai écris, j'ai écris, j'ai écris entre les visites de mes parents qui contrôlaient mes activités. »
Nouveau tripotage de barbe.
« M. Molaison... calmez-vous. Je vais vous expliquer, encore une fois. Vous êtes victime d'une terrible maladie psychologique. Bien que le viol et l'alcool aient certainement contribué à votre état, ce ne sont pas les déclencheurs. Suite à votre dérive et au choc, vous avez fait une crise d'épilepsie d'une rare violence, comme d'autres drogués sous MDMA. Or, cette crise d'une violence inouïe s'est répétée régulièrement, créant de nombreux foyers épileptogènes dans votre cerveau. La seule solution a été de pratiquer une opération expérimentale consistant à vous retirer une large portion de vos lobes temporaux. Mais si les crises d'épilepsie ont disparu, une amnésie antérograde est apparue... et c'était imprévisible.
— C'est quoi ce putain de charabia?
— Ecoutez, pour faire simple, vous n'avez pas 20 ans, mais 40, M. Molaison. Vos parents sont morts depuis des années. Vous êtes sorti hier de l'hôpital car il semblait possible de vous laisser vivre sous contrôle quotidien, chez vous. Or, vous avez ingurgité plusieurs litres d'alcool en une seule nuit, rendant l'appartement hérité de vos parents invivable en l'espace de vingt-quatre heures, vous faisant à manger toutes les dix minutes. Vous n'êtes pas là depuis des mois : vous n'êtes ici que depuis hier matin. Vous êtes bloqué à la période de votre vie où nous avons effectué l'opération, tout le reste ne se stockant pas plus de quelques minutes, voir quelques secondes, dans votre mémoire. L'homme qui vous observe dans la salle de bain n'est autre que vous-même, que vous ne reconnaissez pas, puisque vous pensez toujours être jeune. Vous êtes en danger, M. Molaison, victime de vous-même.  Pour dire ça simplement, vous avez des absences totales et permanentes.»

Je suis resté scié. Cet homme avait bien l'air d'un médecin, en effet. Les deux, derrière, me fixaient comme on observe un animal malformé à travers la vitre d'un zoo. C'était évident, ils me prenaient pour un con. Ils allaient m'interner, me rendre encore plus fou. Il fallait que je saute. Que j'en finisse. C'était le seul...
J'ai parlé :
« Excusez moi, mais qui êtes-vous, et comment êtes-vous entrés? Où sont mes parents ? »
Les trois inconnus devant moi, vêtus de blanc, étaient dans mon appartement, et se sont fixés d'un oeil étrange.
Un des deux jeunes a pris la parole :
« Nous sommes des amis, M. Molaison. Vos parents nous ont demandés de venir vous chercher, pour une surprise. Quand on est malade comme vous, à 20 ans, on ne sort que peu... Nous voulons vous faire prendre l'air. »
Quelle joie ! Sortir un peu! Il fallait que je boive avant, je n'avais rien englouti depuis mon réveil !
En m'approchant d'eux, alors que je sortais 4 verres pour fêter cette joyeuse surprise, les trois hommes m'ont sauté dessus. J'ai alors eu les bras bloqués par cette espèce de chemise trop petite sans trous pour les mains.
« Est-ce vraiment nécessaire de me bloquer les bras ? Pour une surprise, en principe, on cache les yeux !»
Les trois hommes se sont regardés d'un air ahuri. Puis, tout à coup, j'ai réalisé que je ne savais pas qui ils étaient :
« Messieurs, qui êtes-vous ? Et je vous en prie, où sont mes parents?»
« Modifié: 15 novembre 2013 à 01:33:27 par Aahraz »

Hors ligne Musyne

  • Prophète
  • Messages: 642
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #1 le: 06 novembre 2013 à 21:43:15 »
Bonsoir Aahraz,

Je me suis attelée à la lecture de ton texte pour sortir la tête du nano, mais je me rends compte que je suis complètement crevée. J'espère faire un retour cohérent du coup  ><

Petit relevé de pétouilles :

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


J'ai été gênée par le passage concernant la prise de drogue, j'ai mis dans les pétouilles le truc que j'ai eu du mal à comprendre plus précisément.
L'autre point qui m'a gênée c'est la vision du "vieux" dans la glace. Alors je me défends vaillamment hein, mais entre 20 et 30 ans, j'ai pas l'impression qu'on en prenne tant que ça dans la tronche  :D Sinon, je vais jeter mes produits de beauté à la poubelle et passer direct par la case botox...  :'(
J'ai été surprise par l'histoire du "on vous a enlevé un large bout de cerveau", je me suis dit que c'était violent quand même  :-\

Ensuite, c'est probablement dû à ma fatigue, mais je ne suis pas sûre d'avoir compris : il a pris sa drogue à 18 ans, il a été opéré à 20 ans, et il est sorti à 30 ans de l'hôpital ?

Mais, j'ai bien accroché cette histoire. Je l'ai lue facilement et j'ai apprécié la chute, avec l'idée que le personnage reparte de zéro sans cesse. C'est juste que parfois, ça m'a semblé confus.

Voili, voilou ! Bonne soirée :)

Hors ligne Maurice

  • Tabellion
  • Messages: 21
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #2 le: 07 novembre 2013 à 21:27:35 »
Alors, alors...

Eh bien, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié cette histoire, la fin est surprenante. J'aime bien le style, qui est fluide, l'ambiance est bien posée et les infimes indices de la folie du personnage sont distillés avec beaucoup de subtilité. Et grâce à toi, j'ai appris qui était Gustav Molaison, dont s'inspire ton histoire.
Donc: bravo pour ce texte, et au plaisir de te lire à nouveau un de ces jours O/
"Ne nous laissons pas abattre" (John F. Kennedy)

Aahraz

  • Invité
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #3 le: 09 novembre 2013 à 16:22:38 »
Bonjour a vous deux!


j'vous présente mes excuses d avance, suite à quelques... "complications"... je n'ai plus de clavier, je vous réponds donc tant bien que mal depuis mon téléphone ;(

Musyne, merci pour ton relevé détaillé, j ai corrigé et retouché la majorité des choses.En fait, ce texte est en effet brouillon et il mérite d être peaufiné, des que j aurais un clavier ! Toute l histoire de la drogue et des pulsions est purement fictive, seule l épilepsie et l amnésie est réelle. GM est en fait un malade sur lequel une opération expérimentale s est mal déroulée et durant laquelle on lui a enlevé une partie du cerveau en voulant corriger ses lourdes crises. il est donc reste bloqué en ce temps, avec de grosses difficultés pour mémoriser la douleur, l alimentation ou les nouveaux événements. on trouvait cependant de nouveaux réflexes amenés par les choc émotionnels forts qu'il mémorisait tout de même, prouvant l existence d une compensation et d un processus de mémorisation affective indépendante de notre mémoire réelle. il a donc été l objet de nombreuses études afin de cerner tout ça. voir sa page wiki pour une explication parfaife!
le narrateur, pour approfondir le choc du miroir, est passé à 40ans, au fait ;)
merci pour le temps accordé!

et merci à toi maurice pour tes encouragements et ravi de t'avoir fait passer un "bon" moment!

Hors ligne Sennar

  • Troubadour
  • Messages: 306
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #4 le: 09 novembre 2013 à 16:37:21 »
Sympa !!! Bien joué.
As tu vu le film memento ?

Aahraz

  • Invité
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #5 le: 14 novembre 2013 à 02:38:30 »
Han, navré, je pérégrinais aux 4 coins de ce vaste forum et j'avais raté ton message, Sennar.

Oui, j'ai vu Memento! Sacré film. C'est classe ces oeuvres "psychologiques" où tout est tourné dans les méandres foireux d'un personnage paumé dans son monde. genre Palahniuk (Monstres invisibles) ou K-dick. Poe part loin des fois aussi. Le montage d'un film (irréversible), les effets (fight club), les pages numérotées à l'envers... Dans memento c'est monstrueux l'idée de la chronologie des couleurs!

Hors ligne Vincent Clébard

  • Tabellion
  • Messages: 20
  • Cofondateur de Scribay
    • Scribay
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #6 le: 14 novembre 2013 à 22:10:34 »
Bien écrit et terrifiant. Oh... elle donne presque le vertige, ta nouvelle !

J'ai pensé à Philip K. Dick. A plusieurs de ses textes ; soit sur la drogue, soit sur la manipulation du réel.

Dis-moi, comment as-tu fait pour les descriptions et analyses en psychopathologie ? :)

Hors ligne Milla

  • Comète Versifiante
  • Messages: 5 166
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    • mon site
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #7 le: 28 juin 2014 à 20:22:04 »
Salut !

mise à jour de ta page perso et hop, je (re)découvre que j'ai manqué plein de textes de toi qui avaient pourtant l'air bien sympa !
du coup c'est parti pour çui-ci !

au fil du texte:
Citer
En essayant d'éviter les bouteilles vides qui jonchaient le sol, j'ai mis un pied à terre, et j'ai cherché s'il me restait du whisky. En retournant mon clic clac, j'ai enfin trouvé la bouteille cachée sous la couette.
enchainement de deux phrase en "En ***ant blablabla", cette répétition de la structure de la phrase est lourde.

Citer
Mais ce jour-là, alors que ma mère était censée être constamment à la maison pour veiller à ce que je ne rechute pas, selon mon psychiatre, dans les méandres "d'une individualisation maladive démesurée s'affirmant au détriment de ma vie sociale", j'ai constaté avec stupeur que j'étais seul à la maison.
la phrase est un peu longue, c'est tout bête mais si tu mettais "selon mon psychiatre" entre tirets demi-cadratins plutôt qu'entre virgule je la trouverait plus fluide.. ne me demande pas pourquoi je suis incapable de l'expliquer  :facepalm:

Citer
Cette nuit fatale faisant de moi un violeur malgré lui.
le participe présent est un peu plourd, pourquoi pas un "avait fait" ?

Citer
J'ai parfaitement souvenir de ma prise : 1,5 grammes.
pour moi tu devrais rester à l'imparfait pour la cohésion de la concordance des temps "j'avais"

Citer
Mais sur le chemin, les flics m'avaient vu, et, en toute logique, arrêté.

Je jure que quand ils m'ont demandé mon identité, et que je me suis vu incapable de la décliner
répétition de "vu", peut-être "retrouvé" pour le 2ème ?

Citer
On m'a informé que j'étais inculpé pour "viol sur mineur de 15 ans" alors que je venais tout juste de passer ma dix-huitième année, la veille. Sur le coup, j'ai certainement dû passer pour le fou que je suis aujourd'hui,
répétition, d'atteindre ma 18ème année ?

Citer
Suite au viol inconscient dont j'étais l'auteur et à ma perte de conscience,
je me demande si le qualificatif "inconscient" n'irait pas + à l'auteur qu'au viol, mais ça serait vraiment très près du mot "conscience" et musicalement...  :\?

Citer
Pour en arriver, donc, au seul réveil depuis deux ans où, sans trop savoir pourquoi, me voilà à la maison
pour le sens il faudrait "me voilà seul à la maison", mais ça crée une repetition avec le début de la phrase ou tu peux toujours mettre unique ?

Citer
Mais j'ai vu ce vieux au regard froid et vide de toute humanité, qui me fixait depuis le fond de la pièce. J'ai hurlé. Cet homme, je ne l'avais jamais vu. Je me suis jeté sur la porte pour la fermer et ne surtout pour ne jamais la rouvrir.
excellent le coup du miroir

Citer
Veuillez reconnecter vos synapses, il va falloir communiquer.
les phrases en italiques ont un rendu excellent  :coeur:

Citer
J'ai regardé par le judas. Un homme, dans la force de l'âge, attendait nerveusement sur le pallier.
palier

Citer
L'homme qui vous observe dans la salle de bain n'est autre que vous-même, que vous ne reconnaissez pas, puisque vous pensez toujours être jeune.
ici ça fait un peu j'explique mon texte et ça me parait suffisamment devinable par le lecteur pour ne pas le dire. le discours explicatif du doc passe bien mais il est déjà sacrément chargé !

Citer
J'ai parlé :
« Excusez moi, mais qui êtes-vous, et comment êtes-vous entrés? Où sont mes parents ? »
Les trois inconnus devant moi, vêtus de blanc, étaient dans mon appartement, et se sont fixés d'un oeil étrange.
ce passage, avec celui ou il se revoit dans le miroir et ou on sent bien qu'il a oublié que ça venait de lui arriver, marchent du tonnerre dans ton scénario ! on voit bien l'amnésie, on la vit avec lui, on est stupéfait et ça rend très empathique, c'est cool.

Citer
« Nous sommes des amis, M. Molaison. Vos parents nous ont demandés de venir vous chercher, pour une surprise. Quand on est malade comme vous, à 20 ans, on ne sort que peu... Nous voulons vous faire prendre l'air. »
j'aime bien l'idée de tenter de lui dire la vérité et de basculer dans le mensonge pour lui éviter de sauter. c'est aussi super intéressant de voir comme ses émotions reviennent à zéro à chaque sursaut amnésique, il ne garde aucune empreinte de l'état affectif dans lequel il était un seconde avant.

Citer
« Est-ce vraiment nécessaire de me bloquer les bras ? Pour une surprise, en principe, on cache les yeux !»
Les trois hommes se sont regardés d'un air ahuri. Puis, tout à coup, j'ai réalisé que je ne savais pas qui ils étaient :
« Messieurs, qui êtes-vous ? Et je vous en prie, où sont mes parents?»
:D :D la fin est top

Bon ben bien sympa ce petit texte ! je ne connaissait pas ce gars et j'aime beaucoup que tu sois parti de quelque chose de réel, ça rend le texte encore + intéressant. on sent que tu t'es documenté un minimum, toutefois ça n'a rien d'encyclopédique, ça reste fluide et prenant. très chouette! :)

merci pour ce texte!

Milla

Aahraz

  • Invité
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #8 le: 01 juillet 2014 à 10:52:07 »
Tin ça fait bizarre de relire des trucs qui ont 4-5 ans o_O J'avais raté des commentaires, désolé. :'

Citer
Dis-moi, comment as-tu fait pour les descriptions et analyses en psychopathologie ? :)
En fait à la base je suis parti de "l'absence", le thème du concours. J'ai eu peur de faire un truc mainstream alors j'ai cherché une interprétation un peu originale, et je suis vite arrivée sur Gustave Molaison et son opération. J'y ai utilisé (après une bonne séance de docu) les infos que j'ai trouvé, je suis allé voir une pote qui est en fac de medecine et autres contacts dans les soins pour lisser la terminologie et rendre tout ça plutôt crédible !

Merci encore, Milla, je vais corriger ça (même si j'avoue que celui-ci quand je le relis il me fout de l'urticaire, un peu comme bass salts : j'ai carrément changé de façon d'écrire depuis.)

Merci à tous pour vos retours, et heureux que ses tiroirs fonctionnent encore un peu !

Hors ligne Rémi

  • ex RémiDeLille
  • Modo
  • Trou Noir d'Encre
  • Messages: 10 111
Re : Absences (contenu explicite)
« Réponse #9 le: 01 juillet 2014 à 20:05:54 »
C'est bien de remonter un vieux texte de 4-5 ans.

J'ai bien accroché, c'est fluide, cohérent avec une belle chute (on voit que t'as bossé !).
Les indices de la folie du type sont bien égréné, subtilement, ça fait "ah ouais !" à la fin.

Reste une phrase à coquilles :
Citer
c'est une inconnu qui me flique depuis la salle de bain ! »
Sur ces mots, l'homme s'est gratté la barbe d'un air perplexe. Comme s'il était profondément déçu.
« Qu'avez-vous fait hier, Gustave?
— Comme tout les jours : je suis resté enfermé dans ma chambre, dans un bordel monstre, et j'ai écris, j'ai écris, j'ai écris

Au plaisir,
Rémi
Quarantenaire dans la glace
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

 


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